Tabi ni Deyou:Épilogue (FR)

From Baka-Tsuki
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Épilogue[edit]


Une Super Cub roulait le long d’une longue route en ligne droite sous un soleil de plomb.
Elle était de couleur argentée et était équipée d’un siège passager improvisé et de sacoches additionnelles de chaque côté.
La Super Cub était conduite par un garçon et une fille.
Le garçon, qui portait un casque demi-jet avec des lunettes de protection intégrées, avait seize ans. Il était vêtu d’un uniforme scolaire.
La fille, qui portait un casque demi-jet sans lunettes celui-ci, avait également seize ans. Et tout comme lui, elle était vêtue d’un uniforme scolaire.
Leur trajectoire avait changé de direction en passant du nord vers le sud, mais ce qui n’avait pas changé, c’est qu’ils conduisaient silencieusement et à vitesse constante.
Avec le temps, la fille avait retrouvé sa bonne humeur et était docilement agrippée à ses hanches. Les mains enroulées autour de sa taille et la chaleur supplémentaire sur son dos étaient censées l’embêter, mais pour une raison inconnue, cela lui faisait plaisir.
— ... Garçon ?
— Mh, oui, Fille ?
Le rugissement ininterrompu du moteur se fondait dans le vent et était devenu une musique d’ambiance pour eux.
— Tu te souviens encore du jour où je t’ai demandé si tu voulais partir en voyage avec moi ?
— Évidemment.
Un sourire s’esquissa sur ses lèvres quand il se remémora ce précieux souvenir.

Comment pourrait-il jamais l’oublier ? Il vivait sa vie sans raison particulière après avoir perdu toute sa famille et être entré dans une nouvelle école, tout en regardant le mouvement lent de sa montre, incapable d’avoir le moindre espoir quant au futur et pourtant dans l’incapacité de tomber dans le désespoir.
Mais un jour, tout à coup, une de ses camarades de classe apparut devant lui. Non seulement il avait oublié son nom, mais il pouvait aussi à peine se souvenir de son visage. Malgré tout ça, elle l’avait invité à un voyage sans destination précise.
Quand il y repensait maintenant, il réalisait à quel point ce fut un départ chaotique.
Bien sûr, il avait demandé :
— Pourquoi tu veux faire ça ?
Et elle avait répondu avec un sourire franc :
— Parce que ça pourrait être marrant.
Après avoir saisi cette main tendue, tout s’était passé en un éclair. Après avoir abandonné leurs sacs et tout le reste derrière eux, ils s’enfuirent de l’école toujours vêtus de leurs uniformes et quittèrent la capitale en vélo sans plus attendre.
Il n’y avait pas vraiment réfléchi. Il avait simplement pensé que se lancer dans un voyage sans but précis avec elle était bien plus amusant que de rester cloîtré dans cette ville.
Et ce sentiment n’avait pas changé depuis.

— Je ne pourrais jamais l’oublier, même si je le voulais ! Voilà à quel point c’était mémorable pour moi, dit-il en riant avant de sentir la fille presser sa tête contre son dos.
La distance entre eux n’avait pas du tout changé en trois mois. Elle n’avait ni diminué, ni grandi.
Mais leur relation avait un peu changé.
Le voyage du garçon, de la fille et de la Super Cub n’était pas prêt de s’arrêter. Il n’en avait ni la capacité, ni l’envie de le faire.
— Mais dis-moi, Garçon. Si tu pouvais revenir à ce jour-là... Qu’est-ce que tu ferais ? Est-ce que tu choisirais à nouveau de repasser ces trois mois avec moi jusqu’ici ?
Il fronça un peu les sourcils.
Sa question était vague, elle n’avait pas de sens et ça ne servait à rien d’y penser maintenant. Mais les émotions que la fille avait mises dans celle-ci impliquaient bien plus que de la simple curiosité.
Il avala la boule dans sa gorge que le silence gênant avait causée.
— Voyons voir... Je crois que non !
— Hein ?
Son cœur s’arrêta de battre l’espace d’un instant.
— Est-ce que ça veut dire que...
Il rigola doucement et continua avec un sourire :
— ... Je ne pensais pas que ça prendrait autant de temps de venir jusque dans cette île ! Si je pouvais revenir en arrière, je changerais notre destination. Sans aucun doute.
Avec un bruit sourd, la fille cogna son casque contre son dos. Il ne pouvait pas voir son visage, mais l’humidité qu’il sentait sur sa chemise en disait bien plus long.
— ... Ouais. T’as raison.
Normalement, le garçon aurait botté en touche et changé de sujet à ce moment-là. Mais ce jour-là, et ce jour-là uniquement, il décida de faire un pas en avant. En rassemblant son courage à deux mains, il reprit :
— Mais tant que tu seras avec moi, je me fiche bien d’où on va.
Que ce soit la fin du monde, les profondeurs de l’enfer ou par-delà les frontières du néant.
Je m’en fiche !
— ... Mm. Merci, dit-elle en appuyant son visage contre son dos.
Le soleil haut dans le ciel brûlait leurs dos, mais l’humidité dans le dos du garçon n’allait pas sécher de sitôt.

Une moto roulait sur une longue route en ligne droite sur une île de l’hémisphère nord. Personne ne sait où leur voyage les mène — à l’exception d’une Super Cub et d’un journal.

Chapitre 3 : Voyage Page principale Postface