Iris on Rainy Days (FR) : Lettres - Tentative de redémarrage de Ralph Ciel

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Tentative de redémarrage de Ralph Ciel[edit]

En voyant le magnifique corps de jeune fille étendu sur le lit, Ralph soupira.

Il s'est passé beaucoup de temps.

Il y a trois mois jour pour jour, il avait appelé la jeune fille pour lui apprendre la terrible nouvelle. Maintenant, il avait l'impression que cela faisait des années.

Les débris d'un robot à qui il ne restait que la tête et le bras droit étaient rangés dans une boîte transparente dans un coin du laboratoire. Pour les recycler, il avait posé de longues vacances, pour pouvoir se déplacer librement. Du coup, quelques jours auparavant, il avait fini par trouver les circuits mentaux qui étaient semble-t-il le lien vital d'un robot.

Exténué, il avait enfin terminé les dernières vérifications. Puis, il enclencha le bouton de l'alimentation.

Après un grésillement, la poitrine de la jeune fille se mit à palpiter violemment, avant de retourner à son état original.

Ralph continuait d'observer la scène devant lui.

Cette personne était vraiment un génie.

Une légère rougeur commença à émerger sur le visage blanc de la jeune fille. Avec ce genre de détails, ce robot était décidément d'excellente facture.

— Mnn...

Enfin, la jeune fille avait émis un léger bruit.

Ralph se leva de sa chaise, avant de s'approcher du lit. La jeune fille ouvrit lentement les yeux, et une lueur vive se réfléchit dans ses yeux bleus. Même si ce n'était pas la même couleur, ses profonds yeux rappelaient le défunt Professeur Umbrella à Ralph. Le robot avait été doté de l'apparence de sa sœur, alors c'était parfaitement compréhensible.

Pour lui, l'existence d'une femme comme Umbrella était très importante. Ralph avait fini par le comprendre après sa mort. Il était entré au centre de recherches à l'âge de quinze ans, et l'y avait rencontrée. Umbrella était son professeur, et également une magnifique fleur qu'il ne pouvait qu'observer de loin. Quand elle l'eut choisi comme assistant, il se disait que la vie était belle, et se mit même à croire en Dieu.

Malheureusement, bien que Ralph ressentait des choses pour elle, il garda ses sentiments enfouis dans son cœur jusqu'à la dernière seconde. C'était parce qu'il voyait bien que sa silhouette ne se reflétait pas dans ses pupilles ambres. La seule personne dans ses yeux était la jeune fille — de numéro d'identification HRM021-α.

— Pro... fesseur ?

La jeune fille s'assit sur le lit froid, en murmurant doucement.

Maintenant que la jeune fille s'est réveillée, que me reste-t-il ? se demandait Ralph. Cependant, la réponse était évidente. Ralph aimait le Professeur Umbrella, et la respectait du plus profond de son cœur. C'est pour cette raison qu'il n'avait pu se résoudre à abandonner la jeune fille que le Professeur aimait tant.

— Tu comprends ce que je dis ? demanda Ralph d'une voix calme et grave.

La jeune fille ouvrit lentement ses lèvres roses, tout en prononçant un petit « Oui... » En entendant sa voix mélodieuse, Ralph ne put s'empêcher de penser qu'elle ressemblait à celle du Professeur Umbrella.

— Les circuits de contrôle des mouvements sont toujours en cours de démarrage. Tu pourras bouger d'ici trente minutes, alors patiente jusque-là.

La jeune fille cligna des yeux tout en acquiesçant lentement.

Puis, elle dit calmement :

— La pluie... s'est arrêtée...

Quand son corps fut en mesure de bouger, la jeune fille souleva son buste du lit et demanda :

— Que... fais-je ici ?

La jeune fille fixa Ralph avec ses profondes pupilles bleus.

C'est à ce moment que Ralph réalisa. Contrairement à la dernière fois où ils s'étaient rencontrés, la couleur de ses yeux avait légèrement changé. Les pupilles de la jeune fille étaient passés d'un vibrant bleu ciel à un profond bleu foncé, ils étaient aussi beaux que le bleu du ciel après un ouragan.

— Regarde ça d'abord.

Ralph tendit un miroir à la fille. La fille se regarda dedans, avec une expression perplexe. Les cheveux bordeaux qui lui tombaient sur ses épaules, la peau blanche, les yeux bleus — le miroir reflétait la silhouette de la fille de quinze ans qu'était Iris Rain Umbrella.

— Maintenant, laisse-moi tout t'expliquer, dit Ralph tout en déplaçant une chaise à côté de la jeune fille.

Puis, il se mit à lui expliquer lentement tout ce qui s'était passé depuis.

Après la mort du Professeur, on avait ordonné à Ralph de faire le tri dans les affaires du Professeur. Et c'est comme ça qu'il était tombé sur son testament parmi la grande pile de papiers et livres qu'il restait au centre de recherches. Pour être précis, ce n'était qu'un brouillon, il semblait ne pas être terminé et il n'y avait pas d'enveloppe. Cela s'était passé trois jours après la mort du Professeur.

C'est à ce moment-là qu'il réalisa qu'elle était destinée à Iris et avait alors immédiatement contacté le manoir Umbrella, mais elle avait déjà été récupérée par le Département d'Encadrement des Robots. Ralph n'aurait jamais cru qu'ils allaient passer à l'action si rapidement, et tout cela le rendait vraiment nerveux.

Ralph se mit immédiatement à la recherche d'Iris. Hélas, le Département d'Encadrement des Robots refusa de lui communiquer la moindre information à son sujet, en arguant des impératifs de confidentialité. Au final, il ne parvint pas à retrouver Iris, qui avait été désassemblée.

Trois mois après la mort du Professeur, Ralph qui avait plus ou moins baissé les bras avait soudain appris une étrange nouvelle. Quelqu'un avait retrouvé un robot à la Place de la Fontaine Vénus, et il avait donné un étui à cigarette cerceau à la statue de la déesse. C'était son amie journaliste Karen Cloudy qui lui en avait parlé.

En se remémorant le contenu du testament du Professeur, l'intuition de Ralph le poussa à se mettre à la recherche du robot en question. Enfin, grâce à son pouvoir de persuasion — et bien sûr, un petit pot de vin ayant bien aidé — il parvint à déplacer les débris du robot en prétendant s'en débarrasser. En voyant la photo du Professeur et d'Iris collée dans l'étui à cigarette, Ralph avait compris que son intuition ne l'avait pas trompé.

Ainsi, il avait enfin pu mettre la main sur le corps d'Iris. Le fait qu'il ait pu si rapidement terminer la maintenance était dû au corps de rechange qu'avait fabriqué le Professeur pour Iris.

— ... Voici le testament du Professeur.

Ralph lui tendit la lettre qui était conservée dans une enveloppe bleue. Elle s'en saisit en tremblant, et commença à lire la lettre qui commençait par « Chère Iris ».



Après quelques temps, Ralph continua :

— ... Les biens du Professeur Umbrella sont à toi maintenant. Cependant, les robots n'ont pas le droit de posséder quoi que ce soit aux yeux de la loi, alors la propriété va revenir au Laboratoire Principal de l'Université d'Ovale. Et aussi...

En entendant ses mots, Iris se contenta d'acquiescer silencieusement.

Elle se mit à sangloter, et des larmes coulèrent sur le testament dans ses mains. En voyant ses yeux bleus emplis de larmes, Ralph se dit qu'ils étaient vraiment beaux.

— Ah, c'est vrai. Attends une seconde.

Après ça, Ralph se leva de son siège.

Quand il revint cinq minutes plus tard, Iris s'était déjà levée du lit, et était adossée contre le mur tout en portant un vêtement blanc qui ressemblait à des rideaux. Une boîte transparente d'environ un mètre de large se tenait devant elle, et contenait les débris d'un robot — son « précédent corps », celui à qui il ne restait qu'une tête et un bras droit, un corps qui n'était plus qu'un tas de ferraille.

— Est-ce que... je peux le toucher ? demanda-t-elle à Ralph de façon hésitante.

Ralph appuya sur le bouton, ce qui ouvrit la boîte transparente, et dit :

— Hum, bien sûr.

Comme si elle réconfortait un bébé endormi, Iris caressa la joue du robot. Puis, elle se baissa et serra doucement le corps du robot contre elle avant de dire :

— Merci pour tout...

Des larmes coulèrent le long de son beau visage, et perlèrent sur le buste du robot.

Ralph la regardait silencieusement. La scène de la silhouette de la jeune fille qui tenait des débris de robot dans ses bras paraissait surréaliste, mais elle était étrange au point de remplir de tristesse le cœur des gens. Trois ans auparavant, il en avait dû être de même quand le Professeur avait transporté la jeune fille — HRM021-α — pour la réparer.

Après qu'Iris ait relâché à contrecœur le robot, Ralph demanda :

— Au fait... Le truc que je suis allé chercher, c'est ça.

Une boîte à carte teintée de noir par de l'huile se trouvait dans ses mains.

— Cette boîte se trouvait dans le buste du corps que tu tenais dans les mains. Il y a un plan et une carte de crédit au nom de quelqu'un d'autre dedans, qu'est-ce que...

À ce moment-là, le visage d'Iris se changea en un instant.

Ses yeux bleus s'écarquillèrent, et elle se saisit de la boîte et l'ouvrit. Une photo d'une jeune fille de douze-treize ans et ce qui semblait être ses parents était collée dans la boîte.

— Ah ! s'est-elle soudain écriée.

Puis, elle s'agrippa aux épaules de Ralph, et le tira vers elle comme si elle voulait l'embrasser. Ralph, surpris, demanda :

— Qu-Que se passe-t-il ?

— Combien de temps s'est écoulé depuis que vous m'avez récupérée ?!

Confus, Ralph répondit :

— Euh... Environ deux semaines...

— Deux semaines...

Iris serrait la boîte à carte contre elle, avant de lever la tête, pleine de détermination.

— Il faut que j'y aille !

Après avoir crié ça, elle ouvrit la porte de la chambre et sortit de la pièce, uniquement vêtue d'un fin vêtement blanc.

Ralph resta coi quelques instants, puis courut après elle, l'air nerveux.



Je suis sortie sans mes chaussures. Monsieur Ralph est en train de crier quelque chose derrière moi, mais sa voix n'est plus à portée de mon système auditif.

Mes batteries sont complètement chargées. Le système de contrôle des mouvements n'est pas encore complètement opérationnel, mais ce n'est pas grave.

Deux semaines se sont écoulées depuis.

Seigneur ! Oh mon Dieu !

J'implore inlassablement la statue de la déesse qui ressemble au Professeur. Je cours sans m'arrêter, à une vitesse de cent mètres en neuf secondes. Comme si je suis sur le point d'accueillir l'arrivée de mon bien-aimé Professeur, j'avance à vive allure. Mon corps est uniquement vêtu d'un vêtement blanc, mais ce n'est pas bien grave.

Le centre de recherches est assez proche du manoir Umbrella, mais également de la Place de la Fontaine où se tient la statue de la déesse.

Mais aussi, il est tout près de là où elle se trouve.

Tout en courant, je me mets à chercher sur le plan de la ville. Les données de ma mémoire et du plan trouvent rapidement une correspondance. Je vais pouvoir la retrouver en remontant le système de drainage de la fontaine.

Finalement, j'atteins la rue commerçante. Le poissonnier crie alors de surprise : « Hein, Iris ?! » Je lui fais un geste de la main tout en souriant, et je reprends mon chemin.

La statue de la déesse s'agrandit dans mon champ de vision. Des vieillards en train de discuter, des enfants qui jouent et des couples qui vivent leur amour sont assis sur les bancs non loin. C'est la scène que je préfère. Devant moi gisent les restes de la boutique d'occasion. Quand j'y repense, je m'étais une fois retrouvée à court de batterie ici même. Mais, cela n'a plus d'importance aujourd'hui. Je continue à courir sans m'arrêter après avoir tourné après l'épicerie, et je me retrouve dans un quartier résidentiel-

Enfin, j'arrive devant « cette maison ».

Je pénètre le portail, il y a des traces sur le sol montrant que quelqu'un a été traîné ici, des traces que j'ai moi-même laissées ici.

En me rendant dans le jardin, je vois des fils arrachés un peu partout. Ce sont des restes de mon précédent corps.

Plus loin, je m'agenouille et me mets à fouiller les buissons.

Je cherche avec inquiétude.

Seigneur.

Ah, Seigneur, merci.

— Lilith...

La fille est là à m'attendre, exactement dans la même position, les yeux fermés comme si elle dormait.


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