Date A Live : Tome 2

From Baka-Tsuki
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Illustrations[edit]


Prologue : Nouvelle vie quotidienne[edit]

« Shidou ! J’ai réussi à préparer un snack appelé 'cookie' ! »

Ses longs cheveux d’un noir profond lui tombant jusqu'à la taille flottaient dans l’air.

Ses yeux scintillaient comme du cristal.

Cette fille à la beauté inhumaine disait cela sur un ton enthousiaste. Ensuite, elle plaça le récipient qu’elle tenait entre ses mains juste sous les yeux de Shidou.

Intimidé par ses manières imposantes, Itsuka Shidou[1] se tourna vers elle et l’appela par son nom.

« T-Tohka... »

« Hm ? Qu’est-ce qu’il y a ? »

Avait répondu la jeune fille, Yatogami Tohka, arborant un sourire insouciant capable de faire éclore un champ de fleurs.

« ...... Rien, à ce sujet… »

Il y avait tellement de choses qu’il aurait voulu dire, mais confronté à un sourire si déstabilisant, il ne trouva pas les mots.

Tohka fixa Shidou avec une expression énigmatique, et elle ouvrit le récipient.

« Quoi qu’il en soit. Ce n’est pas le plus important. Regarde ça, Shidou ! »

À l’intérieur de la boîte se trouvaient des choses difformes couvertes de traces de brûlures noires. Ce n'était pas possible d’appeler ces choses-là des 'cookies'.

Shidou et Tohka étaient camarades de classe, mais dans le but de « faire participer tout le monde activement aux activités de classe » ... pendant les cours d’éducation ménagère, l’école essayait de les mettre en petits groupes.

En bref, aujourd’hui était le jour où les filles uniquement avaient ce cours.

« Ce sont... ? »

« Ouais, sous les conseils de tout le monde, j’ai réussi à pétrir la pâte ! Alors, s’il te plaît, prends une bonne bouchée ! »

Après avoir dit cela, Tohka avait à nouveau un large sourire.

« ... »

Shidou sentit un indescriptible frisson parcourir sa colonne vertébrale.

Il n’était pas question de savoir si les cookies de Tohka étaient bons ou pas.

C’était simplement parce que... tous les garçons de la classe lui lançaient des regards pleins de ressentiment.

Bien sûr, cette réaction était tout à fait naturelle.

Simplement 'recevoir des cookies faits main d’une fille' était suffisant pour devenir la cible de la jalousie des autres garçons.

Et il fallait ajouter à cela le fait que la fille qui les lui donnait n’était autre que Yatogami Tohka, celle qui depuis son transfert dans cette école, 'selon certaines sources', gravissait sans cesse les échelons du 'Classement de la fille avec laquelle tu voudrais le plus sortir'.

Même la personne à côté de Shidou, celui qui se trouvait juste à sa droite, Tonomachi Hiroto, murmurait en continu avec des yeux éteints : « Merde... Merde... Meeerde..., Crève Itsuka ! Et meurt seul, s’il te plaît ! »

« Qu’est-ce qu’il y a, Shidou ? Est-ce que tu ne veux pas les manger ? »

« Err... non... ce n’est pas ça... tu vois... »

Après avoir entendu les mots de Shidou, dont la joue affichait constamment des mouvements nerveux convulsifs, Tohka baissa les épaules de déception.

« Ah... Je vois. C’est parce que les compétences de cuisine de Shidou sont meilleures que les miennes. »

« Non... Ce n’est pas ça ! Je... Je vais les dévorer ! »

Après avoir repris ses esprits, Shidou prit un cookie du récipient.

Ensuite, il ramena lentement ce dernier à sa bouche.

« ... ! »

À ce moment-là, quelque chose qui semblait être un tir argenté traversa son champ de vue.

Cette chose provenait probablement du couloir. Elle éclata en morceau le cookie que Shidou tenait en main et fila droit dans le mur.

« Q-Quoi... ! »

Cet événement soudain provoqua d’abord une tension sur Shidou puis, immédiatement après, un cri.

Suivant la trajectoire de cet objet argenté, il découvrit une fourchette enfoncée dans le mur. Son manche émettait encore un son 'Biii' incessant. Son apparence était plutôt simple, ce qui signifiait qu’elle venait probablement de l'équipement de ce cours.

« Hé, qui a fait ça ?! C’était très dangereux, vous savez ?! »

S’écria Tohka, et elle tourna sa tête en direction du couloir. Comme s’il l’imitait, Shidou se tourna également dans cette direction.

« ... »

Se tenant là silencieuse, il y avait une fille avec un bras tendu, comme si elle venait à l’instant de lancer quelque chose.

Ses cheveux atteignaient à peine ses épaules et sa peau était exquise. Bien que son apparence était parfaite, son visage ne laissait paraître aucune émotion. Par conséquent, cette jeune fille donnait sans cesse l’impression d’être aussi froide et sans vie qu’une poupée.

« To-Tobiichi ? »

« Ugh ! »

Tandis qu’une goutte de sueur coulait le long de la joue de Shidou, Tohka, contrairement à lui, plissa ses yeux bruns, mécontente.

Cette fille—— Tobiichi Origami les fixait tous deux en s'avançant lentement vers eux.

Lorsqu’elle arriva en face de Shidou, Tobiichi souleva le couvercle du récipient qu'elle tenait avec sa main gauche et fit le même mouvement que Tohka précédemment — elle présenta la boîte à Shidou.

« Tu n’as pas besoin de manger les choses que Yatogami Tohka a faites pour toi. Si tu veux manger quelque chose, mange ceux-là à la place. »

Dans la boîte se trouvaient des cookies soigneusement disposés, comme s’ils étaient tout droit sortis de la même chaîne d’assemblage, parfaitement identiques et uniformes.

« À propos de ça… »

« Ne te mets pas en travers de ma route ! Shidou mangera les cookies que j’ai faits ! »

Alors que Shidou ne savait que faire, Tohka cria furieusement.

Mais Origami ne montrait aucun signe de peur, au contraire elle dit même sans changer d'expression :

« Celle qui est en travers de la route c’est toi. Dégage. »

« Mais qu’est-ce que tu racontes ! Tu es celle qui est arrivée après, et pourtant tu es si arrogante ! »

« L’ordre ne compte pas. Je ne peux pas le laisser avaler les cookies que tu as faits. »

« Qu-Qu’est-ce que tu as dit ?! »

« Tu n’as pas suffisamment lavé tes mains. De plus, pendant que tu cuisinais, tu as été étouffée par la levée de la farine de blé, ce qui t’as fait éternuer trois fois. C’est particulièrement peu hygiénique. »

« Quo…… »

Comme si elle s’enfonçait dans le vide, les yeux de Tohka se retournèrent.

Pour une raison inconnue, au moment où Origami finit sa phrase, les étudiants de sexe masculin autour d’eux commencèrent à devenir très bruyants et excités. Tous les regards se concentrèrent sur les cookies de Tohka.

Mais Tohka n’était pas en état de remarquer cet afflux d’attention ; *Grrr…* elle serra ses poings.

« S-Shidou est fort, ça ne lui fera rien ! »

« Tu ne sembles pas consciente des conséquences —— En plus, tu t’es trompée sur la quantité des ingrédients. Je ne pense pas qu’en laissant tomber une partie de la recette on puisse la considérer comme achevée. »

« ... ?! »

Quand Origami finit de dire cela, Tohka fronça les sourcils, elle regardait Origami et ses propres cookies.

« Quo... Pourquoi tu n’as rien dit lorsque nous étions en classe ? »

« Ce n’est pas mon devoir de te l’indiquer. ——Dans tous les cas, les chances que mes cookies le contentent sont plus grandes. »

« Tais—— Tais-toi ! Il n’y a pas moyen que des cookies faits par quelqu’un comme toi soient délicieux ! »

Cria Tohka, pendant que ses yeux s’agitaient à vive allure. Elle prit un cookie du récipient d’Origami, et le mit dans sa propre bouche. Ensuite des bruits de craquements se firent entendre alors qu’elle commença à mâcher——

« Fuaa... »

Ses joues se teignirent de la couleur des fleurs de cerisiers, alors qu’elle adoptait une expression folle de joie. Il semblait que les cookies étaient délicieux.

Mais Tohka changea immédiatement son expression en secouant vigoureusement son visage.

« A-Amusant, Ce n’est pas si bon ! Si tes cookies sont comme ça, les miens sont bien plus délicieux ! »

« C’est très peu probable. Tu devrais gracieusement admettre ta défaite. »

« QU’EST-CE QUE TU AS DIT ?! »

« Quoi ? »

« C-Calmez-vous, toutes les deux »

Si elles étaient seules, un combat aurait sûrement éclaté ; donc Shidou s’interposa et les maintint à distance l’une de l’autre, tout en disant « Allez, allez » en vue de les calmer.

« Nu… Du coup Shidou, quels cookies tu veux manger ? »

« Eh ? »

Et, confronté à de tels mots si soudainement, Shidou émit un bruit idiot.

Tohka et Origami, des deux côtés en même temps, mirent en avant leurs récipients.

« Alors, Shidou ? »

« ... »

Tohka et Origami avaient toutes deux des éclats dans leurs yeux capables de localiser et abattre un ennemi, et tandis qu’elles fixaient Shidou, une goutte de sueur commença à couler le long de sa joue.

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... D’une manière ou d’une autre, c’était une atmosphère où peu importe lequel il mangeait, il serait tué.

Shidou suivit ses instincts de survie— et prit un cookie de chaque récipient avec ses deux mains et les fourra dans sa bouche en même temps.

« Uh, o-ouais, ils sont géniaux ! Vos cookies à chacune sont très bons ! »

Tohka et Origami regardaient l’état de Shidou.

« Umu, mon cookie a été mangé plus vite ! »

« Le mien a été plus rapide de 0,02 seconde. »

Ces mots furent prononcés en même temps.

« ... »

« ... »

Et ensuite, leurs visages se croisèrent calmement.

« ... Errrr »

Ce n’était pas la première fois aujourd’hui que l’ambiance était ainsi.

Shidou eut envie d’abandonner ou quelque chose comme ça, mais il sauta une fois de plus entre les deux.

Et à ce moment-là, comme prévu des deux côtés, une énorme quantité de stress mise dans leurs poings fut relâchée et dirigée vers leurs organes vitaux respectifs——et finit par frapper la tête et le ventre du pauvre garçon qui se trouvait entre elles.


  1. Au Japon, on dit d'abord le nom d'une personne et ensuite son prénom


Chapitre 1: Mission: Sous un toit[edit]

Partie 1[edit]

« … Haaa… »

Shidou laissa s’échapper un long et lourd soupir.

Tout en marchant le long de la rue résidentielle alors que le soleil lentement déclinait, il traînait ses jambes et ses genoux tel un vieillard.

La fatigue s’était établie sur son visage et, d’une certaine manière, même la frange qui couvrait entièrement ses yeux avait perdu de son éclat.

Bien qu’il ne fût seulement âgé que de 16 ans… il semblait plus vieux que son âge.

Mais, c’était quelque chose à laquelle il fallait s’attendre !

« … Haaa. »

Il soupira une fois de plus.

En fin de compte, Tohka et Origami avait commencé à se disputer et Shidou avait du intervenir.

Néanmoins, le conflit entre les deux n’était pas nouveau.

Bien que, Tohka n’avait intégré la même école que Shidou, le lycée Raizen, qu’il y a un mois, les deux filles avaient eu des compétitions de ce genre chaque jour.

—— Cela dit, s’il ne s’était agi que de simples étudiantes ayant des disputes verbales, Shidou n’aurait pas été dans un tel état critique.

« … »

Shidou se rappela des silhouettes de Tohka et d’Origami du mois dernier.

D’un côté, il y avait un Esprit maléfique que les gens voyaient comme un désastre qui dévasterait le monde.

De l’autre côté, il y avait une sorcière de la division Anti-Spirit Team appartenant à la JGSDF.

C’était toutes les deux des filles aux pouvoirs paranormaux bien au-delà de personnes communes.

Pour le moment, Shidou était un humain normal qui agissait comme médiateur entre ces deux filles.

« Sérieusement, elles ne pourraient pas juste s’entendre toutes les deux… ? »

Après avoir dit cela, Shidou baissa tristement sa tête réalisant l’idiotie de la remarque.

Il y a un mois encore, leurs deux objectifs auraient été de se tuer l’une l’autre.

A présent, en vue de préserver l’esprit de Tohka de sombrer dans la folie furieuse, Origami et le reste de l’AST, conformément aux ordres, évitaient ouvertement d’intenter à sa vie… Bien sûr, former une bonne relation n’était pas un tâche facile—c’est évident.

Toutefois, si cela devait continuer, le corps de Shidou ne tiendrait pas autant que la situation l’eût exigé.

Shidou relâcha, ensuite, son plus grand soupir——

« Hmmm… ? »

Soudainement, il releva sa tête.

De façon inattendue, totalement spontanée, il sentit quelque chose de froid ruisseler sur sa nuque.

« … Uwaa »

Il dit cela comme s’il gémissait, un froncement de sourcils apparut sur son visage.

Avant qu’il ne le remarque, le ciel se couvrit de lourds nuages gris.

« De la pluie, huh ? Hey, hey ; la météo n’annonçait-elle pas que ce serait dégagé ? »

Il fulminait contre la météo dont les récentes prévisions étaient à côté de la plaque.

Et avec un timing incroyable laissant à penser que c’était prévu depuis le début, *splash* *splash*, de grosses gouttelettes d’eau commencèrent à entacher l’asphalte.

« Argh, merde… »

A la hâte, il souleva le sac qu’il tenait en main et le mit au-dessus de sa tête. Ensuite, il trottina rapidement jusqu’à sa maison.

Mais, comme si la pluie se riait de Shidou, elle s’intensifia en un clin d’œil.

« Hey, hey, ça peut pas être vrai… »

Alors qu’il sentait la sensation de froid partout sur son uniforme, Shidou fronça ses sourcils agacé.

A présent que ses parents étaient outre-mer pour un voyage d’affaire et que les tâches ménagères lui incombaient, au lieu de penser à des choses telles que « mes vêtements sont collés à mon corps, comme c’est désagréable ! » ou « ce serait terrible si j’attrapais froid ! » il se demandait plutôt si son uniforme serait sec d’ici au lendemain. Une interrogation qui était généralement confiée à la femme de maison. Essayant autant que possible de ne pas mouiller ses vêtements, il courut de la sorte jusqu’à la maison, bien qu’il savait cet effort inutile.

Quoi qu’il en soit, immédiatement après avoir tourné à droite au carrefour en T…

« Ah… »

Au milieu de ce déluge, Shidou s’arrêta de courir.

Il résista à l’engourdissement de ses jambes. Ce n’était pas comme si ses jambes étaient fatiguées ou qu’il avait cessé de se soucier de la pluie.

Mais, devant lui, il y avait…

Au lieu des litres d’eau tombant du ciel, il y avait quelque chose d’autre, apparu au loin, qui l’intriguait.

«  Une fille… ? »

Les lèvres de Shidou articulèrent ces mots.

Oui, c’était apparemment une fille.

Un manteau orné de motifs mignons, enveloppant son corps, formait une sorte de petite silhouette.

Son visage n’était pas visible, principalement à cause de sa capuche ornée d’oreilles de lapin décoratives qui couvraient entièrement son visage.

Ce qui était le plus ostensible, c’était sa main gauche.

Une marionnette de lapin à l’allure amusante s’y trouvait.

Cette fille, dans ce lieu dénué de personne…

*pyon* *pyon*

…sautillait joyeusement en cercle.

« Quoi… ? »

Shidou se frotta les yeux et regarda la fille.

Dans sa tête, les questions se succédaient.

'Pourquoi cette fille ne portait pas de parapluie mais sautillait à la place dans la pluie ?’ – Non, ce n’était pas la question.

Pourquoi ?

Pourquoi avait-il la sensation que ses yeux avaient été dérobés par cette fille ?

C’était plutôt une question de la sorte.

Elle portait pour sûr une tenue tape-à-l’œil.

Mais non, ce n’était pas ça.

Bien qu’il ne trouvât pas les bons mots, une sensation désagréable débordait dans l’esprit de Shidou.

C’était une sensation incompréhensible. De plus, il avait récemment ressenti quelque chose de similaire à celle-ci.

« … »

La pluie froide continuait de tomber sur sa peau et ses vêtements mais il ne se souciait plus d’un tel inconfort.

Il ne pouvait plus que fixer la fille qui dansait insouciante au sein de ce déluge.

*Splaaaaaash*

« Quoi… ? »

Il ouvrit ses yeux, perplexe sur ce qui venait d’arriver.

La fille perdit l’équilibre.

Son visage et son ventre frappèrent violemment le sol, éclaboussant la flaque d’eau. Accidentellement, la marionnette sur sa main gauche s’enleva et vola plus loin.

Couchée face à terre, elle s’arrêta de bouger.

« … H-Hey ! »

Shidou, paniqué, accouru et la retourna tout en prenant dans ses bras son petit corps.

« E-Est-ce que tu vas bien ? Hey ! »

Pour la première fois, il fut capable de voir le visage de la fille.

Elle devait avoir à peu près le même âge que la sœur de Shidou, Kotori. Ses cheveux scintillants étaient bleus comme l’océan. Ses lèvres délicates étaient roses, c’était une fille ressemblant à une belle French Doll.

« … ! »

Ensuite, elle ouvrit ses yeux, relevant ses longs cils et ses pupilles de saphirs.

« Ahhh… Je suis rassuré. Es-tu blessée à quelque part ? »

Après que Shidou ait dit cela, le visage de la fille devint affreusement pâle et ses yeux furetaient à droite et à gauche. Ensuite, elle bondit comme pour tenter d’échapper à Shidou.

Elle mit une certaine distance entre eux ; son corps tout entier commença à trembler faiblement. Elle regardait Shidou avec des yeux apeurés.

« … Err… »

Bien qu’il n’ait agi que dans le but de l’aider, il avait soudainement touché son corps, ce qui avait pu être un acte de négligence…malgré ça, Shidou était encore un peu choqué.

« A-A propos. C’était juste—— »

« ... ! Ne vous approchez pas… s’il vous plaît… »

« Eh ? »

Alors que Shidou faisait un pas vers elle, la fille avait-elle dit timidement ces mots.

« S’il vous plait… Ne me faites pas de mal. »

Avait-elle ensuite poursuivit.

Voyait-elle Shidou comme quelqu’un qui lui voulait du mal ? C’est ce qu’il paraissait, elle ressemblait à un petit animal tremblotant.

« Errr… »

Shidou, qui n’avait aucune idée de comment réagir dans une telle situation, remarqua la marionnette qui était tombée au sol.

Ça devait être quelque chose qui s’était précédemment détaché de la main de la fille. Il s’agenouilla lentement, la ramassa et ensuite la tendit à la fille.

« C’est… la tienne ? »

« … ! »

La fille ouvrit grand les yeux et voulut se ruer vers Shidou, mais elle s’arrêta soudainement.

Bien qu’elle voulût récupérer cette marionnette, elle afficha sur son visage une expression de peur à devoir approcher Shidou, aussi elle attendit avec agitation un meilleur moment d’agir.

Quand Shidou vit l’état de la fille, il arbora un sourire amer. Il tendit en avant la main qui tenait la marionnette pour lentement réduire la distance.

« … ! »

La fille eut un mouvement des épaules ——peut-être, réalisa-t-elle les intentions de Shidou, elle se faufila en avant et approcha lentement.

Ensuite, elle saisit la marionnette des mains de Shidou et l’enfila sur sa main gauche.

Soudainement, la fille commença à manipuler les lèvres de la marionnette en les ouvrant et en les fermant.

« Yaahhh——, désolée à propos de ça, mon frère. Tu es un sauveur——. »

C’était probablement de la ventriloquie pensa Shidou alors que le lapin s’exclamait d’une voix aiguë.

Inclinant sa tête de côté, il regardait le visage de la fille comme s’il l’interrogeait…Et comme s’il voulait s’introduire entre Shidou et la fille, la marionnette de lapin continuait de parler.

« ——Hmmm, hey——, quand tu m’as réveillé, il m’a semblé que tu touchais Yoshino à plusieurs endroits. Alors c’était comment, hmmm ? Soit honnête et dis-le nous comment ——c’était ? »

« Q-Quoi ? »

La marionnette donnait l’impression d’être en train de rire *kara**kara*, cliquetant et bougeant son corps en conséquence.

« Oh tu plaisantes——. Ne fais pas semblant, bien heureux pervers… Bien, pour cette fois, puisque tu m’as aidé, considère ça comme un service spécial que je t’ai donné. »

« … Haaa… ouais. »

Après que la marionnette eut prononcé ces mots, il lui rendit un sourire amer.

« Umm, bien, à plus. Merci m’sieur. »

Sur ces mots, la fille tourna des talons et s’enfuit.

« Ah – hey! »

Bien que Shidou l’appelât, la fille ne répondit pas.

Elle continua de courir et de suivre la route. Sa forme disparut aussitôt.

« Qu’est-ce que… c’était ? »

Quelques secondes passèrent après qu’il avait vu l’étrange fille s’enfuir. Shidou restait toujours au même endroit ; il dit ces mots tout en se grattant la joue.

« … Ah. »

Et il réalisa enfin.

Il ne s’en rendit pas compte lorsque son attention était captivée par la fille, mais ——le corps entier de Shidou ruisselait d’eau. Pour couronner le tout, en raison de l’endroit où ses genoux avaient touché le sol, son pantalon était merveilleusement sale.

« Arg—— vraiment… »

Tout en se demandant s’il y avait encore du détergent à la maison, il s’ébouriffait et se grattait ses cheveux. Des gouttes d’eau partirent de ses cheveux et volèrent dans toutes les directions.

Il n’y avait rien à faire tant qu’il était aussi mouillé. Ainsi, Shidou mis de côté son humeur actuelle, voulant retrouver le sourire, il continua de marcher jusqu’à sa demeure.

« Ahhh… Je suis trempé. »

Quelques minutes s’écoulèrent avant qu’il ne commençât à marmonner en marchant.

« … Hm ? »

Après être arrivé en face de sa maison, alors qu’il insérait la clef dans la serrure de la porte d’entrée, Shidou fronça légèrement des sourcils.

Après avoir tourné la poignée de la porte, il la poussa.

Et, comme il s’y attendait après l’avoir laissée verrouillée plus tôt dans la journée, elle s’ouvrit sans aucune résistance.

« ——Kotori… elle est finalement revenue à la maison. »

Après avoir pris une profonde inspiration, l’expression de Shidou se raidit faiblement.

La sœur de Shidou, Itsuka Kotori, assiste aux cours à l’école secondaire dans le quartier, en tant qu’étudiante de 13 ans en deuxième année.

Mais en même temps, elle est également un officier commandant l’organisation qui neutralise les Esprits de manière pacifique. <Ratatoskr>

Depuis que sa sœur avait dû aider l’unité Anti-rejet à propos de l’affaire concernant la protection de Tohka, elle n’était pas revenue à la maison durant tout le mois dernier. Shidou soupira alors que l’image du visage de Kotori lui revenait à l’esprit.

« Vraiment. »

Même s’il comprenait qu’elle était occupée à propos du cas de Tohka, il ne pouvait toujours pas lui pardonner d’avoir dormi hors de la maison sans son consentement.

Bien qu’elle fût parvenue à suivre les cours normalement… en tant que grand frère, il se devait de lui faire la morale pendant un bon moment.

« Par rapport à—— »

Shidou engloutit.

Il y avait beaucoup de questions qu’il devait poser à Kotori, quoi qu’il en soit.

Shidou avait traversé des évènements qui étaient difficiles à croire il y a encore un mois auparavant.

Kotori avait joué un rôle important dans ces derniers.

« … »

Bien qu’il ne s’agît que d’une entrevue avec sa sœur, son cœur battait extrêmement fort.

Shidou consolida sa détermination et *eei !* gifla sa propre joue. Il s’avança dans la maison.

« ——Je suis rentré »

Il enleva ses chaussures et ses chaussettes, qui étaient trempées à cause de la pluie, et roula le bas de son pantalon en ourlet avant de laisser des empreintes humides sur le plancher où il venait de marcher.

Depuis le couloir, il entendait des bruits provenant de la télévision ; il n’y avait aucun doute que Kotori se trouvait au salon.

Shidou changea de trajectoire et s’avança sur la pointe des pieds vers la salle de bain.

Il était impossible d’avoir une conversation en étant aussi mouillé, de toute façon. C’était mieux de se rendre au salon après avoir séché son corps et avoir changé de vêtements.

Tout en tenant son sac et ses chaussettes d’une main, Shidou ouvrit la porte de la salle de bain de l’autre, comme il avait l’habitude de le faire.

Et...

« — !? »

A cet instant, le corps de Shidou s’immobilisa.

— Dans la salle de bain il y avait la silhouette d’une fille.

Couverte par une longue chevelure noire, il y avait deux yeux qui brillaient tels des cristaux.

Même en ajoutant les dix plus adjectifs les plus grandioses qu’il pouvait trouver, ils ne pouvaient pas être suffisants pour représenter ne serait-ce que 10% de la beauté de cette fille ravissante, à la présence époustouflante.

Cette fille était unique dans la mémoire de Shidou.

C’était l’Esprit qui était censé apporter la destruction sur le monde. Mais également la deuxième année, classe 4, numéro d’étudiant 35 du lycée Raizen : Yatogami Tohka.

— Il n’y avait pas le moindre vêtement pour couvrir son corps.

« T-Tohka… ? »

Shidou bafouilla abasourdi.

Ses membres pouvaient être qualifiés d’artistiquement beaux. En un instant, sa rétine, son nerf optique et les cellules de son cerveau vibrèrent, devinrent fébriles et explosèrent.

Elle avait des seins qui pouvaient entièrement tenir dans la paume d’une main, une taille svelte et des fesses qui paraissaient si douces. Toutes les filles dans le monde devraient faire une révérence qui franchirait les frontières de l’envie ou de la jalousie face à ce charmant et mystérieux corps nu.

« … ?! »

Finalement, Tohka eut un mouvement d’épaules et tourna son visage dans sa direction.

« Quo… Shi-Shidou !? »

« — ! Ah, Er, Non, c’est un malentendu… ! C’est parce que —»

Bien qu’il les sût faux, ces mots sortirent automatiquement de la bouche de Shidou.

« A-Assez. Dégage juste de là… ! »

« Guefugh… !? »

Shidou reçut un magnifique direct du droit en plein dans son ventre qui le fit voler en arrière, il frappa le mur derrière lui et tomba au sol sur ses fesses.

En un éclair, *Slam*, la porte de la salle de bain se referma brusquement.

« *Theu*,*theu*… gosh, cette fille, elle m’a frappé vraiment. »

Il dit ceci en toussant violemment mais son esprit apporta une petite correction.

Si Tohka l’avait frappé réellement, le corps de Shidou aurait été tel un récipient en plastique capable de se détacher en deux morceaux.

Graduellement, la douleur infligée à son ventre, à son esprit et à sa rétine commencèrent ensemble à s’estomper, en même temps que s’estompait la couleur rouge de sa peau au lieu d’impact —— cela ramena également un peu de calme dans son cœur.

Ensuite, la porte de la salle de bain s’entrouvrit légèrement. Tohka passa son visage à travers l’écart ses joues rouges vif.

« … Est-ce que tu as vu, Shidou ? »

« — ! »

Shidou secoua furieusement sa tête à l’intention de Tohka qui la regardait intensément.

… Il avait tout de même vu un peu mais, s’il était naïvement honnête, et qu’il le lui disait, cette fois son corps tout entier serait capable de tenir dans une valise.

Avec hésitation, elle le comprit et se calma. Tohka émit ensuite un son [muu…] et ouvrit entièrement la porte.

Bien sûr, Tohka avait déjà enfilé ses vêtements.

Mais ce n’était pas son uniforme scolaire habituel. Kotori lui avait probablement prêté des vêtements à elle ; c’était la robe de chambre préférée de Shidou.

En raison de sa taille quelque peu plus grande que Kotori, sa peau était à nu de son cou à sa clavicule, rendant cela étrangement érotique. C’était un peu troublant pour Shidou de savoir où porter son regard.

Quoi qu’il en soit, ce n’était pas le moment pour s’inquiéter de cela. Il pointa son doigt en direction de Tohka et cria.

« Q-Qu’est-ce que tu fais ici, Tohka… ! »

Mais Tohka pencha sa tête de côté, se demandant de quoi Shidou était en train de lui parler.

« Quoi ? Tu ne l’as pas entendu de ta petite sœur ? Je pense que, hum— c’était quelque chose à propos d’une sorte d’entraînement. On m’a dit que je devais rester ici pour le moment. »

Elle dit ces mots avec nonchalance.

« En-Entraînement… !? »

Après que Shidou eut un mouvement de sourcils, il porta son regard en direction du couloir.

Et ensuite, il se leva, marcha d’un bon pas et claqua la porte confus.

« Kotori ! C’est quoi cette histoire !? »

« Oh— »

Lorsqu’il dit ça, la jeune fille aux couettes qui était assise dans le canapé, en train de regarder la télévision, se tourna, pointant ses yeux ronds tels des glands vers Shidou.

« O-Onii-chan. Bienvenue ! »

« H-Hé, je suis rentré… Attends, ce n’est pas ça ! »

Il répondit comme de coutume sans réfléchir et, ensuite, il secoua furieusement sa tête.

« Tu as amené Tohka ici, n’est-ce pas… ? Oh, l’entraînement, qu’est-ce que c’est que cette histoire… !? »

« Allons, allons... Calme-toi, calme-toi. »

« Comment je pourrais me calmer !? P-Pourquoi tu as amené Tohka ici… ? N’était-elle pas supposée rentrer avec Reine-san comme d’habitude ! »

« Eh ? Eh bien— à ce propos— »

Kotori pointa son doigt en direction de la cuisine.

« Oh… ? »

Shidou tourna ses yeux dans la direction que pointait Kotori— et, à nouveau, il se raidit.

« … Ah, j’arrive. »

Avait-elle dit.

Il y avait une femme avec un visage extrêmement endormi, venant de la salle à manger qui séparait la cuisine du salon. Elle ajoutait pas mal de cubes de sucres dans une tasse fumante.

— C’était Murasame Reine, l’officier d’analyse de Ratatoskr et également l’assistante du professeur principal de la classe de Shidou.

Accessoirement, elle ne vêtait pas son uniforme militaire habituel, une blouse blanche, mais elle portait à la place le pyjama de la mère de Shidou tout en ayant une serviette suspendue à son cou. Ses cheveux paraissaient un peu mouillés.

« R-Reine-san ? Qu’est-ce que tu fais… ? »

« … Fumuu ? »

Après avoir réfléchi à la question de Shidou pendant un petit moment, elle se gratta la tête et dit :

« Ah, je suis désolée. J’ai utilisé trop de sucre ? »

« Non, ce n’est pas le problème ! »

Il ne pouvait s’empêcher de crier.

Reine avait définitivement mis trop de cubes de sucres dans sa tasse pour s’inquiéter d’une hyperglycémie mais ce n’était pas le plus important dans l’immédiat.

Pour calmer ses propres battements de cœur, Shidou tapota légèrement sa poitrine et continua en disant :

« Qu’est-ce qu’il en est ? Tohka ne devrait-elle pas vivre actuellement sur le <Fraxinus> ? »

Tohka, qui était protégée en ce moment par Ratatoskr, devait normalement vivre dans une zone isolée qui s’avérait faire partie de l’intérieur du dirigeable de l’organisation et qui se nommait <Fraxinus>…

« … Aah, c’est vrai. J’aurais dû te donner des explications. »

Reine dit cela tout en se frottant ses yeux, qui étaient ornés de cernes noirs.

« … Mais, avant ça. »

« Avant quoi… ? »

« … Ce ne serait pas mieux si tu te changeais avant ? Le sol est tout mouillé. »

« Ah. »

Après avoir été rappelé à ce propos, Shidou laissa échapper un son bref.

Partie 2[edit]

« Alors ? Qu’est-ce qu’il en est ? »

Shidou, qui s’était changé au profit de vêtements décontractés, posa son regard sur Reine et Kotori, qui étaient assises de l’autre côté de la table.

Ces trois personnes étaient actuellement au premier étage de la résidence des Itsuka, dans la chambre de Kotori.

La pièce mesurait six tatamis[1] . Elle était remplie de commodes roses, d’un lit et il y avait une foule d’accessoires et de poupées fantaisistes qui étaient disposés un peu partout.

A l’origine, il voulait continuer la conversation au salon, mais en raison de certains sujets sensibles qui ne devaient pas atteindre les oreilles de Tohka, ils déménagèrent ici.

Accessoirement, Tohka était entrée en transe en regardant une rediffusion d’anime au salon. Elle devrait rester calme pour les prochaines 20 minutes.

« Bien — à ce sujet. »

Kotori appuya sa douce joue avec son doigt et la poussa vers le haut.

« A partir d’aujourd’hui, Tohka restera provisoirement ici, dans notre maison ! »

Bombant sa poitrine avec fierté, elle brandit un sourire innocent.

« C’est pourquoi je me demande comment on en est arrivé à çaaaaaaaaa ! »

« … C’est bon, calme-toi, Shintarou. »

Alors que Shidou criait, Reine s’exprima ainsi.

Que ce fût ou non quelque chose d’intentionnel, elle s’était toujours trompée avec son nom.

« Ce n’est pas Shintarou mais Shidou. »

« … Ah, tu as raison. Je me reprends. Désolé pour ça, Shin. »

« … »

Ce n’était pas se reprendre. C’était juste devenu un surnom.

Il ne pouvait pas s’empêcher de penser que c’était le but, mais… alors qu’il regardait de près le visage de Reine, il ne pouvait que penser qu’elle se trompait réellement sur son nom.

Quoi qu’il en soit, Shidou ne pouvait pas l’acculer plus longtemps que cela, concernant son nom.

« … Les raisons peuvent être plus ou moins classées en deux parties. »

Reine commença à parler d’une voix apparemment calme.

« … La première c’est —— qui va prendre soin d’elle après ça ? »

« Prendre soin d’elle après ça… qu’est-ce que ça veut dire ? »

« … Shin. Le mois dernier, tu as embrassé Tohka et scellé ses pouvoirs, non ? »

« … Euh, O-Ouais… »

Shidou baissa la tête vaincu.

En même temps, le sentiment de cet instant refit surface, et son visage rougit un peu.

« Ah — Le visage d’Onii-chan est en train de devenir rouge. Comme c’est mignon ~~ »

« T-Tais-toi ! »

Kotori, qui semblait apprécier ça, prononça ces mots joyeusement, du plus profond de son cœur. Shidou détourna son regard embarrassé.

« … Bien, c’est très bien, mais il y a un problème… Il y a actuellement quelque chose comme une connexion invisible entre Shin et Tohka. »

« Connexion ? Qu’est-ce que ça veut dire ? »

« … Pour faire simple, quand l’état mental de Tohka devient instable, il y a une chance que le pouvoir spirituel qui est scellé dans ton corps se libère. »

« Quo… ? »

Le corps de Shidou se paralysa de peur.

——Ainsi, le sceau qui avait été placé sur les pouvoirs spirituels de Tohka lui permettrait de les récupérer…?

Est-ce que cela ne voulait pas dire que Tohka aura une nouvelle fois le pouvoir de trancher le ciel et la terre d’un coup ?

Si à tout hasard, c’était le cas —— c’était-là une possibilité qui pouvait faire trembler à la simple pensée.

« … Comme tu le sais, Tohka vit maintenant dans une zone isolée du <Fraxinus>. »

Qu’elle fut consciente ou non de l’état de panique de Shidou, Reine continua de parler d’une manière calme.

« … Même si nous suivons fréquemment la condition de Tohka… D’une certaine manière, quand elle est sur le <Fraxinus>, ses niveaux de stress mesurés sont plus hauts que ceux qu’elle a à l’école. »

« E-Est-ce que c’est vrai ? »

« … Oui. De plus, il semble qu’elle n’aime pas les inspections régulières qui ont lieu deux fois par jour. Bien que ça lui soit encore tolérable pour le moment, il serait difficile même pour un expert de dire si nous pouvons continuer ainsi——. Et c’est pourquoi—. »

Reine toucha son menton avec ses doigts.

« — considérant que les résultats obtenus par les inspections sont stables, nous allons changer les quartiers d’habitations de Tohka hors du <Fraxinus> pour un moment. »

« Ha-Haa… est-ce vrai. »

« … Ahh. En raison de ces circonstances, il a été décidé que Tohka restera dans cette maison dans les temps à venir et ce jusqu’à ce que la résidence spéciale pour Esprits sera construite. »

« Attendez, s’il vous plait. »

Shidou mis la paume de sa main droite sur son front, son visage eut un mouvement convulsif.

« … Qu’est-ce qui cloche ? »

« Po-Pourquoi ça a dû être dans ma maison… ? »

Reine émit un petit gémissement à la question de Shidou.

« … Eh bien, pour parler franchement — quand elle est avec toi, l’état mental de Tohka est à son niveau le plus stable. »

« Eh… »

Aussitôt que ces mots furent prononcés, il retint son souffle.

« … C’est-à-dire— il est difficile pour nous de l’évaluer, Tohka n’a donné sa confiance à aucun autre humain que toi. Que ce soit moi ou Kotori, même si nous avons eu plusieurs occasions pour être en contact avec elle —— ce n’est pas encore ça… Tout d’abord, même si ce n’est qu’un peu, nous allons établir une zone sûre. Ensuite, nous allons tester si Tohka est capable de vivre une vie normale. »

« … Je vois… »

Shidou essuya la sueur sur son front.

Certainement, après l’explication, tout lui paraissait clair.

De plus, — eh bien, il a été dit que Tohka lui faisait confiance.

… Il ne détestait pas ça.

Mais, comme s’il allait subitement changer d’avis, il secoua légèrement sa tête. Ce n’était pas une demande qu’il pouvait facilement accepter. Comme s’il tentait de l’esquiver, il posa une nouvelle question à l’intention directe de Reine.

« Alors… Quel est l’autre raison ? »

« … Ahhh, cette raison-là te concerne bien plus directement. — Shin, c’est pour ton entraînement. »

« … »

Les mots qui avaient été mentionnés quand il se changeait, quelques minutes avant, venaient d’être répétés.

L’entraînement. Avec ce simple mot, beaucoup de souvenirs déplaisants refirent surface.

« Ah ouais, ce sujet est revenu… Mais, il n’y a plus besoin d’entraînement, non ? »

« … Huh ? Pourquoi donc ? »

« Pourquoi… parce que les pouvoirs d’Esprit ont déjà été scellés… »

Quand Shidou prononça ces mots, Reine entra dans un état chancelant qui lui fit tomber sa tête sur le côté.

« … Qui a dit que Tohka était le seul Esprit ? »

« Eh… ? Que veux-tu dire… par— »

« … Ça veut dire exactement ce que ça veut dire. Un trait spécial de la Fatalité attribua à des créatures, connus sous le nom d’Esprits, la capacité de causer des déchirures spatiales. Mais Tohka n’est pas la seule. En ce moment-même, nous avons confirmé qu’il y en a d’autres dans les environs."

« Quo——. »

Shidou sentit soudainement comme si son cœur était arraché et pressé.

—— Les Esprits. Alors Tohka n’était pas la seule ?

Se demandant si c’était de la nervosité ou de la peur, des remous se formèrent dans le bas de son estomac. C’était une émotion difficile à décrire. Le tremblement constant que son corps tout entier produisait pouvait être constaté à partir de ses mains et de ses pieds jusqu’au bout de ses ongles.

Mais Reine ne fit pas attention à la raideur de Shidou et poursuivit.

« … Shin. Nous voulons que tu continues d’assumer ton rôle de médiateur avec les Esprits. Voilà de quoi il est question dans l’entraînement. »

« … T-Tu plaisantes—. »

Puis, alors qu’il criait et se frappait la cuisse…

« ——Huh ? »

Kotori, qui avait calmement écouté la conversation, leva sa petite voix.

Avant que quelqu’un le remarque, la couleur des rubans qui retenaient ses cheveux en deux couettes avait changé du blanc au noir.

« —— ! »

… Shidou avait l’impression d’avoir déjà vu ça auparavant. Kotori était à présent en Mode Commandante.

« Tu ne veux pas, Shidou ? Est-ce que tu es en train de dire que tu détestes sortir en rendez-vous avec les Esprits et les faire tomber amoureux de toi ? »

Son ton était clairement différent de celui qu’elle avait quelques secondes avant. Tout en donnant une ambiance adulte, Kotori avait prononcé ces mots.

—C’est vrai.

<Ratatoskr> proposait d’utiliser cette méthode pour apaiser les Esprits, ce qui était une méthode paisible et non violente.

C’était le but de Shidou d’être en bon termes avec les Esprits et ensuite de sceller leurs pouvoirs dans son propre corps — même d’expliquer ça, c’était une chose bien stupide.

« Uh, b-bien sûr que non. »

Shidou ayant prononcé ces mots, Kotori inclina son corps légèrement vers l’avant en ouvrant sa bouche.

« Geez — Si c’est le cas, alors il n’y a plus rien à faire. »

« Ah… ? »

« Nous pouvons tranquillement regarder le monde être bousillé par les déchirures spatiales ou alors patiemment attendre un miracle ou quelque chose comme ça en laissant l’AST tuer les Esprits. Ce sera probablement l’un ou l’autre. »

« … ! »

Après ces mots, Shidou resta sans voix.

Ce n’était pas comme s’il avait oublié à propos de tout cela— mais avoir cette réalité en face de lui, une fois encore, frappa son cœur d’une vive douleur.

Les Esprits, qui existent dans la dimension alternative qui nous serait voisine, apparaissent rarement dans notre monde.

A ces occasions, ils causent des grandes perturbations entre les murs séparant les dimensions, causant l’apparition du phénomène nommé déchirure spatiale.

Que ce soit à grande ou petite échelle — aussitôt que des Esprits apparaissent dans un lieu, ce dernier est absurdement détruit, de la même manière que si une bombe y avait explosé.

Après ça, les Esprits seraient connus comme des formes d’existences dangereuses et les gens tenteraient de les éliminer par tous les moyens, avec l’aide des membres de l’Anti-Spirit Team, l’AST, une force militaire de la JGSDF.

« La capacité inhabituelle qui permet de sceller les pouvoirs des Esprits — tu es la seule personne dans le monde entier à la posséder. Et maintenant, tu dis que tu ne veux plus le faire. Est-ce que ça ne veut pas dire qu’il n’y aura plus aucune autre alternative ? »

« … C-C’est que… quoi… »

Shidou portait un regard plein de souffrances.

On lui avait donné une lourde responsabilité sans qu’il s’en rende compte. Son estomac commença à être douloureux en raison de la charge de son devoir.

Mais — revenons au sujet initial…

Il y avait toujours beaucoup de choses que Shidou devait confirmer, quoi qu’il en soit.

« — Kotori. »

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

Comme si d’une certaine manière elle avait réussi à deviner ce que Shidou allait lui demander, Kotori avait répondu tranquillement.

« … Avant tout, vas-tu me dire ce qu’est <Ratatoskr> ? Quand es-tu entrée dans une telle organisation ? Et — à propos de mon pouvoir, qu’est-ce que c’est ? »

Oui. C’est ce que Shidou avait toujours voulu savoir.

Puisque Kotori était toujours loin de la maison, il n’avait pas pu lui demander.

Kotori soupira et prit, dans sa poche, sa nourriture préférée – une Chupa Chups. Seulement après l’avoir déballée et mise en bouche, elle commença à parler.

« — Je suppose que tu as raison. C’est aussi la bonne occasion de tout te dire, aussi laisse-moi aller droit au but. »

Après avoir dit ces mots, elle laissa son dos reposer sur le coussin derrière elle.

« <Ratatoskr> a été fondé par des volontaires… Pour faire simple, c’était quelque chose comme une sorte d’association de conservation de la nature— Et bien sûr, son existence n’a pas été publiquement annoncée. »

« Une association de conservation de la nature… huh… »

D’une certaine manière, il sentait que cela n’avait aucun sens et, à cause de ça, il hésita à interrompre le discours. Comme s’il voulait qu’elle continuât de parler, il persista à ne faire que d’agréables remarques.

« Yup… De plus, le vrai but et la raison de la formation de <Ratatoskr> — est d’abriter les Esprits et de leur fournir une vie bienheureuse et joyeuse… Eh bien... Comme il semblerait également qu’il y ait des gens corrompus, même dans les plus grands groupes, qui voudraient s’emparer de leurs énormes pouvoirs. »

« Ah… ? Ce n’était pas pour empêcher les déchirures spatiales ? »

« Bien sûr qu’il y a de ça. Mais c’est un objectif secondaire. Si c’est ainsi que tu le vois, alors nous serions comme l’AST. »

« … Hmmm, bien, je suppose que tu as raison. Donc… une telle organisation existe. Quand et pourquoi en es-tu devenue le Commandant ? Je n’avais aucune idée de ce que tu faisais. »

Il disait ces mots avec mécontentement.

Bien qu’il n’ait pas eu l’intention de dire ‘Ne me cache pas de secrets’, c’était tout de même quelque chose d’important que de dissimuler un secret impliquant une chose capable de lui coûter la vie. Il était plutôt mécontent en tant que grand frère.

Ayant deviné ses sentiments, Kotori grogna.

« J’ai été nommée en tant que commandant de l’unité de combat de <Ratatoskr>… il y a environ cinq ans de cela, je crois. »

« Cinq ans… Huh— Attends, QUO… !? »

Après que Shidou ait fini de faire un simples calcul dans sa tête — il redressa sa tête jusque-là penchée, dans sa position normale.

« Arrête de raconter des conneries. Il y a cinq ans… tu n’avais que 8 ans ?! »

Shidou fut frappé par un sentiment d’incrédulité.

Même si ce n’était pas une organisation ordinaire, avoir une fille qui avait l’âge d’un élève de troisième année d’école élémentaire en tant que commandant, c’était tout simplement de la folie.

« Eh bien, durant ces quelques années, c’était quelque chose comme un entraînement. En réalité, ce n’est que récemment que j’ai obtenu le poste de commandement. »

« N-Non, ce n’est pas le sujet. Pourquoi auraient-ils choisis une petite fille dès le début — »

« Comment puis-je le dire ? <Ratatoskr> réalisa que je possédais une intelligence débordante. »

« Comment je peux être convaincu par quelque chose comme ça ! »

« Même si tu dis ça, ça ne change rien au fait que c’est la vérité. Pourquoi tu ne peux pas tout simplement croire les mots de ta petite sœur sans discuter ? Est-ce que tu penses que tu auras l’air intelligent si tu doutes des paroles des gens ? »

… Son attitude était totalement différente de celle de la Kotori mignonne de tous les jours. De la sueur coulait le long de la joue de Shidou.

« … Cette double personnalité, c’est la faute de <Ratatoskr> ? »

Après qu’il eut prononcé ces mots, Kotori s’ébroua.

« C’est rude et simpliste. Réfléchis un peu plus avant de dire n’importe quoi. Premièrement c’est— »

« C’est… ? »

« … »

Kotori regarda Shidou avec une expression complexe, elle balança sa tête et ignora les mots de ce dernier.

« — Ce point-là n’est pas important. Pour le moment, nous parlons de <Ratatoskr>. En plus, il y a cinq ans, quelques incidents sont advenus et ils marquèrent un tournant dans l’organisation. »

« Hey, ne change pas de sujet, le— »

Mais, la phrase de Shidou fut interrompue en plein milieu.

C’était parce que Kotori venait de prendre entre ses doigts le bâtonnet de la Chupa Chups qu’elle était en train de manger, elle l’avait sorti de sa bouche et l’avait pointé vers Shidou.

« — A cause de la découverte du garçon qui peut sceller les pouvoirs des Esprits avec un simple baiser, <Ratatoskr> a, par la suite, véritablement changé son objectif en la protection des Esprits. »

« Quo… »

Les sourcils de Shidou étaient déformés par le choc.

« E-Et ce garçon c’est… moi, n’est-ce pas ? »

« Oui »

Kotori acquiesça et, une fois encore, remis sa Chupa Chups dans sa bouche.

Alors que pour Shidou, c’était le chaos dans sa tête. Ayant eu toutes sortes d’informations données d’un seul coup, il devenait impossible pour lui de toutes les assimiler.

« Attends, s’il te plait attends un instant… Premièrement, pourquoi ai-je obtenu un tel pouvoir ? »

« Chais pas. »

« Huh… ? N-nonononon. N’essaye pas de délibérément de mystifier ce point-là. »

« Je ne le mystifie pas délibérément. Je ne sais vraiment pas. Par le biais d’un baiser, il vole et emporte les pouvoirs des Esprits, et les scelle sans encombre dans son corps. Je sais seulement que tu as cette capacité. A la question de pourquoi tu as ces pouvoirs, je n’en ai aucune idée. »

« C-Comment tu sais que j’ai ce genre de pouvoir ?! Et il y a cinq ans ! Qu’est-ce qui s’est passé à ce moment-là ?! »

Au moment où Shidou formula ces mots tout en se grattant la tête…

Kotori détourna son regard vers le sol.

« … »

Après avoir constaté qu’elle semblait différente de son habitude et qu’elle prenait une expression chagrine, Shidou était choqué.

Elle paraissait ressentir une profonde peine, comme s’il lui remémorait quelques souvenirs douloureux.

—— Il lui semblait qu’elle éprouvait des remords à cause d’une erreur qu’elle ne pouvait pas réparer.

Sur ce —— visage.

« K-Kotori… ? »

Quand Shidou l’appela par son nom, Kotori revint à elle et ses épaules tremblèrent légèrement.

« Eh — ouais, il ont été découverts par le dispositif de surveillance de <Ratatoskr>. C’est comme ça. Et j’ai aussi été choisie par cette même méthode. »

Elle était totalement différente en comparaison à son mode Commandant habituel. En plus, Kotori formula ces mots de manière évasive.

Mais lui… pour plusieurs raisons, il n’avait plus le cœur à poursuivre ce sujet plus longuement.

« Q-Quoi qu’il en soit—. »

Après que Kotori toussa et éclaircit sa gorge, elle pointa Shidou avec son doigt.

« Pour le moment, l’information la plus importante c’est que [tu as le pouvoir de faire quelque chose pour les Esprits]. Compris ?! Donc fais ton choix — A partir de maintenant, vas-tu accepter ou non de conquérir le cœur des Esprits pour nous ? »

« … »

Shidou appuya ses lèvres l’une l’autre en signe de mécontentement. C’était une question qui avait franchement une mauvaise disposition.

Shidou était le seul qui pouvait sceller les pouvoirs des Esprits.

Le fait est que si leur existence et les circonstances étaient les mêmes que pour Tohka, alors Shidou voulait les sauver. Si Shidou ne le faisait pas, les Esprits seraient attaqués par l’AST, à chaque fois qu’ils passeraient de ce côté-là du monde.

Même si ce n’est pas l’intention de la jeune fille de détruire ce monde.

Avoir une conclusion unilatérale, décider qu’ils sont une menace et intenter à leurs vies…

Et il demeure —— ce problème des déchirures spatiales.

Si les pouvoirs des Esprits ne sont pas scellés, un jour où l’autre, il y a la possibilité que le désastre à grande échelle d’Eurasie puisse à nouveau avoir lieu.

Shidou émit un profond soupir et il manipula ses cheveux.

« … Donne-moi un peu de temps, pour réfléchir à tout ceci. »

« — D’accord, c’est bon pour le moment. »

Dit Kotori avec un soupir et en dirigeant son regard vers Reine qui était assise derrière elle.

« Bon, ensuite Reine, les préparatifs. »

« … Ok, laisse-les moi… Ou devrais-je dire, tout est déjà prêt. »

Après que Reine formula ces mots en vacillant de la tête, Kotori sifflota.

« Comme d’habitude. Tu travailles vite. »

« … Préparatifs ? A quel propos ? »

Une mauvaise sensation refit surface lorsque ces deux-là eurent cette discussion inquiétante. Shidou leur demanda cela alors qu’une goutte de sueur coula le long de sa joue.

Kotori répondit comme si c’était une chose naturelle.

« Eh ? Ainsi donc, la préparation de la chambre de Tohka a déjà été décidée. Elle utilisera la chambre d’ami du premier étage. »

« At-Attends une minute ! Tu n’avais pas dit que tu me laisserais y réfléchir un peu. »

« Oui, c’est pourquoi tu ne devrais pas t’inquiéter de ces choses-là. Prends ton temps et réfléchit. »

« Ne demande pas l’impossibleeeeeeee !!!!!!!!!! »

Quand Shidou cria, Kotori se boucha les oreilles.

« Tu es bruyant. De toute façon, jusqu’à ce que la résidence spéciale soit finie, nous n’avons pas d’autres choix que de laisser Tohka ici. Au moment où tu auras pris ta décision, il sera trop tard pour ton entraînement. »

« Même si tu dis ce genre de choses…Je pense c’est quelque chose de mal que de faire vivre une jeune fille et un jeune garçon du même âge sous le même toit… »

Le visage de Shidou était rouge comme une tomate lorsqu’il formula ces mots. Kotori lui sourit froidement.

« Si tu étais capable de commettre de tels erreurs, nous n’aurions pas tant de difficultés. »

« Guh… »

C’était un peu triste qu’il ne puisse pas le nier.

« Mais, même si… ! »

Et, alors que Shidou se posa encore en opposition, derrière lui, - la porte d’entrée de la chambre de Kotori, *Clic*, s’ouvrit.

« … ! »

Ses épaules eurent un mouvement soudain et il se retourna.

Alors qu’il se demandait depuis combien de temps elle était là, depuis le couloir, Tohka lui jeta un regard anxieux.

« … Shidou. Comme je le pensais, je ne peux pas ? Je… ne peux pas rester ici ? »

« … Uh. »

Avec ses sourcils qui formaient un 八, Tohka le regarda avec des yeux tristes qui laissèrent Shidou sans voix.

… S’il y avait un humain capable de dire non dans une telle situation, il aurait vraiment voulu le rencontrer.

Shidou expira loooooooooonguement.

« … J-Je comprends. »

Partie 3[edit]

« …Alors, en parlant d’entraînement, en quoi ça consiste ? Qu’est-ce que vous allez me demander de faire au juste ? »

Shidou traînait douloureusement sa tête depuis trois heures environ—

Après avoir fini son dîner, Shidou posa ces questions à Kotori, qui était assise dans le canapé du salon.

Les seules personnes dans le salon de la résidence Itsuka étaient Shidou et Kotori.

Après tout cela, Reine était retournée sur le <Fraxinus>. Quant à Tohka, après dîner, elle s’est rendue dans la chambre d’hôte. Les accessoires qu’elle utilisait, dans les quartiers d’isolation à bord du <Fraxinus>, lui ont été livrés quelques temps auparavant. Elle déballait ses affaires à présent.

« Rien en particulier… c’est OK… rien à faire. »

Kotori, qui avait ses cheveux attachés par des rubans noirs, prononça ces mots en agitant entre ses lèvres un bâtonnet usé (bien sûr, ce n’était pas du tabac mais bel et bien une Chupa Chups).

« Huh… ? Qu’est-ce que tu veux dire ? Après avoir dit toutes ces choses concernant l’entraînement… »

« Un——, en parlant précisément, le thème cette fois est de mener une vie quotidienne ordinaire… Je pense. »

« Ah ? »

« Essentiellement, ton entraînement, basé sur la prévision que tu sortiras avec tous les Esprits à partir de maintenant, est d’arriver à avoir une conversation détendue avec une fille. »

« … Ah, maintenant que j’y pense, tu as déjà dit quelque chose comme ça. »

Il se souvint s’être entraîné avec des galges[2] le mois dernier et d’avoir subi un entraînement à l’art du flirt — sa joue convulsa.

« Cette fois, nous allons faire du programme ‘vivre avec une fille’ un entraînement au combat réel. Le but est que même si tu rencontres soudainement une situation de proximité avec une poitrine de fille, tu resteras calme, tu seras capable de te comporter en gentleman et d’agir en conséquence. »

« … Haa. »

« C’est pourquoi, Shidou, au cours de la période où tu vivras avec Tohka, quels que soient les vilains événements que tu rencontreras, il serait mieux que tu puisse surmonter la situation sans être nerveux. »

« Quo... Qu’est-ce qui se passe avec… »

Le sourcil de Shidou forma un grand arc et il gémit.

« … En parlant de ça, pourquoi dois-je séduire les Esprits en premier lieu ? Je veux dire... vous pouvez juste sceller les pouvoirs des Esprits par un baiser, non ? Dans ce cas, il n’y a aucune utilité à mener une frappe abrupte—— »

« Oh mon Dieu, c’est contraindre autrui que tu préfères, Shidou ? Bonne chance pour voir apparaître ton nom dans les journaux du matin. »

« Je ne veux pas y être ! »

Alors que Shidou criait, Kotori haussa les épaules d’une manière soulagée.

« —— C’est inutile. Si les Esprits ne t’ouvrent pas leur cœur, ils ne te laisseront pas sceller totalement leurs pouvoirs. »

« Es-Est-ce que c’est vrai… ? »

« Oui, je n’entends pas par là qu’ils doivent, sincèrement, tomber amoureux de toi. Mais, pour le moins, ce serait difficile s’ils ne croient pas suffisamment en toi pour ne pas te céder un baiser. C’est pourquoi Reine surveille les humeurs et les sentiments positifs de chaque Esprits individuellement. »

« Ha, Haaa… »

Plus il entendait parler à ce sujet, plus il était difficile de concevoir ce qu’était vraiment sa capacité.

« … Hm ? »

Shidou inclina sa tête.

Kotori commença à bouger ses lèvres normalement.

« Je vois, je comprends. Mmm… plus tard… »

Il regarda de plus près l’oreille de Kotori, il put voir qu’elle portait un petit interphone.

« Kotori ? Avec qui tu parles ? »

« ——Aah, c’est rien. Ne t’inquiètes pas pour ça —— il y a plus important, Shidou. »

Par conséquence, Kotori sauta du canapé et se releva.

« Je dois aller aux toilettes. »

« Huh ? Pourquoi tu n’y vas, tout simplement ? »

« D’après ce que j’ai vu tout à l’heure, l’ampoule est morte. Peux-tu aller la changer ? »

« — ? Ça ne me dérange pas. »

Alors que Shidou pensait que Kotori était très méfiante, il sortit une ampoule de rechange de l’une des étagères.

Il prit un tabouret adapté à ce genre de tâches et se dirigea vers les toilettes.

Ensuite, après avoir posé le tabouret au sol, il entreprit d’ouvrir la porte—

« — !? »

Sa position se paralysa aussitôt.

Mais c’était tout naturel. C’était parce que son hôte s’y trouvait encore…

« Quo… Shidou !? »

Tohka se trouvait actuellement assise là, sa petite culotte sous ses genoux.

« To… To-To-To-To-To-To-Tohka… !? Qu’est-ce que tu fais——. »

Shidou s’exprima avec cette voix tandis qu’il sentait son pouls soudainement s’accélérer.

Bizarre. La porte des toilettes n’était pas verrouillée.

En plus, l’ampoule que Kotori disait grillée — brillait avec un éclat aveuglant. De plus, l’interrupteur de la lumière, installé près de la porte, était en position éteinte.

C’était absurde que quelqu’un entrant là soudainement puisse être capable de voir le stratagème.

« C’est ma réplique ! Dépêche-toi et referme ! »

Les joues de Tohka viraient au rouge betterave, d’une main elle attrapa l’ourlet de sa jupe, et de l’autre elle se saisit violemment du papier toilette qui se trouvait contre le mur, et le lança de toutes ses forces dans le visage de Shidou.

« Goah… !? »

Bien qu’il s’agissait de papier toilette mou, puisqu’il avait été lancé brutalement, il eut tout de même un certain impact.

Shidou émit un gémissement de douleur et s’effondra sur le dos.

*Roll**Roll**Roll*… et le papier toilette, qui avait entreprit une attaque kamikaze sur le nez de Shidou, traça une ligne blanche en roulant le long du couloir.

« Qu-Qu’est-ce qui s’est passé… ? »

Et alors que Shidou fixait le plafond, Kotori apparut au-dessus de lui.

« C’était pathétique. Même après que je t’ai mis en garde de ne pas paniquer et de ne pas être nerveux… »

A raison de sa position autoritaire et de celle de Shidou allongé sur le dos, ses sous-vêtements étaient entièrement visibles. Eh bien, même si c’était Shidou, puisqu’il s’agissait-là de la culotte de sa sœur, il n’était pas du tout paniqué.

« … Kotori. C’est de ta faute… »

Lorsque Shidou exprima cela, Kotori prit la Chupa Chups par le bâtonnet, retira la sucrerie de sa bouche et la garda à côté de ses lèvres.

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… Ce qui s’est passé était exactement ce qu’elles avaient calculé lorsque Tohka entrât aux toilettes, avant d’y envoyer Shidou à l’attaque. De plus, elles avaient habilement joué avec la serrure de la porte et l’interrupteur de la lumière.

« ——Ta condition, Shidou, est toujours surveillée par le <Fraxinus>. Ensuite, l’équipage et l’IA jugent séparément de chacune de tes possibilités de réussite. — Et bien sûr, cette fois-ci, c’était un échec. »

Après avoir dit cela, Kotori montra à Shidou quelque chose qui était caché dans son dos.

« Ah… ? »

C’était une radio de petite taille.

Kotori inséra une batterie dans celle-ci et régla la fréquence tout en disant :

« Ce monde est emplit de supercheries. Les adultes sont tous corrompus. Nous ne pouvons pas être comme tels. Montre-leur le pouvoir — le miracle débordant. Nous ne pouvons pas arrêter nos jambes qui font face à l’avenir—. »

… C’était un poème qu’il avait déjà entendu à quelque part et qui était affablement récité à haute voix.

Oui. C’était quelque chose que Shidou avait écrit lorsqu’il était au collège.

« Gy… Gyaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahh!? »

Shidou cria comme s’il avait cessé de fonctionner, il prit la batterie de la radio et la laissa tomber.

« Même si tu fais ça, c’est inutile. Après tout, ça a déjà été diffusé. »

« Quo… !? »

Le visage de Shidou était totalement teinté de rouge.

« C’est le successeur de la Pénalité de la dernière fois. Ce serait un problème si tu ne le prenais pas au sérieux parce que c’est une formation. Tant que tu n’échoueras pas, révéler le nom de l’auteur ne sera pas nécessaire. »

« N’est-ce pas dire que si je me trompe, il sera révélé ! »

« C’est pourquoi je te le dis avant que ça n’arrive ainsi tu pourras t’y préparer. Ce n’est pas comme si je te demandais de la rendre amoureuse. Peu importe à quel point tu es nerveux, si tu te calmes et agit en conséquence, tu réussiras. »

« C-C’est déraisonnable… »

Le galge était bien meilleur. L’entraînement, cette fois, était d’un niveau de difficulté trop élevé pour Shidou qui n’avait pas d’immunité.

« En-En parlant de ça, tu n’as pas dit que nous ne devions pas empirer l’état mental de Tohka… !? »

« Ahhhh, ce n’est pas le problème. Il y a de nombreuses choses qui causeront une oscillation de ses émotions. Dans ce genre d’évènements, les chances que les pouvoirs d’Esprit lui reviennent sont très minces. »

« M-Mais malgré tout… »

Et, alors que Shidou s’exprimait, dans son dos un *screech* se fit entendre.

Tohka ouvrit la porte des toilettes d’un coup et la moitié de son visage totalement rouge en sortit.

« To-Tohka… ? »

Même si, à la base, c’était la faute de Kotori, il était difficile, pour quelqu’un prit en train de se rincer l’œil quelques minutes auparavant, de se faire face l’un l’autre. Shidou évita son regard et dit d’une voix douce.

« Dé-Désolé… ce n’était pas mon intention. S’il te plait, pardonne-moi… »

Après qu’il eut prononcé ces mots, Tohka, dont les joues étaient encore teintées de honte, se dirigea le long de la ligne blanche qui avait été disposée dans le couloir.

« … Je vais te pardonner… alors euh… comment… peux-tu me donner le papier, s’il te plait ? »

« Ah… »

Cela lui rappela que le papier toilette, qui avait été jeté dehors, était en fait conçu pour les urgences.

Shidou prit le papier toilette qui était déroulé dans le couloir, il l’enroula et le tendit à Tohka.


Partie 4[edit]

« Shidou, il semblerait que le bain soit prêt, alors va-y. »

Quel genre de pièges cherchait-on à lui tendre cette fois… ?

Shidou se prépara lui-même lorsque Kotori lui exprima ces mots, il était 20 heures.

« … Le bain, huh. »

Shidou répondit avec une voix terne et avança lentement sa tête dans le salon.

Kotori était allongée, elle tenait entre ses mains une manette de jeu d’une console qui était connectée à la télévision.

Comme il s’y attendait, Tohka n’était pas là.

Oui. Il y a juste un instant lorsque Shidou s’était absenté pendant quelques minutes, Tohka avait disparue.

Kotori avait dit qu’elle était partie chercher quelque chose dans sa chambre… à ce stade, Shidou n’était plus aussi naïf pour croire ces affirmations.

« … Non, c’est bon, je le prendrais plus tard. Qu’est-ce que tu en dis de passer la première, Kotori ? »

« … »

*Twitch*

Kotori qui appréciait remuer au rythme de la musique du jeu, arrêta le mouvement de ses pieds un instant. Shidou ignora cet élément.

« Je passe. Là, c’est un bon passage ! »

Elle prononça ces mots avec un visage impassible tout en regardant l’écran.

— Shidou était certain…

C’était un piège de Kotori.

Pendant qu’il n’était pas là, elles ont fait entrer Tohka dans la salle de bain, tout comme elles l’avaient fait avec l’incident des toilettes, et maintenant elle y envoyait Shidou. Elles ont sûrement planifié une situation bienheureuse et embarrassante.

La commandante en chef des ressources, Itsuka Kotori, ne laisserait jamais échapper une opportunité aussi royale qu’un bain.

Mais, il fallait prendre en compte le fait que Shidou a déjà subi l’expérience de la salle de bain en rentrant à la maison. Ayant déjà expérimenté cela par deux fois, il avait appris la leçon et cette fois il ne tomberait pas dedans.

Alors qu’il haussait légèrement ses épaules — il était temps de révéler sa précieuse arme secrète.

« Maa maa, si tu insistes pour dire ça — Surtout aujourd’hui… c’est donc ok pour que j’utilise le bain à bulles ? »

« —!? »

L’espace d’un instant, les couettes de Kotori tiquèrent et se déformèrent !

A l’époque quand la famille Itsuka utilisait le bain à bulles — alors que chacun tirait profit du gaz carbonique, il fut décidé que la personne qui avait le rôle de le mettre en place en bénéficierait le premier.

Depuis lors, Kotori n’avait jamais manqué à ce rôle.

« … »

« … »

Un moment de silence après le dîner.

Si une personne qui n’était pas au courant voyait ceci, il verrait probablement une scène tranquille entre un frère et une sœur.

Mais — à l’instant, une guerre psychologique grave se déroulait entre les deux.

- Bien, qu’est-ce que tu vas faire à présent, Kotori ?

A présent dans l’esprit de Shidou, la forteresse mentale imprenable de Kotori était assiégée par des bombes à bulles, une scène complètement surréaliste.

Kotori d’une manière calme, bougea ses pieds. Shidou était sûr de sa victoire et souleva le coin de ses lèvres.

- Fu, hahahahahaha ! Ne baisse pas les yeux, petite morveuse. Moi, Itsuka Shidou, j’ai été ton frère pendant des années, c’est pas juste des mots en l’air.

Mais, pendant un bref instant, Kotori répondit avec une voix tremblante,

« He… Heeeeeeee, Oui… C’est bien… Shidou, va-y en… premier. »

« Quo… »

Face à cette réponse inattendue, Shidou leva ses sourcils — Peu importe à quel point elle était en mode Commandant, il n’y avait aucun moyen que Kotori puisse combattre la puissance magique du bain à bulles !

… Il comprit cela en regardant de plus près, les épaules de Kotori étaient tremblantes et il constata que sa main droite agrippait fermement sa main gauche.

« … »

Elle la gardait bien fermement.

Et, à ce moment-là,

« Kotori, désolé de te faire attendre. Eh bien, c’est un défi ! »

Par derrière une voix fit écho, Shidou se retourna choqué.

Là, Tohka se tenait debout en tenant quelque chose qui ressemblait à une couverture.

« Tohka ?! »

« Nu, qu’est-ce qui cloche, Shidou ? Faire une tête tellement bizarre. »

« N-Non… Où est-ce que tu vas ? »

« Un. Kotori m’a demandé de jouer à un jeu avec elle, mais aujourd’hui il fait un peu froid après tout. Du coup, je suis allé me chercher dans ma chambre quelque chose pour me couvrir les genoux. »

« … Quo- »

Venant de la bouche de Tohka, Shidou resta instinctivement abasourdi. Il sentit comme si sa vue commençait à se déformer et à se troubler.

- Est-ce que Kotori disait la vérité ? Shidou s’était fait des idées pour rien… !?

« … Je vais prendre mon bain… »

Pour diverses raisons, il semblait qu’il avait perdu. Shidou quitta le salon tout chancelant.

« — ? Shidou, qu’est-ce qu’il y a ? »

« … Je me demande. »

Les voix des deux pouvaient être entendues derrière lui alors qu’il quittait le couloir. Il prépara ses vêtements et une serviette de bain au hasard, avant d’ouvrir la porte du vestiaire de la salle de bain.

« … »

Juste au cas où, il frappa à la porte de la salle de bain avant d’entrer.

« … Quoi, il n’y a vraiment personne. »

Il poussa un soupir de soulagement et enleva rapidement ses vêtements avant d’entrer dans le bain. Au moment où il attrapa dans sa main la solution à bulles — il sentit soudainement qu’il avait fait quelque chose de vilain à Kotori.

Il pensa à laisser Kotori l’utiliser demain à sa place. Il jeta dans l’eau l’habituel additif de bain qui ne produisait aucune bulle dans la baignoire.

Et ensuite, il lava rapidement son corps avant de glisser ce dernier dans le bain teint d’une couleur blanc laiteux.

« Fuu~~ »

Un long et profond soupir. Beaucoup d’échos répétés résonnaient contre les murs de la salle de bain et revinrent à ses oreilles.

« Aujourd’hui, c’était encore… épuisant… »

Il engloutit ses épaules dans le bain chaud et lâcha un autre soupir.

Depuis les pores de sa peau, il sentit comme si la fatigue de son corps entier s’était envolée.

Shidou prit son temps et ferma lentement ses paupières.

… Et à présent, il se demandait combien de temps s’était écoulé.

« Fun, fufufufu-n, fufu-n~ »

Les sons de quelqu’un fredonnant sortirent Shidou de son hébétement.

« Ah… ? Quoi… ? »

Shidou frotta ses yeux somnolents et fit face à la direction d’où provenait le fredonnement.

« — ! »

Son corps se raidit et il se reprocha à lui-même d’avoir baisser sa garde.

Mais c’était tout naturel. A présent, en face de la vitre qui séparait la salle de bain du vestiaire, il pouvait voir les formes à peine visibles d’une fille à la chevelure noire.

« C-C’est là ton but, Kotori — ! »

Shidou grommela pendant qu’il réprimait son estomac.

Faire ressembler cela au même modèle que la dernière fois puis utiliser une attaque surprise…

Ce n’était pas Shidou qui allait vers Tohka cette fois, mais l’inverse.

Tout en étant simple, c’était une stratégie efficace. Parce que Shidou n’avait actuellement aucune possibilité pour s’enfuir.

« J’ai été trompé. Kotori — ! »

A présent dans son esprit, Kotori portait des lunettes de soleil, elle riait de manière indécente et disait [Parce tu n’es qu’un petit garçon !], tout en sirotant un verre de whiskey. Cette scène traversait son esprit.

Ayant fini d’ôter ses vêtements, Tohka mis ses mains sur la porte de la salle de bain.

« — ! »

Shidou, dans la confusion, et sans y penser, s’immergea dans la baignoire et tira le rideau avant d’être trouvé.

Ensuite, comme si quelqu’un entrait, le son d’ouverture de la porte se fit entendre.

Avec un cliquetis, le rideau de la baignoire fut ouvert. Et là-

« Tou ! »

*Pouf !*

Et, sans vérifier l’intérieur de la baignoire, Tohka y sauta vigoureusement.

En même temps que les éclaboussures dans l’eau chaude, Shidou sentit quelque chose de tendre atterrir sur son ventre.

« Nu ? »

Finalement, Tohka se rendit compte qu’il y avait quelque chose d’inhabituel.

Par conséquence… Shidou ne pouvait pas retenir son souffle plus longtemps et il refit surface dans cette eau blanc laiteux avec une expression sur son visage de ‘Bonjour’.

« Y-Yo ! »

« … »

Après seulement quelques secondes.

« —— !? »

Le visage de Tohka devint rouge comme une tomate et elle poussa un cri qui ne ressemblait pas à une voix humaine.

« Ca-Calme-toi, Tohka… ! »

« - ! T’es un idiot ! Ne sors pas… ! »

Tohka se saisit de la tête de Shidou avec toutes ses forces et le plongea dans l’eau.

Naturellement, Shidou qui n’avait pas pris une bonne inspiration, n’eut pas suffisamment d’oxygène dans ses poumons.

« — ! ... ... ! »

Et après avoir été bloqué dans cette position dans la baignoire pendant un moment…

… Shidou perdit finalement conscience, *plop*… et commença à flotter.

A quelque part dans son esprit, Kotori disait [Oui, c’est un Non], il sentait comme s’il entendait à nouveau une longue voix dans la radio — mais il n’y avait rien que Shidou pût faire.


Partie 5[edit]

« C’était une expérience tota— totalement… ratée. »

D’une certaine manière, il reprenait connaissance. Shidou, après être sorti de la salle de bain, lavait la pile d’assiettes accumulées dans le lavabo et préparait le riz pour le lendemain. Enfin, en revenant dans sa propre chambre, il était complément épuisé.

L’horloge indiquait 11 heures.

Les bons enfants, que ce soit Tohka ou Kotori, étaient déjà couchées dans leurs chambres respectives.

Bien que pour un jeune lycéen en bonne santé, il était toujours tôt, mais la fatigue d’aujourd’hui n’était pas commune du tout.

... Comme on pouvait s’y attendre, même Kotori était épuisée aujourd’hui.

Shidou entra dans sa chambre et s’engouffra dans son lit. Il s’endormi immédiatement.


« … ri. Kotori, réveille-toi. C’est l’heure. »

Tout le monde était endormi — il était tard dans la nuit. Elle sentit comme si le tympan de son oreille droite sifflait et Kotori eut un mouvement des sourcils.

« U… mm… . »

Mais, pour être réveillée par quelque chose comme ça, le sommeil d’une fille de 13 ans ( comme Itsuka Kotori ) n’était pas si léger.

Dans son lit, elle entortilla son corps, embobina la couverture et s’enroula dedans en se tournant de l’autre côté, et elle recommença, à nouveau, à émettre les sons typiques d’un sommeil calme.

« … Kotori. Kotori. S’il te plait ne te rendors pas. »

« Un~ »

Kotori utilisa ses mains pour frotter ses frêles yeux clignotants et pour relever son corps endormi.

« Qu’est-ce qu’il y a… Oniii-chaaan… »

« … Désolé mais je ne suis pas Shin. C’est moi Reine. »

Elle fit un petit mouvement avec son cou et *Fuaaaaaaa….* bailla intensément.

« Reine… ? Qu’est-ce qui cloche, à une heure comme celle-ci… »

Tandis que Kotori frottait ses yeux d’une main, elle tâtonna de l’autre main sur son chevet, elle finit par trouver son portable qu’elle prit en main, le manipula et alluma l’éclairage du menu d’accueil tout en plissant ses yeux.

Il était 3h20. C’était l’heure où tous les bons et mauvais enfants étaient en plein dans leurs rêves.

« … Les préparatifs sont prêts. Nous allons te laisser l’instruction finale. »

Après s’être entendu dire ceci, Kotori [ah] ouvrit faiblement sa bouche.

« Um… Ah ouais… je t’avais demandé… de m’aider… pour me lever… »

Alors que Kotori agitait sa tête comme Reine, elle chercha de nouveau sur son chevet.

Et elle prit en main, une friandise accrochée à un bâtonnet qu’elle avait laissée là. Elle arracha ensuite l’emballage et engouffra la sucette dans sa bouche.

« - ! »

A ce moment-là, sur sa langue quelque chose telle une sensation d’explosion fut transmise à son cerveau. Kotori remua son corps entier. Et en même temps, un parfum rafraîchissant et stimulant traversa sa cavité nasale.

Oui, ce n’était pas la Chupa Chups ordinaire. C’était une arme secrète, la sucette super rafraîchissante, Super Mental Candy, que Kotori n’utilisait que pour dissiper son engourdissement.

Kotori prit ses rubans noirs en mains et attacha, comme à son habitude, ses cheveux en deux couettes.

« Ah... Je suis réveillée. Désolé pour ça, Reine. »

« … C’est pas grave. Sans plus attendre, voici le rapport. Shin est actuellement en plein sommeil. »

« Je vois. Et qu’en est-il des autres ? »

« … Je leur ai dit de se tenir prêts conformément aux ordres. Nous pouvons y aller à tout moment. »

« C’est suffisant. »

Lorsque Kotori eut prononcé ces mots, elle couvrit le bruit de ses pas et quitta sa chambre, puis elle descendit l’escalier pour atteindre la porte d’entrée.

Et ensuite, avec le bruit d’un *kachinn*, la porte s’ouvrit.

En face d’elle se trouvaient des uniformes noirs de combat et des Balaclava[3]. Plusieurs hommes constituaient ce groupe, semblable à l’American Special Forces, tous en attente d’ordres.

« La cible est au premier étage. Je compte sur vous tous. »

« Roger. »

Les hommes obéirent aux ordres de Kotori et envahirent la maison des Itsuka sans faire le moindre bruit.


« Um… Ummmm… »

Shidou laissa s’échapper un faible gémissement et il étira lentement son dos.

Ses yeux recevaient la lumière de l’aube provenant de sa fenêtre et ses oreilles percevaient le pépiement des oiseaux.

« Um… C’est déjà le matin hum. »

Il bailla tout en clignant des yeux et se tourna vers l’autre côté du lit.

... Et.

« Ah… ? Qu’est-ce que c’est… ? »

Il avait la sensation que sa joue avait touché quelque chose de mou. Shidou leva un peu ses paupières.

En vue de retrouver son identité, il plaça lentement ses mains sur sa tête et chercha autour de lui.

Lorsqu’il s’exécuta, dans la direction au-dessus de sa tête…

« Un… »

Qu’est-ce que…

Une voix délicate se fit entendre.

« … »

Shidou arrêta son souffle pendant un moment et rassembla ses pensées.

Il jeta un regard aux alentours. En face de ses yeux se trouvait un vêtement en laine fine. Et au plafond, il pouvait voir une lampe qui était différente de sa chambre.

Tout autour de lui. ... Ce n’était pas la chambre de Shidou.

A juger par l’intérieur… Elle ressemblait à la chambre d’hôte du premier étage où il allait rarement.

« Ce~ qui signi~fie… »

Il tourna lentement, très lentement, sa tête pour regarder au-dessus de lui.

« … Mu ? »

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Là, comme il s’y attendait, se trouvait la très belle Tohka.

Elle s’était, probablement, réveillée quelques secondes auparavant. A l’instant où Shidou leva son regard, leurs yeux se rencontrèrent.

« … »

« … »

Après quelques secondes.

« Hiiiiiii—— »

« Quo… ? »

Shidou et Tohka s’écrièrent en même temps, et rapidement, ils se levèrent de leur position comme si un gong venait de sonner le début d’une compétition, ils se séparèrent chacun de leur côté et prirent de la distance ; l’un du côté de la tête du lit et l’autre du côté des pieds du lit.

« Quo-Qu’est-ce que tu fais, Shidou ! Pourquoi tu es dans mon lit… ?! »

« J-Je ne sais pas ! Qu-Qu-Qu-Qu-Qu’est-ce que je fais ici… ?! »

« Celle qui devrait poser la question c’est moi ! »

« Tu as raiiiison ! »

Shidou, prit d’une tension inexplicable, criait.

Et, à ce moment-là, la porte de la chambre s’ouvrit, Kotori se dévoila.

« Ok, dehors ! Calme-toi un peu, Shidou. »

« … Kotori… ?! N-Ne me dis pas que c’est de ta faute ! »

« Laisse-moi voir de quoi il s’agit… N’est-ce pas Shidou, incapable de contenir la libido débordante de sa puberté, qui s’est glissé dans le futon de Tohka ? Arrête de lancer des accusations bizarres sur moi. »

Kotori haussa les épaules tout en prenant un air bête et dit tout ceci avec un petit sourire sur son visage.

« Quo… ? »

A ces mots, le visage de Tohka rougit et elle prit la couverture pour couvrir sa poitrine.

« J-Je suis innocent ! »

Cria-t-il. Kotori s’en fichait et, pour quelque raison, commença à prendre son portable dans sa poche.

Mais c’était pour une raison qui impliquait Shidou.

« Tu… N’es-ce pas mon téléphone. Qu’est-ce que tu fais ? »

« Eh ? Aah. »

Kotori afficha un petit rictus et tourna l’écran du téléphone en face de Shidou.

Sur l’écran un mail avait été écrit. Et le nom du destinataire — Tonomachi Hiroto, l’ami de Shidou, était affiché.

« — ?! »

Shidou s’étouffa. C’était parce que l’objet du mail était à propos —

« Il y a une station de radio incroyable. Essaye de l’écouter. Elle a provoqué des émotions dans mon cœur. Cela va changer ta vision de la vie. »

Après avoir écrit quelque chose de la sorte, elle plaça l’URL d’une page web à la fin du message.

« Huh… ? Qu-Qu’est-ce que c’est que cet URL… »

« Aah, le spectacle d’hier a commencé sa transmission sur une radio en ligne. Avec cette dernière sur le net, n’importe qui peut écouter les chefs d’œuvre de Shidou, n’importe quand. »

« Quoi... ?! »

Les yeux de Shidou s’ouvrirent en grand emplis de peur, il tendit son bras vers Kotori.

« Ar-Arrête... »

Avant que Shidou ne pût finir sa phrase, Kotori appuya sur le bouton d’envoi.

« Gyaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa ?! »

Il cria et attrapa son portable et appuya désespérément le bouton d’annulation, mais trop tard.

En raison de la commodité du monde moderne de transmettre l’information rapidement, un paquet d’informations désastreuses avait été envoyé à son ami.

« Po-Pourquoi t’as fait ça… ! »

« C’est une Pénalité. Ça pourra s’avérer gênant si tu paniques juste en touchant la poitrine de Tohka avec ta joue. »

« Hein, même si tu dis ça… ? »

Il sentit un sentiment désagréable après avoir écouté les paroles de Kotori, il tourna sa tête.

… Venant d’y penser, au moment où il se le remémora, il sentit comme s’il touchait un objet inhabituellement mou.

Il regarda timidement dans la direction où se trouvait Tohka, ses yeux étaient remplis de colère.

Pour certaines raisons, elle se souvint à l’instant d’une sensation et elle commença à toucher son corps, après avoir touché la zone où se trouvaient ses seins, son corps tout entier se raidit.

« … »

*Poof !* Le visage de Tohka était totalement rouge, c’était comme si de la fumée allait en sortir.

« U… Uwaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa ! »

Tohka poussa un cri terrible et commença à attraper divers choses autour d’elle et les lança au hasard.

« Uwahh… Ca-Calme-toi, Tohka ! »

Shidou esquiva d’une manière ou d’une autre et il essaya de quitter la pièce mais, il fut frappé par une statuette d’Akabeko [4], et il défaillit.




Chapitre 2: La fille de la pluie[edit]

Partie 1[edit]

« Oh, Itsuka… Euh ? Qu’est-ce qui t’es arrivé ? »

C’était le matin et Shidou, qui traînait ses lourdes jambes dans la salle de classe, fut interpellé par la voix perplexe de Tonomachi.

Eh bien, même si ça n’avait pas été lui, en voyant son état actuel, tout le monde aurait eu la même impression.

Que ce soit le visage ou les mains, son corps était presque entièrement recouvert de bandages, et, par-dessus de tout, ses pas étaient tellement chancelants qu’il semblait qu’il allait tomber d’un moment à l’autre.

« … Aah, presque rien. »

Shidou afficha un sourire narquois en disant cela, puis il laissa s’échapper un petit soupir.

D’un autre côté, Tonomachi, comme s’il venait de se souvenir de quelque chose, étouffa un rire.

« Oh oui, j’ai entendu cette radio sur le net, qu’est-ce qu’il y avait dessus déjà ? C’était sacrément intéressant. »

Le visage de Shidou s’agita après avoir entendu ces mots.

« Tu l’as vraiment écouté ? Ce… »

« Oh, je l’ai un peu écouté avant de partir. Mais… c’est supposé être une blague, non ? Ce serait terrifiant si c’était vrai. »

« Ah… Hahahaha… Ouais, t-tu as raison… »

Shidou lâcha un rire sec et détourna son regard.

« La-Laissons ça de côté, Tonomachi, qu’est-ce que tu regardes ? »

Shidou haussa sa voix en vue de changer de sujet puisqu’il serait embarrassant qu’il gagnât davantage d’intérêt pour cette diffusion radio.

Tonomachi le regardait de la même manière qu’il fixait intensément la page d’illustration à l’arrière d’un magazine de manga.

« Ah, ce —Ah ouais, je voulais aussi te demander à propos de quelque chose. »

« Q-Qu’est-ce que c’est ? »

Lui demanda Shidou en retour. Tonomachi était inhabituellement sérieux et continua de parler.

« Infirmière, miko[5] ou maid[6]… Laquelle est-ce tu aimes le plus ? »

« … Huh ? »

Shidou laissa échapper une voix étonnée suite à la question inattendue de Tonomachi.

« Il a été décidé que le costume de la gravure de la prochaine édition serait basée sur les votes des lecteurs… C’est si difficile... ! »

« … Ahh, c’était ça… »

Shidou répondit avec un regard. Tonomachi semblait ne pas y faire attention et fourra le magazine sous le nez de Shidou.

« Alors ? Laquelle tu préfères ?! »

« Eh… errrrmm… alors… la maid… ? »

Shidou répondit à cause de la pression exercée par la vigueur inhabituelle de Tonomachi. A ce moment-là, les sourcils de Tonomachi se levèrent soudainement.

« Qu-Quoi qu’est-ce qu’il y a ? »

« ... Penser que tu aimerais les maids ! Je suis désolé mais notre amitié s’arrête ici ! »

« … »

Shidou, gratta sa joue, puis marcha jusqu’à sa place.

« H-Hey, où est-ce que tu vas ? Itsuka ! »

« … Notre amitié s’arrête ici, non ? »

« Hey, Que diable ? Tu ne deviendrais pas trop sérieux. Tu ne penses pas qu’un monde où les amateurs de Maids et d’Infirmières peuvent coexister en paix serait bien ? »

Il s’avérait que Tonomachi était dans le camp des Infirmières.

Shidou posa son sac sur sa chaise, tout en ignorant Tonomachi qui jeta le magazine sur sa table et le suivit.

A ce moment, la fille assise devant lui qui lisait un gros livre de cours, Origami Tobiichi, lui jeta un coup d’œil.

« … »

« O-Oh… Tobiichi, bonjour. »

« Bonjour. »

Origami répondit sur un ton monocorde et inclina sa tête.

« Maid ? »

Il paraissait qu’elle avait entendu la conversation de tout à l’heure. Shidou agita sa main nerveusement.

« … Uh, n-non, ne t’occupes pas ça. »

« Je vois. »

Origami donna une brève réponse et, une fois de plus, ramena son regard sur son livre.

« Bonjou— »

Immédiatement après, Tonomachi agita sa main dans sa direction, mais l’expression d’Origami ne changea pas d’un pouce.

Tonomachi hausse ses épaules avec excès et commença à appuyer sur le côté de l’estomac de Shidou.

« Bien que ça arrive tout le temps. Pourquoi est-ce que c’est toujours toi qui reçoit une réponse après un bienvenu ? T-Toi… »

« Co-Comment je le saurais ? Arrête ça. »

Shidou se libéra de l’ennuyeux Tonomachi et arriva à sa place.

La porte de la salle de classe s’ouvrit et Tohka entra.

Naturellement, en raison de son affectation actuelle dans la maison de la famille Itsuka, son itinéraire pour aller à l’école était exactement le même que Shidou. Cela dit, s’ils s’étaient rendus à l’école ensemble, cela aurait éveillé les suspicions, aussi Tohka avait dû partir un peu après Shidou.

En plus de ça, elle était encore affectée par ce terrible accueil qu’elle a reçu après son déménagement d’hier. Il ne voulait pas jeter de l’huile sur le feu alors qu’il avait encore plein de choses à vivre.

« … »

Tohka s’installa silencieusement à sa place à droite du bureau de Shidou et sans le regarder, elle formula de ses lèvres :

« … Err, à propos… de ce matin, je suis désolée. Tu vas bien ? »

Il semblait qu’elle était toujours affectée par ce qui s’était passé ce matin. Shidou se gratta la joue en faisant un petit sourire.

« O-Oh… Ne t’inquiètes pas pour ça… »

« Mm… »

Tohka fit un petit hochement de la tête. Et finalement, Shidou réalisa quelque chose.

« … Ah. »

Plusieurs camarades de classe venaient d’écouter leur conversation et leur envoyaient des regards curieux.

Mais, il paraissait que Tohka ne l’avait pas réalisé.

« Ma-Mais tu étais aussi fautif. Tu es soudainement… tu sais… j’étais surprise. »

A cause des mots de Tohka, tous ceux, qui écoutaient, retenaient leur souffle.

« To-Tohka… Pourquoi on en reparlerait pas plus tard… ? »

« Hum ? Pourquoi ? »

Tohka fit face à Shidou tout en penchant sa tête et se rendit compte, finalement, des regards provenant de partout autour.

« … Eh ? »

Tohka sursauta de surprise et de la sueur commença à couler le long de ses joues. Elle se souvint que la veille, à la maison, on lui avait expliqué le fait que Shidou et elle-même vivaient ensemble, devait rester secret.

« C-Ce n’est pas ce que vous pensez tous ! Ce n’est pas comme si Shidou et moi on vivait ensemble ?! »

« ... ?! »

Tout le monde dans la classe fronça des sourcils en même temps.

« I-Idiote… »

Marmonna discrètement Shidou, puis il prononça à voix basse.

« A-Aaah ! Ce matin en venant à l’école, nous sommes tombés par hasard l’un sur l’autre ! T’es d’accord Tohka ?! »

« Mm… ? U-Umu, pas de problème ! »

Tohka paraissait avoir deviné ce que Shidou sous-entendait, bien que c’était difficile, ils accordèrent leur mensonge ensemble.

Bien que cela se révélât en quelque sorte artificielle… A la base, le discours [du lycée où les hommes et les femmes vivent ensemble] sonnait lui-même de manière irréaliste, il continua donc de jacasser, au cas où, jusqu’ils soient tous satisfaits.

… Malgré tout ça, il y avait toujours une personne à la gauche de Shidou qui n’était pas ravie… Une étudiante portait un regard qui donnait froid à tout le monde.

« … »

D’une manière ou d’une autre, il se sentait comme s’il avait été réduit en lambeaux. Shidou poussa un profond soupir.

... Quoi qu’il en soit, ce problème a été résolu à une vitesse surprenante.


La 4ème cloche sonna et fit écho dans tout le bâtiment, indiquant par-là l’heure de la pause de midi.

En même temps,

« Shidou ! C’est l’heure du déjeuner ! »

« … »

Au bureau de Shidou, aussi bien à gauche qu’à droite, *Jyan !*, des tables venaient de s’amarrer.

Bien sûr, à sa droite se trouvait Tohka, et à sa gauche Origami.

« … Nu… Qu’est-ce que tu veux ? Tu nous déranges. »

« C’est ma réplique ça. »

De part et d’autre, à gauche et à droite de Shidou, des regards perçants étaient échangés.

« Bi-Bien… Calmez-vous. N’est-ce pas agréable que chacun puisse manger ensemble ? Non… ? »

Lorsque Shidou prononça ces mots, à contrecœur, Tohka et Origami s’assirent. Et ensuite, chacune d’entre elles prit son propre bentô[7] de son sac respectif.

Shidou suivit le mouvement en sortant le sien et en le plaçant sur la table. Ils ouvrirent ensembles leurs couvercles, et...

« … »

Il vit les yeux d’Origami s’écarquiller un peu et il se maudit lui-même d’être si mal préparé.

Le bentô de Shidou avait été fait par lui-même ce matin. Et, bien sûr, il avait également préparé celui de Kotori (bien qu’elle n’était pas rentrée à la maison depuis un mois).

Naturellement, s’il était nécessaire de préparer la portion d’une autre personne à la hâte, c’était le rôle de Shidou de le faire.

« … »

Origami jeta un regard froid à Shidou et compara les boîtes à bentô de Shidou et de Tohka, vérifiant bien leurs contenus.

... Le même menu se trouvait dans les deux boîtes qui avaient la même allure.

« Mm, qu-quoi ? Même si tu me portes ce regard, je ne vais pas te le donner… »

Tohka ne réalisa pas le sérieux de la chose et porta sur Origami un regard perplexe.

« Qu’est-ce que ça veut dire ? »

« C-C’est… »

Lorsqu’Origami posa sa question, Shidou dégoulina de sueurs froides et évita son regard.

« En-En fait. C’était vendu par le magasin ce matin et, accidentellement, Tohka était là aussi... »

« Menteur. »

Origami interrompit Shidou en plein dans sa phrase et enleva, ensuite, le couvercle de la boîte à bentô de Shidou.

« Il y a 154 jours de cela, tu l’as acheté au discount en face de la station de métro pour 1580 yens, et depuis tu l’utilises tous les jours. Ce n’est pas quelque chose qui provient du magasin. »

« Co-Comment tu sais quelque chose comme ç... ? »

« Actuellement, ce n’est pas important. »

Non, il pensait au contraire que c’était une question plutôt importante, mais il était totalement écrasé par Origami et il n’était pas en position de dire quoi que ce soit. Comme tout à l’heure, il fut arrêté en plein milieu de sa phrase.

« Mmm, de quoi vous parlez tous les deux ! Ne séparez pas le groupe ! »

Du son côté, Tohka qui se sentait mise de côté, haussa la voix en gonflant ses joues.

Et, à ce moment-là.

*Uuuuuuuuuuuuuuuuuuuu-----------*

Une alarme sonna et fit écho à travers toute la ville.

En un instant, la salle de classe bruyante pendant le déjeuner, devint calme d’un seul coup.

... C’était l’alarme d’une déchirure spatiale.

Il y a environ 30 ans de cela, une menace, le pire désastre, fut désignée comme une déchirure spatiale et apparut comme un présage de cataclysme.

« … »

A ce moment-là, Origami afficha une expression d’hésitation, elle se leva immédiatement de sa place et quitta la salle de classe à une vitesse impressionnante.

« … Eh ? »

Shidou était dans un état de confusion et ne put que la suivre des yeux… Eh bien, même si c’était un peu déplacé, il ne pouvait pas s’empêcher de penser qu’il avait été sauvé par l’alarme survenue à un moment idéal.

Même si Tobiichi Origami était une étudiante, elle était aussi une agente talentueuse de l’AST des Forces d’Auto-Défense.

Ce qui voulait dire qu’elle était actuellement sur la ligne de front... Pour tuer les Esprits, justement de la même façon qu’avec Tohka auparavant.

« … »

Shidou serra les dents.

Il savait qu’il ne pouvait pas arrêter Origami. Mais...

Depuis la porte de la salle de classe, la voix d’une fille, dans un état d’hébétement, résonnait.

« … Vous tous, c’est l’alarme. S’il vous plait, évacuez immédiatement jusqu’à l’abri souterrain. »

La professeure de physique vêtue d’une blouse blanche, Reine, pointa son doigt en direction du couloir.

Après que les élèves aient avalés leur salive, ils quittèrent les lieux vers le couloir, un à un.

« Mm ? Shidou, où est-ce qu’ils vont tous ? »

Demanda Tohka en observant les autres camarades de classe et en inclinant sa tête.

« Ah-Aah… dans le refuge. Il y en a un sous l’école. »

« Le refuge… ? »

« Aah. Pour le moment, laissons les explications de côté. Nous y allons aussi, Tohka. »

« Mm-Mmm. »

Tohka porta un regard malheureux à son bentô intouché, elle se leva et suivit les instructions de Shidou.

Ils suivirent leurs camarades de classe et quittèrent les lieux.

« … Shin. Tu viens de ce côté-là. »

Reine attrapa Shidou par le col.

« Uh, Reine-san ? Cette direction signifie… »

« … N’est-ce pas évident ? Nous allons à bord du <Fraxinus>. »

Quand Shidou l’avait interrogé, il avait élevé sa voix mais pas suffisamment fort pour être entendu des autres étudiants. Reine répondit.

« … Il n’y a eu qu’un seul jour… Tu n’as sûrement pas encore pris ta décision sur ce que tu vas faire à partir de maintenant. Mais il y a quelque chose que nous voudrions te montrer. Les Esprits et la situation actuelle. »

Shidou avala sa salive pour humidifier sa gorge sèche et serra son poing.

« … Je comprends. Je vais venir. »

Reine hocha légèrement de sa tête endormie avec un seul œil ouvert et, ensuite, contemplant les étudiants alignés, elle fit face à l’entrée.

« … Bien, dépêchons-nous. Il ne reste pas longtemps avant la déchirure spatiale. »

« O-Oui. Et... Ah, Reine-san. Ça ira si nous n’emportons pas Tohka avec nous ? »

Il dit ces mots en scrutant la direction de Tohka.

En parlant de Tohka, elle examinait confusément ses camarades de classes qui s’étaient alignés pour l’évacuation.

« … Aah, à ce propos... Umu, nous allons évacuer Tohka avec les autres dans le refuge. »

« Eh ? Est-ce que ça va aller ? »

« … Aah. Avec ses pouvoirs actuellement scellés, Tohka n’est pas si différente des autres humains. De plus, si elle voit le combat entre l’Esprit et l’AST, elle pourrait être affectée en se souvenant de l’époque où ça lui arrivait. Je te l’avais déjà dit, non? <Ratatoskr> veut éviter que Tohka accumule du stress autant que possible. »

« Non, mais… »

Justement quand Shidou voulait dire quelque chose, du fond du couloir, une voix aiguë se fit entendre.

« Ho-Hola, Itsuka-kun et Yatogami-san, et même Murasame-sensei! S-S’il vous plait ne vous arrêtez pas et ne restez pas plantés là ! Si vous ne vous dépêchez pas d’évacuer, le danger deviendra dangereux ! »

La professeure principale de Shidou, Okamine Tamae, surnommée Tama-chan, se donna un coup de fouet sur ses petites épaules et dit ces mots dans un état d’urgence. Le sens de ces mots était obscur, cela dit.

« … Mmmm, si nous nous faisons attraper nous serons dans une situation embarrassante. Allons-y. »

Reine fit signe de ses yeux et se dirigea vers l’entrée. « Uh, ah, attends une seconde... »

La situation était un peu inquiétante mais il ne pouvait pas être aidé. Shidou émit un petit gémissement et se gratta la tête. Ensuite, il prit la main de Tohka et la plaça dans celle de Tama-chan.

« Sensei, je compte sur vous pour prendre soin de Tohka ! »

« Hein ? Eh ? Ah, o-oui, bien sûr. »

Tama-chan se vit rapidement confier Tohka, ses yeux étaient tels des cercles comme si elle était soudainement abasourdie, en disant « Je suis également une professeure aussi ! »

« Shidou… ? »

Tohka incurva ses sourcils en signe de malaise.

« Tohka, écoute-moi. Évacue, s’il te plait, avec Sensei jusqu’à l’abri. »

« Et qu’est-ce qu’il va en être de toi ? Qu’est-ce que tu vas faire, Shidou ? »

« Ah… J’ai une tâche importante à faire. Pars devant sans moi. Ok ? »

« … ! Ah ! Shi-Shidou ! »

« Itsuka-kun! Murasame-sensei aussi ?! Où est-ce que vous allez tous les deux ?! »

Tout en entendant les voix inquiètes des deux derrière eux, Shidou et Reine coururent hors du bâtiment de l’école.

Partie 2[edit]

« ... Aah, venez tous les deux. L’Esprit va bientôt apparaître. Je compte sur toi pour les préparations, Reine. »

Depuis le siège du capitaine, Kotori leur avait exprimé ces mots, Shidou et Reine venaient juste d’arriver sur le pont du <Fraxinus>.

« … Ah. »

Reine hocha faiblement de la tête, faisant claquer l’ourlet de sa blouse blanche, et s’assit ensuite à sa console sur le pont inférieur.

« ... Bon, maintenant… »

Et, puisque Shidou restait silencieux, Kotori lui posa une question en inclinant sa tête.

« Bien que nous soyons désolés de ne pas t’avoir donné plus de temps, est-ce que tu as pris ta décision, Shidou ? »

« … Uh... »

Il s’étouffa. Mais, au-delà du pont, le puissant bruit d’une sirène fit écho.

« Qu... Quoi ? »

« L’enregistrement d’une vague spirituelle inhabituellement forte a été détectée ! Ça ne va pas tarder ! »

Le cri d’un membre masculin de l’équipage survint depuis le pont inférieur, et les yeux de Shidou se retournèrent dans la confusion.

Quand Kotori entendit le cri, *pachin* elle craqua ses doigts.

« Ok. Charge l’écran principal sur l’image du lieu de prédiction. »

Lorsque Kotori donna l’ordre, une vue aérienne de la ville fut projetée sur l’écran principal.

C’était la rue principale qui était bordée de nombreux magasins. Bien sûr, il n’y avait aucun être humain visible, c’était comme une ville fantôme.

En plein milieu de l’image, *Warp*.

« Eh… ? »

Au début, il avait pensé que le projecteur d’image avait un problème mais... c’était faux.

L’espace.

L’espace, qui était à l’origine vide, distordu, était comme la surface d’une étendue d’eau dans laquelle on aurait jeté une pierre.

« Qu-Qu’est-ce que c’est… ? »

« Hein ? C’est la première fois que tu vois ça ? »

Au moment où Kotori formula ces mots, la distorsion spatiale s’agrandit...

Il crut qu’une petite lumière fut produite sur l’écran, et avec un bruit d’explosion, l’écran n’afficha plus que du blanc.

« ... ! »

Bien qu’il sache que c’était un événement ne se produisant qu’à l’écran, il se couvrit instinctivement le visage avec ses bras.

Après quelques secondes, en redescendant lentement ses bras, il ouvrit ses yeux, et sur l’écran se trouvait une scène totalement différente d’avant.

Dans la ville, un trou s’était formé.

Il n’y avait pas d’autres manières de l’exprimer.

Une portion de bâtiments qui étaient supposés être alignés, avait été jetée à terre dans une sorte de bol peu profond.

Les magasins, les réverbères, les poteaux téléphoniques et même la route qui étaient supposés être là, tout avait disparu.

De plus, probablement à cause du souffle de l’explosion, la zone autour parut comme si une tornade l’avait frappée.

Ce désordre signifiait, qu’à l’instant, c’était...

« … Une distorsion spatiale… »

Shidou prononça ces mots d’une voix tremblante, Kotori approuva « oui ».

« C’est la distorsion dimensionnelle qui a lieu lorsqu’un Esprit arrive dans notre monde. La calamité d’une explosion-réaction de la nature. »

« … »

Il avait vu les ruines de bâtiments de nombreuses fois mais c’était la première fois qu’il voyait le moment où l’explosion avait lieu.

Ses paumes de main étaient moites.

Il y avait des fois où il avait essayé de se représenter le phénomène dans sa tête, et, grâce à ces représentations, il avait finalement le sentiment de le comprendre.

Il comprenait la terreur qu’ils causaient : la ville, le lieu où les gens vivent leurs vies quotidiennes, avait été détruite en seulement un instant.

« Bien, au moins cette fois l’explosion fut de petite ampleur. »

« C’est ce qu’il semble. »

Venaient de commenter, Kotori et le grand homme juste à côté d’elle, le Vice commandant Kannazuki Kyouhei.

« Un Coup de Chance, c’était ce que je voulais dire, mais puisqu’il s’agit de [l’Hermite], ça doit être normal. »

« Eh bien, je suppose. Même parmi les Esprits, elle a un tempérament de type docile.»

Shidou, toujours silencieux, leva simultanément ses sourcils.

... Cette explosion, à l’instant, c’était une petite ampleur ?

Au début, il ne comprenait pas de quoi Kotori et les autres parlaient, mais ensuite il se souvint soudainement.

Ça devait être le cas, puisque la distorsion spatiale avait laissé seulement un cratère de 10 mètres de diamètre. De leur point de vue, il devait être petit par rapport aux autres.

Bien sûr… même s’il comprenait pleinement cela maintenant…

« … Hé, Kotori. »

Quelque chose dans la conversation de Kotori et des autres dérangeait Shidou. Il ouvrit sa bouche pour parler.

« Qu’est-ce que c’est [l’Hermite] ? »

« Aah, c’est le nom de code de l’Esprit qui vient d’apparaître. Attends un instant... Est-ce que tu peux zoomer à l’écran ? »

Kotori pointa son doigt en direction d’un membre de l’équipage sur le pont inférieur.

L’image zooma sur le cratère qui se trouvait juste en plein centre de la ville.

Et avec ça, quelque chose changea à l’écran.

« … Pluie ? »

Bredouilla calmement Shidou.

Sans crier gare, il crut voir que l’écran s’assombrit, *plop* *plop*, la pluie commença à tomber.

Mais, ce n’était pas ce qui l’intéressait, il ne se souciait plus de la pluie.

Au centre de la zone qui semblait être un cratère, ils pouvaient voir la silhouette d’une jeune fille.

« ... ?! »

Un choc frappa son cœur, comme s’il avait été agrippé par les serres d’un aigle, et parcourut ensuite le reste de son corps.

Se tenant en plein centre de l’image agrandie, il y avait la forme d’une certaine fille. Qui plus est... il la reconnaissait.

« Ah, c’est… »

Couverte par une capuche avec deux oreilles de lapin en guise de décorations, il y avait une fille aux cheveux bleus.

Elle paraissait avoir 13 ou 14 ans, elle portait un grand manteau et des vêtements faits d’une mystérieuse matière.

Dans sa main gauche, elle était équipée d’une marionnette de lapin à l’allure comique.

Si les yeux de Shidou et son cerveau fonctionnaient correctement… c’était elle sans aucun doute...

La fille qu’il avait rencontrée hier lorsqu’il rentrait de l’école.

« ... ? Qu’est-ce qu’il y a, Shidou ? »

Voyant Shidou agir étrangement, demanda Kotori avec une voix dubitative.

Shidou, après avoir fixé l’écran, se reprit.

« J-J’ai déjà rencontré cette fille… »

« Qu’est-ce que tu as dit ? Quand est-ce que c’est arrivé ? »

« Juste hier… quand je rentrais à la maison à la hâte, la pluie commençait à tomber... »

Shidou, consultant sa mémoire, expliqua brièvement l’événement de la veille.

DAL v02 101.jpg

Après avoir écouté le discours de Shidou pendant un moment, Kotori pointa son doigt en direction de l’équipage du pont inférieur.

« Envoi les données de la vague spirituelle d’hier de 1600 à 1700 sur mon terminal, IMMÉDIATEMENT ! »

Elle baissa ensuite son regard sur l’écran qu’elle tenait et se gratta la tête en signe de frustration.

« … Il ne reconnaît pas la valeur principale du trouble *huh*. C’était la même chose avec Tohka la dernière fois… Shidou, pourquoi tu ne m’en as pas parlé hier à la maison ? »

« N-Ne me demande pas l’impossible. Je ne savais même pas qu’il s’agissait d’un Esprit quand je l’ai rencontrée… ! »

En même temps que Shidou criait, le haut-parleur qui était installé sur le pont du <Fraxinus> clamait d’une voix forte.

« ... ?! Qu’est-ce qui se passe... »

« ... L’Esprit est apparu… Du coup, nous ne sommes pas les seuls à passer à l’action. »

L’extrémité du doigt de Shidou réagit légèrement aux mots de Kotori.

« L’AST… hum ? »

« Oui »

Il fixa l’écran. De la fumée tourbillonnait autour de la zone où se trouvait l’Esprit qui était, à présent nommé [l’Hermite]. Probablement, un missile ou quelque chose d’explosif avait été tiré sur elle.

Autour d’elle, un petit groupe d’humains vêtus d’armures mécaniques lourdes flottaient dans les airs.

L’Anti-Spirit Team des Forces d’Auto-Défense, ou en raccourci l’AST.

Différente de l’organisation, <Ratatoskr>, qui était dirigée par Kotori et les autres, c’était un groupe spécial, conservant des pouvoirs militaires, dont le but est l’élimination des Esprits.

A l’intérieur de la fumée, une petite silhouette *Hop*, sauta dehors... C’était [l’Hermite].

La fille qui avait sa main gauche à l’intérieur d’une marionnette en sortit. Elle tordit son corps pour s’échapper des membres de l’AST qui l’encerclaient au sol et bondit ensuite dans les airs.

Les membres de l’AST répondirent immédiatement et poursuivirent [l’Hermite] tout à coup.

Et avec les armes qui étaient installées sur leurs armures, un nombre incalculable de balles furent tirées.

« ... ! Attention ! »

Avait crié Shidou par réflexes, mais la mise en garde ne fut pas vraiment utile à travers l’écran. Le grand barrage de tirs et de missiles projetés par les membres de l’AST frappèrent sans merci le corps de [l’Hermite].

« Ces gens… faire ça à cette fille… »

Ses yeux s’ouvrirent en grand et il grinçait des dents.

« … Qu’est-ce que tu essayes de dire après tout ce temps ? »

A peine eut-il fait ça que Kotori prononça ces mots ses yeux entrouverts.

« Est-ce que tu n’as rien appris lorsque c’est arrivé à Tohka ? Pour l’AST, ça n’a pas d’importance l’apparence qu’à l’Esprit. La seule chose qui importe c’est leur sens du devoir de protéger ce monde. Pour ces gens, il faudrait rejeter toute forme d’existence dangereuse et suivre ses instincts de survie primaires. »

« Mais… même si ! »

Au moment où Shidou ouvrit sa bouche, de la fumée, la fille bondit dans les airs à nouveau.

Mais... [l’Hermite] ne se battait pas, elle courait simplement de-ci de-là.

« Cette fille… Pourquoi elle ne se bat pas ? »

« Ce n’est pas inhabituel. Même parmi les Esprits, [l’Hermite] est d’un tempérament docile.»

« … Donc... »

« Si tu demandes à l’AST d’avoir de la pitié, c’est inutile... Aussi longtemps que cette fille sera un Esprit, ils n’arrêteront pas. »

« … Kuh ! »

En guise de réaction à la dite question, Shidou se mordit la lèvre.

Non… Même s’il se l’était répété à lui-même, il connaissait déjà ce sujet.

Ses propres dispositions, ou sa propre personnalité, au sein de l’AST, ça n’avait pas d’importance.

Pour eux, la seule chose sérieuse était de supprimer l’ennemi qui cause des problèmes sur le monde.

... La méthode qui peut renverser cette situation… il n’y a qu’une seule manière.

Shidou referma ses doigts en un poing fermement serré ; il pensait que le sang allait couler. Calmement il se racla la gorge.

« … Kotori. »

« Quoi ? »

« … Si ce n’était pas pour ses pouvoirs d’Esprit… cette fille n’aurait jamais été prise pour cible par l’AST, non ? »

Quand Shidou formula cela, Kotori souda ses sourcils ensemble et ses yeux firent face à Shidou.

« Oui... C’est absolument vrai. »

« Les déchirures spatiales… elles n’auraient pas lieu, pas vrai ? »

« Oui »

Shidou resta tranquille pendant un moment, il prit une profonde inspiration et continua de discuter.

« ... Je ne peux pas laisser faire ça ? »

« Tu ne me croyais toujours pas après avoir vu l’état actuel de Tohka, alors peu importe si tu doutes encore de moi. »

« … »

Après que Shidou se soit gratté la tête, il utilisait ses deux mains simultanément pour appuyer sur ses joues.

Il leva doucement ses yeux jusque lors baissés, et réaffirma sa détermination.

« Aide-moi avec ça, Kotori ! … Je... veux sauver cette fille… ! »

« ... Fufu… »

Kotori, qui parut contente, leva en l’air le bâtonnet de sa sucette.

«Tout de suite... Mon Onii-chan. »

Elle tourna son visage vers l’équipage du pont inférieur et cria.

« Que tous les membres se préparent pour une capture de Niveau Un ! »

« ROGER ! »

Les membres de l’équipage commencèrent à manipuler leurs consoles tout à coup.

Pendant que Kotori fixait la scène, elle se lécha les lèvres.

« A présent... commençons notre rendez-vousguerre ! »


Partie 3[edit]

« — Hey, Tama-chan sensei. »

Tohka, qui avait évacué dans l’abri souterrain de l’école signalé par de gros caractère, attrapa le bord de sa jupette comme si elle cherchait à réprimer ses sentiments confus, et demanda à Tamae, assise à ses côtés.

« Ya-Yatogami-san, même toi tu as commencé à m’appeler comme ça… »

Tamae regarda Tohka, elle s’était bien calmée par rapport à quelques instants auparavant.

Mais Tohka, ignorant le soupir de rejet de Tama, continua sa phrase.

« Ce bruit, tout à l’heure, c’était quoi ? Qu’est-ce que c’est que cet endroit ? »

« Qu-Qu’est ce que tu racontes. Cette alarme, à l’instant, c’était l’alarme d’une distorsion spatiale. Parce qu’il y a une chance de distorsion spatiale, tout le monde a été évacué dans l’abri souterrain jusqu’à ce soit sans danger. »

« Distorsion spatiale… ? Qu’est-ce que c’est ? »

Tohka inclina sa tête, Tama-chan eut une ‘expression de surprise’.

« Hein ? Qu’est-ce que c’est une distorsion spatiale ? Tu ne sais vraiment pas ? »

« … Muu. »

Après s’être entendu dire ça, Tohka afficha un visage malheureux et maladroit.

Il y avait un risque qu’elle ait posé une mauvaise question. Tohka avait été mise en garde par Shidou d’éviter de faire des choses qui pouvaient se remarquer. ‘Etre extrêmement ignorante, c’était ok, mais essayer de franchir cette ligne pouvait mener à s’exposer soi-même’.

Ne sachant pas comment gérer ce silence, Tama-chan frappa des mains paniquée.

« Ah, non non, c’est bon. Je suppose qu’il y a toujours des gens qui ne savent pas. »

« … Nu, désolée. »

Tama-chan dit « non non » une fois encore et ensuite leva son doigt.

« Une distorsion spatiale est un terme générique pour l’apparition d’un désastre à grande échelle. Eh bien, en termes simples, un jour, soudainement, dans le monde, quelque part, *DON*, une explosion apparaît. Bien qu’il y ait de nombreuses théories comme ‘la théorie de l’Altération de la Pression Atmosphérique’ ou ‘la théorie du Plasma’, aucune cause réelle n’a été démontrée. »

« — Une explosion, vous dites ? »

Pendant l’explication de Tama-chan, Tohka avait levé ses sourcils.

« Oui. La plus importante a eu lieu il y a 30 ans de cela. Le Désastre du Ciel d’Eurasie. Il y a eu environ 150 millions de morts, c’était le pire désastre depuis le début de l’histoire. »

« Qu-Qu’est-ce qui se passe avec celle-là, elle n’était pas si dangereuse ! »

« Oui. C’est pourquoi tout le monde évacue dans les abris. Bien qu’il n’y ait pas eu depuis lors une distorsion spatiale aussi importante ; dans cette ville-ci, au cours des dernières années, il y a eu fréquemment des explosions de petite envergure. »

Au cours de l’explication de Tama-chan, les sourcils de Tohka s’étaient rapprochés de plus en plus.

« Al-Alors pourquoi, avec ce danger, Shidou n’est pas ici, où est-il ? »

« Eh… ? Eh, errrr… c’est… »

Tamae, ajustant ses lunettes maladroitement, regarda les autres étudiants qui étaient assis tout autour.

« … »

En restant silencieuse, Tohka commença à serrer davantage l’étreinte de sa main sur sa jupe.

« … Shidou. »

*Thump*.*Thump*

Dans la zone de sa poitrine, elle entendit ces bruits.

Pour diverses raisons qu’elle ne connaissait pas… elle avait une mauvaise impression.

Lorsque les battements de son cœur atteignirent leur apogée.

« … Uh. »

Tohka leva immédiatement son tête.


« Errr… C-C’est ok. Je ne peux pas le voir dans les alentours… Je pense qu’il a dû sûrement oublier quelque chose et il est revenu en arrière pour le récupérer. Il doit être ici maintenant, quelque part dans l’abri… »

Tamae, qui surveillait l’intérieur de l’abri, porta à nouveau son regard sur Tohka.

« Ara… ? Ya-Yatogami-san ? »

Elle regarda à l’endroit où Tohka se tenait auparavant mais elle n’était plus là.

Partie 4[edit]

«Fuu… De ce côté c’est ça ? »

Shidou qui avait été jeté à terre sur le pont inférieur du <Fraxinus>, suite à l’utilisation du téléporteur, suivait la voix de l’interphone qu’il avait dans l’oreille droit.

« Oui. L’Esprit est toujours à l’intérieur de l’immeuble. Ne commets pas d’erreur lors de ton premier contact. »

« … Compris. »

Dit Shidou, pendant qu’une goutte de sueur coulait le long de sa joue, tout en éloignant sa main de l’interphone.

Ensuite, pour calmer les battements de son cœur, il prit une profonde inspiration.

A l’instant, Shidou se trouvait dans un immeuble de service juste en dessous du district des magasins.

Il semblait que [l’Hermite] était un Esprit qui avait un assez haut degré d’apparition. En utilisant le modèle de statistiques de mouvements, ce qui incluait également les résultats des analyses menées par Reine, ils pouvaient estimer le chemin le plus probable suivi par l’Esprit.

Et bien sûr, grâce aux mouvements de l’AST, il y avait une chance que ce trajet change. Si cela devait arriver, ils devraient récupérer Shidou et ensuite le diriger vers la prochaine destination estimée. Quoi qu’il en soit, à cet instant, la localisation de ce centre commercial était idéale.

L’équipement principal de l’AST ; le CR-Unit n’était pas adapté pour les combats en intérieur.

Bien sûr, il y avait un risque qu’ils détruisent ce bâtiment pour faire sortir l’Esprit tout comme ils l’ont fait pour Tohka. Mais, pour le moment, ils devaient être en train d’attendre que l’Esprit sorte du bâtiment de lui-même.

Donc, pendant ce temps, sans que l’AST le sache, il y avait une opportunité en or pour Shidou de s’infiltrer sur le champ de bataille et de discuter avec l’Esprit, même si ce n’était que pour quelques minutes.

« … »

En plein milieu du mois d’avril, tout en portant cet interphone et en suivant les instructions de <Ratatoskr>, il se souvint du moment où il avait eu sa conversation avec Tohka.

Et dire que cela ne faisait même pas un mois depuis lors. Il ne pensait pas qu’il serait retourné sur le champ de bataille mais il n’avait pas pu faire autrement.

Pour divers raisons étranges qu’il ne pouvait comprendre, Shidou avait un pouvoir incroyable.

S’il utilisait ce pouvoir, il pourrait arrêter les distorsions spatiales. On lui avait également dit qu’il pourrait également, avec ce dernier, arrêter les attaques contre les Esprits.

... Qui plus est, c’était-là quelque chose que Shidou voulait et espérait.

« … Bien, même si je pense ça. »

Shidou expira légèrement… Et la raison était le fait qu’il devait séduire les Esprits et les embrasser ; le niveau de difficulté était quelque peu trop élevé pour Shidou.

« ... Shidou. Le signal de [l’Hermite] est entré dans la zone. »

« ... ! »

La voix inattendue de Kotori rendit le corps de Shidou nerveux.

Et, à cet instant.

« ... T’es venu pour harceler Yoshinon aussi… ? »

« … Uh ? »

Soudainement une voix venait de s’exprimer depuis le plafond, Shidou leva rapidement sa tête.

Là, il y avait [l’Hermite], flottant actuellement à l’envers comme si elle défiait les lois de la gravité.

« Tu as tort. Puisque Yoshinon est une gentille fille qui n’a rien fait de ma— Eh, hein ? »

Soudainement, le corps de la fille qui était à l’envers, renversé dans les airs, se retourna avant d’atterrir au sol. Ensuite, *clatter**clatter*, elle bougea les lèvres de la marionnette.

« oOOYaa ? Je me demandais qui c’était mais tu ne serais pas cet Onii-chan pervers et chanceux ? »

Après avoir regardé Shidou avec un visage sérieux, la marionnette habillement *pon* frappa des mains.

… Sérieusement, comment contrôler à ce point quelque chose avec une seule main ?

Mais ce n’était pas le moment et l’endroit pour se poser ce genre de questions.

Immédiatement, dans son oreille droite la voix de Kotori prononça [attends un instant].

Suite aux propos de [l’Hermite].


① « Aah, ça fait un bail. Comment vas-tu ? Tu vas bien ? » Présente franchement un message d’accueil normal.

② « Pervers chanceux ? Qu’est-ce que tu veux dire par Pervers Chanceux, Huh ! » Présente un banal tsukkomi[8].

③ « Fuu… , ch’sais pas ma sœur. Pour moi, ch’suis qu’un vagabond passant par là. » En avant pour le rôle du dur à cuire.


Regardant les 3 choix affichés sur l’écran principal du pont du <Fraxinus>, Kotori se lécha les lèvres.

Bien sûr, sur l’écran toutes sortes d’autres paramètres étaient affichés, ce qui incluait une image agrandie de la poitrine de [l’Hermite], ainsi que diverses statistiques et des fenêtres de texte.

Quelle que soit la manière de le regarder, c’était un jeu de simulation de rendez-vous ; en raccourci, l’écran d’un Galge.

« A tous les membres, commencez à faire votre choix ! »

En suivant l’ordre de Kotori, l’équipage du pont inférieur appuya sur les boutons devant eux.

Tous ensemble, —— ①, ②, ③ tous avaient exactement le même nombre de votes.

« Eeh ? Ça devrait être la ② ! Le personnage principal de ce galge est le type-même du tsukommi ! Il faut que ce soit celle-là ! »

L’un des membres de l’équipage insista. Immédiatement une autre voix provenant d’une autre direction.

« ... Mais, n’est-ce pas dangereux tant que nous ne connaissons pas avec certitude le caractère de l’adversaire ? Je pense que la ① serait plus appropriée dans le cas présent. »

« Non non, de par les informations que nous avons recueilli jusqu’à maintenant, nous savons que [l’Hermite] saisit rarement l’occasion d’attaquer un humain ! Nous devrions orchestrer une confrontation en choisissant la ③ ! »

« … Fuumu. »

Après avoir écouté les opinions des 3 directions, Kotori toucha sa mâchoire et gémit.

Elle fit face ensuite au micro tout en ouvrant sa bouche.

« ... Shidou, prend la ③. »

« … Uh, qu’est-ce que c’est que ça… »

Shidou marmonna cela alors que son postérieur heurta le sol.

L’ordre donné via son oreillette par Kotori : il était totalement fou.

« Uun ? Qu’est-ce qu’y’a ? »

La marionnette inclina habilement sa tête.

Ce n’était pas le moment d’argumenter.

Shidou se releva immédiatement, trouva une chaise dans une vitrine alentour, il plaça une de ses jambes sur celle-ci.

« Fuu… , ch’sais pas ma sœur. Pour moi, ch’suis qu’un vagabond passant par là... »

*Swoosh*

Après avoir vaniteusement formulé ces mots, il commença à ébouriffer ses cheveux.

…Honnêtement, c’était vraiment embarrassant.

« … »

La marionnette que [l’Hermite] contrôlait, *Deadpan* avec sa bouche grande ouverte, resta silencieuse.

C’est ainsi que quelques secondes se passèrent.

« … H-Hey, Kotori. Qu’est-ce que tu comptes faire pour cette ambiance… ? »

Et, au moment où Shidou émit une petite voix de mécontentement contre Kotori.

« Fu… Ha-Hahahahahahaha ! »

La marionnette, *clatter**clatter* agita sa tête en riant.

« Quoooi ? Contre toute attente, Onii-chan, serais-tu une personne facétieuse ? Ahahaha, personne n’aurait dit ça de nos jours. »

« Ha-Haha… Je suis content que tu aies aimé. »

Shidou suivit le mouvement de la marionnette et se mit à rire sèchement. Personne n’utiliserait [personne facétieuse] de nos jours je pense, mais il se retint de lui dire ça.

*gloom*

« … Ouais ouais, désolé pour tout ça. »

La fière Kotori répondit avec une petite voix et Shidou ramena son regard sur [l’Hermite].

Comme s’il s’assortissait à lui, la marionnette croisa le regard de Shidou.

« Iyaa, mais je suis un Onii-chan pervers et chanceux. Nous nous rencontrons à nouveau dans un lieu si étrange. Ahaha, je fais bon accueil aux gens comme toi, Onii-san. Il semble que tout le monde déteste Yoshinon. Si je venais à quitter ce lieu, ils recommenceront sûrement à m’attaquer ... »

Après avoir dit ces mots, il recommença à rire.

« Bien, c’est un Esprit étonnamment très joyeux. »

Dans son oreille droite, Shidou entendit les mêmes mots qu’il était en train de penser. Comme il s’y attendait, même Kotori pensait la même chose.

Et, au sein des paroles de [l’Hermite], il y en avait une qui avait retenu son attention. Il ouvrit légèrement sa bouche.

« Hey… Qui est Yoshinon ? »

Quand Shidou le demanda, la marionnette afficha une expression choquée et ouvrit grand sa bouche.

« Ah, quelle erreur ! Yoshinon a oublié de se présenter à tout le monde ! Yoshinon s'appeeeelle Yoshinon, mignon hein ? C'est mignon pas vrai ? »

« Aah, aahh… c’est un joli nom. »

Mis sous grande tension par la marionnette, il acquiesça de la tête.

Lorsqu’il fit ceci, dans son oreille droite, il entendit la voix dubitative de Kotori.

« ... Yoshinon, huh ? Fuun, cet Esprit est totalement différent de Tohka : elle a des informations sur son propre nom. »

« Ah… »

Cela paraissait vrai une fois qu’on l’avait remarqué ; Tohka ne connaissait pas son nom.

Le nom de [Tohka] lui avait été donné par Shidou.

Ses pensées furent soudainement interrompues tandis que la marionnette approcha son visage.

« Hm alors ? Quel est le nom d’Onii-chan ? »

« Ah… Aah... Mon nom est Shidou. Itsuka Shidou. »

« Shidou huh ? ... C’est un nom cool. Bien que ça ne batte pas Yoshinon~~. »

« O-Oh… merci. Errr… Yoshinon ? »

« Hai Hai[9]. Qu’est-ce qu’y’a ? C’est que Yoshinon est impressionnée par, la frontière Spirituelle de Shidou-kun, créant une conversation intelligente et utilisant le nom qu’il vient à peine de se souvenir un instant avant... »

Après avoir souri sèchement à la marionnette qui faisait des gestes exagérées en ouvrant en grand ses mains, Shidou continua sa phrase.

« Non, c’est une chose très importante, mais errr… la Yoshinon dont je parle ; ce n’est pas la marionnette mais c’est ton nom, pas vrai ? »

Avec ces mots, il passa son regard de la marionnette, à celle qui se trouvait derrière : la fille aux yeux bleus.

« … »

Une fois ceci fait, la marionnette qui avait été bavarde et joyeuse jusque-là, devint soudainement silencieuse.

Suivant cela par le biais de l’interphone dans son oreille droite, *Piii !*,*Piiii ! * le son d’une alarme retentit.

« ... Uh, Shidou, les valeurs de son humeur ont soudainement chuté. Que Diable viens-tu de dire ? »

« Eh… ? Non, je viens juste de demander pourquoi elle ne parle pas elle-même au lieu d’utiliser la ventriloquie… »

Quand Shidou avait franchement exprimé cette question, la marionnette oscilla plus près de son visage.

« ... Je ne comprends pas ce que Shidou-kun a dit… Qu’est-ce que c’est la ventriloquie ? »

Le ton de sa voix restait calme. Bien entendu, l’expression faciale de la marionnette ne changea pas du tout.

Et à nouveau, il sentit une incroyable pression, Shidou fit un pas en arrière.

« N-Non… A propos de ça. »

« Shidou. Tu pourras penser à la raison après. Tu dois fixer l’humeur de l’Esprit maintenant. »

Une instruction venait d’arriver de la part de Kotori. Shidou remua ses lèvres tout en évitant le contact visuel.

« Ou—Ouais tu as raison! Yoshinon est Yoshinon. Iyaa… Haha... ha. »

Lorsqu’il dit ceci.

« Uun, mou... , c’est parce que Shidou-kun est un type farceur... »

L’humeur affreuse venait de s’évanouir, à l’instant, comme si elle n’était qu’un mensonge, la voix de la marionnette fit écho puissamment.

« … C-C’était quoi à l’instant ? »

«  Chais pas… Bien, peu importe à quel point elle est amicale, l’opposant est un Esprit. C’est une mauvaise idée de baisser ta garde. »

Lorsque Shidou fit un petit hochement de tête, il reporta son regard sur [Yoshinon].

« Errr ... »

Malgré tout, il ne laissa pas s’échapper un seul mot pour le moment.

Alors que Shidou hésitait à parler, la voix de Kotori irritée se fit entendre.

« Ne reste pas bloqué maintenant. Fais quelque chose pour que l’Esprit ne puisse pas s’enfuir. »

« … Co-Comment… ? »

« Pour ce genre de choses, n’est-ce pas clair ce que tu dois faire ? Tu es à l’intérieur d’un centre commercial tu sais ? Puisque vous avez le temps, tu devrais être capable de mener un rendez-vous, non ? Tu comprends ? Ecoute : Pas de [pourquoi on sortirait pas ensemble ?], mais [Sortons ensemble], c’est le but. Ne donne pas à l’opposant une option à choisir. »

« Ha-Haa… »

Tout en se sentant nerveux, Shidou se retourna pour faire face à [Yoshinon].

« S-Sortons ensemble ? »

Et sans aucun préambule, il avait répété la proposition exactement comme il l’avait entendu.

« … Sans aucun préparatif. Tu ne pouvais pas la jouer un peu plus charmeur ? »

Kotori prononça ces mots déçue.

[Yoshinon] ne semblait pas réagir. Non, c’était bien plus comme si la tension avait augmenté, rendant difficile de dire quoi que ce soit.

*clap* *clap*

La marionnette applaudissait avec ses petites mains.

« HoHo~~ ! C’est sympa. Vue à quoi tu ressembles, t’es très courageux pour balancer une invitation comme ça. Ufuun, bien sûr c’est un OK. Plutôt, j’ai enfin rencontré un humain avec qui je peux avoir une conversation décente. Du coup, c’est plus comme si Yoshinon était celle qui le voulait~~ »

Sur ces mots, *Clatter* *Clatter* il rigola.

« J-Je vois… »

« … Bien, je suppose que tout se finit bien à la fin. »

Tout en écoutant la voix de Kotori mélangée à un soupir, Shidou, accompagné de [Yoshinon], commencèrent à marcher ensemble à l'intérieur du centre commercial.

Partie 5[edit]

« … »

Origami, dont le corps tout entier était enfermé dans une combinaison high-tech et approvisionnée de munitions pour son fusil d’assaut, patrouillait le ciel au-dessus du magasin.

Autour d’elle se trouvaient quelques autres membres de l’AST avec le même équipement en train de survoler les alentours et de s’encourager les uns les autres.

AST, Anti-Spirit Team, en tant qu’unité spéciale de la JGSDF, était une équipe avec des compétences remarquables et très spéciales.

Équipées avec une machine qui transforme les rêves en réalité : le Realizer. Elles forment l’équipe pour contrer la calamité qui détruira le monde : les Esprits.

Cela dit, seul un nombre limité d’humains peut utiliser l’unité de Combat au Realizer en combat réel : cette limite a engendré des recrutements de membres irrégulier tels que Origami.

Vivant dans une maison à l’extérieur de la garnison, elle avait eu, de plus, la permission d’aller à l’école et de n’être convoquée qu’en cas d’urgence.

Même si elle a reçu ce traitement particulier, elle restait un membre de la JGSDF dont la fréquence d’intervention était extrêmement haute.


« … »

Les gouttes de pluie battaient constamment sur la surface de son Territory[10]. Cet Esprit, cela faisait déjà une heure que [l’Hermite] était entré dans le bâtiment.

Mais il se cachait toujours à l’intérieur et, encore maintenant, il n’a pas fait la moindre réapparition.

« ... Il semblerait qu’elle soit très persévérante. »

A travers son transmetteur, elle entendit la voix de sa capitaine d’escouade, Kusakabe Ryouko.

« C’est rare même pour [l’Hermite]. De rester dans une cachette comme celle-là. Normalement elle aurait déjà dû être repérée *Hop* *Hop* en train de s’enfuir hors de la zone. »

Oui. Le schéma de mouvement principal de l’Hermite était la fuite.

A chaque fois qu’Origami et les autres avaient lancées une attaque contre elle, elle s’était contentée de s’enfuir sans même se battre.

Mais, si elle en avait pris conscience en restant à l’intérieur du bâtiment, cela pourrait conclure à un [Lost][11]... pour Origami, ce n’était pas quelque chose d’amusant.

« Permission d’attaquer ? »

Demanda Origami avec une voix faible et Ryouko répondit avec une pointe de soupir dans sa voix :

« ... J’ai déjà essayé de demander la permission, juste au cas où, mais ils ont dit de rester en place. »

«  Même si la structure du bâtiment était endommagée, il y aurait toujours la possibilité de le réparer. »

« … Bien, si tu y penses aussi logiquement, ça pourrait effectivement être le cas. Mais ce n’est pas si simple. Quelqu’un doit payer l’unité de réparation, ce n’est pas gratuit. Si cette situation est comme celle de la classe [Princesse], alors ça devrait aller. Mais, cette fois, la cible est juste un avorton de la classe [Hermite], tu saisis ? »

« … »

[Princesse].

A ce nom de code, Origami leva un peu ses sourcils.

Elle ne connaissait pas les détails précis de ce qui s’était passé mais l’Esprit qui portait ce nom de code était à présent l’humaine, Yatogami Tohka, qui appartenait au même lycée qu’Origami.

Bien entendu, Origami ayant confirmée l’existence de Tohka, en avait tout de suite informé Ryouko.

Mais pour diverses raisons, ils ne pouvaient pas détecter une présence Spirituelle émanée d’elle, par conséquence la permission ne leur fut pas garantie.

Demandant l’impossible et après avoir fouillé parmi ses registres de famille, ils n’avaient rien trouvé de suspect. Pour le moins, jusqu’à présent... bien qu’Origami fut extrêmement mécontente, elle n’était qu’une citoyenne japonaise, une existence dont il incombe à Origami de protéger.

Et ainsi,

« … ? »

Origami referma ses yeux à l’improviste.

A ce moment-là, du coin de l’œil, elle ressentait qu’elle avait aperçu le chatoiement de beaux cheveux noirs. Oui. C’était comme si elle avait vu Tohka dans le coin.

Regardant en bas, dans la zone devenue inhabitable ; elle fit face à la rue principale qui était sous une violente averse.

« … »

Mais, elle fut incapable de confirmer la présence de Tohka.

Origami agita silencieusement sa tête. Il semblait qu’elle devenait anxieuse.

Si elle avait laissé l’Esprit partir de cette façon, cela aurait été gênant. Origami expira légèrement, elle se reconcentra et continua sa patrouille.


Partie 6[edit]

... Quelques temps se sont écoulés depuis qu’il avait rencontré [Yoshinon].

Shidou et [Yoshinon] avaient une discussion pleine d’entrain, tout en marchant à l’intérieur du centre commercial.

Comme d’habitude, de temps en temps, Kotori soufflait des instructions à son oreille, assez étrangement [Yoshinon] était peu susceptible aux blagues ; peu importe à quel point elles étaient nulles, c’était toujours *clatter* *clatter* et elle en riait toujours.

En réalité, le pont du <Fraxinus> analysait son état mental et de bonnes valeurs étaient constatées.

Cela laissait à penser aux gens que le soudain changement d’attitude de tout à l’heure était une sorte d’erreur ; pour le moment, les choses se développaient favorablement.

« ... Fumu, ça va au-delà de mes attentes. »

Kotori prononça ces mots.

« C’est peut-être qu’elle a un trait de caractère qui attire les gens. L’impression positive est grande. Même si tu lui demandes de l’embrasser maintenant, elle ne te refusera pas, pas vrai ? »

« … Hé hé. »

Il ne pouvait pas être sûr si ces mots étaient une blague ou si elle était sérieuse, il se gratta la joue.

Mais en réalité, Shidou était également choqué.

Bien qu’il fût capable de parler normalement avec Tohka à présent, la première fois qu’ils se sont rencontrés, elle avait un sérieux problème contre les humains : à chaque fois qu’elle avait mal compris une idée, il pouvait débucher sur une situation de vie ou de mort.

… Mais.

« Comme je le pensais, être capable de discuter est bien sûr a~mu~sant. Il semblerait que les autres gens sont ennuyeux... »

« Ha… haha. »

La marionnette *clatter* *clatter* ouvrit sa bouche et prononça ces mots, et il reprit sur un ton étouffé.

… Comment vous dites ça ? Il était toujours inquiet.

Ce souhait qu’il voulait exaucer. La conversation procédait sans incident et joyeusement, et les valeurs de son niveau d’affection augmentaient, il ne paraissait y avoir aucun problème… cela aurait dû être le cas, mais…

« … »

Shidou regarda silencieusement en direction de la fille qui jouait avec sa marionnette.

Quand il l’avait rencontré hier, ou encore aujourd’hui, le seul qui faisait la conversation était la marionnette grâce à la ventriloquie ; les lèvres de cette personne en soi n’avaient pas bougé d’un pouce.

C’était comme… oui, elle était comme la marionnettiste d’une scène de théâtre.

« ... Ooo ? »

« … Uh ! »

Shidou fut soudainement étonné lorsque la marionnette se tourna de manière inattendue vers lui.

« Impressionnant !! C’est quoi ! »

La marionnette battit des mains avec excitation et courut vers l’endroit qu’il avait désigné. Bien entendu, la personne qui effectuait la course était le marionnettiste lui-même.

L’objet qui avait retenu l’attention de [Yoshinon] était la chose assemblée dans un coin du magasin de jouet, une petite aire de jeu faite pour les petits enfants.

Elle grimpa sur un château fort en plastique, excessivement coloré, de manière très habile, avec une seule main et ses jambes.

Et lorsqu’elle atteignit le sommet.

« Wahaha ! Comment c’est, Shidou-kun~ ? Est-ce que je suis cool ? Yoshinon est cool~ ? »

Cette voix avait rebondi jusqu’à lui.

« H-Hé, c’est dangereux de rester là. »

L’aire de jeu était prévue pour un usage en extérieur et pour les enfants. Même si ce n’était pas bien haut, elle pouvait se blesser si elle tombait.

Non, bien qu’il sût qu’elle pouvait voler dans le ciel, pour diverses raisons, dans son esprit, il se remémora de l’image de la veille de sa [gllllliiiiiiiisssssaaaaaddddddeeeee !].

Paniqué, il accourut vers au pied de l’aire de jeu.

Mais [Yoshinon] agita la main de la marionnette mécontente.

« UnMou, même si je demande si j’ai été cool ou pas, et, wa-wawawa… !? »

« Quo... ! »

Lorsqu’elle entreprit cette action, son équilibre se rompit, et du plus haut de l’aire de jeu, [Yoshinon] agita ses bras comme si elle dansait et finit, ensuite, par tomber sur Shidou.

Et c’est ainsi, en cherchant à amortir la chute de [Yoshinon], qu’ils s’écrasèrent tous deux au sol.

« Uh… ihee… »

Alors que leurs visages se firent face, il laissa s’échapper ces sons-là. Et pour diverses raisons, sa bouche se heurta à quelque chose.

Et, il eut un mauvais pressentiment.

D’une manière ou d’une autre, la fille avec les cheveux bleus, son visage charmant était là, juste en face du sien.

... Et juste au niveau de ses lèvres, il ressentit une sensation étrangement douce.

« ... Umh !? »

Après quelques secondes, il comprit la situation dans laquelle il se trouvait actuellement.

« … Wow. Bien joué, Shidou ! »

Même Kotori pensait que ce développement était inattendu. Elle avait laissé sortir une voix surprise.

C’était inespéré. Parce qu’à l’instant, Shidou venait juste de réussir à échanger un baiser avec elle... la fille qui était tombée d’en haut.

« … »

... Restant calme, [Yoshinon] se releva. A cet instant, leurs lèvres se séparèrent.

De manière surprenante… ils s’étaient embrassés.

Avec ceci, les pouvoirs de [Yoshinon] devraient être scellés.

Mais… il se demanda pourquoi, comparé au mois dernier, lorsqu’il avait échangé un baiser avec Tohka... cette fois, il n’y avait pas eu de sensation chaude s’écoulant à travers son corps ou quelque chose comme ça... ?

... Et une fois de plus, de l’autre côté de l’interphone, il entendit une sirène retentir.

« Quo… ? »

Laissa-t-il s’échapper de sa bouche tout en levant ses sourcils... ses pouvoirs ne devraient pas être scellés ?

Ce son-là, c’était lorsque l’humeur des Esprits s’effondrait, quelque chose qui le prévenait lorsque le danger le guettait.

Cela signifiait que [Yoshinon] était à présent...

« Ouch ouch… Désolé désolé, Shidou-kun. J’étais distraite... »

Avait dit calmement [Yoshinon], *Clatter* *Clatter* tout en faisant bouger la marionnette.

« Hein… ? »

Abasourdi, il ouvrit grand ses yeux sur [Yoshinon] qui n’affichait aucun signe de colère.

Dans ce cas, quel était ce bruit d’alarme qui lui était envoyé à l’oreille ?

« ... Shidou, c’est une urgence… Et je dirais même plus, une urgence de la pire espèce. »

Kotori avait dit ceci avec une voix inhabituellement paniquée.

« Huh… ? Qu’est-ce… ? »

Et, derrière lui, *step*, le bruit d’un pas ferme lui arriva aux oreilles, Shidou haussa ses épaules.

Timidement, il tourna sa tête pour voir dans la dite direction.

Et là, il vit... un visage inattendu.

« To-Tohka… ? »

Ses yeux s’écarquillèrent alors qu’il prononçait le nom de la fille qui se tenait là.

Oui, la personne se dressant là, en cet instant, était bien Tohka qui aurait dû être évacuée dans l’abri souterrain du lycée Raizen.

Et de plus, peut être en raison de la pluie, elle était totalement trempée. Comme si elle avait couru à pleine vitesse jusqu’à maintenant, elle était essoufflée.

« ... Shidou. »

Comme pour empêcher tout processus de pensée, le corps de Tohka se balançait, et ce faisant elle laissa échapper sa voix. Il se demandait pourquoi, à la simple évocation de son propre nom, des frissons avaient parcouru son épine dorsale.

« … Qu’est-ce que tu viens de faire à l’instant ? »

« … Eh ? Qu-Qu’est-ce que tu veux dire… ? »

A cette question, il toucha ses lèvres sans y penser, et immédiatement, en regagnant ses pensées, il mit sa main dans son dos.

Mais Tohka ne fut pas satisfaite par cette réponse, tout en adoptant une expression semblable à celle d’un enfant grincheux, elle exprima d’une voix tremblante provenant du fond de sa gorge.

« ... Ap-Après m’avoir inquiétée… »

« Eh… ? »

« Qu’est-ce que tu fais ici à flirter avec une fiiiiiille !!! »

*STOMP* ———— !!

Tohka cria et au moment où son pied heurta le sol, au centre de l’endroit où elle frappa *CLANG* ! Le sol se brisa formant un petit cratère ; des fêlures se propagèrent depuis l’épicentre.

« Qu-Quoqoiquqoi… ! »

Au vue de la situation soudaine, Shidou ouvrit grand ses yeux et trembla de peur.

Une lycéenne normale n’aurait jamais brisé le sol simplement en frappant du pied.

Et bien sûr, bien que Tohka ne fût pas une lycéenne ordinaire… ses pouvoirs Spirituels devaient être scellés à présent. En suivant cette logique, dans l’état actuel des choses, le pouvoir qu’elle venait d’employer ne devait être que sa force physique…

« Qu-Qu’est-ce que ça signifie, Kotori… ? »

Lorsqu’il posa cette question, Kotori répondit avec un signe à travers l’interphone.

« C’est pourquoi… c’est ce que je tentais de dire depuis avant. Un lien existe entre vous deux, entre Tohka et toi, et si l’état mental de Tohka devient instable, nous craignons qu’une partie de ses pouvoirs retournent en elle. »

« H-Huh ? Ce que tu veux dire par là, c’est que l’état mental de Tohka est maintenant instable ? »

« Oui. Et, avant que la situation ne devienne pire, tu dois arranger l’humeur de Tohka, d’une manière ou d’une autre. »

« M-Même si tu dis ça, comment je suis supposé faire... »

Pendant qu’il parlait, Tohka se dirigea vers l’ère de jeu où s’étaient empêtrés Shidou et [Yoshinon].

Elle alternait son regard perçant entre chacun des deux, « mumumu...» murmurait-elle tout en restant bouche cousue.

Ensuite, *glare* ! envoyant un regard à Shidou, suivi d’un autre à [Yoshinon], elle tendit son doigt dans sa direction.

« … Shidou. La tâche importante que tu disais devoir faire, c’était rencontré cette fille-là ? »

« Ah, non, à propos de ça… »

Bien qu’à la lumière de ces mots, cela parût certainement vrai, devait-il maintenant répondre avec un "Oui", il avait un doute quant à révéler ou non ses vraies intentions à Tohka.

Et cette fois.

« … Iyaaa, iyaaa… je comprends maintenant… »

La [Yoshinon] qui avait porté un regard vide à Tohka depuis son apparition, laissa échapper ces mots d’une voix aigüe.

Sur le visage de lapin de la Marionnette, il y avait quelque chose de farceur comme un sourire. Shidou se demandait comment il était atterrit là.

« Onee-san ? Err ... »

« … C’est Tohka. »

Lorsque la marionnette avait dit ceci, Tohka avait répondu d’une voix démoralisante.

« Bien Tohka-chan~ Bien que je me sente mal pour toi, il semblerait que Shidou-kun ait perdu son intérêt pour toi. »

« Quo... ? »

« ... ?! »

Tohka et Shidou s’exclamèrent en même temps et regardèrent ensuite la marionnette.

« Iiyaa, tu ne vois pas ? À écouter ta conversation, il semblerait qu’il ait brisé une promesse qu’il t’a faite et qu’il soit ensuite venu voir Yoshinon, pas vrai ? N’est-ce pas le point crucial de l’histoire ? »

« … Uh. »

Tohka convulsa ses épaules et afficha le visage de quelqu’un prêt à crier à n’importe quel moment.

« T-Tu, qu’est-ce que tu as dit... mguhhhh ?! »

Lorsque Shidou vint à élever la voix à l’égard de la remarque de la Marionnette, Tohka, *grab*, l’attrapa en posant ses deux mains sur sa bouche.

« Vas-tu rester calme un moment, Shidou ? »

En déployant une force qui ne devait pas lui permettre pas de consentir ou de refuser, utilisant une force incroyable, elle *grind* *grind* resserra sa prise sur ses pommettes.

« … ! ... ! »

La marionnette était d’une humeur plaisante et avec un ton [on ne peut rien pour lui], continua d’expliquer.

« Iiyaa... Frangine... désolé, mais c’est sûrement la faute de Yoshinon~ son apparence est trop charmante~. »

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« Gu-Gugu… »

« Ce n’est pas vraiment que je parle mal de Tohka-chan, tu sais ? Maais~ je ne peux pas vraiment blâmer Shidou-kun d’avoir délaissé Tohka-chan au profit de Yoshinon~ »

« U-Ugahhh !! »

Pendant un certain temps, alors que Tohka tenait toujours le visage de Shidou et supprimait ses tremblements d’épaules, elle atteignit ses limites et cria.

Finalement, elle enleva ses mains du visage de Shidou.

« La-La ferme ! Tais-toi tais-toi tais-toi ! C’est pas bien ! Ce genre de chose c’est pas bien ! »

« Eehh... même si tu dis que ce n’est pas bien. HouraaHouraa, Shidou-kun pourquoi tu ne le dis pas clairement que Tohka-chan est une enfant non désirée. »

« ... ! »

A cet instant, Tohka agrippa soudainement le col de la marionnette.

Et bien entendu, puisque la marionnette était petite, elle fut facilement emportée hors de la main de la jeune fille et s’en alla dans les airs.

« — ?! »

La fille se voyant séparée de sa marionnette, ses yeux commencèrent à tournoyer.

L’instant d’après, ils tremblèrent, son visage pâlit et des gouttes de sueur apparurent sur ce dernier. De même, son souffle devint plus irrégulier et ses doigts *Twitch* *Twitch* commencèrent à frissonner.

« Yo-Yoshinon… ? »

Shidou, tout en frottant ses joues qui étaient encore endolories, jeta un regard inquiet à [Yoshinon] qui venait de montrer un si rapide changement.

Mais, il semblait que Tohka ne réalisa pas l’état dans lequel était [Yoshinon]. Son attention se focalisait sur la marionnette qu’elle venait d’attraper avec ses deux mains, elle portait un regard perçant tel un couteau, et se rapprocha de cette dernière.

« J-Je ne suis PAS une enfant non désirée ! … Shidou a dit… Shidou a dit qu’il… Il a dit que c’était ok pour moi de rester ici ! Plus d’insultes ou je ne te le pardonnerai pas ! HÉ ! Pourquoi tu ne dis plus rien ?! »

Pensant probablement que la marionnette était celle à qui appartenait la voix, elle agrippa le cou du lapin et le secoua.

« … ! … ! »

Considérant la situation, [Yoshinon] commença à laisser s’échapper un cri qui ne paraissait pas humain.

Comme si le calme qu’elle affichait jusqu’à maintenant n’était qu’un mensonge, son corps tout entier trembla tel un Chihuahua.

Ensuite, [Yoshinon] descendit sa capuche pour couvrir ses yeux comme si elle cherchait à fuir le regard, d’une manière nerveux, elle tira sur la chemise de Tohka.

« Nu. Qu-Quoi ? Ne me dérange pas. Je parle pour le moment à ce type juste là. »

« ... Ren… ds… le moi… s’il te plait… »

Pour tenter de reprendre sa marionnette, que Tohka tenait bien haut avec ses deux mains, [Yoshinon] *Hop* *Hop* sauta.

En parlant de ça, c’était la première fois depuis hier qu’il avait entendu sa vraie voix.

« ... Qu’est-ce que tu fais Shidou ? L’état mental de Yoshinon se dégrade. Dépêche-toi et arrête ça ! »

La voix de Kotori résonnait dans son oreille droite.

Tout en se grattant sa joue, Shidou prononça timidement avec une voix tremblante :

« H-Hé… Tohka. Err… est… est-ce que tu peux la lui rendre ? »

« … Uh ! »

Lorsqu’il dit ceci, les yeux de Tohka s’ouvrirent en grand sous le choc.

« Shidou… Comme je le pensais… tu choisis cette fille à ma place… »

« Ha… huh ? Non, ce n’est pas ça... »

Et en même temps.

« …[Zadkiel]… »

« ... ! »

Comme il le pensait, [Yoshinon] leva soudainement sa main droite en l’air puis la bascula vers le bas, juste en dessous d’elle.

En un instant, du sol qu’il brisa/// une poupée géante apparut à cet endroit.

« Quo… ?! »

Le corps entier devait mesurer 3 mètres de haut ; en bref, c’était une peluche qui avait l’apparence d’un ragdoll[12] géant. Son corps était fait de matériaux proche d’un or lisse avec des motifs blancs sculptés de-ci de-là.

Et sur la partie qui devait être sa tête, on pouvait apercevoir de longues oreilles de lapin.

« Une po-poupée… ?! »

« ... Qu’est… ce que c’est... ?! »

Tohka et Shidou s’exprimèrent en même temps.

[Yoshinon] grimpa sur le dos de la poupée qui venait d’apparaître à ses pieds et, dans deux trous situés dans son dos, elle y inséra ses deux jambes.

L’instant d’après... les yeux de la poupée brillèrent d’une lueur rouge et tout en secouant son corps balourd, *Guoooooooooooooooooooo*, elle lança un rugissement grave.

Et avec ça, une fumée blanche commença à sortir du corps de la créature.

« Froid… ?! »

Il recula ses jambes d’instinct.

Cette fumée était semblable à de l’hydrogène liquide, quelque chose dont la température se situait en-dessous de zéro.

« ... La manifestation de l’Ange, là, à l’instant… ?! Shidou, c’est mauvais, fuit ! »

« Huh… huh… ?! Qu-Qu’est-ce qu’un Ange !! »

Soudainement, la voix de Kotori s’était fait entendre dans son oreille droite et il avait ensuite levé la voix sans y réfléchir.

« Il est apparu juste en face de toi ! Le bouclier absolu qui protège les Esprits et qui arrive en même temps que la Tenue Astrale, il devient la plus puissante des lances ! Faisant d’un Esprit un Esprit, [le miracle qui détient une forme] ! Est-ce que tu as déjà oublié à propos du [Sandalphon] de Tohka ?! »

[Sandalphon]. A ce nom, les sourcils de Shidou bougèrent sous le choc.

Le mois dernier. C’était quelque chose qui s’était manifesté lorsque Tohka avait encore ses pouvoirs d’Esprit, un trône géant et une épée.

Avec cet évènement remémoré, tout devenait exceptionnellement simple.

Ce qui voulait dire... même s’ils s’étaient embrassés, il n’avait pas dû sceller ses pouvoirs Spirituels.

Ainsi, alors qu’il pensait que [Yoshinon] retirerait ses mains, la poupée, [Zadkiel], avec un rugissement grave, pencha son corps.

Lorsqu’il fit ceci, les vitres des magasins du centre commercial commencèrent à se briser, l’une après l’autre, permettant à la pluie d’entrer et de s’écouler à l’intérieur des magasins.

Non... pour être précis, c’était un peu différent.

Ce n’était pas tant que les vitres se brisèrent ce qui avait permis à la pluie d’entrer, c’était bien plus comme si la pluie avait bombardé les fenêtres de l’extérieur avec une force terrible jusqu’à ce qu’elles cassent.

« Eh… ?? »

Shidou ouvrit grand ses yeux sous le choc, et alors que ses jambes tremblaient, il regarda la poupée se tenant en face de lui. *Twist*, la poupée tourna sa tête vers Tohka.

« … ! Tohka ! »

Shidou avait crié rapidement et avait pris la main de Tohka, tout en s’accrochant à son corps, et ainsi il causa leur chute au sol à tous les deux.

« Quo… Shidou ?! »

La voix de Tohka fit vibrer ses tympans. En même temps qu’elle parla, à l’endroit où Tohka se tenait quelques instants avant, un grand nombre de projectiles tels des objets filèrent à toute allure.

Tous ces projectiles bien visibles avaient percés à travers les rayons de marchandises autour d’eux, avant de se changer en liquide transparent qui coulait au sol.

« De la pl-pluie… ?! »

Oui. Depuis les fenêtres brisées, des gouttes de pluie durcies tels des grêlons, ignorant totalement la gravité, avait été projetée sur Tohka.

Et... à l’autre bout, [Zadkiel] conduit par [Yoshinon] bougea.

« … Uh. »

En un instant pour protéger Tohka, il tourna le dos à [Zadkiel].

Mais, [Zadkiel] frappa le sol du pied, accomplissant une manœuvre vive qui ne correspondait pas à sa lente silhouette, il passa par l’endroit où s’était tenue Tohka à l’instant et sauta à l’extérieur à travers les fenêtres brisées.

En plein milieu de cette manœuvre, la marionnette qui était tombée des mains de Tohka, venait de finir dans la bouche de la poupée.

« … »

Peu après ça, Shidou détourna son dos et son regard de [Yoshinon] et il ouvrit légèrement sa bouche.

« N-Nous sommes en sécurité… non ? »

« … Oui. L’alarme a été complètement annulée. Tu es bien imprudent, n’est-ce pas, Shidou ? »

Il avait pu entendre cette voix dans son oreille droite.

« Iiya… mais pourquoi si soudainement... »

Alors qu’il était en plein milieu de sa phrase,

« Assez, c’est assez, dépêche-toi et va t’en… ! »

Son visage fut repoussé au loin et Shidou *Flip* roula au sol depuis cet endroit.

« Nowah… ?! »

Il n’y avait nul besoin de réfléchir à la raison. C’était Tohka qui se trouvait jusque-là dans les bras de Shidou.

Son visage était rouge et elle serrait ses dents, elle affichait une expression semblable à celle d’un enfant gâté. Ensuite, elle se tint debout, ses épaules tremblantes de rage.

« To-Tohka… ? »

« … ! Ne me touche pas ! »

« Ouch… »

Shidou fronça instinctivement ses sourcils et, lorsqu’il retira ses mains, à cet instant Tohka arbora un visage surpris. Mais immédiatement après, elle devint [mumumu….], *pui* et elle détourna son visage.

« Qu-Qu’est-ce qui s’est passé, Tohka… ? »

« Tais-toi ! Ne me parle pas ! C-Cette fille est plus importante que moi, pas vrai… ! »

« H-Huh… ? Qu’est-ce que tu racon... »

Lorsque Shidou prit cette voix idiote, Tohka commença à frapper du pied le sol avec frustration.

« U-U-U-UUuuuuuuuuuuuuuuu... !! »

« Att… Uwaa… ?! »

A chaque coup de pied, une autre fissure se produisait au sol et il s’affaissait.

Shidou qui ne pouvait plus longtemps soutenir son équilibre et roula dans le trou.


Partie 7[edit]

« ... Tous les membres de l’AST au rapport. Il y a des mouvements de la part de l’Esprit. Reprenez l’attaque à volonté lorsque vous l’apercevrez. »

A travers ses tympans, le corps entier d’Origami qui était enfermé dans une combinaison high-tech, entendit la transmission entrante.

« ... Roger. »

Lorsqu’Origami répondit, elle adopta une position de tir avec ses deux mains agrippées à la Gatling gun Anti-Esprit, [Auldist].

Du dernier cri, une arme à longue portée conçue pour tirer rapidement un grand nombre de balles au-delà des lignes de tirs adverses.

La pluie, qui avait commencé à tomber en même temps que [l’Hermite] était apparue et qui martelait sur la surface extérieure de son territory personnel, n’avait pas compromis leur préparation à l’extérieur du bâtiment, elle avait continué, pour sa part, à regarder les données de l’Esprit qui s’affichaient directement sur sa rétine.

A cet instant.

... *GON*, avec un tel bruit, l’Esprit avait percé un trou dans le mur de l’immeuble et un nuage de poussière s’était levé. En même temps, les données de l’Esprit s’étaient illuminées sur l’écran rétinien.

« ... Feu ! »

Simultanément à l’ordre que le capitaine Ryouko venait de donner, Origami et les autres ouvrirent le feu tout à coup.

Un terrible grondement résonna alors que l’immeuble était criblé de centaines de balles et qu’un épouvantable nuage de poussière s’élevait dans les airs.

« … »

Origami, tout en gardant son doigt sur la gâchette, plissa des yeux.

Grâce à son territory lui pourvoyant une vue augmentée surhumaine, elle entraperçu une ombre se déplaçant à grande vitesse à travers le nuage de poussière.

Origami, tout en restant silencieuse, émis ses ordres à travers son esprit.

Comme s’ils répondaient à sa volonté, des petits missiles qui se trouvaient à l’intérieur de compartiments dans ses jambes s’armèrent. De sa jambe gauche et de sa jambe droite, chacune équipée de 10 munitions, s’envolèrent des missiles avec pour cible [l’Hermite].

« ... ! »

L’Esprit qui était en plein cœur des tirs de la Gatling gun Anti-Esprit, [l’Hermite] tourna immédiatement ses yeux sur les missiles à tête chercheuse en approche et afficha une expression surprise.

« ... ! »

Lorsque [l’Hermite] ramena ses deux mains, la poupée dansa légèrement dans les airs et sema les missiles à tête chercheuse.

Mais, il était déjà trop tard, le reste des membres de l’AST avaient verrouillé l’Esprit.

Engagé par les missiles à têtes chercheuses et avec les tirs de barrages de la Gatling provenant de toute part, tout éviter allait être impossible.

« Kya... ! »

A cet instant, Origami entendit un petit cri grâce à sa super-ouïe provenant de quelque part, un terrible bruit d’explosion survint alors que toutes les balles touchèrent en même temps.

Très probablement, la majeure partie des attaques avaient été annulées par la tenue astrale qui couvrait l’Esprit, même [l’Hermite] s’en sortirait très probablement indemne, sans même mentionner un Esprit de classe [Princesse].

Actuellement, au point d’impact, elles confirmaient qu’une poupée géante venait de tomber.

« ... Ok ! N’arrêtez pas l’attaque ! Tirez ! Tirez ! »

Les ordres de Ryouko firent écho. Mais...

Le doigt qu’Origami tenait sur la gâchette se crispa.

Elles confirmèrent que le corps de la poupée géante Spirituelle s’était évanoui et dissout dans l’espace.

« Nous avons un… Lost ? »

Avait murmuré et communiqué quelqu’un, elle avait été entendue par l’unité entière de l’AST.

Lorsque les Esprits retournent de l’autre côté, ce qu’ils appellent l’autre dimension, elles le classifiaient en tant que [Lost].

Bien que l’AST ait pour but l’élimination des Esprits grâce à la force militaire, il était très difficile de totalement détruire un Esprit qui a de grande capacité de combat ; généralement, lorsqu’elles finissent sur un [Lost], la mission est considérée comme une réussite.

Suite à cela, les nuages se dissipèrent et la lumière du jour brilla à nouveau.

La pluie qui battait sur le Territory s’arrêta soudainement.

« ... A tous les membres, nous retournons à la base. »

« … »

Au son de la voix de Ryouko, Origami baissa la bouche de son fusil et désactiva les systèmes de son arme.

Mais, pendant le trajet où elle suivait Ryouko jusqu’à la base,

« … ? »

De sa vue améliorée par son Territory, quelque chose de particulier attira son regard, elle baissa temporairement son altitude afin d’enquêter.



Chapitre 3: Compassion Excessivement Caricaturée[edit]

Partie 1[edit]

« Hey, Tohkaa~ … »

Tout en laissant échapper une voix perplexe, Shidou, *toc* *toc*, toqua à la porte.

Mais…il n’y avait aucune réponse.

« Tohka…Je t’en supplie, écoute ce que j’ai à te dire. »

Une fois de plus, avait-il dit tout en frappant sur la porte.

Lorsqu’il eut prononcé ces mots — *Don !* Un puissant bruit survint et la porte entière trembla.

« …Uh ! »

Au vue du son brusque, il eut un mouvement d’épaules par réflexes.

Et, depuis la porte face à laquelle se trouvait Shidou, une voix bredouillante se fit entendre.

« …Fuun. Ne m’embête pas…Dépêche-toi et pars, idiot –Idiot. »

Avec cette réponse, la question s’acheva de la sorte. Tohka boudait résolument.

« Haaaah…Qu’est-ce que je suis censé faire… ? »

Shidou était complétement perdu, il portait un regard triste tout en frottant ses sourcils avec ses doigts.

Shidou était actuellement en face de la porte située dans la partie la plus éloignée du 2ème étage de la résidence des Itsuka, il y avait le nom de [Tohka] gribouillé sur un papier accroché à cette dernière.

« — Shidou. T’as un instant ? Il y a quelque chose que je voudrais confirmer. »

C’était la voix de Kotori à travers l’interphone de son oreille droite.

« Ah… ? Quoi encore, ce n’est pas vraiment le bon moment pour ça— »

« Shidou, tu as vraiment embrassé Yoshinon correctement, non ? »

« …Uh,huh ? Pourquoi cette question si soudainement… ? »

Suite à cette question soudaine, Shidou avait eu une voix stridente.

« Réponds simplement, à ce moment-là vos lèvres se sont rencontrées. Ce n’est pas une erreur, pas vrai ? »

« ….Ah, ouais… »

« Fumu… »

« A-Alors qu’est-ce qui cloche avec ça ? Je l’ai dit précédemment, c’était complément un accident — »

« Je le sais. J’aurais plutôt préféré te féliciter d’avoir atteint l’objectif qu’on s’est fixé. »

« …Alors qu’est-ce qu’il y a ? »

Lorsque Shidou demanda, Kotori répondit après avoir grommeler un [umu].

« — Il semblerait que quand bien même tu l’aurais embrassé, tu n’aurais pu sceller aucun de ses pouvoirs d’Esprit. »

Après s’être entendu dire ceci, les yeux de Shidou s’écarquillèrent.

C’est vrai. Même après avoir embrassé [Yoshinon], elle a été toujours capable d’utiliser ses pouvoirs Spirituels.

« Bon, le niveau d’affection n’était pas monté aussi haut qu’avec Tohka et, bien sûr, sceller la totalité des pouvoirs est impossible, mais malgré tout — c’est un peu inquiétant que même pas une petite partie n’ait été scellée. En valeur numérique, je pensais que, même à ce stade, ils seraient divisés par 2 ou 3. »

Après avoir dit ceci, elle se remit à se parler à soi-même.

« …Quoi qu’il en soit, Yoshinon dispose d’une capacité spéciale, ou — »

« Hey, HHeeeyyyy, Kotori. Je pense aussi que Yoshinon est un gros problème mais … err. »

En affirmant ces mots, Shidou avait ses yeux rivés sur la porte de Tohka.

Kotori supposa probablement que Shidou y pensait et elle répondit rapidement.

« — Ahh, c’est à propos de Tohka, huh ? Comment est sa condition actuelle ? »

« Exactement comme tu peux le voir…J’essayais de lui parler juste à l’instant mais ça n’a pas marché. »

« Je vois. D’un point de vue des valeurs numériques, il semblerait que ses pouvoirs lui soient temporairement revenus, que par la suite ils soient retournés à travers la Passe et qu’à présent ils soient à nouveau scellés. Mais…il serait mieux si tu te dépêchais et que tu stabilisais son humeur. »

« Son humeur…mais comment ? »

« …Shin. Si c’est bon pour toi, est-ce que tu me laisserais ce problème ? »

Après la question de Shidou, il entendit une étrange voix endormie dans l’interphone — C’était Reine.

« Eh… ? »

« … Comme on pouvait s’y attendre, elle est énervée à propos de tout ça. Si je ne me trompe pas, demain c’est samedi. Est-ce que tu me la laisserais en après-midi ? Voyons voir…Qu’est-ce que t’en dis de nous laisser sortir et acheter de la nourriture à l’épicerie ? »

« Ça m’est égal mais pourquoi si soudainement ? »

Quelques instants plus tard la question de Shidou, Reine poussa un soupir.

« … Pour des choses comme ça, c’est mieux si le Shinquelquechose concerné n’est pas là. Ce sont des traits délicats du cœur d’une femme. Souviens-toi en. »

« Ha-Haaa… »

Shidou se gratta la joue prit d’un sentiment de confusion.


Partie 2[edit]

« …Et oui, c’est plus ou moins ça, Tohka. Je pensais sortir faire du shopping, tu voudrais bien m’accompagner ? »

Le jour suivant, le 13 Mai (Samedi) à 10h.

Exactement comme elle l’avait dit à Shidou la veille, Reine rendit visite à la maison Itsuka et prononça ces mots en face de la porte de Tohka.

Ses vêtements actuels n’étaient pas la blouse blanche ou l’uniforme de l’armée. De la poche au niveau de sa poitrine s’extirpait une peluche d’ours couverte de cicatrices, pull qui était accompagné d’un bas de couleur sombre. Elle avait également un sac sur son épaule, démontrant qu’elle avait effectivement prévu de sortir acheter quelque chose.

Mais Tohka était la même que la veille et, de l’autre côté de la porte, elle répondit d’une voix irritée.

« Tais-toi, laisse-moi seule… ! »

Elle était toujours fâchée. Shidou, qui se tenait juste à côté de Reine, poussa un soupir.

« Elle est comme ça depuis hier. »

« …Fumu. »

Reine porta la main à son menton pour montrer qu’elle était en train de réfléchir.

De son sac, elle sortit une borne semblable à un ordinateur qu’elle commença à tripoter en utilisant son autre main. Après avoir consulté l’écran de la borne, elle la referma et se dirigea vers la porte.

« …Tohka. »

« Je t’ai dit de me laisser seule… ! Je sui—. »

« …Je pensais à aller manger quelque chose pendant mon shopping. Ça t’intéresse ? »

Lorsque Reine eut dit ces mots, Tohka se montra étonnamment silencieuse.

Et après 10 secondes.

*Crik*

La porte de sa chambre s’ouvrit et Tohka, avec un visage furieux, en sortit.

Elle n’avait probablement pas changée ses vêtements depuis la veille ; elle était toujours habillée de son uniforme scolaire. De plus, ses habits étaient toujours mouillés. En parlant de ça, peut-être qu’elle n’avait même pas dormi, elle avait des cernes noires sous ses yeux. Si elle marchait à côté de Reine, les gens pourraient croire qu’elles étaient sœurs.

« Quo… ? »

Shidou ouvrit grand ses yeux sous l’effet de la surprise.

« R-Reine-san… ? Que diable as-tu fait… ? »

« …Rien. C’est parce que sa valeur de faim est en hausse. J’ai pensé qu’elle avait probablement atteint ses limites maintenant. »

« Je vois…euh, hier nuit, j’ai essayé de l’appeler pour le dîner mais elle n’est pas venue… »

« …C’est bien ; elle n’avait sûrement pas envie de voir ton visage. »

« … »

Il venait de recevoir des mots bien sévères, directs et douloureux.

Mais c’était la vérité. Tohka, qui était finalement sortie, en voyant Shidou *pui* elle détourna son visage et s’en alla à grand pas.

« Dépêchons-nous et allons-y. »

« …Un, faisons ça. Il pleut depuis ce matin. N’oublie pas, s’il te plait, de prendre ton parapluie. »

Tout en disant ça, Reine était entrée en contact visuel avec Shidou et semblait dire [Laisse-moi faire.]

« …J-Je compte sur toi. »

La seule chose que Shidou pouvait faire était de les envoyer sortir toutes les deux.

Il resta là debout pendant encore quelques minutes.

« Errrr… »

Mais, il réalisa immédiatement qu’il perdait son temps. Il tira sur sa joue pour se redonner consistance et ensuite descendit les escaliers.

« C’est un jour sans école après tout…Je pense que je vais aussi faire du shopping cet après-midi. »

Il avait prévu d’aller faire des courses la veille juste après l’école mais, pour diverses raisons, il n’avait pas pu.

Shidou se dépêcha de finir de s’habiller et quitta la maison en prenant un parapluie avec lui.

« Parapluie — ok, je vais le prendre juste au cas où, puisque Kotori dort encore. »

Après avoir ouvert le parapluie et avoir dit ceci, Shidou laissa des empreintes de pas sur la route pluvieuse.

— Ensuite, se demandant pendant combien de temps il avait marché.

« …Uh !? »

En plein milieu de sa marche jusqu’à la rue commerciale, il aperçut le dos de quelqu’un qu’il reconnut. Shidou arrêta soudain ses jambes.

C’était parce qu’il venait de trouver quelqu’un avec des sortes d’oreilles de lapin accrochées à sa capuche.

« Yo-Yoshinon… ? »

Shidou leva ses sourcils alors que ce nom venait de sortir de sa bouche.

Oui, en raison de la zone détruite la veille par la déchirure spatiale, un panneau d’entrée interdite avait été mis en place, et de l’autre côté de celui-ci se trouvait l’Esprit [Yoshinon].

Shidou se cacha derrière le mur et observa [Yoshinon].

« L’alarme…n’a pas sonné…Eh, la même chose qu’avec Tohka cette fois-là, huh. »

En parlant de ça, lorsqu’il avait rencontré [Yoshinon] la première fois, l’alarme n’avait pas sonné non plus. Peut-être parce qu’elle était un Esprit qui faisait souvent des allers retours entre les deux dimensions.

« …Mais, quelle est la meilleure chose à faire maintenant… ? »

A présent qu’il l’avait trouvée, il ne pouvait pas l’ignorer — mais il ne savait pas quel genre d’action il devait entreprendre.

Après que Shidou passa du temps à y réfléchir — il appuya sur les boutons de son portable.

Après avoir écouté la sonnerie pendant un certain temps, il finit par entendre une voix endormie à l’autre bout de la ligne.

« ……Fua~i…Salut….. ? Onii-chan….. ? »

C’était clairement le son de sa voix au réveil. C’était, bien sûr, la sœur de Shidou, Kotori.

« Hey. Bonjour, Kotori. »

« Unnn - …Bô jour. Qu’est-ce qu’il y a … ? »

« …C’est une urgence. J’ai trouvé Yoshinon. »

« … »

Au moment où Shidou prononça ces mots, de l’autre côté du portable, *Pachin !* *Pachin !*, il entendit le son de joue frappée à pleine puissance.

Tout de suite après, une voix digne, qu’il connaissait à la fois très bien et pas du tout, se fit entendre.

« — Explique-moi la situation en détail. »

« O-Ouais. »

Un peu écrasé par le soudain changement, Shidou expliqua la situation actuelle de manière simple.

« … Je vois. Une autre apparition calme, huh ? C’est troublant — Bon, ta présence n’a pas encore été découverte par l’Esprit, non ? »

« Aahhhh…Je ne pense pas. Qu’est-ce que je devrais faire ? »

« Est-ce que tu as l’interphone ? »

« Eh ? Aah — ouais, juste au cas où. »

Shidou mis lentement sa main dans sa poche pour confirmer la présence du petit appareil.

Depuis l’affaire avec Tohka, il s’était dit d’en garder un juste au cas où il y aurait un problème.

« C’est bien. Mets-le. Ne perds pas de vue l’Esprit et attends les ordres. »

« Eh ? Atten — »

— *snap* *toot*, *toot*, *toot*. La communication s’interrompit.

« At-Attends… »

Suite à ces instructions négligentes, il leva ses sourcils.

Puisqu’il n’y avait rien d’autre qu’il pouvait faire. Il mit calmement l’interphone dans son oreille et jeta un œil aux données de condition de Yoshinon.

Après 5 minutes, depuis l’interphone, il entendit la voix de sa précieuse petite sœur.

Apparemment, elle avait fini les préparatifs en peu de temps et elle était allée à bord du <Fraxinus>.

« — Est-ce que tu m’entends? Shidou. »

« …Ouais, je t’entends. »

« Nous ne pouvons pas la laisser seule, si ça continue... Dès maintenant, établissons les premiers le contact. »

« …Compris. »

Après avoir pris une profonde inspiration, il marcha vers [Yoshinon.]

A présent, [Yoshinon] n’était pas en état de réaliser que Shidou était là, elle regardait désespérément le sol.

« …, bien bien, va lui parler. »

« Eeh…S-S’il te plaît, attends une seconde. »


Parce que Shidou approchait l’Esprit, une fenêtre s’afficha sur le moniteur du pont principal.

① En même temps que tu essayes de lui parler, regarde en l’air après t’être retourné et montre-lui ton estomac, pour lui montrer que tu n’as aucune hostilité envers elle.

② Enlace-la tout de suite fermement et révèle-lui ton amour en même temps.

③ Pour lui montrer que tu es désarmé, parle-lui après t’être mis totalement nu.

La méthode pour éviter de provoquer l’Esprit était dévoilée en 3 points.

« *Tsk* Bien que ça m’ennuie de ne pas avoir Reine ici, on peut rien y faire. »

Kotori, après avoir jeté un coup d’œil au siège vacant du pont inférieur, fit claquer sa langue.

Actuellement, Reine devrait être en train de faire du shopping avec Tohka. Ils ne pouvaient pas se permettre d’abandonner Tohka et de faire baisser son humeur plus encore.

« — A tous les membres, choisissez ! »

Fort de cet ordre, provenant de l’affichage sur la main de Kotori, les choix de l’équipage apparurent.

— ①,②,③. Tous ensemble, presque tous les votes furent recueillis.

« *Tsk* C’est un peu détraqué. »

Lorsque Kotori murmura frustrée, des voix du pont inférieur firent écho.

« Ce sera la ① ! Chez les animaux, exposé son ventre est une posture de soumis ! L’autre camp devrait se sentir rassuré ! »

« Ridicule ! La ② est évidemment toute décidée ! Les lapins meurent lorsqu’ils sont seuls ! »

« C’est juste une fille portant une capuche de lapin — ce n’est pas un vrai lapin ! En mettant ça de côté, c’est le choix numéro ③ qui montre qu’il n’y a pas de motivation cachée — y aller nu, il n’y a pas d’autres choix que d’être nu ! »

« La ferme, vieille peau ! Tu veux juste voir un lycéen nu, c’est tout ! »

« Quo… ? Uh, c’est une grossière remarque ! Tu ne le sais pas !? Lorsque tu veux persuader un homme primitif qui a été amené dans le monde moderne, être totalement nu est la manière la plus efficace ! »

« Qu’est-ce que c’est que ce raisonnement ! Quoi qu’il en soit, c’est la ② prends la ② ! »

« Non, ce doit être la ①! »

« Tout nu ! Tout nu ! »

« …Du calme ! »

*Bam* !, la console fut frappée, et l’équipage qui s’échauffait, se cria dessus.

Et au sein du paisible pont supérieur, Kotori prit lentement le micro et —

« —— Shidou, avant de lui parler, enlève ta chemise. »

Elle dit calmement ces mots.

Sur le pont inférieur, un petit nombre de femmes l’équipage et, pour quelque étrange raison, un seul membre masculin, prirent une Guts pose[13].

Mais —

« Pas moyen ! »

Le cri de Shidou résonna en même temps que l’ordre à travers le haut-parleur.

« — ! »

La [Yoshinon] sur l’écran, *piku* leva ses épaules surprise.

«… ! C’est mauvais. »

Au moment où Shidou avait laissé sortir son cri, [Yoshinon] s’était retourné vers lui d’un mouvement tremblant.

Son visage devint pâle et ses dents émettaient des bruits de claquements, son corps entier commença à trembler.

« ……Hi, i….u »

Par conséquence, elle afficha un visage révélant qu’elle allait pleurer à l’instant et, immédiatement, elle leva sa main droite en l’air.

Le cœur de Shidou se contracta comme s’il était écrasé par une main illusoire.

Il avait souvenir de ce geste. Hier, [Yoshinon] s’était comportée de la sorte lorsqu’elle avait invoqué sa poupée géante.

« Att…Attends ! Calme-toi ! »

Mais, même s’il avait dit ça, il n’y avait aucun moyen pour eux de communiquer.

Lorsque Kotori réalisa aussi ce que [Yoshinon] essayait de faire, elle cria également.

« Shidou ! Pour le moment si tu as toujours le temps —— prends la ① ! Montre-lui ton estomac et couche-toi. »

« Hu, —— Haaaah…… !? »

« Dépêche ! »

Il n’y avait pas d’autres choix.

Après que Shidou ait jeté son parapluie au sol, sur la route mouillée par la pluie, * Roll*, il se jeta lui-même au sol et roula.

« J’abandonne, je me rends. »

« …… !? »

A cet instant, lorsque [Yoshinon] allait baisser sa main, elle eut un visage abasourdi.

Puis, timidement, elle baissa lentement sa main dans sa position initiale et commença à examiner l’état actuel de Shidou.

« …Es-Est-ce que nous…avons réussi ? »

« — Probablement, essaye de lui parler tout en évitant de la provoquer. »

Après s’être entendu dire cela, Shidou, qui était toujours couché au sol, releva lentement sa tête.

« ……Y-Yo…. »

« …………… »

Même lorsqu’il essayait de lui parler, [Yoshinon] continuait de le fixer en mode d’alerte totale.

« Qu-Qu’est-ce qui ne va pas aujourd’hui…… ? »

« …………………… »

« C-C’est une pluie bien étonnante……. »

« ……………………. »

Rien, il n’y avait aucune réponse en retour.

« ………….Qu’est-ce que je suis censé faire à propos de ça ? »

Shidou essaya d’incliner sa tête de côté.

C’était peut-être une erreur mais — à l’instant, il pensait qu’il pouvait voir la main gauche de [Yoshinon].

Ce qui voulait dire, qu’elle n’avait pas la marionnette.

Pendant que Shidou levait ses yeux dubitatifs, une fois de plus la voix restrictive de Kotori se fit entendre.

Et de nouveaux choix apparurent sur les écrans du <Fraxinus>.

① Parle, approche d’elle tout en parlant de façon obstinée et réduit le vide entre vous.

② Pour regagner un calme normal, bats en retraite temporairement.

③ Demande-lui pourquoi elle ne porte pas sa marionnette.

« Fumu… »

Après avoir consulté les résultats provenant des membres de l’équipage, résultats qui étaient visible sur le petit écran dans sa main, Kotori produisit un petit *hum*.

La plus fréquente des réponses était la ③. De manière attendue, tout le monde avait réalisé qu’elle ne portait pas sa marionnette.

Et c’était-là, probablement aussi, quelque chose que Kotori voulait savoir.

« Shidou, prends la ③. Elle a peut-être perdu sa marionnette et elle doit la chercher à présent. Il était temps d’avoir une réaction de toute façon, essaye de lui demander pour sa marionnette. »


« …Compris. »

Shidou était d’accord, il ouvrit sa bouche.

« Hey…est-ce que, par hasard, tu ne serais pas à la recherche de ta marionnette…… ? »

« …………… »

Au moment où Shidou formula ces mots, immédiatement, [Yoshinon] ouvrit grand ses yeux.

Et alors qu’il pensait à tout ça, elle courut vers lui et lui agrippa immédiatement la tête comme pour lui poser une question, puis la secoua violemment.

« ……………… !..................... !? »

« Ah, ouchouchouchouch …………… ! Attends, arrête s’il te plait. »

Lorsqu’il dit cela, [Yoshinon] enleva sans faute ses mains de la tête de Shidou.

Shidou se leva en regardant la fille et essaya, ensuite, de lui demander à nouveau.

« Comme je le pensais…tu la recherches. »

[Yoshinon] acquiesça de la tête violemment.

Ensuite, elle regarda Shidou avec des yeux inquiets. C’était comme si elle demandait la localisation de la marionnette.

« …………Uh, dé-désolé. Je ne sais pas non plus où elle est……. »

Lorsque Shidou prononça ces mots, [Yoshinon] fit une tête comme si le monde allait s’arrêter, et perdant ses forces elle s’assit par terre.

Et c’est ainsi qu’elle baissa sa tête, [ue……………., e………………] et des bruits de sanglots commencèrent à transparaître.

« Er, errrrr………. »

Si elle se déchaînait, ce serait gênant, mais là c’était également gênant mais d’une autre manière. Rapidement, Shidou paniqua tout en portant des regards interrogateurs aux alentours.

« —— Calme-toi, Shidou. »

La voix honnête de Kotori venait d’être transmise par le biais de l’oreillette.

Recevant la réaction de [Yoshinon], une fenêtre était éditée sur l’écran pour la troisième fois.

① « Ce genre de type, je vais te le faire oublier. » séduit-la comme un homme fiable.

② « Avec moi, allons retrouver la marionnette. » séduit-la en tant qu’homme gentil.

③ « En fait, je suis la marionnette depuis le début ! » séduit-la tel un homme emplit de sens de l’humour.

« Tout le monde, faites votre choix ! »

Lorsque Kotori donna cet ordre, les résultats s’affichèrent sur son écran réduit.

La majorité des votes étaient en faveur du ②, le suivant étant le ①. Et seulement une voix pour le ③.

« Bien, la ② est le meilleur choix…mais qui est la personne qui a choisi quelque chose comme la ③. »

« …… C’était un mauvais choix alors ? »

Venant de derrière, la voix découragée de Kannazuki marmonna.

« …………………….. »

Kotori l’ignora et plaça le micro en face d’elle.

« Shidou, accompagne-la pour rechercher la marionnette. »

Et provenant de derrière elle, [aah, feindre l’ignorance n’est pas si mauvais que ça non plus… !], elle l’ignora.


« Er, erm, à propos, Yoshinon. »

« ……………….. ! »

A l’instant, Shidou avait élevé sa voix, le corps de [Yoshinon] vacilla de surprise, à nouveau.

Elle agita, immédiatement, ses mains et l’eau, formant une flaque tout autour d’elle, se leva, prit la forme de sortes de projectiles et s’en allèrent exploser près de l’endroit où était assis Shidou.

« Non……nowaa !? »

Sans réfléchir, son corps se contracta.

« Dé-Désolé ! Je ne voulais pas t’effrayer ! »

Comme pour examiner la situation de son côté, sans pour autant baisser sa garde, il regarda prudemment les alentours (…comparativement, lorsque leurs yeux se croisèrent, elle détourna le regard) de [Yoshinon], il fixa sa posture et baissa légèrement sa tête.

Et pour montrer qu’il n’y avait aucune résistance, il leva ses deux mains et continua sa phrase.

« Err……S-Si tu es d’accord……Je vais aussi t’aider pour sa recherche ? »

« ……………….. ! »

Au moment où Shidou avait prononcé ces mots, [Yoshinon] ouvrit grand ses yeux.

Après quelque secondes et, pour la première fois, le visage de la jeune fille se retourna très illuminé, *um* *um*, elle balança brusquement sa tête de haut en bas.

Shidou exulta un [ok], il leva finalement ses hanches du sol mouillé.

C’était bien humide mais, eh bien, ce n’était pas le moment de s’en occuper.

« Ermmmmmmm…..donc, à propos. La marionnette... quand et où l’as-tu perdu ? »

A cette demande, comme si elle était hésitante, les yeux de [Yoshinon] furetaient autour interrogateurs, puis elle finit par ouvrir ses lèvres aux couleurs de fleurs de cerisiers.

« ……Hi…..er….. »

Elle attrapa, ensuite, les oreilles de lapin de la capuche et se couvrit le visage, tout en cachant le regard qu’elle avait maintenu pendant la discussion maladroite.

« Les gens…….effrayants ; lorsque je me suis aperçue……nous avons été……attaqués, je l’ai perdu…… »

« Hmmmm……. ? Tu as été attaquée par l’AST huh ? »

A ces mots, [Yoshinon] baissa sa tête.

« Je vois, c’était après ça…… »

Tout en parlant, Shidou regardait autour en tendant son cou de droite à gauche.

Bien qu’il s’agissait d’un bâtiment détruit ou d’une route fendue, il élargissait sa vue autant que possible. Cela allait se révéler une tâche difficile.

Et allant de pair avec sa réaction, dans son oreille droite des sons étaient produits en provenance du <Fraxinus>.

« —— Nous allons t’envoyer autant d’enregistrements de caméras que possible. Essaye de lui faire la conversation autant que tu peux pendant nos recherches. »

Pour montrer que Shidou avait compris, il tapota un peu l’interphone, et porta son regard, une fois de plus, sur [Yoshinon].

« Ok…, commençons tout de suite la recherche, Yoshinon. »

« ……… ! »

[Yoshinon] consentit —— après avoir marmonné un peu, elle laissa sortir sa voix.

« J-Je suis…… »

« Eh ? »

« Je……ne suis pas Yoshinon……mais Yoshino. Yoshinon…est mon ami…… »

« Yoshino……… ? »

Lorsque Shidou répondit en articulant son nom, la fille — Yoshino essaya de s’enfuir.

« Ah…….attends ! »

Probablement surprise par cette voix, Yoshino eut des mouvements convulsifs aux épaules à nouveau.

A ce moment-là, la pluie qui encerclait Yoshino se transforma en quelque chose proche d’aiguilles qui s’envolèrent vers Shidou.

« Uwaaaaaaaaa !? »

Il baissa la tête face à cette vue, sous le coup de la panique, et tenta d’une manière ou d’une autre de les esquiver.

Cela devrait aller tant qu’elles n’étaient pas plus nombreuses. Mais, s’il y avait plus de tirs, il deviendrait un cactus assez rapidement.

« C-Calme-toi ! C’est moi, c’est moi ! »

Yoshino, tournée de cette façon, tout en convulsant, et après avoir vu le visage de Shidou, prit une profonde inspiration. Shidou resta debout tout en parlant d’un ton timide.

« S-Si ça te convient, utilise ça……bien que tu sois toujours mouillée, c’est toujours mieux que rien, non ? »

Il prit par terre le parapluie qu’il avait jeté auparavant et le donna à Yoshino.

« ? ? ? »

« Aah, c’est comme ça que tu l’utilise. »

Il attrapa la main de Yoshino alors qu’elle penchait sa tête prise de curiosité et, ensuite, il la garda entre la sienne.

Ce faisant, elle était surprise du fait que les gouttes de pluie ne la touchaient plus, et Yoshino leva ses yeux avec grand étonnement.

Le parapluie en vinyle transparent[14] repoussait la pluie qui tombait et frappait dessus, tout en continuant d’éclairer brillamment.

« ……… ! ……… ! »

Yoshino excitée, fit claquer son autre main qui ne tenait pas le parapluie.

« O-Ouais, tu es contente avec ça huh ? Utilise-le, utilise-le ! »

Après ces mots, Yoshino pointa son regard sur Shidou comme si elle lui demandait.

« Ah…… ? Moi ? »

Yoshino acquiesça de la tête de manière répétée.

« Aah, je vais bien. C’est bon, utilise-le. »

Après des regards hésitants au parapluie puis à Shidou pendant quelques instants.

« Me….r….ci… »

Et après qu’elle se soit inclinée et qu’elle ait baissée la tête, ils reprirent leurs recherches.

« Faire quelque chose de cool comme ça. »

Dans son oreille droite, il entendit les moqueries de Kotori.

« T-Tais-toi. »

« — Cela dit, si l’Esprit en avait envie, elle pourrait rapidement sécher quelque chose comme ta chemise trempée. Juste avant, elle n’a eu aucune difficulté à créer des munitions d’eau à partir de la mince pellicule de pluie qu’elle avait mise en place. »

« E-Est-ce que c’est vrai ? »

……Ce n’était pas vraiment le problème. Il ne pouvait tout simplement pas regarder une jeune fille être trempée par la pluie.

Shidou essuya doucement son visage et commença la recherche.

Partie 3[edit]

« — Comment ça s’est passé ? As-tu trouvé la marionnette ? »

« Non, non, pas encore. Nous ne l’avons pas encore trouvée. »

Lorsque Kotori posa cette question, elle entendit la réponse d’un membre d’équipage du pont inférieur.

Il était à présent 12h30. Cela faisait presque 2 heures que Shidou et Yoshino débutèrent leurs recherches. S’ils continuaient de chercher sous la pluie, leur corps deviendrait trop froid et leur fatigue s’accumulerait également.

Cela aurait été bon si [Ratatoskr] avait pu envoyer des membres du département mécanique mais — c’était trop dangereux d’envoyer trop de personnes dans cette recherche, ils auraient pu effrayer Yoshino et ils auraient ainsi tout perdu. Même si elle n’avait pas été effrayée par ces derniers, il y avait un risque que la bonne impression qu’elle était censé éprouver pour Shidou, se dilapide dans de multiples directions.

« Qu’en est-il à propos des images ? »

Les yeux de Kotori se dirigèrent du côté de sa main droite et les membres de l’équipage, qui pianotaient à leurs consoles, sans regarder autour d’eux, répondaient.

« La résolution est un peu basse mais… nous tenons quelque chose. »

« Passez-la sur le moniteur. »

Avait dit Kotori. Et, sur un des côtés de l’écran principal du pont du <Fraxinus>, des images, de la veille, de la zone de combat entre l’AST et Yoshino étaient projetées.

C’était comme si l’image était une réplique du champ de bataille. La caméra prit de la distance afin d’avoir une meilleure image de la zone et, comparé à la résolution de tout à l’heure, la qualité d’image était encore pire.

« Elle n’avait plus la marionnette —— sur l’image du moment où l’Esprit s’est enfui. »

Après un instant, l’image s’agrandit et se focalisa sur Yoshino.

« —— Reviens en arrière, l’image juste avant l’attaque terrestre de l’AST, nous pouvons confirmer que la marionnette était dans la bouche de l’Ange. Il est juste de penser qu’elle a été perdue pendant l’attaque. »

« Alors, où est cette marionnette si importante ? »

« A cause de la fumée devenant plus épaisse, je ne peux malheureusement pas dire que c’est certain mais …… Je peux confirmer son ombre en train de tomber, je pense que dans le pire des scénarios, elle a été brûlée à cause de l’attaque que Yoshino a esquivée. »

« Fumu……… »

Kotori, utilisant ses mains, tapota sa mâchoire.

« Juste après que Yoshino soit Lost, il n’y avait pas plus d’enregistrements des alentours ? »

« J-Je vais tenter de voir ça. »

A ce moment-là, le haut-parleur laissa échapper un *riiinnnngg* qu’elle put entendre.


« Yoshino ? »

« ………… !»

Cela faisait presque 3 heures depuis qu’ils avaient commencé les recherches de la marionnette.

Pendant que Shidou peignait ses cheveux mouillés, il regardait Yoshino à côté de lui qui cherchait toujours la poupée.

Il semblait qu’il venait de se rendre compte qu’une voix étonnamment mignonne se faisait entendre.

Yoshino, une fois encore alors qu’elle était effrayée, convulsa ses épaules — peut-être s’était-elle habituée à la voix de Shidou, cette fois, elle n’avait pas créé des aiguilles d’eau pour lui tirer dessus.

« ……Est-ce que tu as faim ? »

Lorsque Shidou lui demanda, le visage de Yoshino devint rouge et *pun* *pun* elle balança sa tête de droite à gauche. Mais, à ce moment-là, son estomac gronda.

« ……………… ! »

Il apparaissait que les Esprits avaient faim également.

Il avait entendu que cette forme de vie, dénommée Esprit, n’avait besoin pour se sustenter que d’énergie Spirituelle mais…en parlant de ça, après que les pouvoirs de Tohka furent scellés, elle devint très gourmande.

« ……Qu’est-ce que je suis censé faire... »

Bien qu’il ne sût pas vraiment depuis combien de temps Yoshino avait commencé à chercher sa marionnette, il était déjà midi passé, il était étrange de ne pas avoir faim. L’estomac de Shidou était vite aussi.

En utilisant son index, Shidou donna à l’interphone une petite tape, et la voix de Kotori qui avait déjà deviné le sujet de sa demande :

« —— Hmmm, je le pense aussi, pourquoi ne pas prendre une pause en allant déjeuner ? »

« Un……Je suppose que tu as raison. »

Après avoir fait un petit étirement, il dit à Yoshino.

« Yoshino, faisons une pause, ok ? »

Lorsque Shidou dit cela, Yoshino inclina sa tête de côté. Son estomac grogna à nouveau.

« …………… ! »

Après que Yoshino ait réfléchi pendant quelques instants, elle approuva avec hésitation.

« Ok, eh bien ensuite… »

Suite à ces mots, Shidou réorganisa ses pensées.

Il avait amené son portefeuille, juste au cas où, mais s’il était si mouillé, il serait difficile d’entrer dans un magasin.

Shidou plaça sa main sur son visage pendant un instant et tapota, ensuite, l’interphone.

« …… Hey, Kotori. Pour faire une pause, notre maison est correcte, non ? »

Tout de suite après ces mots, Kotori produisit une voix exagérément choquée.

« Wow. Je ne t’ai pas vu pendant un certain temps, tu es devenu si audacieux… Si tu as l’intention d’aller si loin, sois prudent. »

« …Hey. »

« Je sais…… Bien, il n’y a pas d’autre endroit où aller, de toute façon. Je vais exceptionnellement l’autoriser. »

« Roger. »

Shidou marqua une courte réponse et, ensuite, parla à Yoshino.

« Bien alors…allons-y. »

Yoshino, tout en restant silencieuse, donna un petit acquiescement.


Partie 4[edit]

« ……Umu. »

Alors que Tohka se frottait le ventre et qu’elle soupirait, elle suivit Reine en marchant à travers la ville sous la pluie.

Elle se sentait plutôt mal de ne rien avoir mangé depuis hier après-midi et de ne pas avoir beaucoup dormi.

Mais, la raison de ce malaise n’était pas son manque de sommeil ou son ventre vide — à quelque part, Tohka l’avait bien compris.

« ………… »

Tohka serra ses dents et *splash* frappa du pied le sol inondé.

Mais, même en agissant de la sorte, il y avait peu de chances que ce tourbillon de colère dans son ventre s’estompe.

Reine, qui marchait devant elle, s’arrêta soudainement. Tohka s’immobilisa tout juste avant de la heurter.

« …Qu’en dis-tu d’aller prendre notre déjeuner d’abord. Cet endroit te va ? »

Juste en face d’elles se trouvait un immeuble avec un écriteau coloré. Si Reine ne s’était pas trompée, ce lieu était un restaurant familial.

Tohka fit un grand oui de la tête.

« Un…Ça t’aidera si tu fais ça. Mon estomac aussi est tellement vide que je pense que je vais en mourir. »

« ……Bien, alors entrons. »

Lorsqu’elles eurent toutes deux replié leurs parapluies et entré dans l’échoppe, en suivant les indications du serveur, elles s’installèrent au bout de la zone non-fumeur.

Immédiatement, elles parcoururent le menu et commandèrent.

Pendant leur attente, en vue de calmer son estomac, Tohka bu d’une traite le verre d’eau que le serveur avait placé sur la table.

« …Tohka. »

Reine fit face à Tohka avec sa paire d’yeux ornés par d’obscurs et épais cernes.

« Quoi ? »

« …Avant que la nourriture n’arrive, j’aurais aimé avoir une petite discussion…ça te va ? »

« Nu…Bien, je m’en fiche mais…Quel genre de discussion ? »

Tohka, en vue de montrer qu’elle était attentive, releva son corps de la table et acquiesça.

La femme connue sous le nom de Murasame Reine était… difficile à comprendre parce qu’elle semblait toujours réfléchir à quelque chose — et, à cause de cette habitude, elle paraissait pouvoir tout discerner — c’était un peu énervant.

Qu’elle ait aperçu ou non ce que Tohka pensait à cet instant, elle resta d’une humeur rêveuse et sortit quelque chose qui semblait être une machine de son sac, et la posa sur la table.

« Qu’est-ce que c’est ? »

« …Aah, n’y fais pas attention. »

En le disant, Reine utilisa son autre main et, *click* *click*, lentement la mit en marche.

Tohka se focalisa intensément sur le terminal, emplie de curiosités, mais finalement fini par l’ignorer et ramena son regard sur Reine.

Lorsqu’elle le fit, Reine reporta le sien sur Tohka et ouvrit sa bouche.

« …Bien, je ne suis pas bonne à faire des discours, donc je vais aller droit au but. Tohka, la raison pour laquelle tu es énervée — non, ce serait mieux si tu pouvais le dire toi-même — est-ce que tu peux me donner la raison de pourquoi tu es énervée et son origine ? »

« — Kuh. »

Suite aux mots de Reine, Tohka haleta involontairement.

« Uh, je ne suis pas vraiment— »

« …Comme je m’y attendais, tu ne peux pas pardonner à Shin d’être allé voir une autre femme. »

Shin. Un surnom uniquement utilisé lorsqu’elle se référait à Shidou.

« Quo, qu’est-ce que Shidou vient faire là-dedans… »

« …Oya, ce n’est pas lié à lui ? »

« ……… »

Tohka plaça ses coudes sur la table et se gratta la tête en signe de défaite.

Après un long soupir, elle dit d’une voix souffrante.

« …Je ne comprends pas. »

« …Tu ne comprends pas quoi ? »

Reine pencha sa tête sur le côté tout en répondant. Tohka, dont le visage était dirigé vers le bas, le releva.

« Umu…Même moi je ne sais pas pourquoi j’ai ce genre de sentiments. »

Elle semblait troublée alors qu’elle poursuivit.

« Hier…Shidou a quitté l’école et — il a embrassé, ou peu importe comme on dit, cette fille. »

Baiser. Ce simple mot lui provoqua une terrible douleur dans la poitrine.

« …Aah, il semblerait. »

« Ce n’est pas vraiment…Ce n’est pas vraiment mes affaires de savoir qui Shidou va voir et où… et qui il embrasse. Je ne suis pas supposée trouver un problème à tout ça…Mais, au moment où j’ai vu ça, c’était vraiment — Comment dire ? C’était plutôt — oui, c’était plutôt une mauvaise sensation. »

« ………Fumu. »

« Lorsque j’ai réalisé ce qui se passait…j’ai commencé à élever ma voix. De plus…Juste après ça, le lapin a dit que cette fille était plus importante que moi à ses yeux… J’étais vraiment — triste, et effrayée, du fait que je ne puisse rien faire, et que je devienne complétement incapable de comprendre ce qui se passait…Je ne comprends même pas ce que ça veut dire…c’est la première fois que ça m’arrive. »

Une fois de plus, elle poussa un profond soupir.

« Comme prévu ……… Y’a un problème avec moi ? »

« ………Non, tu n’es pas malade ou quoi que ce soit. C’est une réponse normale et saine. »

« C-C’est vrai ? »

« …Aah, concernant ce baiser, c’était simplement un accident, et… il ne veut pas dire que cette fille est plus importante pour Shidou que toi. »

Après ces mots, elle jeta un regard à la machine, alors que Tohka leva son visage.

« Uh, vr-vraiment… ? »

« …C’est la vérité. »

« M-Mais Shidou était… »

« …S’il ne pensait pas à toi comme quelqu’un de précieux à ses yeux, est-ce que tu penses qu’il serait allé jusqu’à mettre sa vie en danger juste pour te sauver ? »

« —— Ah… »

Après s’être entendue dire cette sentence, Tohka perdit ses mots.

Elle oublia complétement l’étrange et indescriptible tourbillon d’émotions qui affectait son cœur et son estomac.

—Hier, est-ce que Shidou n’avait pas protégé Tohka? Exactement comme le mois précédent ?

Et, tout cela, malgré les risques de mourir en étant abattu par un assassin.

Tohka, tout en mettant ses mains sur autour de sa poitrine, avala sa salive.

« …………., Je — »

J’ai été stupide.

Tohka racla sa gorge pour émettre un gémissement et, ensuite, se gratta la tête à nouveau.

Après tout ça, elle se leva immédiatement de sa place.

« …Tohka ? »

« Désolée, est-ce qu’on peut reporter le shopping à un autre jour ? »

Tohka se mordit les lèvres avant de reprendre.

« …Je dois m’excuser auprès de Shidou. »

Après avoir frappé ses joues avec ses mains, Reine fit un oui de la tête.

« …Allez va-y. »

« Je t’en suis reconnaissante. »

Tohka donna une réponse courte, quitta le restaurant familial en prenant son parapluie en main et courut à travers la ville pluvieuse.

« ………Fumu. Bien, un problème de résolu…peut-être ? »

Une fois seule, Reine se tut et regarda quelques valeurs du graphique qui étaient affichées sur le petit terminal.

Le fait que l’esprit de Tohka soit dérangé par l’incident avait été prévu.

Même si elle avait boudé tel une enfant gâtée……Si Tohka avait vraiment pensé du mal de Shidou, elle n’aurait pas détesté la fille avec qui Shidou s’était rencontré.

En d’autres termes, c’est par le biais de son sentiment d’emportement, qu’elle n’avait su calmer elle-même, qu’elle avait découvert une terreur étrange et indescriptible et une inquiétude…en fait, c’était-là le terme le plus proche de la vérité.

A cause de ce dernier, même sans que son humeur ne soit stabilisée, l’idée d’un changement dans la conscience même de Tohka n’était pas si difficile.

Oui — mais, ce serait mieux si elle pouvait s’en rendre compte par elle-même.

Le fait que Shidou l’ait protégée, et le genre de signification que cela impliquait, — lorsque le moment sera venu, lorsqu’elle trouvera la réponse, elle saura ce qu’elle ressentait vraiment.

« Bien bien, la jalousie est également une part de l’amour. »

Elle se tut en refermant le terminal.

« …Mais, nous devons être prudents. L’amour est également l’émotion qui peut détruire le monde. »

Et ensuite,

« —— Désolé pour l’attente ! Voici le menu double cheese burger, le riz avec une grande portion de poulet frit, la portion d’huitres frites, le mélange de grillade, la pizza marguerite et l’assiette de spaghetti bolognaise. Faites attention, s’il vous plait, à l’assiette en métal est encore brûlante. »

« …Un ? »

Et, à la soudaine apparition du serveur, le repas hautement calorique de Tohka fut disposé sur la table.

« Prenez tout votre temps et profitez-en. »

Le serveur inclina le haut de son corps à 45 degrés, ressemblant ainsi à un arc, comme s’il y était habitué, et s’éloigna ensuite.

Reine qui était restée seule, se gratta la joue en face de cette énorme quantité de nourriture.

« ……C’est…troublant. »

Partie 5[edit]

« Voyons voir…nous avons des œufs, ah, il y a aussi de la viande de poulet. Il reste du riz dans l’autocuiseur aussi…Je pense que de l’Oyakodon[15]fera l’affaire. »

Il détermina à peu près le menu à faire en regardant à l’intérieur du frigo et, tout de suite après, prenant les ingrédients nécessaires, il jeta un petit coup d’œil dans le salon.

Là, il y vit Yoshino, assise dans le sofa, qui scrutait curieusement les objets tout autour d’elle.

Lorsque Shidou était revenu, il avait immédiatement changé de vêtements mais ceux de Yoshino étaient toujours les mêmes qu’avant : le manteau à oreilles de lapin. Exactement comme Kotori l’avait dit, même après avoir été trempée par la pluie, elle n’était pas mouillée du tout.

Il en était de même pour les vêtements légers de Tohka, c’était probablement ce qu’on appelait une Tenue Astrale ou quelque chose comme ça.

« Peux-tu attendre un petit moment. J’aurais fini bientôt. —— Ah, si tu veux, tu peux regarder la télévision. »

« ……… ? »

Shidou avait dit cela tout en pelant et éminçant l’oignon de printemps, Yoshino inclina sa tête curieuse.

« Un, il y a une télécommande par là — oui, oui, maintenant appuie le bouton en haut à gauche. »

Suivant les instructions de Shidou, Yoshino appuya le dit bouton sur la télécommande.

Lorsqu’elle s’exécuta, la télévision disposée le long du mur s’alluma et, *Wahahaha !*, une telle voix fit écho.

« ——! »

A cet instant, le corps de Yoshino se recroquevilla ; l’eau accumulée dans l’évier s’éleva, se changea en projectile et fondit sur l’écran de télévision.

« Quo… ? »

« T’es idiot ou quoi, malgré le fait que je t’ai dit de ne pas l’effrayer. »

Dans son oreille droite, il entendit la voix critique de Kotori.

Et en parlant de Yoshino, cette dernière ouvrit les yeux qu’elle avait clos et baissa la tête paniquée face à Shidou.

« N-Non………Ne t’inquiètes pas pour ça. Désolé de t’avoir effrayée. »

Tout de suite, Shidou arbora un sourire sec, il poursuivit sa recette.

Il fit chauffer la casserole qui contenait l’eau et remua le poulet en morceau et les oignions de printemps. Et lorsqu’elle arriva à ébullition, il rajouta l’œuf battu.

Ensuite, il laisse glisser tout ça sur le dessus du bol de riz. Finalement, il parsema du persil japonais par-dessus, et c’était prêt.

Puisqu’il était habitué à ce genre de tâches, il n’avait même pas prit une dizaine de minutes pour finir son plat.

« Viens par ici, c’est prêt. Dépêchons-nous et remplissons nos estomacs pour qu’on puisse sortir et continuer de chercher Yoshinon, ok. »

Tout en parlant, il prit un bol dans chaque main et se dirigea vers le salon.

Il en posa un devant Yoshino et sa propre portion juste en face d’elle, il retourna ensuite dans la cuisine pour chercher une chaise, des baguettes et une cuillère juste au cas où, avant de revenir dans le salon.

« A présent, Itadakimasu[16]

Shidou frappa ses mains ensemble tout en disant cela et Yoshino imita ce mouvement, puis elle baissa sa tête.

Elle empoigna la cuillère dans sa main, prit une cuillérée de la spécialité oyakodon de Shidou, et l’amena à sa bouche.

« ……… ! »

Lorsque Yoshino s’exécuta, ses yeux s’ouvrirent en grand et *slam* *slam* elle commença à frapper sur la table.

« Un ? »

Mais lorsque Shidou regarda dans sa direction, elle détourna son regard embarrassée.

Après cela, Yoshino le regarda comme si elle voulait lui dire quelque chose, mais à la place elle prit une expression embarrassée et trouva difficile d’exprimer des mots, *gu* elle leva donc le pouce.

« O-Ou……… »

Shidou sourit sèchement et répondit en levant aussi le pouce. Il semblait que c’était pour elle un signe d’affection.

Elle était probablement très affamée ; Yoshino ouvrit sa petite bouche avec toutes ses forces et commença à manger bruyamment.

Et — en estimant le moment où Yoshino aurait fini son assiette, Kotori commença à parler.

« Tu veux toujours rester là? Je veux plus d’information si possible de la part de l’Esprit. Puisqu’il s’agit de la situation idéale, pourquoi est-ce que tu ne demanderais pas à Yoshino son âge ? »

« Une question ? »

Et lorsque Shidou répondit par une question, Kotori lui suggéra immédiatement de lui poser des questions.

« ……Aah, va-y. »

Shidou, lorsqu’il eut fini son bol, exulta un soupir de satisfaction et, ensuite, il posa son regard sur Yoshino.

« Hey……Yoshino. Il y a quelques détails que j’aimerais bien connaître — est-ce que je peux te poser quelques questions? »

Yoshino inclina sa tête curieuse.

« Err…tu sembles prendre bien soin de lui. Cette marionnette — Yoshinon, quel genre de lien as-tu avec lui… ? »

Lorsque Yoshino entendit cette question, elle ouvrit timidement sa bouche avec difficulté.

« Yoshinon est……une a…mie, et aussi………une hé…roïne. »

« Héroïne ? »

Lorsqu’il demanda à nouveau, Yoshino acquiesça.

« Yoshinon est…la, projection… …idéale de… …moi-même. Contrairement à moi… …pas faible, contrairement à moi… …pas hésitante… …elle est forte, et cool… »

« Ton toi idéal…huh. »

Shidou se gratta la joue et se rappela sa rencontre avec Yoshino dans le centre commercial.

En effet, la présente Yoshino comparée à la Yoshino qui parlait à travers la marionnette, que ce soit le ton ou l’attitude, c’était comme une autre personne. Mais —

«J’…aime bien plus la Yoshino actuelle… »

Durant la période qui avait précédé l’arrivée de Tohka, il se souvint du nombre de blagues accumulées par la marionnette, il eut un sourire amer.

Bien sûr, à ce moment-là, Yoshino avait parlé joyeusement mais — il ne pouvait pas le supporter plus longtemps.

Bien qu’il fût difficile d’écouter ce qu’elle disait, quoiqu’elle fût maladroite, Yoshino avait honnêtement répondu à ses interrogations, et c’était une bonne chose.

Mais au moment où Shidou demanda ça, le visage de Yoshino fit *poof*, sa figure rougit. Ensuite, elle se recroquevilla et utilisa la capuche pour couvrir et cacher sa tête.

« Yo-Yoshino … ? Un problème ? »

Shidou avait dit cela tout en essayant de jeter un œil, Yoshino baissa les mains qu’elle avait à l’intérieur de la capuche et, progressivement leva la tête.

« ……Ce, Ces mots, … … c’est la première fois… …qu’on me les as dit. »

« C-C’est vrai… ? »

Yoshino effectua un profond acquiescement.

En effet…à l’origine, elle était un Esprit qui avait peu d’opportunités d’avoir une conversation avec une personne. C’était probablement quelque chose comme ça.

« Shidou, c’était … dans tes prévisions ? »

Kotori venait de poser une telle question.

« Huh ? Qu-Quelles prévisions ? »

« … C’est rien. Si ça ne l’était pas, c’est très bien. »

« Ha-Haah… ? »

C’était-là sa sœur qui disait des choses sans aucun sens, Shidou fronça ses sourcils.

« N’y prête pas attention. Il n’y a aucun problème pour le moment — c’était simplement inattendu à quel point tu étais calme, je pense que c’est le résultat de l’entrainement ‘vivons ensemble’ qui commence à se faire sentir. »

« …Je me demande. »

Shidou répondit vaguement. Il avait été certainement calme jusqu’à un certain degré mais, il pouvait faire la différence, quant au fait qu’il s’agissait-là du résultat de l’entraînement ou non.

Mais, il ne pouvait pas se permettre d’être distrait par cet autre côté. Shidou fixa son regard sur Yoshino et lui posa la question suivante :

« Alors —— Err, Yoshino, il semblerait que même si tu as été attaquée par l’AST, tu ripostes rarement, quel genre de raison as-tu de faire ça ? »

Lorsque Yoshino entendit ça…elle regarda par terre à nouveau.

Juste après, elle agrippa les manches de la robe qu’elle portait sous son manteau et dont la composition était celle d’un voile léger semblable à la Tenue Astrale de Tohka, puis elle laissa échapper une voix qui résonna comme si elle allait disparaître.

« ……Je…déteste, les choses douloureuses. Je déteste aussi…les choses effrayantes. Sûrement, ces personnes aussi…Si c’est douloureux, ou effrayants, je pense qu’ils… ne veulent pas non plus. C’est pourquoi, je… »

C’était une voix si faible et si floue, Shidou aurait aisément pu rater ce qu’elle avait essayé de dire.

Mais, à cause de ça — à ces mots, Shidou sentit comme une vague perçante dans son cœur.

« ………Yoshino………tu, juste pour cette raison — »

Mais, Shidou ne parvint pas à finir sa phrase.

Alors que le corps entier de Yoshino tremblait, elle continua de parler.

« Mais…c’est parce que, je… suis, faible… …et peureuse. Si je suis seule… …je suis inutile. Je suis … effrayée d’être frappée, si je ne peux pas, faire quoi que ce soit… …mon esprit… va devenir fou…, c’est pourquoi, je pourrais…faire de mauvaises choses à tout le monde… »

A mi-chemin, sa voix était devenu mélodramatique.

Après avoir reniflé, elle poursuivit.

« C’est pourquoi… …Yoshinon… … est mon, héroïne… … quand Yoshinon est… avec moi, même, si j’ai peur… …elle me dit… …que tout va bien. Et, ensuite… …elle fait en sorte que vraiment tout aille bien. C’est pourquoi… … c’est pourquoi. »

« ………Kuh. »

Shidou se mordit sans le vouloir les lèvres. Il serrait ses mains si fort que du sang aurait pu en jaillir.

S’il ne l’avait pas fait — il n’aurait pas pu le supporter plus longtemps.

Yoshino. Cette petite fille était trop gentille — et trop triste.

Quelles que purent être ces choses [douloureuses] ou [effrayantes], il était clair qu’elle ne les aimait pas.

En pensant à l’ennemi qui l’avait prise pour cible un nombre incalculable de fois avec tant d’agressivité, de mauvaises intentions et de pulsions meurtrières, et — elle avait, tout de même, décidé de ne pas les blesser. Elle avait vraiment choisi de ne pas le faire ? Une chose si difficile ?

Yoshino est — faible ?

La tête de Yoshino est ébranlée par sa propre évaluation — ça ne peut pas être, elle n’est pas faible.

Aah, mais, c’est si — cruel, et c’est une si affreusement cruelle compassion.

« —— »

Sans y penser, Shidou se leva de sa chaise.

Et faisant le tour de la table, il s’agenouilla à côté de Yoshino — dans cette position, il lui caressa la tête.

« ………e, …err. »

« Je vais. »

« ——, …… ? »

« Je vais — te sauver. »

Lorsqu’il eut dit ceci, Yoshino commença à se questionner. Sans s’en soucier, Shidou poursuivit.

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« Je vais en définitive trouver Yoshinon. Et ……… te l’amener. Ce n’est pas tout. Je vais faire en sorte que Yoshinon n’ait plus besoin de te protéger. Tu n’auras plus besoin de subir ces choses [douloureuses] et [effrayantes]. Je ne vais plus les laisser t’approcher. Je vais — devenir ton héros. »

Tout en tapotant sa tête à travers sa capuche, il prononça cette phrase qui était complétement hors de son personnage.

Mais — il ne s’arrêta pas là.

A cause de la gentillesse de Yoshino, il y avait quelque chose d’important qui manquait.

C’était simplement un problème qui était : même si elle avait la pitié d’une sainte, cette compassion ne lui était pas rendue en retour.

Si c’était la raison, alors il n’y avait pas d’autre choix que de la lui donner de l’extérieur.

Ce qui pouvait arriver aux Esprits ou non, ce n’était plus important pour lui.

Pour Yoshino. Pour cette petite fille trop gentille, pour ne pas l’avoir préservée de ce genre de choses, il ne pouvait pas le pardonner.

Oui — c’était ce qu’il pensait.

« ……… ? ……… ? »

Pendant ce temps, les yeux de Yoshino passaient du blanc au noir mais, après une dizaine de secondes, elle ouvrit la bouche.

« ………Mer…ci…beau…coup. »

« ………Ou. »

Il s’était senti un peu content lorsque Yoshino lui avait honnêtement dit cela. Il fit un petit oui de la tête.

Mais, pendant que Yoshino avait laissé s’échapper sa voix, il avait accidentellement tourné ses yeux sur ces mignonnes lèvres……se sentant gêné, Shidou porta son regard ailleurs.

« ……… ? Shidou…-san… ? »

Yoshino pencha sa tête tout en fixant Shidou.

« Non, err, à ce propos………A propos d’avant. Je suis désolé. »

« Eh………… ? »

« Non…………peu importe comme on voit la chose……je t’ai embrassé. »

En termes plus précis, ce n’était pas dans la personnalité de Shidou de tenir ce genre de discours mais …… c’était-là une question importante pour une fille. Il avait mis du cœur dans ses excuses et les avait formulées.

Mais Yoshino restait dans un état inexpressif et le fixait pleine de questions ; une fois encore, elle pencha sa tête.

C’était comme si elle ne comprenait pas ce que Shidou venait de dire.

« ………C’est quoi un baiser ? »

« Eh ? Aah, c’est……lorsque les lèvres se touchent entre elles, comme ceci. »

Même si Shidou lui avait expliqué, Yoshino affichait un visage comme si elle n’avait rien compris du tout, et elle mit ensuite son visage juste en face du sien.

« Est………ce que c’est……comme ça ? »

« …………Uh ! »

C’était une distance telle que, s’il approchait encore un peu son visage, leurs lèvres se seraient rencontrées.

Son cœur était sur le point de s’envoler dans une situation si dangereuse mais, Shidou se souvint de son entrainement de vie commune avec Tohka, et d’une certaine façon parvint à garder un visage calme.

« Uh, ah, aah………oui, c’est quelque chose comme ça. »

Mais Yoshino eut un petit gémissement et, une fois encore, elle dit d’une voix faible.

« ……Je me souviens pas…clairement. »

« ……Eh ? »

En entendant cette réponse, Shidou fronça des sourcils.

Mais — à cet instant.

« Shidou… !Je suis désolée, j’étais —»

Soudainement, la porte s’ouvrit et Tohka qui avait quitté la maison plus tôt dans la matinée, tout en respirant fort, entra dans le salon.

Et, elle vit les visages de Shidou et Yoshino se faisant face l’un l’autre et prêt à s’embrasser à n’importe quel moment, *piki*, son corps se raidit.

« Eh…… ? »

Juste après, Shidou eut une expression d’absence sur son visage.

« To— Too, To-To-To- To-To-To- To-To-To- To-Tohka……! »

Sur son visage, des gouttes de sueur s’écoulèrent.

« …………Salut… »

Yoshino se sentit probablement bizarre ; elle se retourna et laissa échapper une voix douce.

Mais ce n’était pas quelque chose qui pouvait vraiment aider. Pour Yoshino, Tohka était l’opposante effrayante qui lui avait pris sa marionnette — et par-dessus tout, Tohka, qui était restée à l’entrée du salon, faisait émaner d’elle une pression difficile à expliquer.

Accidentellement, à cet instant, un grand bruit s’exprima dans l’interphone dans son oreille droite indiquant que c’était une situation d’urgence.

« ………… »

Tout en restant silencieuse, Tohka arbora un terriblement sourire de gentillesse et c’est ainsi qu’elle entra lentement dans le salon.

- *Twitch*, un tel sentiment était transmis à travers ses mains. Il semblait aussi que le corps de Yoshino tremblait.

« To-Tohka, c’est… »

C’était comme si son état mental s’était transformé en celui d’un type qui avait été impliqué dans une scène de crime, Shidou bougea à la hâte ses mains.

Mais Tohka passa entre eux deux, quitta le salon et se dirigea droit vers la cuisine, elle y prit toute la nourriture et la boisson du frigo et des étagères, et c’est ainsi qu’elle sortit par le couloir.

Par la porte, *dadadada*, des bruits de pas purent être entendus — et, au moment, où ils atteignirent le premier étage, cette fois *BAM*, le bruit de la porte claqua.

………Il s’avérait qu’elle avait l’intention de s’enfermer à l’intérieur de nouveau.

Et de plus, cette fois, c’était un siège avec une réserve suffisante de nourriture de côté.

« Er, errr……………… »

« ……………Ça devient ennuyeux. »

Dans son oreille droite, il entendit une voix mélangée à un soupir.

« Qu-Qu’est-ce que je dois faire maintenant… ? »

« Pour les temps à venir, tu ne peux que la laisser seule. Même si tu essayais de lui parler maintenant, tu ne ferais que produire l’effet inverse de toute manière. »

« C-C’est vrai… »

Avait-il dit. Il entraperçut Yoshino qui était assise à côté de lui.

Mais, se demandant quand cela s’était passé, le visage de Yoshino, qui était supposé être sur le sofa, avait disparu soudainement.

« Est-ce… ? Yoshino ? »

« —— Il< semblerait qu’elle soit partie vers l’autre monde lorsque Tohka s’est approché d’elle. S’être fait prendre sa marionnette, ça a dû être une expérience si traumatisante pour elle. »

« …Je vois. »

Fuu, il poussa un profond soupir — et fronça ses sourcils en raison d’un mauvais pressentiment.

Il lui paraissait que Yoshino se souvenait que Tohka lui avait pris sa marionnette.

Malgré le fait… qu’elle avait dit qu’elle ne se souvenait pas de son baiser avec Shidou.

Non, même hier, elle avait affiché une réaction non contrariée ; c’était peut-être qu’elle n’avait eu aucune émotion spéciale à l’égard de l’acte d’embrasser. Les Esprits ont différentes connaissances et sens des valeurs qui dépendent de ce qu’ils sont, il y avait une possibilité que ce soit ainsi.

Mais — dans la réaction de Yoshino, il y avait un petit sens de l’inconfort.

Shidou toucha sa bouche, tout en bougeant ses lèvres.

« Hey, Kotori… il y a quelque chose qui m’inquiète. Est-ce que tu peux enquêter pour moi ? »

« Quoi ? »

Shidou lui dévoila les questions qui traversaient son esprit.

« Fuun…Je comprends, je vais envoyer Reine pour enquêter là-dessus lorsqu’elle sera rentrée. »

« Hm, je compte sur toi. »

Et lorsque Shidou exprima cela, Kotori poursuivit comme si elle venait de se souvenir de quelque chose.

« ……………Aah, oui oui, j’ai oublié de te le dire parce que tu m’as interrompue mais nous avons quelques bonnes nouvelles. »

« Ah ? »

« Concernant l’investigation que nous avons mené sur les caméras, nous avons confirmé la localisation de la marionnette. »

« Vraiment ?! Où est-elle maintenant ? »

« C’est — »

Lorsque Kotori lui eut dit la localisation, Shidou se gratta les joues.


« U………………ugah ! »

Dans la chambre au plus profond du premier étage où Tohka s’était précipitée, tout en mangeant la nourriture à portée de main qu’elle avait amené quelques instants auparavant, elle avait crié de la sorte. Vu sous une autre perspective, c’était-là une manière stressante de manger.

« Qu’est-ce que c’est que…Qu’est-ce que c’est que MOU………. ! Gu, muguuuu………… ! »

Alors que Tohka s’était absentée de la maison, Shidou avait invité cette petite fille d’il y a quelques jours.

Si c’était l’unique évènement qui avait eu lieu, il n’y aurait eu aucune raison qu’il provoque la colère de Tohka.

Shidou est un bon ami de Tohka. Et cet ami amenait une nouvelle amie.

Il n’y avait pas de doute que la bonne méthode d’interaction sociale de Tohka aurait été de se réconcilier avec Shidou et s’excuser pour ce qui s’était passé il y a quelques jours ; après le [Bienvenue et désolée à propos de ce qui s’est passé avant], tout en disant cela, elle aurait dû prendre les mains de la petite fille…

Mais — elle ne pouvait pas faire ça.

Au moment où elle avait vu Shidou et la fille seuls dans la pièce, la dénommée [mauvaise impression] s’était précipitée dans son corps tout entier, et il lui était devenu impossible de rester dans le coin.

« Uuuuuuuuuuuuuuuu……………… ! »

— Je veux m’excuser auprès de Shidou. Je veux me réconcilier — avec Shidou.

Ces sentiments n’étaient pas un mensonge.

Mais…à cause de cette [mauvaise impression] qui tourbillonnait dans sa poitrine, elle ne pouvait pas faire ça.

Tout en étant en position assise sur le sol en saisissant ses genoux, Tohka geignait sa douleur.



Chapitre 4: Multiples Requêtes chez Tobiichi[edit]

« Nous avons rendez-vous…ici, pas vrai ? »

Shidou tenait un sachet rempli de pâtisseries dans sa main gauche, tandis que de sa main droite se trouvait une carte dessinée sur une feuille de papier mémo. Juste après avoir poussé un soupir maussade, il leva les yeux sur la caserne.

Pour calmer sa nervosité, il tapota sa poitrine, [C’est le boulot, c’est inévitable], et il prit une profonde inspiration.

…Mais, en vain.

« Pourquoi c’est ici que je dois me conduire comme un voleur… ? »

« Il n’y a pas beaucoup de choix. Shidou, tu es la seule personne qui peut être invité dans l’appartement de Tobiichi. »

Lorsque Shidou se plaignit dans l’interphone équipé dans son oreille droite, il entendit la voix de Kotori.

Oui — à l’instant, Shidou venait d’arriver à la demeure d’Origami Tobiichi, qui était un appartement.

Suite aux minutieuses investigations des images prises à ce moment-là, lorsque Yoshino avait [Lost] — nous avons découvert qu’Origami, en revenant à la base, avait ramassé la marionnette et l’avait emporté avec elle.

Le seul moyen de la réclamer était : « Hey, Tobiichi, ça t’irait si je passe chez toi pour jouer ? »

Il lui avait demandé cela il y a quelques jours et, ainsi, il fut invité chez elle.

« …En parlant de ça, depuis le début, est-ce qu’il y avait vraiment besoin pour moi d’être invité ici ? S’il ne s’agit que de récupérer une marionnette, cela devrait être simple pour [Ratatoskr] de —»

« …Nous avons essayé, spécifiquement. »

« Eh ? »

Suite au mélange de mots et de soupirs, Shidou pencha sa tête.

« Ce que je veux dire, c’est que même si nous avons essayé de l’infiltrer par 3 fois au cours des derniers jours, tous nos essais se sont soldés par des échecs — Dans la chambre, il y a des lasers infra-rouges installés, du gaz lacrymogène prêt à être pulvérisé, même des mitrailleuses automatiques ont été installées aux endroits importants de la chambre…6 membres de notre département mécanique ont fini à l’hôpital. Sérieusement, que diable cette fille combat-elle avec ça ? »

« Ha-Haa… »

« Nous aurions la possibilité de la récupérer en entrant de force et en utilisant la puissance brute mais — puisque nous disposons du privilège d’avoir une invitation…Est-ce que ce n’est pas un meilleur choix ? »

« …Je comprends. »

Pour Shidou qui est une personne timide et normale, c’était vraiment fastidieux comme genre de travail.

De plus — Shidou lui-même avait quelque chose dont il voulait discuter avec Origami.

Il y avait quelque chose encore qui perturbait Shidou — Il posa la question à Kotori.

« En parlant de ça…Comment va Tohka ? »

« Pareil que d’habitude. Elle est enfermée dans sa chambre. »

« …Je vois. »

Shidou se gratta les joues troublé.

Depuis quelques jours, tout de suite après avoir vu Yoshino à la maison, la condition de Tohka demeurait étrange.

Non, cela ne voulait pas dire qu’elle avait continué à s’enfermer dans sa chambre comme la fois d’avant ; elle allait à l’école comme toujours mais il sentait, d’une manière ou d’une autre, qu’elle l’évitait pour diverses raisons.

Après avoir posé cette question, il se recueillit.

C’était un problème qui lui aurait causé une douleur d’estomac en temps normal mais c’était important actuellement.

« — Ok. »

Shidou se résolu lui-même et, faisant face à la porte de la caserne, il fit un pas en avant.

La porte automatique s’ouvrit et, sur la machine installée à côté de l’entrée, il tapa le numéro de l’appartement d’Origami.

Lorsqu’il s’exécuta, il entendit immédiatement la voix d’Origami.

« Identifiez-vous. »

« A-Ah…c’est moi, Shidou Itsuka. »

« Entre. »

Aussitôt qu’elle eut dit cela, la porte automatique de l’entrée s’ouvrit.

Shidou, tout en hésitant, entra dans l’appartement et prit l’ascenseur jusqu’au 6ème étage, c’est ainsi qu’il atteignit le numéro de chambre désiré.

« …Bien, selon le plan. »

« Ok, laisse-moi faire. »

Il s’était exprimé et Kotori avait répondu avec ces mots.

En ce moment, volant dans les autours proches de Shidou, se trouvait la super micro-caméra contrôlée à distance de [Ratatoskr], qui avait la taille d’une mouche.

Le plan était — pendant que Shidou attirait l’attention d’Origami, la caméra s’en irait autour pour effectuer la recherche.

« …Fuu. »

Et, après avoir pris une profonde inspiration une fois de plus, il appuya la sonnette.

« H-Hey, Tobiichi. Désolé pour cette demande déraisonnable— »

Shidou leva légèrement la main en guise de salutation — et s’immobilisa. *splat* Il laissa tomber le sachet remplit de pâtisseries qu’il portait dans sa main gauche. Le silence qui s’ensuivit était tel que le personnel serait, à présent, incapable de déguster le délicieux gâteau qu’il aurait auparavant mangé.

La raison en était simple — la tenue d’Origami était…

Il est vrai que c’était la maison de Tobiichi. C’est son droit de porter ce qu’elle veut. Ce n’était pas quelque chose dont Shidou devait se plaindre.

Mais, c’était tout simplement — au-delà de toute attente.

Une robe d’une pièce de couleur bleu foncé avec par-dessus un tablier. Sur sa tête, un serre-tête mignon.

Oui, à l’instant, elle portait, de la tête aux pieds, un costume intégral de maid.

Le génie numéro 1 du lycée dans toutes les matières. La glaciale, Miss Tobiichi Cocytus[17]Origami.

«  E-Errr…Tobiichi-san… ? »

« Oui ? »

Des perles de sueur se formaient sur le visage de Shidou alors qu’il laissa échapper ses mots, mais Origami se contenta de pencher légèrement sa tête. Son expression, comme toujours, était semblable à celle d’une poupée.

C’est ainsi qu’était Origami.

Si seulement elle avait dit honnêtement : « Je suis la sœur jumelle d’Origami, la fan de cosplay, Irogami-chan ! ». C’est dans un tel scénario fugace que Shidou confia son espoir, espoir qui fut totalement brisé.

« N-Non…Quel genre de vêtements est-ce pour…toi ? »

Origami baissa ses yeux curieusement pour voir sa propre tenue et, ensuite, elle pencha sa tête à nouveau.

« Tu n’aimes pas ? »

« Non…Ce n’est pas ça… »

Ce n’était pas tant qu’il détestait ça, mais bien plus qu’il en voulait davantage mais, transcrire cela par des mots, aurait été embarrassant.

…Quoi qu’il en soit, il ne pouvait plus la regarder directement. Tandis que le visage de Shidou était rouge, ses yeux regardaient tout autour essayant de l’éviter.

« Entre. »

Sans montrer aucun signe de préoccupation, Origami l’invita à entrer dans l’appartement.

« Dé-Désolé de te déranger… »

Shidou prit le sac de papier qui avait laissé tomber au sol et referma la porte à l’aide de doigts tremblant légèrement sur la poignée.

« …… ? »

Shidou fronça des sourcils. Soudainement, dans l’interphone, un grésillement se fit entendre.

Afin de demander ce qui n’allait pas à Kotori, il tapota l’interphone. Lorsqu’il le fit, il entendit faiblement sa voix au sein de ce grésillement.

« Ku…uh, Ne me dis pas —— encombrant—— Shi—, Tu ne peux pas —— aire ——, quoi qu’il ——. »

Il entendit cela et, ensuite, *snap*, la communication fut interrompue et il n’entendit plus rien.

« … !? O-Oi… »

Lorsqu’il avait répondu ainsi à l’interphone, Origami, qui était devant lui, se retourna.

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

« Ah…N-Non…C’est rien. »

« Je vois. »

Origami se tourna dans la direction qui lui faisait face, et Shidou eut un profond soupir.

Il n’en savait pas la raison mais il semblait que les transmissions ne passaient pas ici. Si tel était le cas, la caméra ne devait pas fonctionner non plus.

Non…même si, par chance, la caméra fonctionnait toujours, la situation était toujours la même puisqu’ils ne pouvaient pas lui renvoyer de réponses.

Le fait est — que pour le moment, il n’avait d’autre choix que d’accomplir avec succès cette mission, uniquement par ses propres moyens.

« …Oi oi, t’es sérieuse ? »

Après que Shidou râlât à un volume qu’Origami ne pouvait pas entendre, il se gratta la tête.

Même s’il avait exprimé son mécontentement, rien ne changea. Pour confirmer sa détermination, Shidou avala sa salive et suivi Origami.

Origami continua et entra dans le salon.

« …Un ? Cette odeur c’est… »

Au moment où il entra dans le salon, il sentit une douce odeur flotter.

Même si ça n’y ressemblait pas, c’était l’odeur de nourriture. Pour le dire autrement, c’est —

« Tobiichi ? Est-ce que tu utilises de l’encens ? »

« Oui. »

« He, heee…… »

Peu importe la manière de le voir, c’était un peu inattendu. C’était peut-être une fausse image d’elle, mais Tobiichi Origami ne paraissait pas être le type de personne à s’intéresser à ce genre de choses ou de plaisirs.

Il se sentit comme s’il avait vu un aspect d’Origami qu’elle ne montrait pas à ses camarades de classe. C’était un peu embarrassant.

…Mais, alors qu’il se demanda pourquoi.

Lorsqu’il renifla cette odeur, sa tête s’embruma, c’était comme s’il perdait sa concentration, comme si sa conscience s’affaiblissait…c’était sûrement un produit qui était très efficace pour créer une atmosphère relaxante.

« Prends place. »

« Ah, aah… »

Après s’être entendu dire cela, il s’assit en face d’une table à café qui était placée au milieu du salon.

« … »

Après que Shidou se soit assis, Origami s’installa à son tour.

Juste à côté de Shidou.

« Eh… ? »

Normalement, pensa-t-il, elle était supposée s’asseoir à l’opposé de lui mais, dans la maison de Tobiichi, cela devait être normal.

Voyant le visage rafraîchissant d’Origami, il commença à se demander si son sens commun était correct ou pas, Shidou commença à en douter.

« Err … »

« … »

« A propos… »

« …… »

Après un petit moment, Shidou hocha de la tête en signe de consentement.

- Oui, je vois. Comme on pouvait s’y attendre de la famille de Tobiichi, cette position est normale. Il n’y avait pas de sueur coulant le long de ses joues. C’est parce que c’est une chose normale pour elle.

Mais comme il le pensait, la situation devint gênante, il sentit qu’il devait être celui qui débuterait la conversation. Shidou bougea donc ses lèvres.

« To-Tobiichi ? »

« Oui ? »

« Non, c’est juste une simple question…Tobiichi, est-ce que tu vis seule ici ? »

Origami fit un petit geste d’approbation.

« …J-Je vois. »

Cela devait être le cas…tout comme il l’avait pensé. Lorsqu’il eut confirmé le fait qu’il s’était introduit dans la maison d’une fille qui vivait seule, ses battements de cœur devinrent violents.

« De-Depuis quand est-ce que tu vis seule ? »

Lorsque Shidou lui demanda, en guise de complément, elle rajouta.

« Tout de suite après la mort de mes parents, il y a 5 ans de cela, j’ai vécu avec ma grand-mère pendant un moment mais, lorsque je suis entrée au lycée, j’ai été transférée ici toute seule. »

« Vivre seule dès le début du lycée huh…est-ce que ça ne pose pas problème ? »

« Ça ne semble pas être le cas. »

Elle avait dit cela avec un emploi minimal des muscles de son visage, tout en continuant de fixer Shidou. Et, comme dit précédemment, la distance était très proche.

…C’était en quelque sorte,- bien qu’il ne s’agissait que d’une banale conversation, -une étrange atmosphère qui se développait-là.

Shidou tenta de lui cacher son embarras ; il se gratta l’arrière de sa tête exagérément.

« Non, hahaha…mais comme je le pensais, tu es vraiment incroyable. Un jour ou l’autre, je vivrais probablement seul aussi mais, d’une certaine manière, si je suis seul pour ce qui concerne la nourriture ou le nettoyage, cela sera un problème. »

« Pas de problème. »

« Eh ? »

Face à Origami qui déclara cela d’une façon si certaine, il porta sur elle un regard interrogateur.

« Je vais les faire. »

Le corps de Shidou s’immobilisa un instant.

« Uh… !?Errr…ce qui signifie… »

Cependant, plus rapide que les mots de Shidou, Origami se leva de sa place.

« Eh ?... »

« Attends ici. »

Et c’est ainsi, que sans le moindre bruit de pas, elle s’avança dans la cuisine.

Il paraissait qu’elle était allée à la cuisine pour préparer un thé.

Shidou fixa d’un regard ahuri le dos d’Origami qui se tenait debout dans la cuisine…et immédiatement balança sa tête de côté.

« …Ah ouais, la marionnette est… »

Avait-il marmonné doucement et, il fit, ensuite, tourner son regard tout autour dans la pièce.

L’ensemble des meubles aux couleurs claires étaient magnifiquement arrangés dans la chambre.

Au lieu d’être féminine, c’était plutôt la décoration intérieure d’une maison modèle, il ne pouvait pas sentir la présence d’Origami dans ce lieu au quotidien.

« …Un. »

D’après une rapide observation, il ne pouvait pas voir d’objets susceptibles d’être une marionnette.

D’ailleurs, les objets étaient plutôt rares ici bien que l’espace de la maison était plutôt vaste, cela allait être un problème de la retrouver.

De plus, cela serait difficile de se soustraire aux yeux d’Origami. Comme il le pensait, il était nécessaire d’entamer correctement la recherche lorsqu’ Origami ramènerait le plateau. Non, ça devrait plutôt être l’inverse ; Shidou devrait prétendre prendre le plateau et ensuite —

Et ainsi, Origami revint en portant un plateau avec une paire de tasses et de sous-tasses avec du lait et du sucre. Tout en restant silencieuse, elle arrangea tout cela sur la table.

« Par tous les moyens. »

Tout en disant cela, elle s’approcha de Shidou et, une fois de plus, elle se posa à ses côtés…il se demandait pourquoi, comparé à avant, la distance était actuellement encore plus réduite.

« Ah-Aah. Merci. »

L’odeur était différente de l’encens, une faible odeur du shampooing d’Origami arriva à ses narines.

En essuyant de ses manches la sueur qui s’écoulait naturellement, il tendit sa main vers la tasse de thé.

« …… !? »

Mais, juste avant de toucher la tasse, il sourcilla instinctivement.

Le contenu des tasses, entre Origami et Shidou, était clairement différent.

En regardant le thé d’Origami, il était clair, transparent et châtain-roux.

Et dans l’autre tasse appartenant à Shidou, il ne pouvait pas savoir ce qu’il y avait au fond de la tasse à tel point qu’il hésita; c’était une boue semblable à un liquide.

Il pensa qu’il s’agissait de café, l’espace d’un instant, mais…c’était faux.

Pour essayer d’identifier ce liquide, il baissa sa tête sur ce dernier, et au moment où il en fut proche, une odeur forte et irritante, l’équivalent d’une arme bactériologique ou de déchets nucléaires, s’engouffrèrent dans ses cavités nasales.

« —— Enfrt !? »

Instinctivement, son corps se plia en arrière tel un arc.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? »

« Qu-Qu’est-ce qui ne va pas…qu’est-ce que c’est que ce truc !? »

« Du thé venu de l’étranger. »

« V-Voilà un pays bien spécial… »

Shidou fronça des sourcils tout en pinçant son nez et en jetant, à nouveau, un coup d’œil à la tasse. L’instinct animal de Shidou se bornait à lui dire de refuser de boire ça — Il se pouvait qu’en le buvant il serait reconnu comme un adulte, ça pouvait être ce genre de choses.

« Ah…Tobiichi ? Je me sens mal à l’aise de t’avoir fait préparer quelque chose de si précieux. Je pourrais être faible contre ce —»

Mais, face à un Shidou qui se refreinait lui-même, Origami approcha la tasse de thé vers celui-ci.

« Non…Tobiichi ? »

« Par tous les moyens. »

« Non, ce n’est pas par tous les moyens… »

« Par tous les moyens. »

« Err, à ce propos. »

« Par tous les moyens. »

« ……Itadakimasu. »

D’une certaine manière, il se sentit détester son propre personnage. A la fin, sans se retourner, Shidou fit face à la tasse à nouveau.

« … »

Mais, comme prévu, ce serait difficile de le boire de cette façon-là.

Même si ce n’était qu’un peu, Shidou voulait rendre le goût plus doux. Il prit le lait qui était placé sur la table avec son autre main, et le versa dans la tasse remplie de ce liquide.

…Résultat : il ne se dissolvait pas dans celui-ci.

Ils étaient complétement séparés, le lait flottait sur la surface du thé — c’était comme un océan avec une flaque d’huile par-dessus. Au contraire, il sentit que la situation actuelle était devenue pire.

« …Eei, je m’en fiche maintenant ! »

Lorsque Shidou se réconcilia avec son esprit, il leva la tasse et laissa couler le liquide à travers le fond de sa gorge.

« —— Obufuuu… !? »

Il ne s’était pas trompé quant à l’odeur, le goût stimulant, pour sa part, agressait ses papilles.

Il aurait pu y avoir une chance qu’il ne mit jamais ce liquide dans sa bouche. Mais, en cet instant, il se sentit comme s’il avait bu de l’acide chlorhydrique, le goût devait être le même. Ce n’était ni amer, ni épicé, cela faisait simplement mal.

« E…, Eau… ! »

Mais, il n’y avait aucune eau à portée de main.

« … ! »

Shidou, immédiatement, arracha l’empaquetage de la boîte de gâteaux qu’il avait amené et fourra le cookie à forme humaine brisée, provenant de [Les délicieux gâteaux de Tenguu], dans sa bouche.

Un doux goût sucré se déploya à travers celle-ci…Shidou perdit toute son énergie, tomba sur son dos et, finalement, prit une inspiration.

« Haa…, haa… »

Et —

« …Ah ? »

Shidou pressa sa poitrine.

Pour diverses raisons, son corps était étrangement chaud ; c’était comme s’il brûlait… Il se demandait si la température d’aujourd’hui était si élevée.

En plus de cela.

« … »

Pour quelque raison, Origami plaça ses mains de chaque côté du visage de Shidou, visage qui était, à présent, dirigé vers le haut puisqu’il lui était tombé à la renverse. Origami s’était assise sur la zone de son ventre — elle avait adopté une position à cheval.

« … !? Tobiichi ? »

« Oui ? »

C’était comme si Shidou était celui qui disait des choses étranges lorsqu’elle répondit d’une manière calme et cool.

« N-Non, qu’est-ce que tu… »

« Je ne peux pas ? »

« J-Je pense que tu…ne peux pas. »

Alors que Shidou retenait sa tête afin de ne pas être embrassé, il avait d’une certaine manière prononcé ces mots. Que ce fût le poids modéré d’Origami, l’odeur que seules les filles disposent, son doux toucher, ou le froissement du costume de maid, c’était une mauvaise situation, même sans mixer tout cela ensemble. S’il se relaxait ne serait-ce qu’un peu, il sentait qu’elle aurait activé sur lui une sorte de Trap Card[18].

« Je vois. »

Lorsqu’Origami dit cela, elle cligna des yeux.

« Alors, faisons un échange. »

« Huh… ? »

« En échange de ta libération, je demande seulement une requête. Je veux que tu l’acceptes de manière inconditionnelle. »

« Qu-Qu’est-ce que c’est… ? »

Demanda-t-il, juste après qu’il eut avalé sa salive.

Lorsqu’il fit cela, Origami, après avoir marqué un temps d’hésitation inhabituel, dit d’une voix douce.

« Tu appelles Yatogami Tohka par Tohka. »

« Heh … ? Aah…ou-ouais, c’est vrai. »

Shidou fit un petit oui de la tête. C’était sûrement vrai.

Mais en un sens, non, parce que le nom de [Tohka] lui avait été donné à la base par Shidou, c’était donc une chose normale. Le fait de lui avoir donné un nom de famille dans le registre familial[19]était l’œuvre de Reine.

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« Mais tu m’appelles par Tobiichi. »

« Ah, aah… »

« C’est injuste. »

Avec ces mots, *pui* Origami tourna son visage ailleurs.

« Eh… ? Non, err… »

Shidou soupesa les intentions d’Origami mais des points d’interrogations flottaient dans sa tête.

« Donc ça veut dire… ? Devrais-je appeler Tohka par Yatogami à l’avenir ? A quelque part, je ne peux pas m’y habituer… »

« … »

Origami, sans dire mots, resserra la prise[20], augmentant le poids sur son ventre.

C’était le poids d’une fille normale, ce n’était pas si lourd.

Mais, la question n’était pas là. A cause de cette sensation de vapeur s’échappant de ses oreilles, Shidou reprit.

« Alors…Alors qu’est-ce que tu veux que je fasse… !? »

Lorsqu’Origami relâcha sa prise pour revenir à la normale, tout en détournant un peu son visage, elle laissa échapper.

« Je veux que tu m’appelles Origami. »

« Err… »

« Tu ne peux pas ? »

Origami lui dit cela.

Bien qu’il s’agissait de sa voix habituelle sans aucun ton, — juste un petit peu, il sentit qu’il y avait une pointe de manque de confiance.

« Non…ce n’est pas que je ne peux pas…je pense. »

« Je vois. »

« … »

« … »

Et, à nouveau, pendant un certain temps, le silence se répandit.

C’était prévisible, même Shidou l’avait compris…Après s’être éclairci la gorge en toussant, il dit d’une voix tremblotante.

« Errr…O-Origami. »

« … »

Lorsque Shidou l’appela ainsi, Origami leva ses hanches de l’estomac de Shidou sans rien dire et, ensuite, se releva.

Et, sans aucune expression, *hop*, elle sautilla.

« Heh… ? »

En raison du surréalisme de la scène, Shidou, qui s’était aussi relevé, la fixa plein de question.

Mais Origami n’était pas dans une disposition à faire attention à cela ; elle ouvrit légèrement ses lèvres.

«— Shidou. »

« … ! »

En parlant de cela, c’était la première fois qu’Origami l’appelât ainsi…En général, cela aurait été [Itsuka Shidou], elle l’aurait appelé par son nom complet.

« O,Ou. »

D’une certaine façon, il sentit quelque chose le démanger lorsqu’il lui répondit. Après cela, Origami, *hop*, sautilla à nouveau et, bien sûr, son expression faciale ne bougea pas d’un pouce.

…Il se pouvait qu’elle fût enjouée.

Après avoir goûté à ce déboire, quelques secondes passèrent, et Origami dirigea ses yeux vers le bas et prit un profond soupir.

Et ensuite —

« S’il te plaît, attends. »

Pour une raison quelconque, elle avait soudainement dit cela avant de se retourner.

« O-Oi, Tobi— »

« … »

« …Origami, où est-ce que tu vas ? »

« A la douche. »

Origami s’était tournée vers Shidou, lui avait donné un petit coup d’œil, et avait prononcé simplement ces mots avant de quitter le salon.

« Huh… ? »

Shidou, qui se retrouvait seul dans le salon, après être resté abasourdi pendant quelques temps, comprit finalement la situation, [hafuu] et il prit une profonde inspiration. C’est ainsi qu’il se laissa à nouveau tomber sur son dos.

« Ah— »

Il mit sa main sur sa poitrine.

Son cœur battait à un rythme incroyable.

Mais, il ne pouvait pas rester comme ça. Après quelques secondes, il se leva immédiatement.

« Oh ouai… ! Ne serait-ce pas une bonne opportunité pour chercher la marionnette ? »

En raison de la quantité continue d’expériences stimulantes qu’il avait subi, il avait déjà oublié le but de sa journée, retrouver la marionnette.

C’était l’ouverture tant attendue — la chance qui n’arrive qu’une fois dans une vie.

« Mais pourquoi est-elle…soudainement partie prendre une douche ? »

Il pencha sa tête, était-elle en sueur ou quelque chose comme ça ?

…Mais en vrai, n’était-elle pas un peu trop sans défense ? Si Shidou avait plus de courage, il y aurait là une chance d’aller et d’épier dans la salle de bain. Son comportement, tout à l’heure, avait été le même, il sentit qu’Origami ne faisait pas attention à ce genre de choses.

« …Bien, ça ne change pas le fait que j’ai été sauvé. »

Shidou se releva d’une traite et commença à précautionneusement examiner le salon, bien plus minutieusement que la rapide inspection de tout à l’heure.

« Les endroits en pleine vue où il peut être facilement vu…négatif. »

Il marmonna et, en masquant le bruit de ses pas, il fouilla également le centre des étagères.

En réalité, cela aurait été plus efficace s’il avait éparpillé tous les objets qui s’y trouvaient, un peu comme la fouille d’un cambrioleur, mais … évidemment, il ne pouvait pas faire une chose pareille.

L’objectif absolu, cette fois, était d’extraire la marionnette de Yoshino, mais c’était également de ne pas laisser Origami s’en apercevoir aussi longtemps que possible.

« …D’une certaine façon, c’est difficile d’enquêter si je dois remettre chaque chose à sa place… »

Puisque l’intérieur de tous les tiroirs avait été méticuleusement rangé, si l’arrangement était modifié ne serait-ce qu’un peu, elle l’aurait découvert immédiatement.

Mais, s’il devait sans cesse prendre cela en considération, rien n’aurait pu être accompli. Tout en remettant les choses à leur place normale, du mieux qu’il pût, il continua à chercher.

« Il semblerait qu’il n’est pas dans le salon…ce qui veut dire… »

Shidou tourna ses yeux vers la cuisine qui était séparée de la salle à manger.

Il pensait bien qu’il y avait peu de probabilité qu’elle soit là-bas, mais les chances que la marionnette soit utilisée en tant que gant de cuisine n’étaient pas nulles. Ce serait une bonne idée d’y jeter un œil rapide, juste au cas où.

« Allons voir ça… ? »

Lorsqu’il arriva à la cuisine, il chercha systématiquement, en partant du placard à l’évier, il chercha partout.

« Un…c’est ? »

Les sourcils de Shidou se levèrent.

Dans la poubelle située au plus profond de la cuisine, il y constata la présence de plusieurs petites bouteilles vides.

« Qu’est-ce que c’est que ça… ? »

Il pencha sa tête et, avec ses mains, il les prit.

« Viperouge fatale. »

« L’inégalable Lutin Nez-Noir. »

« Turtle-1000. »

« Super-Mana. »

Etc, etc, etc…

C’était tout une gamme d’inutiles boissons énergisantes dont les prix devaient se situer à plusieurs centaines de yens.

Peu importe la façon dont on envisageait cela, ce n’était pas le genre de produits qu’une lycéenne devait consommer en compensation de repas.

Shidou se gratta la joue.

…Bon, c’était quelque chose de très probablement impossible mais il considéra que si on les mettait tous ensemble dans un récipient et qu’on les faisait bouillir, cela donnerait un liquide à l’odeur extrêmement forte.

Si accidentellement, elle était donnée à boire à un homme, non seulement son corps tout entier se mettrait à briller d’une lueur dorée mais il passerait immédiatement en hyper mode, et une certaine partie de son corps dans les zones inférieures virerait au rouge sous l’effet de la chaleur produite.

« Bien-bien, c’est de la violation de la vie privée de fouiller dans les affaires des autres. »

Bien qu’en soi, conduire des recherches à l’intérieur de la maison d’une fille était déjà une très haute atteinte à la vie privée, Shidou n’en était pas complétement convaincu, combien même il aurait dû en parler.

« Comme prévu, elle n’est pas dans la cuisine. Donc le prochain lieu sera— »

Shidou remit les bouteilles vides dans la poubelle et commença à marcher tout en focalisant son attention sur l’entrée du salon.

Il était sûr que dans le couloir, qui donnait sur l’entrée, juste avant le salon, il y avait une porte ; la seule porte à gauche.

Cela devait faire à présent 15 minutes qu’Origami était partie à la douche. Sentant un besoin d’adrénaline, Shidou se hâta dans le couloir.

Il marcha jusqu’à la dernière porte sans s’arrêter —

« …Uh. »

Arrivant à mi-chemin, il s’arrêta.

Juste en face de la dernière porte, il y avait celle de la salle de bain, il y entendit le bruit de l’eau qui s’écoulait de la douche.

Son rythme cardiaque qui avait un peu baissé, accéléra soudainement.

« …Calme-toi, calme-toi. »

A ce moment-là, il écrivit le kanji de [l’Homme] sur la paume de sa main par trois fois et, tout en marmonnant ce même mot, il essaya d’imaginer Origami avec une tête de patate et essaya également de citer les nombres premiers afin de se calmer.

…<nowiki>En parlant franchement, il n’était pas si calme. Pour diverses raisons, aujourd’hui, la Bête à l’intérieur de lui-même était déchaînée. Sincèrement, quelle en était la cause ? C’était le même genre de sensation que de boire plusieurs types de médicaments revigorants. S’il continuait à rester ici, il y avait un risque qu’il entreprenne quelque chose de fou. Impatiemment, Shidou plaça ses mains sur la dernière porte et se précipita dans la chambre. « ……C’est la…chambre à coucher. » Dans un espace de six tatamis, le lit et l’armoire à vêtements étaient disposés. « ……Unn ? » Immédiatement après être entré, Shidou avait produit ce son de voix dubitatif, tout en plissant ses yeux. <nowiki>…D’une certaine façon, il avait repéré qu’il y avait quelque chose d’anormal.

La chambre est petite… ? Non, c’est —

« …Cette fille dort dans un si vaste lit. »

Oui. Pour une quelconque raison, c’était un lit à deux places. A cause de celui-ci, la chambre paraissait étrangement petite.

Et, mystérieusement, en comparaison aux autres meubles, ce lit paraissait bizarrement neuf. Neuf à tel point, qu’il semblait avoir été déballé de son emballage seulement quelques jours plus tôt.

« S’en est-elle acheté un tout nouveau récemment… ? Non, mais… »

Tout en disant cela, il se dirigea du côté des oreillers — il pencha à nouveau sa tête.

Il pouvait être comparé à celui d’un hôtel, au sommet de draps magnifiquement disposés, il y avait deux coussins posés côte à côte.

De plus, sur le coussin, un message [Pas de problème] était brodé dessus.

« …… »

Il le retourna.

De l’autre côté était écrit [Ça ne me dérange pas].

Il n’y avait pas de place pour le doute.

« …… »

Après un silence qui fut plus long qu’auparavant.

« Bien-Bien…où est la marionnette… »

Comme il ne comprenait pas, peu importe à quel point il y pensait, — Shidou cessa finalement d’y penser.

Et — là.

« Ah. »

Shidou, dont le visage regardait en l’air, laissa échapper ce petit son.

Au-dessus d’une haute armoire, située sur le côté de la pièce, une silhouette légèrement reconnaissable avait place.

Une marionnette à la forme de lapin et à l’allure comique — sans aucun doute, c’était celle de Yoshino.

« Tu étais donc dans un tel lieu huh… »

Ainsi, il serait capable de sauver Yoshino maintenant. Il marqua une pause.

Mais, au moment où Shidou s’avança vers l’armoire.

« …… »

De l’autre côté de la chambre, *kachin*, il entendit un bruit.

Ce n’était pas le son d’une porte normale. C’était bien plus le bruit de la salle de main qui venait de s’ouvrir.

« C’est pas bon… »

Shidou attrapa précipitamment la marionnette sur l’armoire et la fourra de force dans sa poche ; il camoufla le bruit de ses pas et repartit vers le salon.

C’était de justesse, il était juste à temps. Shidou eut un petit soupir de soulagement.

La seule chose qui lui restait à faire, c’était de la ramener et de s’en aller sain et sauf.

…Le niveau de difficulté sur ce dernier aspect restant…il l’estima élever à mettre en œuvre, il espérait que ce ne fut que le fruit de son imagination.

« Ah…Oh ouais. »

Soudainement, il prononça ces mots qui sonnèrent à la manière d’un monologue intérieur.

Le but le plus important de sa visite à l’appartement de Tobiichi, il avait réussi à l’accomplir.

Mais Shidou avait un autre objectif plus personnel.

Lorsqu’il était arrivé dans l’appartement, il avait suivi le rythme d’Origami et il n’avait pas été capable de reprendre le fil de la conversation mais…il n’y aura peut-être pas d’autre chance que celle-ci.

Une fois de plus — il voulait tenter d’avoir une conversation avec Origami.

Concernant les Esprits.

Et c’est ainsi, comme pour suspendre ses propres pensées, qu’il ouvrit la porte du salon. Origami y était revenue.

Shidou *glup* avala sa salive, faisant face à cette dernière, il laissa échapper de sa bouche.

« H-Hey Origami. Il y a quelque chose que je voudrais te demander — »

Mais.

« Je……….Uh ? »

Shidou porta son regard sur Origami et s’arrêta sur son corps.

La tenue de l’Origami qui se trouvait dans le salon n’était plus, comme avant, celle d’une maid — elle était, à présent, nue avec juste une serviette de bain pour la couvrir.

De plus, puisqu’elle venait de se baigner, la serviette avait été gracieusement disposée sur son corps, de sorte qu’elle mettait en valeur les lignes de celui-ci. Sa beauté attirante émanait dans les airs.

« Qu, ququequo…… »

Peu importe le fait qu’elle fût dans sa propre maison, elle avait une visite, et dans le cas où c’était un mâle de la même génération qu’elle, dans la même demeure, comme on pouvait s’y attendre, son allure était trop anormale.

« Quoi ? »

Mais lorsqu’Origami dit cela, comme si c’était parfaitement normal, elle pencha sa tête légèrement comme si elle demandait à Shidou pourquoi il était stupéfait.

« ….Ah, aah, tu as oublié de changer de vêtements ? Ah, hahahaha…tu es si maladroite, huh. »

Lorsque Shidou eut un sourire sec tel une machine qui n’avait pas été huilée, il fit face à la direction du jour après demain.

« … »

De plus, tout en restant silencieuse, Origami s’approcha de lui sans produire le moindre bruit — comme tout à l’heure, elle plia ses genoux et s’assit à côté du torse de Shidou, il sentit une bouffée de chaleur à cet endroit.

« — !? »

Shidou fut choqué, ses épaules convulsèrent et, par le biais d’un saut, il prit, ensuite, de la distance par rapport à elle.

« ……. ? »

Origami pencha sa tête en guise de question.

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

« C’est…C’est… »

Tout en disant cela, Origami réduisait inexorablement la distance entre eux.

Shidou, désespérément, s’enferma lui-même dans ses pensées — et immédiatement, il déclara.

« O-Origami ! Err — i-il y a quelque chose que je voudrais te demander ! »

Origami s’arrêta dans sa traque.

« Quoi ? »

« Ah…aah, err…… »

Pour confirmer quelque chose, Shidou tapota sur l’interphone.

Il n’y avait — aucun son d’audible. La communication était totalement coupée.

A présent, quoi qu’il dise, cela ne serait pas retransmis à Kotori et aux autres.

Après avoir renforcé sa résolution, Shidou prit la parole.

« Err……Origami. Tu — déteste les Esprits…n’est-ce pas ? »

« …… »

Au moment où Shidou prononça ces mots, il sentit qu’Origami changea d’humeur.

Elle pencha un peu sa tête, comme si elle doutait que Shidou ait pu aborder ce sujet.

« Pourquoi ? »

Avait-elle demandé en croisant directement le regard de Shidou.

C’était prévisible. Pour parler franchement, cela n’avait aucun sens. S’il n’était pas capable de communiquer avec le <Fraxinus> alors elle parviendrait effectivement à éviter les fuites d’informations involontaires ; elle avait sûrement été réprimandée pour avoir suscité des soupçons indésirables.

Mais Shidou ne pouvait plus supporter de ne pas lui demander.

A cause des Esprits, elle avait perdu ses parents — et, à présent, elle reportait sa colère contre eux.

« ………Non, err— à ce propos. M-Même parmi les Esprits, il y a de bonnes personnes…quelque chose comme ça. »

« Impossible. »

Sans même y penser, elle l’avait immédiatement coupé.

« Même par leur simple apparition, les Esprits annihilent le monde. Simplement en [étant là], ils détruisent le monde. C’est le mal. C’est un désastre. Ils sont l’ennemi de tous les êtres vivants. »

« Ce…Ce genre de manière de penser, c’est ce— »

« — Je n’oublierai jamais. »

La phrase de Shidou avait été interrompue en plein milieu.

Son expression et le ton de sa voix n’avait pas changé du tout mais…il se demandait pourquoi il sentait une aura froide et intimidante émaner d’elle.

« Il y a 5 ans, un Esprit m’a pris mes parents. »

« Il y a …5 ans. »

Lorsque Shidou reprit avec une voix stupéfaite, Origami approuva de la tête et continua.

« Il y a 5 ans, dans le quartier résidentiel sud de la cité de Tenguu, un grand incendie eut lieu. »

« Eh… ? »

Shidou leva ses sourcils, il avait vécu à cet endroit par le passé.

A cause de l’incendie, sa maison fut entièrement brûlée, sa maison actuelle date d’après le déménagement.

« L’affaire a totalement été couverte mais…le feu — a été allumé par un Esprit. »

« Quo… ? »

Shidou ouvrit grand ses yeux sous le choc.

« C’était un Esprit qui était couvert de flammes rouges flamboyantes. J’ai — tout perdu à cause de lui. Je ne lui pardonnerais jamais. Je ne laisserais pas d’autres personnes ressentir la même chose que j’ai ressentie. »

Bien que douce, elle avait dit tout cela d’une voix qui laissa penser qu’elle était clairement déterminée. Origami serra fermement ses poings.

« Et, bien sûr — Yatogami Tohka n’est pas une exception. »

« Eh… ? »

A cause de l’évocation soudaine du nom de Tohka dans la conversation, Shidou la fixa de manière interrogatrice.

« Pour le moment, elle n’a … pas été confirmée comme étant un Esprit. Mais, je ne peux pas pardonner son existence. »

« ……M-Mais, si la Tohka actuelle ne cause plus aucune déchirure spatiale, elle ne va plus rien saccager. En tant que tel — elle n’est pas différente d’une fille normale, non ? »

Mais sans montrer une once d’hésitation ou de doute, Origami balança sa tête de côté.

« C’est vrai que ses fréquences Spirituelles ont disparues. Mais, puisque la raison est toujours mystérieuse, c’est normal d’être prête au pire scénario. »

« …Qu-Qui est— »

Shidou devint hésitant.

Le point qu’Origami a soulevé est vrai. C’est parce qu’elle ne sait pas que les pouvoirs de Tohka ont été scellés par la capacité de Shidou.

« Mais…même s’ils causent des déchirures spatiales, ce n’est pas de leurs propres volontés, n’est-ce pas ? A cause de ça — »

« — ? »

Lorsque Shidou formula ces mots, Origami inclina sa tête pleine de curiosité.

« Comment…tu sais ça ? »

« ……Uh, non, c’est que— »

Il en avait trop dit. Shidou cherchait des réponses évasives alors que son regard furetait atour de lui.

Mais, Origami continua en utilisant un ton monotone.

« Puisqu’il s’agit d’une bonne opportunité, il y a aussi quelque chose que je voudrais te demander. »

« Qu-Qu’est-ce que c’est… ? »

« Le 21 avril. Je t’ai vu lorsque j’étais en plein milieu d’une opération. »

« …Uh. »

Lorsqu’elle évoqua ce rendez-vous, Shidou eut des frissons dans le dos.

Ce rendez-vous, c’était — le jour où Tohka était venue dans ce monde sans heurt.

Ce qui voulait dire — que c’était en ce jour que Tohka avait vu ses pouvoirs scellées par le baiser de Shidou.

« Quel genre de personne es-tu ? »

Tout en le scrutant avec des yeux paisibles, elle avait posé cette question.

« Non, errr, à ce propos… »

Il ne pouvait pas laisser échapper des informations concernant [Ratatoskr]. Shidou devint nerveux—

« …… »

Mais, il se mordit la lèvre inférieure et souffla pour se calmer.

« …Tobiichi. Tu ne me croiras pas mais — même si ce n’est qu’un petit peu, est-ce que tu peux écouter ce que j’ai à dire ? »

Sans une once d’hésitation, Origami baissa sa tête vers l’avant.

« Un…err. Même si je ne peux pas te le dire spécifiquement…en réalité, j’ai rencontré cet Esprit plusieurs fois et je lui ai parlé — Pas seulement Tohka……Yoshino aussi. »

« Yoshino ? »

« Aah — C’est l’Esprit que tu appelles [l’Hermite]. »

Bien que l’expression d’Origami ne changeât pas, au moment où Shidou avait dit cela, il sentit que sa respiration habituelle était devenue un peu plus rapide.

« C’est très dangereux. Tu devrais arrêter ça. »

D’une voix sans ton, elle le mit en garde.

Mais Shidou balança sa tête de droite à gauche.

« — Tobiichi. Est-ce que tu as essayé toi-même de parler à Yoshino… ? Non, — probablement pas. Puisque tu ne connaissais même pas son nom. »

Il tourna son corps entier en direction d’Origami et il poursuivit.

« Je t’en prie. Même si ce n’est qu’un peu, même si ce n’est qu’un petit peu, ce serait bien. Si Yoshino apparaît, cette fois, essaye de lui parler — Tout comme tu l’as dit, il peut y avoir des Esprits mauvais là dehors. Mais, Tohka et Yoshino — Je ne sais pas vraiment comment le dire mais…elles sont vraiment…de bonnes personnes… ! Ces filles sont vraiment gentilles, elles sont tellement gentilles qu’il est rare d’en trouver des comme ça, même dans la société humaine… ! »

« …… »

Sans rien dire, Origami fixait Shidou de manière très calme.

Un silence s’imposa. Mais il ne pouvait cerner plus longtemps cette expression froide et mystérieuse ; son regard était vraiment mystérieux.

« …… »

-Ah, je vois. Shidou réalisa enfin.

Il savait qu’Origami n’avait aucune autorité sur les décisions prises par l’AST.

Mais malgré tout, la raison de prendre spécifiquement le risque de divulguer des informations, simplement pour pouvoir lui parler — c’était parce qu’il se devait de le faire.

Bien sûr, la raison principale était de sauver Yoshino, mais ce n’était pas la seule.

Il estimait l’avoir finalement compris en l’observant directement.

« Je — vois, je … »

Une fois encore, Shidou fit face au regard d’Origami.

« Je…Je pense que je veux faire quelque chose pour Yoshino — Je veux la sauver, je veux aussi que tu acceptes Tohka. Et au même niveau que ces deux souhaits, je ne veux pas que toi, Tobiichi — oui, je ne veux pas que tu tues toutes ces…bonnes personnes… ! »

« …… »

« Je sais que tu es aussi une bonne personne… ! Bien que tu sois toujours au lycée, tu te bas pour protéger le monde ! Ce n’est pas quelque chose que tout le monde peut faire. Je te respecte pour ça. »

Oui. Shidou n’avait pas le droit de dire qu’Origami avait tort.

Elle avait perdu ses parents à cause d’un Esprit il y a 5 ans de cela et elle ne voulait pas qu’il y ait d’autres victimes comme elle, elle était une noble fille qui avait pris les armes pour protéger autrui.

Et cette détermination, il n’y avait aucune chance que Shidou puisse l’entacher par de faibles mots.

Mais —

« Comment…Comment les choses ont pu tourner ainsi… Il n’y a personne — il n’y a personne qui soit totalement mauvais. Tohka, Yoshino et Tobiichi, même toi, vous êtes toutes de bonnes personnes. »

« C’est— »

Commençant à parler, Origami avala sa salive puis elle continua.

« C’est une chose inévitable. »

« …Uh. »

« Provisoirement, les choses que tu dis sont vraies, concernant [l’Hermite] qui ne veut aucun conflit avec nous — Mais, le fait est, elle est Esprit. De plus, la menace d’une déchirure d’espace est toujours présente. Nous ne pouvons pas juste ignorer le danger qui guette tellement de gens, juste pour une fille. »

C’était une affirmation très exacte. Kotori avait dit la même chose.

Probablement, s’il y avait quelqu’un dans le tort, c’était probablement Shidou.

Il porta son regard sur ses mains pleines de sueurs. Tout en cachant son expression, il grinça des dents.

Dans sa tête, il pouvait comprendre ce qu’Origami venait de dire. Mais, il ne pouvait pas être d’accord, peu importe à quel point il essayait.

« — Il y a une dernière chose que je voudrais confirmer. »

Lorsqu’il dit ceci, Origami pencha sa tête curieuse.

« Si vous ne pouvez pas confirmer ses pouvoirs Spirituels, comme pour Tohka — il n’y a plus aucune raison d’attaquer cet Esprit, non ? »

Oui. Ce que Shidou avait dit, c’était ses pensées idéalistes. C’était juste trop déraisonnable.

— Mais, à cause de l’incident de Tohka, il y avait une chance que ces pensées déraisonnables pouvaient marcher.

« …… »

Origami garda le silence pendant quelques temps avant de répondre.

« De mon point de vue, ce n’est pas mon intention d’agir de la sorte juste parce que les relevés disparaissent. C’est trop dangereux de laisser un Esprit en liberté. »

« ……Uh, ce genre de — »

« — Mais. Pour mes supérieurs, aussi longtemps qu’il n’y aura pas de confirmation sur ses fréquences Spirituels, nous n’avons pas d’autres choix que de la reconnaître humaine. Je ne peux pas l’attaquer simplement sur mon propre jugement. »

« Ce-Ce qui veut dire ? »

« Cette question induit des signes positifs. »

Origami prononça ces mots tout en restant cool.

Shidou, inconsciemment avala sa salive, et saisit ses mains fermement.

« — Merci. Cela me suffit, maintenant que j’ai entendu ça. »

« Je vois. »

Après qu’Origami ait répondu par cette courte déclamation.

« — C’est la raison pour laquelle…tu as demandé à venir ici aujourd’hui ? »

Juste un peu, juste un petit peu, ses paupières se refermèrent lorsqu’elle exprima ces mots.

Bien qu’il n’y eut aucun changement dans sa voix qui n’avait aucun ton, pour diverses raisons, il avait pu ressentir qu’elle n’était pas contente.

« Uh, non…c-ce n’est pas la raison. La raison pour laquelle je suis venu aujourd’hui, c’était pour parler avec toi… »

Comme prévu, il ne pouvait rien dire concernant la marionnette, du coup il avait menti.

Puisque l’interphone était mort, c’était la tâche de Shidou de conduire l’enquête — A la base, pendant que la caméra fouillait les lieux, le but de Shidou devait être de distraire Origami par le biais d’une conversation et de faire en sorte qu’elle n’ait aucuns soupçons.

« … »

Aussitôt qu’Origami entendit la réponse de Shidou, l’atmosphère, qui était devenue un tantinet épineuse, se calma en un instant.

Et ainsi, sans interruption, elle s’approcha de Shidou pour la seconde fois.

Mais, cette fois.

*UUUUUUUUUUUuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu —* L’alarme de la déchirure spatiale retentit depuis l’extérieur.

« L-L’alarme… ? »

« …… »

Origami devint silencieuse pendant quelques instants. Avant de se lever et prendre une inspiration.

« Origami… ? »

« — Dépêche. Va vite à l’abri. »

Origami avait seulement dit cela avant de sortir dans le couloir.

Juste après, Shidou était seul, il resta interloqué pendant un moment.

« …Ne me dit pas que c’est Yoshino — ? »

Il leva ses yeux sur l’alarme qui frappait ses tympans — et il agrippa fermement la marionnette dans sa poche.



Chapitre 5: Terre Gelée[edit]

Partie 1[edit]

« … !? »

Yoshino ouvrit ses yeux. Et trembla prise de panique.

Avec le sentiment de se réveiller après s’être assoupie dans les ténèbres —— une douce brise effleura ses joues et la vue d’une ville se déploya sous ses yeux.

« Er………, ah…… »

Yoshino regarda autour d’elle.

Elle était — à l’intérieur d’une ville qu’elle ne connaissait pas.

La seule chose qui entourait Yoshino était un cratère formé par l’explosion de quelque chose qui avait détoné dans la zone.

Le ciel était froid et pluvieux.

C’était quelque chose qu’elle avait déjà vécu une multitude de fois, une expérience dont elle commençait à être fatiguée — c’était le sentiment du monde réel.

Mais s’il y avait un je-ne-sais-quoi de différent cette fois, c’était — que son irremplaçable amie n’était pas sur sa main gauche.

« …… ! »

Provenant du ciel, elle entendit un bruit qu’elle avait bien en mémoire.

Dans celui-ci, — comme Yoshino l’avait prévu, il y avait de nombreux humains portant des machines et des armures qui flottaient autour d’elle.

« — Cible confirmée. A tous les membres, débutez l’attaque. »

« Oui. »

Après cette réponse, ils tirèrent de nombreuses balles issues de leurs bras et de leurs jambes en direction de Yoshino.

« …………………… !? »

Yoshino haleta et s’envola dans les airs en frappant d’un grand coup au sol.

C’est ainsi que, pour échapper aux attaques des humains, elle utilisa des manœuvres complexes et elle s’enfuit.

« Ne la laissez pas s’échapper ! »

« —Roger. »

Elle entendit ces voix retentir derrière elle et de multiples munitions tirées en sa direction.

C’était l’assaut final, puisque chaque attaque portait un certain niveau de mortalité en soi. Si ce n’était pas pour sa Tenue Astrale, ces attaques auraient eu raison d’elle des centaines de fois ; c’était l’incarnation même de la malice et des pulsions meurtrières.

« …… ! …… ! »

Pendant que Yoshino dansait dans le ciel tout en se sentant confuse, elle poussait des cris inaudibles.

Ses battements cardiaques devenaient irréguliers,

Son estomac commença à lui faire mal,

Et ses yeux se retournaient sur eux-mêmes.

Yoshino ne pouvait plus tolérer cette malice et ces pulsions meurtrières qui la ciblaient.

Normalement, cela aurait été — différent.

D’habitude, [Yoshinon] lui aurait parlé depuis sa main gauche.

Puisque [Yoshinon] était très confiante, elle aurait agi comme si cette attaque n’était rien.

C’est pourquoi, Yoshino se serait sentie bien et en sécurité. Et elle serait parvenue à éviter de blesser qui que ce soit.

Mais, en ce moment —

« Kya………. »

Yoshino sentit un puissant impact derrière elle et, tout en poussant un petit cri, elle tomba au sol.

Ce n’était pas une attaque qui avait percé sa Tenue Astrale, mais c’était tout de même une puissante attaque qui avait projeté Yoshino au sol, malgré sa protection.

Le sentiment de peur se propageait à travers le cœur de Yoshino à tel point qu’elle ne pouvait plus se contrôler.

*clatter* *clatter* ses dents grinçaient,

*rattle* *rattle* ses jambes tremblaient,

*shake* *shake* et sa vue vacillait.

L’intérieur de son esprit était embrumé à un niveau incontrôlable.

« U, a,a…… »

*zaa*,*zaa* ----- et la pluie avait redoublé d’intensité.

« — Ok, occupons-nous en cette fois. »

Au même moment, lorsque le chef, une femme classe, avait prononcé ces mots, tous les humains et leurs armes toutes-puissantes pointèrent sur Yoshino en même temps.

Provenant des machines, c’était comme si les pulsions meurtrières les plus terribles, si longtemps déployées, avaient été déversées dans ces dernières et avaient pris forme, avant d’être projetées sur Yoshino.

Juste à l’instant avant l’impact. Yoshino leva son bras droit en l’air.

— Et.

« ………<Zadkiel> …… !? »

Elle abaissa sa main en même temps qu’elle prononça le nom de l’ange.

« — Abattez-là !? »

La voix passablement excitée de Ryouko se fit entendre à travers les communicateurs.

Alors qu’Origami prenait un long et profond soupir, sans pour autant relâcher sa garde, elle regardait la zone au sol couverte par le brouillard.

« ………… »

Cela devait faire 30 minutes que les résidents avaient été évacués et que l’alarme avait sonné.

Au moment où ils avaient confirmé l’identité de [l’Hermite], Origami et le reste de l’équipe avaient entamé immédiatement leur plan d’extermination.

A l’instant, dans la zone il y avait 9 membres de l’AST flottant dans les airs, équipés d’armes à longue portée.

Avec leurs armures mécaniques et leurs unités normales de propulseurs, c’était de l’équipement d’extermination qui disposait d’une énorme quantité de munition anti-Esprits.

Normalement, le poids de cet équipement s’avèrerait trop lourd pour pouvoir se déplacer correctement mais — il était compensé par le champ de force anti-gravité, le Territory qui était développé par le Realizer.

Tous les membres de l’équipe faisaient face à l’intrus, [l’Hermite], et Ryouko observait la situation.

« Quo— ? »

La voix de quelqu’un emplit de confusion venait d’être retransmise à travers les communicateurs de toutes l’équipe.

Le brouillard couvrant la zone où était [Yoshino] se dispersa immédiatement — et de son sein, la silhouette d’une poupée lente d’esprit apparut, elle ne fut confirmée qu’à l’instant-même.

— Sur son dos, le petit corps de [l’Hermite] était agrippé.

« C’est— »

La voix de Ryouko à travers le communicateur trembla dans l’oreille d’Origami.

La poupée était encore présente dans les mémoires. C’était l’arme que [l’Hermite] avait invoqué cette fois-là — l’Ange.

Ainsi, la poupée prit une position avachie et, lorsqu’on pensait que ses jambes touchaient le sol, *Guooo*, une substance blanche semblable à de la fumée fut projetée depuis son abdomen à travers ses jambes et sa bouche.

La poupée tourna ensuite sa tête et fit face au ciel.

— *KuooooOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO* ———

Et, elle poussa un étrange rugissement qui laissa un vrombissement dans les oreilles.

Lorsqu’elle eut fait cela — avec la poupée pour épicentre, un bruit de craquement fut propagé au sol, sol qui devint blanc au fur et à mesure que la zone ainsi couverte s’élargissait.

« Qu-Qu’est-ce que c’est… !? »

La voix pleine d’inquiétude d’un membre de l’équipe se fit entendre.

Mais la poupée de [l’Hermite] ne faisait pas attention à eux et continua à propager de l’air froid et des cris.

A chaque fois qu’elle le faisait, la zone de sol couverte était plus importante.

« …… »

Origami bougeait son regard de droite à gauche.

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L’image qui se dévoilait sous ses yeux était — celle d’un phénomène englobant la totalité de la ville.

Soudainement, les flaques d’eau accumulées par la forte pluie commencèrent à s’envoler et gelèrent instantanément pour former d’innombrables aguilles de glace.

Le gel retomba et se faufila à travers les rues et les bâtiments de la ville, la situation était semblable à celle d’avoir mis la ville toute entière dans un congélateur.

En un clin d’œil — Origami et les autres avaient leur vision couverte par la glace.

Et en plus de cette terrible situation, la zone, qui se trouvait devant elles, dardait dans les airs des réserves illimitées d’eau.

Lorsque la grande quantité de gouttes d’eau touchait le sol couvert de glace, elle était immédiatement absorbée par ce dernier.

Une invasion sans fin et l’expansion de châteaux de glace.

On en était là ; la ville de Tenguu en était complétement couverte.

« …………….Kuh ! A tous les membres ! Ne faiblissez pas ! Tirez ! »

Suivant les ordres de Ryouko, Origami intégra l’instruction dans sa tête.

Et activa, tout de suite, les différentes armes dont était équipée son armure.

Les autres membres de l’AST agirent de même et ouvrirent le feu sur [l’Hermite] avec toutes les munitions qui leur restaient.

Mais —

« ……… »

Origami retint son souffle pendant un moment.

Bien avant que les tirs n’atteignent [l’Hermite], les munitions furent congelées, sans même avoir eu le temps de prendre feu, elles tombèrent au sol.

Origami renvoya immédiatement l’information à son cerveau et elle mit en œuvre une analyse simple.

Lorsqu’elle l’eut fait, des fréquences Spirituelles faibles mais très nombreuses apparurent devant ses yeux, il y en avait tellement que cela faisait peur.

« Quo…Qu’est-ce qui se passe ? »

« — C’est probablement la faute de la pluie. »

« Ah, la pluie ? »

Au sein de la confusion de son équipe, Origami venait de donner cette courte réponse.

« Oui, même si c’est qu’un peu, la pluie contient du pouvoir Spirituel. »

La forte pluie ne faiblissait pas devant leurs yeux.

Au moment où elle touchait les balles, elles étaient couvertes d’une telle couche de glace que, malgré leur puissance de feu, elles tombaient au sol.

La pluie remplit de pouvoir Spirituel et l’air froid formaient ce rideau d’eau et ces châteaux de glace qui couvraient le terrain, agissant tel un puissant mur de protection pour leur maître.

« ……. ! »

Et — à ce moment, [l’Hermite], tout en étant agrippée sur le dos de la poupée, fit montre de mouvement.

*Guooooooooooooooooooooooooooooooo* — et la poupée émit un rugissement qui était proche du bruit d’une machine à vapeur, il était plus puissant comparativement à ceux d’avant. Ensuite, elle plia son corps en arrière.

Cette posture était quelque peu différente de celle habituelle.

Oui, pour dire les choses autrement, au lieu de relâcher des volutes d’air froid, c’était plus comme si elle les aspirait en prenant une grande inspiration.

« ……A toute l’unité, mettez-vous à couvert ! »

Au même moment où Ryouko donna cet ordre, elle envoyait des instructions mentales depuis son cerveau à l’unité de propulsion et, ainsi, elle quitta l’espace aérien où Origami et les autres se trouvaient l’instant d’avant.

A l’instant-même où elle y avait pensé, la poupée ramena sa tête dans sa position normale et, accompagné d’un bruit déplaisant, qui pouvait être entendu de loin, un rayon bleu sortit de sa bouche.

« Uwa……. !? »

« Gu —— »

Dans les communicateurs, elle put entendre les voix angoissées des autres membres de l’unité. Il semblait qu’il était trop tard pour fuir.

« —— »

Elle fit faire volte-face à son corps et jeta un coup d’œil vers le bas.

Là, il y avait 2 boules de glace d’un rayon de 3 mètres, *roll* *roll*, qui roulaient tout autour.

Il n’y avait pas d’erreur possible. C’était les propriétaires des voix qu’elle avait entendu à l’autre bout des communicateurs, juste à l’instant.

« ………, Elles ont été gelées avec leurs Territory…… ? Ce n’est pas une blague… !? »

« ………… »

Tout en écoutant les voix des autres membres de l’équipe, Origami porta son regard sur les gestes de [l’Hermite], sans pour autant relâcher sa garde.

Et — peut-être sentant que les membres de l’AST étaient en désarroi, [l’Hermite] fit montre de mouvements à nouveau.

Lorsqu’elle pensa qu’Origami et les autres lui tournaient le dos, la poupée se jeta au sol sur ses quatre pattes et, ainsi, avec une vitesse incroyable, elle s’enfuit comme si elle glissait sur le sol gelé.

« Kuh…… Prenons-la en chasse ! »

« Roger ! »

Origami et les autres assimilèrent les instructions et redirigèrent leurs unités de propulsion.

Partie 2[edit]

« …… !? »

Tohka dormait dans la chambre située au plus profond du premier étage de la résidence des Itsuka ; elle leva sa tête lorsqu’elle entendit le bruit inattendu des explosions.

« Qu-Quoi… !? »

Elle se leva et puisqu’elle était surprise par cette situation dangereuse, *rumble* *rumble*, elle ouvrit la fenêtre cependant que ces bruits advenaient.

A cet instant-là, son corps chancela inconsciemment.

Au lieu d’un sentiment de peur incroyable, elle frissonna face à ce froid inattendu, face au vent qui entrait par la fenêtre.

C’était si étrange que la température environnante ait tellement chuté. Tohka regarda les alentours de mauvaise humeur tout en fronçant ses sourcils.

« C-C’est… »

De la pluie tombait dans son champ de vue ; au moment où cette dernière touchait le sol, elle gelait et se changeait en glace.

« Qu-Qu’est-ce qui est en train de se passer… »

Et c’est à ce moment-là qu’elle se souvint soudainement de quelque chose.

Cet après-midi, pendant tout ce temps où elle prenait une sieste, elle avait entendu quelque chose comme le son d’un *Uuuuuuuuuuuuuuuuu*.

Elle avait pensé que c’était un rêve ou quelque chose comme ça, mais ce n’était pas le cas…

« Est-ce que c’était…la chose appelée l’alarme… !? Ce qui veut dire que c’était…la déchirure spatiale ? »

L’image de l’explosion et tout ça était quelque peu différente de ce qui lui avait appris le professeur Tama-chan…d’après ce qu’elle pouvait voir, c’était une bien étrange situation. Elle devait se dépêcher et évacuer vers ce qu’on nommait l’abri.

Et — au moment où Tohka allait quitter la chambre.

« ……… !? »

Devant la fenêtre, un étrange objet venait de passer à une vitesse incroyable.

C’était une poupée de 3 mètres de long avec une silhouette courte et robuste.

De plus, dans le dos de cette dernière, il y avait dessus une fille avec un manteau de couleur verte.

« C’était…de cette fois-là. »

Oui, c’était la fille que Shidou avait rencontré.

Au moment-même où elle confirma ceci, Tohka eu un frisson dans le cœur.

Elle n’avait aucune base. Mais pour diverses raisons — elle ne pouvait se soustraire à la pensée que Shidou était avec cette fille.

« …… »

Après s’être mordue les lèvres, Tohka courut hors de sa chambre.

Partie 3[edit]

« Que…qu’est-ce que c’est que ce truc… ? »

Tout en tenant la poupée dans sa main, Shidou, qui venait tout juste de quitter l’appartement, ouvrit grand ses yeux face à la vue qui s’offrait devant lui.

A ce rythme, le paysage de la ville, qui lui était familier, deviendrait le pays merveilleux de glace.

De plus, ce n’était pas de la neige qui s’accumulait. La ville était purement et simplement gelée.

« — N’as-tu pas entendu l’alarme? C’est Yoshino. »

Dans l’interphone qui avait gardé le silence jusque-là, il entendit la voix de Kotori.

« Laissons ça de côté. Qu’est-ce que tu faisais avant que l’Esprit ne se manifeste ? Tu as pris du bon temps avant de quitter la chambre. »

« ……Non, j’ai été retardé par de la glu pour piéger les oiseaux qui avait été mise à l’entrée. »

Oui, lorsqu’il avait essayé de quitter la chambre d’Origami, sa jambe avait été prise au piège ; c’était quelque chose qui était destiné à le ralentir s’il sortait dehors.

……… Mais c’était surtout un piège bizarre. Même si cela prenait du temps, il n’était pas impossible d’en réchapper. A proprement y regarder, plutôt qu’attraper les intrus provenant de l’extérieur, c’était bien plus un piège conçu pour ralentir ceux cherchant à s’échapper depuis l’intérieur…

« ………Nonononon. »

Ce n’était pas le moment de s’inquiéter de telles choses. Il secoua la tête et focalisa ses pensées.

« Alors c’est…l’œuvre de Yoshino ? »

« Oui. »

Il avait dit cela tout en regardant la ville couverte de glace. Kotori reprit.

« Ce n’est pas une situation où tu peux prendre tranquillement ton temps et préparer des plans. A l’origine, l’eau de pluie était supposée être drainée mais elle est gelée, si la situation continue il y a un risque de graves dégâts au sol et dans les abris souterrains. »

Après avoir pris une profonde inspiration, Kotori poursuivit.

« — Les seules personnes qui peuvent arrêter Yoshino, c’est toi et la marionnette. Est-ce que tu vas y aller ? »

« Bien sûr. Je ne peux pas laisser Yoshino et la ville dans cet état plus longtemps. »

« …………Shin, j’ai quelque chose à te dire également, c’est bon ? »

Et, dans l’interphone, il entendit une voix endormie, c’était Reine.

« ……………. J’ai mené pas mal d’investigations mais — il semblerait que ta question ne soit pas forcément une incompréhension. »

En parlant de la — Question, c’était probablement celle que Shidou avait posé lorsque Yoshino était venue chez lui, il y a quelques jours de cela.

A présent qu’il y repensait, il lui semblait bien que Kotori avait fait mention au fait que Reine allait enquêter dessus.

« ……Puisque nous n’avons pas beaucoup le temps, je vais te passer les petits détails. Yoshino est —. »

Reine expliqua la situation brièvement.

« ………………… »

Au même moment où il entendit tout cela, une sensation semblable à celle de son cœur en train d’être pressé, lui traversa le corps tout entier.

Mais — mystérieusement, ce n’était pas si surprenant.

La seule réaction, qu’il avait eu, était une concordance de *aah*. Puisque c’était pour Yoshino alors c’est compréhensible ——

Et il avait également eu la conviction absolue de devoir sauver cette fille.

« ……Kotori. »

Il regarda à nouveau la cité et prit une profonde inspiration. Il se donna de la détermination en frappant plusieurs fois sa poitrine de manière violente.

Elle aurait pu deviner les intentions de Shidou juste par ce biais. Kotori reprit donc.

« — Très bien. Dirige-toi au bout sur ta droite jusqu’à ce que tu atteignes la rue principale. En considérant la vitesse et la direction que suit Yoshino, tu devrais l’atteindre dans approximativement 5 minutes. Si c’est bien cet endroit alors tu peux atteindre la zone avant elle. »

« Roger… ! »

Après avoir reçu ses instructions, il marcha rapidement et fermement. Mais,

« Dépêche-toi, fini d’accroître son niveau d’affection et embrasse-la. »

« ……Uhh. »

…………… C’était une manière singulière de faire sortir cela de sa bouche, Shidou fut un peu gêné.

« Qu’est-ce qui cloche ? Il y a un problème ? »

« N-Non…Même si ce n’est pas à propos de ça mais…errr. »

Shidou dit cela en rougissant légèrement. Kotori produit un soupir en [haaa] comme si elle était fatiguée de lui.

« Pourquoi est-ce que tu es gênée maintenant ? Ce n’est pas comme si c’était la première fois que tu l’avais fait. »

Aux mots de Kotori, Shidou se souvint de ce qui s’était passé dans le centre commercial, son visage devint encore plus rouge.

« C…C’est peut-être vrai mais……Non, comment dire ça ? Bien que c’était plus un accident, cette fois-là, mais … Si je dois le faire intentionnellement, alors ça ressemblera à un crime ou quelque chose comme ça… »

« — Aah, qu’est-ce que c’est ? Y’aurait-il un risque que Shidou soit un lolicon ? »

« ….C-C’est, c’est faux ! »

« Cette réaction. J’ai fait mouche ? Est-ce que ton terrain de chasse est le collège et en dessous ? Kyaaa — c’est terrifiant. Je dois faire attention à partir de maintenant. »

Kotori avait dit cela malicieusement.

« Oi, oi. »

Et Shidou y avait répondu tout en se grattant la joue.

« Non, ça n’arrivera pas. »

Peu importe le fait qu’ils ne soient pas liés par le sang, Kotori était tout de même sa jeune sœur et, en tant que telle, ils avaient été grandis ensemble depuis leurs plus jeune âge.

Comme prévu, il n’y avait pas moyen qu’une telle chose puisse se produire.

« ……… »

« Kotori ? »

« Tais-toi, dépêche-toi et va-y ! »

C’était rare que Kotori, dans son mode tyrannique de Commandant, élève ainsi sa voix en criant.

« Qu-Qu’est ce qui ne va pas chez elle… ? »

Alors que Shidou trouvait qu’il était difficile de la comprendre, il courut au cœur de cette froide pluie.

D’une certaine manière, il conservait sa vitesse tout en courant sur la route.

Et immédiatement, il arriva sur la route principale où il n’y avait personne en vue — ensuite, il arrêta brusquement sa course.

« — Elle arrive. »

Tout de suite après l’avertissement de Kotori — il vit une silhouette massive.

C’était une forme douce et inorganique. Sur sa tête, de longue oreilles de lapin. Il n’y avait pas d’erreur possible, c’était l’ange <Zadkiel> que Yoshino avait invoqué.

« — Yoshinooooooooooooooooooo ! »

« …………………… ! »

Yoshino, qui était installée dans le dos de la poupée qui se déplaçait à une vitesse extrême, montra une certaine réaction.

Il semblait qu’elle avait remarqué Shidou.

<Zadkiel>, qui se déplaçait comme s’il glissait sur le sol gelé, s’arrêta juste en face de Shidou.

Et lorsqu’il vit que la poupée massive courba son corps, Yoshino, qui était agrippée sur son dos, leva son visage trempé par les pleurs.

« H-Hey, Yoshino. Cela faisait longtemps. »

« ………Shidou-san……… »

Yoshino se leva et *un* *un* fit osciller verticalement sa tête.

A cette occasion, Yoshino ressortit ses mains, qui étaient insérées dans des trous dans le dos de <Zadkiel>. Aux doigts de Yoshino de nombreux objets semblables à des bagues brillaient et, depuis l’intérieur de <Zadkiel>, il y avait de fines bobines qui se déroulaient. Telle une marionnette, ils devaient être utilisés pour contrôler ses mouvements.

« Yoshino, il y a quelque chose que je veux te donner. »

« …… ? »

Après avoir essuyé ses larmes avec ses manches, Yoshino pencha sa tête comme pour lui poser une question.

« Aah, c’est — »

Et, à l’instant précis où Shidou sortit la marionnette qu’il avait en poche.

« Shidou ! »

La voix de Kotori se fit entendre dans l’interphone alors qu’un certain type de rayon de lumière surgit de derrière Shidou et frappa Yoshino.

Le tir érafla le bout de son épaule et de sa joue, puis il poursuivit sa trajectoire derrière elle.

« Quo… ? »

La voix de Shidou s’obstrua et il tourna immédiatement sa tête pour observer derrière lui.

Là, il y avait Origami, couverte d’un équipement totalement exagéré et flottant dans les airs, tout en portant un très gros canon.

« O-Origami… »

Il n’y avait pas que cela. Se demandant quand cela s’était produit, tout autour de Shidou et de Yoshino, les magiciennes de l’AST s’étaient rassemblées.

« — Ce jeune homme juste-là. C’est dangereux. Ecarte-toi de cette fille. »

Avec une voix filtrée au travers d’une machine, la femme, qui semblait être le capitaine, avait tenu un tel discours pragmatique.

Mais,

« U —— ah, ah, ah, ah, ah… »

Immédiatement, ce son s’était fait entendre derrière lui; Shidou se retourna dans sa direction d’origine.

Yoshino regardait les membres de l’AST et *tremble* *tremble* son corps commença à trembler.

« ………………Uh. »

Shidou fronça des sourcils et haleta.

« Ah, aaaah, UAAAAAAaaaaaaaaaahhhhhhhh------- ! »

Elle criait. Puis, Yoshino inséra à nouveau ses deux bras à l’intérieur de <Zadkiel>.

Et tout en soufflant de l’air extrêmement froid autour d’elle, la poupée fit volte-face en glissant.

« U, Yoshino…. ! Attends ! »

La supplication de Shidou ne pouvait plus l’atteindre.

<Zadkiel>, contrôlée par Yoshino, était *Guuuooooooooooooo* ----------- l’ange émettait ce son tout en aspirant l’air dans les alentours.


« C-C’est… ! »

Tohka, qui avait couru à travers la ville gelée, était effrayée face à la scène à laquelle elle assistait.

Sur cette route dégagée, elle reconnut les silhouettes de Shidou, de la fille aux cheveux bleus qu’elle avait vue il y a quelques jours de cela et des membres de l’AST.

Soudain, la fille se retira sur le dos de la poupée et la dirigea. Celle-ci se courba en arrière et commença à aspirer l’air autour d’elle.

« —— Uh. »

Tohka ressentit une sensation particulièrement froide au plus profond de son estomac.

La seule façon dont elle put la décrire était en tant qu’une sorte d’instinct. Malgré tout, elle en comprenait le sens. Et ce n’était pas — quelque chose de positif.

C’était difficile à définir, certes, mais ce tremblement dans l’air et le moment qui précédait l’utilisation à pleine puissance de <Sandalphon>, lors de sa technique finale, étaient tous deux extrêmement similaires.

« ……. Shidou ! »

Tohka éleva sa voix.

Mais, elle comprit que même si elle continuait à l’appeler, il n’y avait que peu de chances qu’il vienne. Immédiatement, Tohka frappa le sol de son pied.

« <Sandalphon>…… ! »

Elle prononça ce nom. C’était l’épée finale de Tohka, son trône. C’était le nom du miracle qui prenait forme.

« ………………, Kuh — »

Mais rien ne se produit. Tohka fit la moue.

Ce n’était pas comme si elle ne l’avait pas prédit. Elle avait reçu pas mal d’explications de la part de Kotori et des autres, juste au cas où.

Ils lui avaient expliqué le genre d’existence qu’était Tohka, ainsi que ce qu’ils avaient prévus de faire d’elle.

Et suivant cette lancée, on lui avait même expliqué pourquoi ses pouvoirs étaient scellés.

Evidemment, cela aurait été un mensonge de dire qu’elle ne s’était pas sentie mal à l’aise au début. En effet, les pouvoirs, qu’elle avait eus jusque-là, avaient disparus en un seul instant.

Selon les circonstances, elle avait compris que c’était un facteur nécessaire pour mener une vie normale avec Shidou et les autres humains.

En parlant honnêtement — le style de de vie actuel de Tohka était terriblement amusant.

Toutefois, elle ne supportait toujours pas Origami et elle ne faisait pas totalement confiance à Kotori et Reine.

Mais, les jours passés ensemble avec Shidou lui étaient apparus radieux et ils s’étaient écoulés pleins de sentiments qu’elle n’avait jamais ressentis auparavant.

— Mais.

« <Sandalphon> —— <Sandalphon> ! <Sandalphon>……uh ! »

Dans le but de sauver Shidou, juste à l’instant, elle avait invoqué ce pouvoir qui était supposé être devenu inutile.

Elle frappa le sol encore et encore.

Mais, peu importe le nombre d’essais, <Sandalphon> ne se manifestait pas.

« Kuh — Je t’en prie…S’il te plait, apparaît, <Sandalphon>…… ! »

Elle grinça des dents et ses sourcils se rapprochèrent l’un de l’autre. Tout en continuant de frapper le sol, elle était à deux doigts de crier.

« ……Kuh. »

Dans sa tête, la totalité de la scène de Shidou, en train de s’effondrer à cause de cette balle assassine, refit surface.

Son estomac fut totalement transpercer. Shidou tomba au sol impuissant. Elle-même n’avait pas été capable de faire quoi que ce soit.

Elle ne voulait absolument plus revivre cela.

— Au moment où <Zadkiel> ramena sa tête dans sa position initiale.

« ………Uh ! »

*wobbling* *shaking* L’état mental de Tohka était devenu instable. L’afflux terrible de stress, qui avait été suffisant pour balayer sa conscience, envahissait son esprit.

« Ku — a, aaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhhhhhhh ! »

Au moment où <Zadkiel> relâcha l’air froid condensé de sa bouche.


« U-Uuwahh…… !? »

Shidou tomba à la renverse involontairement.

Il avait été écrasé par la pression de <Zadkiel>.

Les membres de l’AST qui étaient déployés dans les alentours débutèrent des tirs de barrage sur <Zadkiel> lorsqu’elle avait commencé à aspirer l’air, mais toutes les attaques avaient été arrêtées par la pluie environnante.

Ainsi — un jet extrêmement puissant d’air froid fut projeté par la poupée.

« Quo —— ? »

Même s’il n’en connaissait pas les détails, de son point de vue, avec ses seules connaissances, c’était une attaque qui était capable de lui dérober sa vie et, d’une certaine façon, il croyait vraiment que cela allait être le cas.

A en juger par le timing et la vitesse — c’était quelque chose qui était impossible à éviter.

« Shidou — »

Il entendit la voix d’Origami mais c’était trop tard. Shidou ferma ses yeux d’instinct —

Après que son corps se soit raidi quelques secondes, ne sentant aucun inconfort, il tordit son cou et ouvrit ses yeux.

« C-C’est — ? »

Bien qu’abasourdit, il avait prononcé ces mots.

C’était parce que, avant que Shidou n’ait pu le remarquer, un grand trône s’était élevé devant lui et l’avait probablement protégé de l’attaque de Yoshino.

« San…<Sandalphon>…… ? »

Oui. C’était le trône luxueux à la texture métallique. Depuis l’accoudoir en métal bleu, la poignée d’une épée ressortit alors qu’il jeta un œil.

C’était sans conteste l’épée inégalable de Tohka — <Sandalphon>.

« Pou-Pourquoi elle est ici — ? »

« — C’est simple. »

Dans son oreille gauche, Kotori venait de dire ceci.

« Kotori……. ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Les pouvoirs de Tohka n’étaient pas scellés ? »

« Je te l’ai déjà dit auparavant. Si l’état mental de Tohka devient instable, il y a un risque que les pouvoirs supposément scellés repassent de toi à elle — Bien que c’était loin de ses pleins pouvoirs, c’était inattendu de sa part d’être capable d’invoquer son ange………………Alors, n’es-tu pas aimé, Shidou ? »

« Huh…. ? P-Pourquoi est-ce que Tohka —. »

Tandis que Shidou était ahuri, il y eut des mouvements dans les alentours.

Shidou n’était pas le seul surpris par l’apparition soudaine du trône. Yoshino eut une expression sur son visage comme si elle venait de voir quelque chose qui n’est pas de ce monde. Immédiatement, elle prit le contrôle de <Zadkiel> et ensemble s’enfuirent à une incroyable vitesse.

Les membres de l’AST activèrent leurs propulseurs et la prirent en chasse.

« ………………… »

Après que Shidou ait passé un court instant ahuri de la sorte, il ouvrit grand ses yeux.

« Ah ouais, je dois poursuivre Yoshino aussi —. »

Et,

« Shidou ! »

Provenant de derrière lui, il entendit qu’on l’appelait par son nom.

C’était un ton de voix charmant, une intonation unique. Qui plus est, le luxueux trône juste devant lui... Il n’y avait pas besoin de se demander à qui appartenait cette voix, il s’agissait — bien de Tohka.

« Tohka…huh ? Eh— ? »

Mais lorsque Shidou lui fit face, il ouvrit grand ses yeux sur une forme de Tohka qu’il n’était pas habitué à voir. Tohka portait ses habituels vêtements du lycée Raizen mais — que ce soit sur sa poitrine ou sur sa jupe, la majeure partie de son costume s’agitait en même temps qu’une magnifique membrane de lumière.

« Tohka, qu’est-ce que c’est…. ? »

« Nu ? »

Lorsque Shidou posa cette question, Tohka baissa son regard et aperçut son propre corps tout en clignant des yeux sous l’effet de la surprise.

« Oooo !? Qu’est-ce que c’est ! Ma Tenue astrale !? »

Il semblait qu’elle venait enfin de réaliser son état actuel, seulement après qu’il lui eut été signalé. Tohka éleva une voix surprise.

Après quelques instants à tapoter et toucher la membrane de lumière, elle leva finalement son visage et le tourna en direction de Shidou.

« Plus important — Shidou, tu vas bien ? Tu es blessé ? »

« Ah…aah. Grâce à toi. »

Shidou venait de répondre tout en portant son regard sur le luxueux trône siégeant en face de lui.

A ce moment-là, Tohka détourna les yeux maladroitement et continua avec une voix tremblante.

« Err…à ce propos, je, je suis désolée…de beaucoup de choses. »

« Eh……. ? »

Lorsque Shidou répondit ahuri, Tohka [muumuu] émit un gémissement.

« C’est parce que… !J’étais énervée par quelque chose que je ne savais pas et …err, je n’ai pas pu t’exprimer ma gratitude…depuis, j’ai causé pas mal de problèmes et — j’ai toujours voulu m’excuser envers toi… »

« Non…….tout ça, c’était de ma faute à quelque part… »

Bien qu’il fût supposé montrer de la courtoisie en niant les propos de Tohka — là, il n’y avait vraiment pas le temps. Shidou *gulp* avala sa salive.

L’ange <Sandalphon> et également la Tenue astrale qui appartenaient tous deux à l’Esprit nommé Tohka.

Même si elle n’était pas en pleine possession de ses pouvoirs, cela ne changeait pas le fait qu’elle avait toujours des super pouvoirs qui outrepassaient l’humanité.

Des pouvoirs Spirituels qui pouvaient s’opposer à ceux de <Zadkiel> de Yoshino. Et également à l’unité CR de l’AST. Shidou s’immergea lui-même dans ces pensées pendant quelques secondes et fixa son regard sur Tohka.

« — Tohka j’ai une requête. »

« Nu…… ? Pourquoi ces formalités si soudaines ? »

Tohka tordit son cou curieusement.

Shidou tomba à genoux sans aucune hésitation du tout et baissa sa tête bien bas.

« Shi-Shidou ? »

« — Je t’en prie. Prête-moi ton pouvoir. Je sais que te demander ça est déraisonnable. Mais, je la veux —je dois sauver Yoshino peu importe comment…. ! »

« ……… »

Après avoir gardé le silence un petit moment, Tohka reprit avec une petite voix.

« La Yoshino dont tu parles — c’est cette fille ? »

« Aah. »

« ……Uh. »

Après avoir retenu son souffle, Tohka continua par ces mots. Elle était quelque peu — triste.

« ……Je vois. Comme je le pensais, cette fille est importante. — Plus que…moi. »

« ………Uh ? Qui t’as dit ça ? »

Shidou leva son visage et regarda Tohka dans les yeux.

« Eh……… ? »

« C’est faux — C’est pas quelque chose comme….ça. »

« Shidou. C’est dangereux. Ne donne pas à Tohka des informations inutiles—. »

Il ignora ce que venait de dire Kotori et poursuivit.

« Cette fille — est comme toi, Tohka. »

« Comme moi…… ? »

« Aah, Yoshino est comme toi — un Esprit. »

« ……… !? Cette fille en est ? »

Tohka adopta une voix dubitative tout en fronçant ses sourcils.

« — Ce n’est pas tout. Puisqu’elle…détient aussi des pouvoirs, elle ne peut rien faire pour elle-même, exactement comme toi, elle a souffert pendant tout ce temps…… ! »

« ………… ! »

« Je lui ai — promis que je deviendrais son héros et que je la sauverai……Mais, avec seulement mon pouvoir, je ne peux même pas la poursuivre…… ! »

Une fois encore, il baissa sa tête bien bas.

« Je t’en prie, Tohka. S’il te plait, prête-moi…ton pouvoir ! »

« …………… »

Le silence s’ensuivit.

Mais — il ne dura pas très longtemps.

*Suuuu -- …haaaaaa*, il entendit le son de quelqu’un respirer.

« …………….Uh, haha. »

L’écho d’un petit rire pouvait également être entendu.

Lorsqu’il leva sa tête, il comprit que Tohka avait posé sa main sur son front.

Et cette bouche commença à articuler.

« ……Aah, je vois. C’est vrai. Comment j’ai pu oublier quelque chose comme ça. — La personne qui m’a sauvée, c’était ce genre d’homme. »

« Tohka… ? »

A cause de la pluie, il n’avait pu entendre clairement ce que Tohka venait de dire. Il lui répondit plein de doutes.

Mais, avant même sa réponse, Tohka se retourna immédiatement.

« — Tout ce que j’ai à faire c’est de la prendre en chasse, non ? »

La voix digne de Tohka résonna dans les tympans de Shidou, comme si elle effaçait les bruits de la pluie.

« ………Tohka ! »

« N’en dis pas plus. Le temps est précieux. »

Après avoir dit cela, elle s’avança de quelques pas et *GAN* ! Elle frappa du pied le luxueux trône <Sandalphon> qui se trouvait là.

Lorsqu’elle l’eut fait, le trône géant tomba en avant et prit une forme étrange.

« C-C’est— ? »

« Monte dessus. Tu es pressé non ? »

Lorsque Tohka monta sur le dossier du trône, elle incita Shidou à en faire autant.

« Ah, aaah…… »

Devenant perplexe, Shidou suivit Tohka et grimpa sur <Sandalphon>. Au lieu d’un trône, il avait maintenant l’apparence approximative d’un bateau ou d’une planche de surf.

« — Accroche-toi. »

Et alors que Tohka prononça ces quelques mots.

« …………… !? »

Avec une terrible accélération, <Sandalphon> commença à glisser sur le sol gelé.

Le corps de Shidou était attaqué par la pression d’un vent meurtrier et par la gravité. Immédiatement, Shidou s’agrippa aux décorations à l’arrière.

Alors que Tohka, pour sa part, s’accrochait à rien du tout et restait calmement sur le dossier de <Sandalphon> comme si elle avait de puissants aimants accrochés sous la plante de ses pieds.

« Si nous restons à cette vitesse, nous allons la perdre de vue ! Allons plutôt comme ça ! »

« O — Ou…… »

Sous l’effet de l’incroyable pression du vent, Shidou pouvait à peine laisser échapper sa voix.

« — Sérieusement. »

Dans l’interphone de son oreille droite, c’était comme si la voix de quelqu’un résonnait. C’était Kotori.

« Bien que Tohka y ait très bien répondu, c’était très bien mais — c’était irréfléchi, Shidou. »

« Désolé, j’écouterai tes plaintes plus tard… ! Prête-moi simplement ton pouvoir maintenant sans rien dire, Kotori… ! »

Kotori poussa un soupir et continua de dire.

« — Bien sûr. C’est ta mission de sauver les Esprits. Nous ne ménageons aucun effort lorsqu’il s’agit de t’aider. »

« Je t’en suis redevable…! »

Et, à ce moment, la vitesse de <Sandalphon> augmenta. Shidou mit de la force dans son cou et, d’une certaine façon, il mit son pied sur le dos de <Sandalphon>, et tout en étant retenu par Tohka, ils continuèrent d’avancer sur la glace.

Partie 4[edit]

« —— Equipe B, en avant! Nous allons piéger [l’Hermite] ! »

« Roger ! »

Dans les communicateurs, elle entendit les voix de Ryouko et des autres membres de l’AST qui venaient de lui répondre.

Origami, avec 2 autres membres de l’AST, changèrent délicatement de direction et se retirèrent de l’équipe principale prenant en chasse [l’Hermite].

La localisation de la cible serait à environ 1 kilomètre droit devant au point d’intersection.

Pendant que le Territory neutralisait la force de gravité qui aurait été suffisamment forte pour faire perdre conscience ou, tout simplement, faire en sorte qu’elles ne puissent pas ouvrir les yeux sous l’effet de la pression du vent, elles atteignirent l’endroit indiqué.

« …… »

Et avec cette sensation de frapper l’air du pied lorsqu’elle utilisa son frein, elle dévia jusqu’à cet emplacement.

Dans son champ de vue, elle eut un bref aperçu de [l’Hermite] s’avançant dans sa direction.

Au même moment, les 3 membres de l’équipe B confirmèrent l’observation, ils se séparèrent à gauche et à droite, ils émirent un ordre dans leurs têtes et 2 unités de soutien, qui étaient équipées avec des propulseurs sous les aisselles, s’envolèrent en renfort depuis le sol.

Les 6 membres des unités de soutien léger restants étendirent des fils de lumière et les emmêlèrent les uns aux autres afin de former une toile.

« —— Déploiement de la toile laser achevée. Machine Beta et Gamma reliée l’une à l’autre. Confirmé. »

« Ok, nous allons l’acculer ! »

Lorsqu’Origami prononça cette phrase, elle entendit la voix de Ryouko, s’écriant à travers les communicateurs, elle confirma qu’elle poursuivait bien [l’Hermite].

« ………. !? »

[L’Hermite] arriva finalement et parût remarquer qu’une embuscade lui avait été tendue.

Mais — c’était trop tard.

En face, et sur la droite et la gauche en même temps, la lumière d’un filet magique tendu lui barra la route. Derrière elle, Ryouko et l’équipe A la poursuivait.

Et juste devant, Origami et l’équipe B flottaient avec leur filet laser.

« A ——— ah, ah, aah…….—— »

[L’Hermite], qui était agrippée sur le dos de la poupée, ouvrit grand ses yeux et laissa échapper ces sons pleins de détresse.

« A tous les membres — attaquez ! »

L’AST n’avait pas l’habitude de montrer de la sympathie ou de pitié pour les Esprits.

Avec ces ordres, tous les membres de l’AST dégainèrent leur épée laser <No pain>, épée qui faisait partie de leur équipement de combat rapproché standard surpuissant, et chargèrent [l’Hermite.]

— Mais,

« U…a, aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhhhhhhh— !? »

Au même instant que [l’Hermite] s’écria, il y eut une incroyable turbulence qui survint dans les alentours.

Les gouttes de pluie, qui tombaient, se figèrent et se changèrent en grêle, puis vinrent tourbillonner et couvrir cette dernière ; ils prirent l’apparence d’un dôme de blizzard.

Origami ne s’en préoccupa pas et se projeta avec son épée <No pain> contre la barrière de glace qui protégeait [l’Hermite].

Il y eut une réaction immédiate.

A l’endroit où la barrière fut touchée, l’épée <No pain> et le Territory qui entourait Origami produisirent un bruit de craquement et commencèrent à geler.

Immédiatement, Origami fit disparaître l’épée <No pain> et désactiva son Territory.

« ……………Ku —— »

Le poids de son corps et de l’équipement qu’elle portait, se fit soudain sentir et le paysage, qui était jusque lors clairement visible, devint flou, elle devint incapable de voir autour d’elle.

En plus de tout cela, l’air froid perçant qui avait emplit la ville et la pluie glaciale qui tombait du ciel, attaquèrent le corps d’Origami pour la première fois.

En clin d’œil, l’environnement à effet de serre devint quelque chose de proche du sommet d’une montagne enneigée en plein cœur de l’hiver. Son cœur eut un violent soubresaut alors qu’elle eut peur. Origami fut affligée d’une respiration pénible.

« Territory basique réactivation. »

Malgré la sensation d’épuisement qui allait la faire s’évanouir, d’une certaine façon, elle trouva la force de formuler ces mots.

Lorsqu’elle le fit, une barrière invisible se manifesta, une fois de plus, autour d’Origami et la fit flotter lentement. Elle activa ses propulseurs et parvint à s’échapper, tant bien que mal, de la barrière de [l’Hermite].

« Kuh….Tout le monde, vous allez bien ? »

La voix de Ryouko se fit entendre. Elles auraient pu utiliser la même méthode qu’Origami pour échapper à la barrière.

Mais lorsqu’on effectua le compte des voix qui répondirent, en incluant Origami, il n’y eut qu’un total de 5 personnes.

Deux personnes de plus avaient dues être gelées avec leurs Territory.

« ………………. »

Origami porta son regard sur le dôme de blizzard qui venait d’apparaître au bout de cette route gelée.

*Goooooooooooo —— il y avait des hurlements graves qui accompagnaient le tourbillon, c’était un hémisphère d’environ 10 mètres de rayon.

Les projectiles de glace chargés du mana enragé de l’Esprit formaient une forteresse d’air glacial.

Les épées plasma et les Territory qui n’avaient normalement pas de substance avaient aussi été gelés, il était évident que ce n’était pas un blizzard normal.

« Tsk……c’est ennuyeux. Qu’est-ce que nous allons faire à propos de ça ? »

« — Ce n’est pas comme s’il n’y avait aucun solution. »

En faisant cette remarque, elle envoya les données de la barrière qu’elle avait scannée auparavant aux autres membres.

« C’est… »

« Oui. La valeur de mana couvrant la barrière n’est pas un gros problème. Il réagira à la puissance magique de nos Territory et focalisera temporairement sa puissance défensive sur ce point précis. »

« Ce qui veut dire…qu’en désactivant le Territory, nous ne serons pas gelées. »

« Probablement. »

Lorsqu’Origami affirma ceci, Ryouko grommela avec difficulté.

« Ça ne semble pas bien réaliste. Peu importe la façon dont nous pouvons échapper à la congélation, ça reste une barrière de morceaux de glace tourbillonnants. Bien que nos armures embarquées disposent de propriétés anti-projectiles intégrées, cependant… je ne pense pas que nos corps tiendront jusqu’à ce que nous l’atteignions. »

Ryouko exprima cela et un autre membre proposa son opinion.

« Pourquoi pas — un barrage de tirs en utilisant une arme sans aucune magie. »

« …… Ce sera difficile également. Même si par chance, nous passerions au travers de la barrière, l’Esprit dispose toujours de sa Tenue Astrale, vous savez ? En utilisant une attaque physique sans aucune magie, nous ne causerons après tout aucune blessure à l’Esprit. »

C’est vrai, ce que Ryouko disait à cet instant était logique.

La Tenue Astrale des Esprits ne pouvait être brisée que par une source magique produite par le Realizer.

La barrière de blizzard qui couvrait la zone avait également ce genre de source magique.

C’était un mur à double couche constitué d’éléments différents. C’était quelque chose de perturbant.

Mais, Origami activa ses propulseurs et s’envola dans le ciel.

« Origami ? »

« Faire ainsi ça marche. »

Origami marmonna cela, baissa ses yeux et retint sa respiration pour accroitre sa concentration.

Et, autour d’elle, le Territory qui étaient déployé et qui avait normalement un rayon de 3 mètres, s’étendit immédiatement à environ 10 mètres.

Plus le rayon de son Territory s’étendrait, moins la densité provoquerait une baisse de ses capacités.

Le Territory, qui était à présent étendu à 10 mètres de rayon, n’était probablement pas en état d’arrêter les attaques de l’Esprit.

Mais — ça irait. C’est ainsi qu’Origami se rapprocha d’un appartement résidentiel.

« —— ! »

— * GOGOGOGOGO*…. !

La partie du haut du bâtiment qui entra dans la portée étendue du Territory se déforma et fut projetée dans les airs.

Le béton des murs extérieurs s’écailla, les matériaux d’isolation thermique furent déchiquetés et un son douloureux pour les oreilles fut émis alors que la fondation de béton du bâtiment fut déformée de force. Que ce soit les fournitures de bureaux à l’intérieur du bâtiment, ou bien encore les ordinateurs ou les documents, toutes ces choses-là étaient poussés hors du Territory et furent projetées séparément.

C’était très lourd. Le cerveau d’Origami commença à ressentir un stress intense et un violent mal de tête l’affecta.

« O-Origami…. !? Qu’est-ce que tu fous ? »

Origami ne prêta pas attention à elle et continua de faire flotter la partie supérieure du bâtiment, puis elle s’envola au-dessus de la barrière de [l’Hermite].

Puis, prenant une petite inspiration, elle dit,

« Je l’écrase avec une bonne quantité de matériaux. Avec ça, la barrière devrait se désactiver pendant quelques instants. Et nous la ciblerons. »

« ……Sérieusement… tu es toujours si imprudente… ! »

Après que Ryouko eut dit cela avec un soupçon de soupir, elle donna ses ordres.

« Tout le monde, vous avez entendu !? Même si c’est imprudent, il semble n’y avoir aucun autre choix. A tous les membres, chargez la puissance au maximum ! Et restez hors de la portée de la barrière ! Tout le monde attaquera en même temps lorsque la barrière disparaîtra ! »

« Roger ! »

Les magiciennes restantes de l’AST se mirent en place avec tous leurs équipements et activèrent leurs Realizers.

Origami retint son souffle et abaissa la main qui portait le bâtiment.

Le morceau de métal et de béton qui était incroyablement lourd descendit droit sur le dôme de blizzard.

— Mais,

Origami sourcilla légèrement.

Elle fut attirée par l’apparition d’une ligne sur le morceau de bâtiment qu’elle venait de projeter et, suivant cette dernière, le morceau géant de béton se sépara en deux.

« ………. »

Non — ce n’était pas tout.

Les débris séparés furent découpés en petits morceaux, tout cela en un flash de secondes.

Au moment où le bâtiment toucha le sol, il était déjà devenu une multitude de fragments et de petits débris.

Et la barrière de [l’Hermite] — était toujours là.

« C’est —. »

Et au moment où elle prononça cela, dans son oreille *Beep* *Beep* une sonnette agressive venait de sonner.

« Origami ! Les données spirituelles sont en hausse ! Ces enregistrements sont —. »

Avant que Ryouko n’ait le temps de finir sa phrase, Origami réduisit le Territory, qui était étendu à 10 mètres de rayon, en une version condensée de 2 mètres, ce qui était plus petite que d’habitude.

L’équipement de grande envergure qui dépassait du champ du Territory subit les lois de la gravité et tomba au sol.

En cet instant — en face d’Origami, une chevelure noire comme la nuit se balança.

« ……… ! »

Sur le Territory qui était compressé pour accroître ses capacités défensives, une pression intense venait de lui être appliquée.

Inutile de dire pourquoi. C’était parce que la fille, qui venait d’apparaître devant elle, venait de frapper Origami avec son épée.

« Fuun, tu t’es défendue contre ça, huh ? »

« …………………Yatogami…Tohka. »

Origami venait de prononcer ce nom comme si elle le grommelait, puis elle prit l’épée laser <No pain> à sa hanche et porta un coup d’épée à Tohka, dont le corps était couvert de-ci de-là par sa délicate Tenue Astrale.

« To —— »

Après que Tohka eut esquivé d’un mouvement rapide comme l’éclair, elle se posa sur le haut d’une clôture de toit sur un immeuble voisin.

« Qu’est-ce que tu fais ? »

Tout en dirigeant son épée de lumière vers elle, avait-elle demandé à la Tohka qui venait soudainement d’apparaître.

Après avoir remonté les mèches de cheveux de son front trempées par la pluie, Tohka eut un sourire déplacé.

« — Fuun, désolé pour ça, je ne te laisserai pas importuner Shidou. »

« ………………. »

Malgré un questionnement sur l’évocation du nom de Shidou, Origami fixa la poignée de sa <No pain>.

« Kuh — pourquoi la [Princesse] est apparue ici ? Est-ce qu’elle est venue pour sauver [l’Hermite] ? »

Ryouko venait de formuler ces interrogations d’un air irrité.

Oui. C’était bien l’Esprit de rang AAA — répondant au nom de code, [Princesse].

Provenant de la fille en face d’elle, les données Spirituelles, qui étaient habituellement indétectable, donnaient à présent un faible signal.

« — Kuh, nous nous occuperons de [l’Hermite] plus tard. A tous les membres, changez de cible, attaquez la [Princesse] ! »

Ryouko venait de crier ces ordres — c’était sûrement la décision la plus appropriée.

C’était peut-être la chance d’abattre [l’Hermite] mais elles seraient sans défense si la [Princesse] venait à les prendre pour cible lorsqu’elles seraient occupées à tirer.

La barrière était certainement un problème mais aussi longtemps qu’elles se tiendraient à distance de cette dernière, l’Hermite n’entamerait pas une attaque à leur encontre. C’était donc une décision naturelle que de remettre l’attaque à plus tard.

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Mais — elle se demanda pourquoi.

Ryouko et les autres flottaient dans les airs et regardaient Tohka qui elle-même observait dans leur direction ; elle aperçut que Tohka venait de faire un petit signe de tête. C’était comme si — ses attentes allaient se réaliser.

Quoi qu’il en soit, il n’y avait plus assez de temps pour prendre cela en considération. Lorsque Tohka frappa du pied la clôture de l’immeuble, elle brandit à nouveau son épée et s’approcha d’Origami.

« Kuh —. »

Origami fixait la poignée de son épée de lumière et se propulsa dans les airs pour accepter le défi.

Partie 5[edit]

Revenons 3 minutes en arrière.

« — Qu’est-ce que c’est!? Shidou! »

Sur <Sandalphon>, qui glissait sur la route gelée à une super haute vitesse, Shidou était soutenu par Tohka et se tenait à peine dessus. Lorsque Tohka eut formulé ces mots, Shidou leva sa tête en conséquence.

« ………… Qu……… ! »

C’était une scène bien étrange.

Sur le sol un blizzard tournoyant, c’était un bel hémisphère — et, autour de lui, il y avait les magiciennes de l’AST qui se tenaient prêtes avec leurs armes exagérées.

« Qu’est-ce que c’est — que ce truc… ! »

« …… C’est la barrière que Yoshino a dressée. Fumu, elle a été très bien faite. »

Au moment où Shidou avait dit cela, Reine lui communiqua brièvement les résultats des analyses du dôme d’air glacial.

Magique — ce qui voulait dire que c’était une forteresse de glace qui contre-attaquerait en cas d’émissions d’attaques magiques de l’unité CR de l’AST.

Shidou simplifia les informations données par Reine encore davantage avant de les transmettre à Tohka. Cette dernière [muu…] mit ses mains sur ses mâchoires et grommela avec difficulté.

Et, cette fois, la voix de Kotori fit trembler le tympan de son oreille droite.

« Les choses sont devenus troubles. Avec quelque chose comme ça, personne ne peut approcher Yoshino. »

Si on raisonnait logiquement, c’était vrai.

Mais — *Gulp* Shidou avala sa salive et, [Non], articula ce mot.

Il y en avait une. Il y avait quelque chose qui le dérangeait.

« Bien que ce soit quelque chose que nous devons tester pour apprendre mais…mais ce ne sera peut-être pas nécessaire. »

« Qu’est-ce que tu racontes ? »

Et, un changement survint dans la scène devant lui.

Lorsqu’il constata qu’Origami flottait dans les airs, elle arrachait le haut d’un immeuble voisin et le portait en direction de la barrière de Yoshino.

« Que… ? »

« — Tsk, est-ce qu’elle envisage de fracasser la barrière comme ça ? C’est une manière bien drastique de s’y prendre. »

Kotori prononça ces mots irritée.

« Qu-Que devons-nous faire— »

Au moment où Shidou dit cela.

« — Un. »

Tohka, qui se tenait non loin de lui, éclaircit légèrement sa gorge.

« Shidou va utiliser cette méthode en quelque sorte…ce que vous savez…pour sauver cette Yoshino ? »

« ……Non, err…je ne sais pas si c’est possible ou non — »

Lorsqu’elle prononça ces mots, il claqua des dents.

« — Non, il y a une manière. Je vais faire quelque chose pour ça…définitivement. »

« Je vois. »

Lorsque Tohka dit cela, *grin*, elle leva le bord de ses lèvres.

« Tohka… ? »

« Et puis, je vais laisser ce problème à Shidou. Laisse-moi l’AST, ou quoi que ce soit. Je ne vais…vraiment pas les laisser te déranger, Shidou. »

Tohka laissa échapper ces mots et courut en avant, toujours à bord de <Sandalphon> qui était toujours en mouvement — ensuite, elle agrippa la poignée de son épée, qui dépassait de l’extrême pointe du dossier du trône.

Elle frappa ensuite du pied l’arrière de cette chaise et, ainsi, elle s’envola dans les airs — elle prit la direction d’Origami, qui portait le bâtiment.

« Ce…Cette fille… ! »

Alors que Shidou se trouvait toujours sur <Sandalphon>, qui était toujours en mouvement, il ouvrit grand ses yeux pleins de surprise.

Immédiatement, il se mordit l’intérieur de sa bouche, concentra ses pensées et il porta un regard sévère droit devant lui.

Ce qu’elle s’apprêtait à faire à l’instant était dangereux mais il n’allait pas crier à quel point c’était imprudent.

L’Esprit Tohka, la fille qui avait enfin réussi à échapper au cycle des batailles sans fin.

Cette fille allait, à présent — afin de sauver Yoshino — et pour appuyer la détermination de Shidou, elle allait à nouveau se jeter sur le champ de bataille.

A part lui rendre la pareille suite à cette décision, il n’y avait aucune action existante que Shidou pouvait entreprendre pour se faire excuser— !

Shidou courba son corps, tout en restant agrippé sur <Sandalphon>, et se précipita sur la barrière de Yoshino.

En milieu de chemin, pour avoir une ultime confirmation, Shidou demanda à Kotori.

« — Kotori. Il y a quelque chose que je voudrais que tu me confirmes. »

« Qu’est-ce que c’est ? »

« Même si ce n’est pas quelque chose qui me préoccupait vraiment, il y a une chose… J’ai oublié de te demander. Le jour où les pouvoirs de Tohka ont été scellés — j’ai été abattu par Origami, pas vrai ? »

Oui. Si la mémoire de Shidou était juste. En cette journée, Shidou avait été tiré, par erreur, par Origami.

Il fut affligé d’une blessure à laquelle une personne normale n’aurait jamais survécu.

Après un silence d’un temps, Kotori répondit.

« Oui. — C’est vrai. »

« Qu’est-ce que…c’était que ce truc ? Est-ce qu’il s’agit aussi d’une de mes capacités inexplicables ? »

« ……C’est à moitié vrai et à moitié faux. »

« Ce qui veut dire ? »

Lorsqu’il reposa une question en retour, Kotori eut un grognement comme s’il s’agissait-là d’un dilemme, puis elle poursuivit.

« C’est exactement vrai de dire que c’est une de tes capacités. A chaque occasion où ton corps recevra une blessure mortelle, celui-ci s’embrasera par du feu et, une fois de plus, il revivra. C’est la capacité cheatée et honteuse d’une horreur mort-vivante. — Ce n’est pas comme si nous allions la laisser inexpliquée. »

Shidou plongea dans des interrogations.

Mais — il n’y avait pas de temps pour ça, maintenant.

« — Pour l’instant, je ne vais pas t’en demander la raison. Mais, il y a quelque chose que je voudrais te demander à nouveau. Même si je suis blessé mortellement, je vais guérir grâce à elle. Il n’y a pas d’erreur là-dessus, non ? »

« — Oui. C’est correct. »

Kotori venait de répondre, Shidou prit une profonde inspiration.

« ……C’est bien. Si c’était simplement mon imagination, je serais en train de me diriger vers ma mort actuellement. »

« ……Shidou…Ne me dis pas que tu prévois de… »

Et — au moment où Kotori venait de dire cela, le bâtiment, qui flottait dans le ciel, fut découpé en morceaux par Tohka, il devint une multitude de fragments de béton qui tombèrent au sol.

Immédiatement, les membres de l’AST, dans la zone alentour, changèrent de cible et s’envolèrent dans le ciel en direction de Tohka.

Grâce à cette diversion, <Sandalphon>, sur lequel se trouvait Shidou, fut capable d’arriver jusqu’à la base de la barrière de Yoshino.

Ou devrait-on dire — avec un trop grand excès de vigueur, l’extrême pointe du trône s’enfonça dans la barrière.

« Eek…… !? »

*Gakun* un puissant tremblement affecta Shidou.

Mais, il ne pouvait pas rester surpris trop longtemps. Avec un bruit aigu incroyablement perçant, la partie de <Sandalphon>, qui avait touché la barrière, fut congelée également.

Elle avait définitivement réagit au mana de <Sandalphon>.

« C’est mauvais… »

Lorsque Shidou descendit de <Sandalphon> en panique, il se tint juste en face de ce blizzard massif à la forme de tourbillon.

C’était une barrière de tempête de glace déchaînée. Lorsqu’il la vit en face de lui, l’intensité de cette dernière présentait une énorme différence.

« Yoshino — est à l’intérieur. »

Après avoir marmonné, il déplaça la marionnette de sa poche à ses vêtements.

Puis, il courba son corps en avant pour la couvrir — Shidou fit un pas en avant.

« Shidou, s’il te plait, arrête. Qu’est-ce que tu as l’intention de faire ? »

Dans son oreille droite, des mots restrictifs se firent entendre. Mais Shidou n’arrêta pas ses jambes.

« — Uh, tu as l’intention d’entrer dans la barrière avec juste ton corps ? Et seulement en comptant sur ton pouvoir de régénération ? C’est trop imprudent. Arrête-toi ! »

Face à ces mots admirables qui lui laissaient à penser que Kotori n’était pas en mode Commandant, Shidou eut un sourire sec.

« Oi oi…Au moment où j’ai été tiré dessus, j’ai entendu dire que tu n’avais même pas un peu été agitée, tu sais ? »

« La situation à cet instant était différente. Dans la zone couverte par le blizzard, la circonférence extérieure de la barrière interne est de 5 mètres avant d’atteindre la cible. Il s’agit de 5 mètres, tu comprends ? Sur cette distance, c’est comme avancer en se prenant des tirs de fusil à pompe, tu saisis ? Et, de plus, si du mana est détecté à l’intérieur de la zone, tu seras congelé tout comme le <Sandalphon> de Tohka. »

Et tout en avançant de plus en plus, Kotori continua de parler.

« Est-ce que tu comprends ce que je suis en train de te dire ? Je suis en train de te dire que pendant tout le temps que tu seras dans les bords extérieurs de la barrière, tes blessures ne guériront pas. La différence est grande comparée à celle d’être blessé par une seule balle. Si ta capacité s'épuise à mi-chemin, il n’y a pas de doute tu vas mourir !? »

« ……Mana — Alors ma capacité de régénération est bien un pouvoir d’Esprit, hein ? »

« ……Uh. »

Il entendit le son d’un étouffement provenant de Kotori.

Mais, Shidou ne s’arrêta pas.

C’était compréhensible qu’il s’agisse d’un geste stupide mais il ne pouvait pas s’arrêter.

C’était parce que Shidou avait fait une promesse.

Celle de sauver Yoshino. Et celle de — devenir lui-même le héros de cette dernière.

Après avoir pris une profonde inspiration, il mit le pied à l’intérieur de la barrière.

« Shidou — ! Shidou ! Arrête ! »

De manière inhabituelle, Kotori commença à crier désespérément.

« — Stop…uh, Onii-cha— »

Mais atteignant la limite de la voix, dans l’oreille de Shidou, il ne put entendre que le bruit du violent blizzard.

Partie 6[edit]

« U, e………., e……… uh. »

Au centre de la barrière, Yoshino était accroupie sur le dos de <Zadkiel> et pleurait.

C’était un lieu paisible à tel point qu’on ne se serait pas cru à l’intérieur d’un blizzard déchainé. Seul le bruit des sanglots et des reniflements de Yoshino pouvaient être entendus alors qu’ils résonnaient bruyamment.

Elle était effrayée et ne pouvait pas sortir à l’extérieur. Mais, à l’intérieur — elle était bien seule.

« Yo…shi…non…uh… »

Avec une voix pleine de larmes, elle prononçait le nom de son amie.

« O.U.I. »

« ………….. !? »

Yoshino haussa ses épaules surprise et leva, immédiatement, la tête pour regarder autour d’elle.

« —— ! »

Elle essuya ensuite ses larmes et ouvrit grand ses yeux.

Juste à la frontière de la bordure extérieure et de la partie intérieure de la barrière, elle venait d’apercevoir une marionnette qui lui était familière.

« ! Yoshinon…… !? »

Yoshino cria et sauta du dos de <Zadkiel> pour courir vers sa position.

Il n’était pas possible que Yoshino eut fait une erreur.

Cette marionnette était indubitablement son amie [Yoshinon], qui avait disparu au cours de ces derniers jours.

Mais —

« ……………….Hii…………… ! »

*Thud* !

Derrière [Yoshinon], quelqu’un venait de tomber à l’intérieur de la zone. Yoshino s’arrêta instinctivement.

Non — pour être précis, la personne qui venait de tomber était celle qui portait [Yoshinon] sur sa main.

Elle ne pouvait pas déterminer de qui il s’agissait simplement à sa vue.

C’était parce que la personne en question était couverte entièrement de tâches de sang et de blessures.

« Uh… »

Cette personne avait dû forcer le passage à travers la barrière de Yoshino. De ce corps, une grande quantité de sang s’écoula sur le sol autour de lui.

Les yeux de Yoshino en étaient sûrs. Plutôt que de le décrire comme un humain, c’était bien plus un cadavre.

Mais, immédiatement, Yoshino n’eut plus besoin d’inspecter le corps.

Soudainement, ce dernier, qu’elle pensait à moitié-mort, se mit à briller. C’était comme si les innombrables blessures infligées à celui-ci étaient léchées par des flammes rampant à leur surface.

Alors que Yoshino se tenait abasourdie, les blessures de la personne s’évanouirent.

Et — finalement, les traits de visage purent être distingués.

« …………………. !? Shidou-sa……… »

Yoshino laissa échapper une voix choquée.

Oui, cet humain épuisé était Itsuka Shidou.

Shidou roula par terre et, lorsque sa tête fut orientée vers le haut, *fuuuuuu*………….Il poussa une profonde inspiration.

« Je…Je pensais que j’allais y rester. »

Shidou, qui était à peine à l’intérieur de la barrière, prenait de grandes inspirations. Et, après que son cœur, qui avait failli s’arrêter, se soit calmé, il se releva lentement.

Même si la partie extérieure de la barrière était comme une mitrailleuse à tempête de grêle, l’intérieur était réellement paisible. C’était une zone qui n’avait rien d’étrange. Cela lui rappelait, à bien des égards, l’intérieur d’un igloo.

Et à l’intérieur, il y avait une poupée géante et une fille, aux yeux semblables à ceux des lapins et qui pulsaient une lueur rouge.

« — Yoshino ! »

Lorsque Shidou l’appela, il se releva en portant la marionnette de lapin.

« Comme promis, je— suis venu te sauver…… ! »

« U,e, eeeee………………… »

Les larmes dans ses yeux s’accumulèrent et elle commença à pleurer.

« Uwah……. att— N-Ne pleure pas. Es-Est-ce que j’ai fait quelque chose qu’il ne fallait pas… ? »

Shidou bougea prestement ses mains mais Yoshino fit non de la tête.

« Tu te…………trompes, je suis ……. contente……….que tu ……….sois venu… »

Après avoir dit cela, [Ueeee….], elle recommença à pleurer.

Alors que Shidou eut apparemment un sourire sec, il avança sa main droite et tapota délicatement la tête de Yoshino.

Puis, avec la marionnette qui était posée sur sa main gauche, *clatter* *clatter*, il essaya de la faire bouger.

« Ya-ha-, ça fait un bail. Tu vas bien ? »

Il marmonna cela avec sa bouche tout en parlant afin de faire croire qu’il s’agissait de ventriloquie.

Bien que ce fût un acte maladroit, Yoshino balança sa tête vers l’avant plusieurs fois.

Si on la considérait normalement, c’était une bien étrange scène.

C’était parce que [Yoshinon] était la marionnette qui bougeait par le biais du ventriloquisme de Yoshino.

Mais —

Shidou se souvint de ce que Reine lui avait dit quelques temps auparavant.

« ………. D’après les résultats de l’investigation que nous avons recueillis, concernant la classe du présent Esprit, nous avons découvert qu’il y avait en elle une présence cachée plus petite et inhabituelle. »

« Errrr……Ce qui veut dire — ? »

« ……………… Cela veut essentiellement dire qu’il y a une autre personnalité à l’intérieur de Yoshino qui apparaît seulement lorsqu’elle porte la marionnette. »

« ! C-Ca veut dire…… Yoshino est au courant aussi ? »

« …….Peut-être, peut-être pas. Mais il y a une chose de certaine, la personne avec qui tu as eu une conversation au centre commercial, n’était pas Yoshino, c’était plutôt l’autre personnalité qui passait au travers de la marionnette. Yoshino, à cet instant, avait laissées toutes les interactions à Yoshinon et était proche d’un état où elle fermait volontairement son cœur. C’est la raison pour laquelle ses pouvoirs n’ont pas été scellés même lorsque tu l’as embrassée. »

« ………… »

« ………… Il y a encore quelque chose. Concernant la raison pour laquelle Yoshinon est apparue, il y a quelque chose de très intéressant à propos de ça. »

« Quelque chose d’intéressant ? »

« ……….Aah, il y a plusieurs raisons pour lesquelles elle a donné naissance à cette personnalité autre que la sienne mais — les plus évidentes étaient probablement pour fuir des mauvais traitements, une profonde angoisse ou du stress. Pour faire court, la raison pour laquelle elle a créé une autre personnalité était pour faire en sorte que quelqu’un d’autre subissent ces expériences douloureuses à sa place. »

« Ce qui veut dire……comme on pouvait s’y attendre, c’était pénible pour elle que l’AST prennent continuellement pour cible son existence — ? »

« ……….Non. — C’est dur à croire mais cette fille, en vue d’éviter de blesser les humains à sa place, a donné probablement naissance à cette nouvelle personnalité pour restreindre ses propres pouvoirs. »

« —— Uh. »

« …………. Shin. S’il-te-plait, tu dois en définitive sauver cette fille. Tu serais un menteur … si tu ne voulais pas sauver cette douce et tendre petite fille. »


— Suite à cette conversation.

« …………………. »

« Mer…ci……beau…coup. »

Et, contre toute attente, Yoshino baissa la tête.

« Eh ? »

« …………. Pour avoir sauvé Yoshinon. »

Après que Shidou eût gratté sa joue, [aah] il acquiesça.

«  La prochaine c’est — Yoshino. Je vais te sauver toi. »

« Eh…… ? »

Yoshino y répondit pleine de curiosité. Shidou s’agenouilla pour voir Yoshino dans les yeux.

Il ne pouvait plus rien entendre à travers l’interphone. Il avait dû se casser lorsqu’il avait traversé la barrière.

C’était pénible de ne pas connaître l’état mental de Yoshino mais il n’avait pas le choix.

Quoi qu’il en soit, il devait le faire.

Le contact avec Yoshino lorsqu’elle avait perdu sa marionnette et la conversation qu’il venait d’avoir.

Avec seulement ces quelques moments, il croyait avoir accumulé le minimum requis pour avoir la confiance de Yoshino.

« — Errr, à propos de ça, Yoshino. En vue de te sauver — errrm, il y a une chose que je dois faire. »

« Qu’est…ce que c’est ? »

Alors que Shidou engloutit sa salive à travers sa gorge sèche en raison de sa nervosité, il poursuivit.

« ……Errm, ne me prends pas pour un type bizarre, s’il-te-plait… Est-ce que tu te souviens à propos du baiser ? »

L’espace d’un instant, Yoshino eut un visage inexpressif et elle hocha immédiatement de la tête.

« ……Uh, je, je vois. Errr—— ermm …. En vue de me sauver, tu dois le faire… Non, je ne vois pas ça de manière étrange ! C’est — »

Et —

« — Eh ? »

La voix de Shidou s’arrêta là.

La raison en était simple — Yoshino ferma brusquement ses yeux.

Et, sur les lèvres de Shidou, *Chu*, elle apposa un baiser.

A ce moment-là, Shidou fut frappé par une…sorte de sensation chaude qui s’écoula à travers son corps.

« ………… !? Yo-Yoshino…… ? »

« …………….. ? »

Yoshino pencha sa tête légèrement de côté.

« Est-ce que…….je l’ai… mal fait… ? »

« N-Non… tu ne t’es pas trompée……mais… »

Lorsque Shidou exprima cela, Yoshino acquiesça en guise de consentement.

« Si c’est ……Shidou-san qui le dit, j’y crois. »

A ce moment — <Zadkiel>, qui se tenait debout négligemment derrière Yoshino et la robe d’intérieur qu’elle portait, se changèrent en particules de lumière qui se propagèrent dans l’atmosphère.

Puis… la barrière de blizzard, qui les encerclait, perdit soudainement son énergie et disparut.

Les épaules de Yoshino se levèrent de surprise.

« …………… Shidou-san………c’est — »

Yoshino était dans un état où elle n’avait aucune idée de ce qui se passait, du coup ses yeux se tournait de-ci de-là. Et afin de couvrir son apparence à moitié nue, elle s’accroupit.

D’une certaine manière, lorsqu’elle eut ce genre de réaction, Shidou commença à se sentir embarrassé à son tour.

« Ah…aah, un, errr………… Je pense qu’il y a beaucoup de chose que tu veux me demander ! Ma-Mais pour le moment — »

Et — à ce moment-là.

« Un…… »

Yoshino plissa les yeux à cause de la luminosité. Après que les nuages eussent été dissipés — la lumière du soleil afflua.

« C’est chaud — »

C’était comme si Yoshino voyait le soleil pour la première fois, elle était fascinée.

Non, ce devait être réellement la première fois qu’elle le voyait.

Shidou se rappela. Il ne savait pas trop si c’était dans la nature de Yoshino de contrôler l’eau et l’air glacial, mais il semblait qu’à chacune de ses apparitions dans le monde, il pleuvait.

« C’est be~au. »

Elle marmonna, confuse.

Yoshino dit cela en regardant le ciel.

Shidou fut aussi attiré par celui-ci et leva également son visage en l'air.

Il trouva immédiatement ce que Yoshino regardait.

Dans le ciel qui était vidé des nuages gris — il y avait un magnifique arc-en-ciel qui le traversait.

— Mais, cet arrière-goût ne dura pas très longtemps. De manière inattendue, les corps de Shidou et Yoshino ensemble furent recouverts d’une mystérieuse sensation de flottement.

« Nowah…. ! »

« ………. !? »

Il avait souvenir de cette sensation. C’était le module de transport du <Fraxinus>.

Kotori avait dû les récupérer après avoir confirmé que le sceau était complet.

« ……………et. »

Après un moment, la vue de Shidou n’était plus sur une ville couverte de glace mais plutôt sur l’intérieur du vaisseau <Fraxinus> qu’il était habitué à voir.

« ………….. !? …………….. !? »

Comme on pouvait s’y attendre, Yoshino clignait des yeux sous le coup de la surprise.

Et — Shidou se tourna vers l’autre présence qui apparut dans la zone.

« Ooo…… tu es donc sauf, Shidou. »

Là, il y avait — Tohka qui se tenait debout dans son uniforme du lycée de Raizen brûlé à divers endroits. Il semblait qu’en même temps que Shidou et Yoshino, Tohka, qui était au cœur de la bataille, fut aussi récupérée.

« Tohka — ! Es-Est-ce que tu vas bien !? »

Au moment où Shidou articula ces mots, Tohka eut un soupir — la main qui tenait l’épée et les membranes de lumière qui étaient apparues sur la majeure partie de son corps, disparurent dans les airs.

« Umu. C’est pas grand-chose…mais plutôt, est-ce que ta condition n’est pas pire ? »

« Ah………… »

Après avoir souligné cela ; Shidou se gratta l’arrière de sa tête.

Les vêtements de Shidou étaient teints du rouge de son propre sang et étaient également parsemés de trous.

« Hii………… »

Yoshino venait d’émettre cette voix effrayée et elle se cacha dans l’ombre de Shidou.

Il semblait qu’elle n’était pas encore en bon terme avec Tohka. Shidou, involontairement, eut un rire sec.

« C’est bon Yoshino. Cette fille, c’est Tohka. Elle était avec moi — lorsque je suis venu te sauver. »

Lorsque Shidou eut dit cela, Yoshino porta timidement son regard sur le visage de Tohka.

« Toh..ka….san. »

« ………….nu. »

Après que Tohka eut regardé Yoshino avec une expression complexe, [umu], elle fit oui de la tête.

« Hmmm… ? »

Les sourcils de Shidou se renfrognèrent.

Venant du couloir, des pas bruyants se firent entendre.

La porte de la salle de transport s’ouvrit et Kotori entra avec une respiration saccadée.

« Ko-Kotori……. ? »

Après que Shidou eût articulé silencieusement sa surprise face à cette soudaine intrusion, Kotori porta son regard sur la totalité du corps de Shidou comme si elle l’examinait.

Et ensuite,

« Toi — frère stupide… ! »

« Higuuh……. !? »

Kotori pointa son poing en l’air avec toutes ses forces et le laissa tomber sur le plexus solaire de Shidou.

Qui plus est, un miraculeux coup de théâtre accompagna ce coup de poing. C’était un excellent dénouement.

« Guhaa……Que…qu’est-ce que tu fais!? »

« Faire quelque chose de si stupide…. ! Tu aurais simplement dû écouter ce que je disais ! »

« Uh ? Qu’est-ce que tu —? »

Shidou voulut adopter une voix accusatrice mais — il s’arrêta à mi-chemin.

La raison était simple. C’était parce que la sœur qui venait d’abattre son poing pressait à présent son visage sur la poitrine de Shidou, elle mettait ses bras autour de son corps, et dans cette position, *Gyuu*, elle mettait de la force dans ses bras.

« …… Tu aurais dû correctement…faire un calcul sur la limite de ta régénération avant… ! Et faire ce que je te disais, cela aurait été vraiment plus sûr…… »

« Koto…ri… »

Shidou expira et tapota la tête de Kotori.

« Désolé d’avoir faire quelque chose d’aussi irréfléchi. »

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« Tu as été vraiment inconsidéré. Même une amibe est plus prudente. Espèce de créature unicellulaire. »

Pendant que Kotori appuyait son visage sur sa poitrine, *Blow* ! Elle souffla son nez et, finalement, s’éloigna de son corps.

Shidou, dont une partie de la poitrine était barbouillée de morve, se gratta la joue tout en affichant un sourire narquois.

Quoi qu’il en soit, Kotori venait de montrer qu’elle ne se fichait pas de tout ça. D’ailleurs — au moment où son visage quitta la poitrine de Shidou, son habituelle méthode de conversation, celle mordante du mode de Commandant, refit surface.

« — Franchement, y aller comme tu l’as fait…Chacun d’entre vous sera examiné de la tête au pied. Suivez-moi. »

Elle avait dit cela et ensuite *Pui* elle tourna sa tête et partit à travers le couloir.

« Haha…….. »

Shidou eut un rire impuissant puis il se tourna vers Yoshino et Tohka.

« Ok……eh bien, allons-y……Hmmm…. ? »

Il se demande pourquoi Tohka le regardait avec une expression mécontente.

« Tohka……. ? Quelque chose ne va pas ? »

« ! Non-Rien ! Dépêchons-nous et allons-y ! »

Après ces mots, Tohka se mit en marche lourdement.

« Qu’est-ce qui cloche…avec elle ? »

Après avoir formulé ces mots, Shidou avança aux côtés de Yoshino et se lança à la poursuite de Tohka.



Epilogue : Le passé qui commence à réagir[edit]

Partie 1[edit]

« Qu……….Qu’est-ce que c’eeeeeeeeeeest ! »

Cela faisait deux jours que les pouvoirs de Yoshino avaient été scellés.

Suite aux examens, Tohka et Shidou furent finalement autorisés à rentrer chez eux. En cette matinée, lorsqu’il se réveilla, juste devant la résidence des Itsuka, quelque chose comme un bâtiment résidentiel se trouvait là.

Sur le terrain qui était vide deux jours avant, soudainement *Don*, il était surgit.

C’était comme avoir été trompé par un renard ou un raton-laveur.

« Quoi…je ne te l’avais pas dit avant ? Nous construisions une résidence spéciale exclusivement destinée aux Esprits. »

Et, derrière lui, une Kotori endormie venait de dire ces mots tout en frottant ses yeux.

« …………… ! Ne me dis pas que c’était de ça que tu parlais… ? »

« Oui. Même si elle paraît être une maison normale, sa résistance physique est une centaine de fois supérieure à la normale, et puisque le Realizer est en route, sa résistance magique est également parfaite. S’il n’y a que des petites bagarres, rien ne devrait transparaître. »

« Non, ce n’est pas ce que je voulais demander…… ! Quand est-ce que cette chose a été construite…… ! C’est impossible de le construire en à peine un jour ou deux ! »

« Bah. Même l’équipe de reconstruction des désastres de la JGSDF peut reconstruire un immeuble détruit en à peine une nuit. »

« Quo…… ? »

Cela paraissait vraisemblable une fois amené de la sorte. Cela devait être les effets du Realizer ou quelque chose comme ça.

« ………. Ce qui veut dire que l’information concernant la construction de la demeure était juste une vaste blague. »

« Ne dis pas du mal des autres. Je te l’ai dit auparavant que c’était une période d’essai pour Tohka de vivre hors du <Fraxinus>. »

« ………Nu. »

Il y avait de nombreuses choses qu’il ne pouvait encaisser mais c’était inutile de continuer de se défendre contre elle. Kotori se retourna et marcha en direction de la maison.

« — Donc avec tout ça, Tohka va vivre de l’autre côté de la rue à partir de demain. Je l’ai déjà dit à Tohka. Elle doit être en train de préparer ses affaires actuellement ? »

« Ah, aah……Je vois. Je suppose… »

Shidou se gratta la joue.

Elle avait vécu là jusqu’à ce que la zone résidentielle ait été finie mais, à présent, la santé mentale de Shidou allait finalement redevenir stable …….cependant, maintenant que ce jour arriva, ce n’était pas comme s’il ne sentait pas une certaine solitude.

« Ara qu’est-ce qu’il y a Shidou ? Tu veux continuer à vivre avec Tohka un peu plus longtemps ? »

« ! Non, ce-ce n’est pas vraiment le cas…… »

Shidou démentit dans la panique et Kotori leva simplement ses épaules.

« Eh bien, si vous voulez faire une genre d’erreur, ta dernière chance de le faire est aujourd’hui ou demain. »

« Quo…… qu’est-ce que tu racontes… ! »

« Effra~ayant. Retraite. Retraite. »

Alors que Shidou criait avec un visage tout rouge, Kotori sautilla et emboîta le pas vers la maison.

« …… Franchement, cette Kotori. »

Shidou se gratta la tête avec soulagement et souffla avant d’entrer dans la maison.

Et —

« Un…… ? »

Shidou à l’improviste leva ses sourcils.

Il y avait une petite fille vêtue d’une mignonne robe à une pièce, et sur sa tête une boîte qui lui cachait le visage, elle en sortit alors qu’elle sautilla et s’approcha de lui.

« ! Yoshino !? »

Shidou nomma la petite fille. La Tenue Astrale ne la couvrait pas mais — il n’y avait pas de doute.

« Ya-Ha, Shidou-kun. »

Alors que la marionnette *clatter**clatter* bougeait ses lèvres, une voix aiguë en sortit.

« J-Je te rencontre enfin. Désolée si je ne t’ai pas remercié avant. »

« Ah, non……pas grave. Qu’est-ce que tu fais ici ? Les examens sont finis ? »

« Un — seulement le premier examen. Même s’il y en aura d’autres, je leur ai dit que je voulais te remercier, Shidou-kun. Du coup, j’ai une autorisation spéciale pour sortir un peu. »

Après avoir dit ces mots, la marionnette regarda vers le ciel comme si elle cherchait le <Fraxinus>.

« Eh bien, ceci étant dit, lorsque les examens seront finis, sortons ensemble à nouveau, ok ? »

« Ah, aah….ok. »

« Fufu, eh bien, à la prochaine. »

La marionnette agita ses petites mains.

C’est ainsi que Yoshino leva et baissa ses épaules et, avec hésitation, fit face à Shidou.

« Un….. ? Qu’est-ce qu’il y a ? »

« —— Ah, er……. »

Lorsque Shidou entendit cette voix ses épaules se soulevèrent.

Ce n’était pas [Yoshinon] mais c’était indubitablement la voix naturelle de Yoshino.

« C’est……d’accord, si je passe…….et si je joue……de nouveau…… ? »

Sur ces mots, elle jeta un coup d’œil en direction de Shidou.

« O……ou, reviens quand tu veux ! »

Lorsque Shidou répondit de la sorte, le visage de Yoshino s’illumina et elle baissa sa tête, puis s’enfuit.

« Fufu, bien bien. Tu as bien travaillé. »

« ……Un. »

De tels propos furent échangés avec la marionnette.

« ………….haha. »

Shidou eut un petit gémissement et le bord de ses lèvres forma un sourire.

En parlant de cela, c’était probablement la première fois que [Yoshino] parlait alors qu’elle portait sa marionnette.

Même s’il n’en savait pas la raison…il était plutôt content.

« Bon bah… »

Après s’être un peu étiré, il entra dans la maison.

Il monta les escaliers et lorsqu’il était sur le point d’entrer dans sa chambre, Shidou entendit une voix douce.

La porte de la chambre d’ami située au plus profond du couloir s’ouvrit lentement et de celle-ci, la moitié du visage de Tohka surgit et regarda dans sa direction.

« ……Qu-Qu’est-ce que c’est ? »

« ……………… »

Shidou avait formulé cela tout en rapprochant ses sourcils l’un de l’autre et Tohka, en restant silencieuse, mis sa main hors de l’ouverture de la porte, *swish**swish*elle fit signe de la main de venir.

« Es-tu en train de dire que je dois venir ? »

« …………… »

Tohka approuva d’un hochement de tête. Puis, ainsi, elle retourna à l’intérieur de la chambre.

« Errr…… »

Après qu’une expression perplexe eût flotté sur le visage de Shidou pendant un moment, il prit lentement son temps et marcha dans la dite direction.

Puis *toc**toc*il toqua, juste au cas où, avant d’ouvrir la porte.

Tohka était du côté droit de la salle — elle se tenait devant les étagères placées près du mur. En vue de lui faire face, il s’avança jusqu’à ce qu’il fût au milieu de la chambre.

« Est-ce qu’il y a un problème ? Tohka ? »

Lorsque Shidou le lui demanda, Tohka se mordit un peu les lèvres et, ensuite, elle leva son regard.

« ………. Un. Tu l’as sûrement déjà entendu de la part de Kotori mais, à partir de demain, il a été décidé que je vivrais de l’autre côté. »

« Ah aah……il semblerait. »

« Donc……umm, il y a quelque chose que je voudrais te demander, Shidou, tant que je le peux. »

« Demander ? »

« …….Umu. »

C’était comme si Tohka avait quelque chose de difficile à exprimer, du coup elle fuyait délicatement du regard.

« Hier, pendant l’examen, j’ai entendu beaucoup de chose de …Kotori et Reine. »

« ——— ! Errrrrr…… par beaucoup tu veux dire…….. ? »

« Un…… c’était à propos de Kotori et des autres, de la manière qu’ils ont essayé de nous sauver, nous autres les Esprits….et de toi qui les a aidé à ce faire. »

Après que Tohka eût prit une profonde inspiration pour calmer son rythme cardiaque, elle fixa son regard sur le dos de Shidou.

« La question à laquelle je pensais est liée à cela. — Shidou. Je t’en prie. A partir de maintenant, s’il y a des Esprits comme moi et Yoshino qui apparaissent, je veux absolument que tu les sauves. »

« Eh…… ? »

Shidou ouvrit grand ses yeux.

« D’après ce que Kotori a dit, il paraît qu’il y a un nombre non défini d’Esprits. Parmi eux, il doit y en avoir comme moi, des esprits qui ne veulent pas se battre mais qui sont entrainés par la force des choses — ce genre de choses…est juste pitoyable. »

Tohka formula sa phrase tout en arborant un sourire triste.

« C’est pourquoi, s’il-te-plait. En utilisant ton pouvoir, s’il-te-plait, sauve ces Esprits…… Comme cette fois-là, lorsque tu m’as sauvé. »

« …………………… »

Shidou avala sa salive et regarda à nouveau Tohka.

« …………Err, Comment dire ? Ummmm…. »

*Kon* Shidou frappa son front.

Suite aux histoires de Tohka et de Yoshino, il s’était réconcilié avec ses pensées mais, pour diverses raisons, il hésitait à vouloir les mettre en mots. Shidou agita un peu sa tête avant de répondre.

« — Aah. J’ai l’intention de faire ça. »

« …………… »

Même si Tohka avait obtenu la réponse qu’elle voulait, pour une certaine raison, elle souriait avec une expression complexe.

« Un………….. Je te suis redevable. Il y a ……………. encore une chose, ça ira ? »

« Ouais, qu’est-ce que c’est ? Essaye de le dire. »

« Un…… »

Alors que Tohka marmonnait quelque chose et bougeait ses lèvres, elle baissa immédiatement sa tête.

« Eh ? Qu’est-ce que tu as dit ? »

Elle paraissait avoir dit quelque chose mais — il ne l’avait pas entendue.

Alors que Shidou essayait d’entendre plus clairement, il fit un pas en avant vers Tohka et —

« ……Uh !? »

Il approcha de Tohka qui avait rapidement levé sa tête et avait immédiatement ralenti son souffle.

Tohka mit ses bras autour du cou de Shidou et ainsi le poussa sur le lit qui était proche.

Puis —

« Unguuu…… !? »

A cet instant, après avoir montré une certaine hésitation, Tohka posa lentement ses lèvres sur celles de Shidou.

Face à cet acte soudain, le cerveau de ce dernier s’en trouva confus et cria.

Il pensait qu’il était toujours dans son rêve ou quelque chose comme ça ; si c’était le cas, quel genre de métaphore se trouvait dans ce rêve, Freud-sensei ou quelque chose de la sorte ; il était assailli de pensées inévitables à cet instant.

Mais, même sans l’aide d’un pincement de joue pour confirmer si c’était bien la réalité, les organes sensoriels en activité de tout son corps lui disaient constamment que, C’EST BIEN LA REALITE !

Le doux parfum exclusif, que seules les filles ont, lui chatouillait les narines. Les traits de visage de Tohka étaient justes en face de lui. Son faible poids incliné sur son corps. Et ses doux membres qui lui donnaient instinctivement envie de les embrasser.

De plus — la sensation de ses lèvres qui ne pouvait pas être décrite par des mots et le goût des fluides corporels qui n’étaient pas les siens.

Avec le mélange de tout cela, ces sensations simultanées piétinaient les cellules du cerveau de Shidou.

Incapable de résister ou de s’adapter à la situation, 10 secondes se passèrent.

« Puhaaa……. »

Il semblait que durant le baiser, elle s’était arrêtée de respirer. Comme si elle tentait de reprendre son souffle, Tohka inspira.

Et toujours dans cette même position, elle fixait les yeux de Shidou.

« To-Tohka…qu’est-ce que tu as fait…… ? »

Lorsque Shidou formula cela, Tohka maintint son regard inchangé et garda sa même position.

« ………….Je vais prendre ma récompense pour cette fois-là. »

« Eh……… ? »

Shidou avait eu une voix morne lorsqu’il avait répondu, Tohka regarda ailleurs embarrassée.

« ………Je me demande pourquoi. C’est juste l’acte de deux lèvres se touchant l’une l’autre…mais ce n’est pas mal. Et bizarrement — je n’ai pas envie de faire ça avec un autre humain que toi. ……… ensemble pour ça…… je ne sais pas si c’est juste ou pas mais… quand Shidou…err, quand tu étais à l’intérieur du bâtiment ou quelque chose comme ça, et que tu as embrassé Yoshino, comment dire…… j’ai eu une mauvaise sensation. »

Puisque Shidou était toujours sans réponse, Tohka continua de parler avec embarras.

« ……… C’est pourquoi. Errr, à propos de ça…….ne le fais plus avec une autre. »

« ………Eh ?Errrr— »

Il semblait que Tohka ne fût pas informée de la méthode qu’il utilisait pour sceller les pouvoirs des Esprits. C’était une requête contradictoire en soi. Ce qu’elle demandait était quelque chose d’impossible.

« Réponds ! »

« O…Oui. »

Mais Shidou était écrasé par Tohka et il approuva accidentellement.

Partie 2[edit]

A l’instant dans la chambre de briefing située au coin de la garnison du JGSDF de la ville de Tenguu, le personnel combattant et le personnel non-combattant étaient alignés en rang.

La session de rapport des opérations des derniers jours, tout autant que la réunion stratégique concernant les nouvelles données Spirituelles qui ont été observées dans le voisinage, tout ceci était compilé sous les ordres de Ryouko.

« ……….. »

En son sein, le membre du JGSDF du nom d’Origami était sous son apparence normale et, tout en restant silencieuse, comme pour cacher son mécontentement, regardait sa main posée sur la table.

— 2 jours plus tôt

A cause de l’intervention de la [Princesse], [l’Hermite] avait réussi à s’enfuir.

Qui plus est, la [Princesse] avait aussi soudainement disparue en plein cœur de la bataille.

De plus — c’était un enregistrement différent de celui qu’elle laissait habituellement derrière elle lorsqu’elle était Lost.

Même si tous les membres qui furent congelés, par [l’Hermite], en même temps que leur Territory, eurent la vie sauve…Même si l’AST avait repoussé l’Esprit en fin de compte, ils n’avaient pas obtenu de grand succès, et la seule chose, qui leur était restée, fut de rentrer à la base.

C’était normal d’être de mauvaise humeur.

De plus, elle ignorait toujours où Shidou, qui était supposé se trouver dans la chambre d’Origami, était parti en ville alors que l’alarme avait sonné — accidentellement, pour diverses raisons, la marionnette, qu’elle avait récupérée quelque jours avant, avait disparu de sa demeure…… elle l’aimait bien quand même.

Bien sûr, ce n’était pas comme si elle doutait de Shidou.

Au lieu de ça, si Shidou avait volé les effets personnels d’Origami, c’était une bonne chose d’une certaine manière ; Origami avait prévu de ne pas lui poser d’autres questions sur ce sujet.

Et — à ce moment-là, la porte de la pièce s’ouvrit, Ryouko qui était le capitaine de l’AST se dévoila.

Tous les membres dans la salle de briefing se levèrent immédiatement et saluèrent.

« Ah — c’est bon. Asseyez-vous, asseyez-vous. »

Lorsque Ryouko prononça cela d’une voix ennuyée, elle se plaça en face de tout le monde.

« Bon alors, je suppose que tout le monde est là. — Bien bien, je prévoyais de commencer immédiatement la réunion mais — avant ça. Même si tout le monde est content, j’ai de terribles nouvelles. »

« …………… ? »

Alors que les membres eurent des expressions de curiosité, *Sigh* Ryouko souffla.

« ……… Puisque l’apparition d’Esprits dans la ville de Tenguu est forte, nous sommes dans le besoin de fournir plus de résultats. Du personnel supplémentaire nous a été assigné afin de se joindre à nous. »

« Du personnel supplémentaire…ce serait ? »

« Ouais. Le top du top. En termes d’utilisation du Realizer, ce n’est pas surprenant qu’elle soit dans le top 5 mondial. — En effet, il semblerait qu’elle ait tué un Esprit toute seule. »

« ………. !? »

Suite aux mots de Ryouko, les membres commencèrent à faire du bruit.

C’était tout simplement normal. Il fallait 10 membres d’élite pour affronter un Esprit qui est au-delà de leurs capacités, et cette personne en combattait un toute seule.

Ayant obtenu les réactions qu’elle souhaitait, Ryouko leva ses épaules et regarda la porte par laquelle elle était entrée quelques secondes auparavant.

« — Entre. »

« Oui. »

Répondant à la voix de Ryouko, une voix mignonne se fit entendre.

La porte s’ouvrit à nouveau — et une fille marcha à travers la salle.

« ………… !? »

En un instant, toutes les rangées de membres de l’AST dans la salle de briefing levèrent leurs sourcils d’un coup.

Mais, c’était normal. C’était parce que la personne, qui venait d’entrer, peu importe la façon de la regarder, était une fille qui semblait être une collégienne.

Elle avait un visage intelligent et une queue de cheval à l’arrière de sa tête. Elle était une fille caractéristique avec un grain de beauté sous l’œil gauche.

« ………………. »

Origami convulsa et bougea ses épaules. — Le visage de cette fille, elle avait comme l’impression de l’avoir déjà vu auparavant.

« Je suis le sous-lieutenant Takamiya Mana, enchantée de faire votre connaissance. »

Mana se tourna dans son costume de la JGSDF, qui présentait comme un cosplay, et salua.

« Lieutenant Kusakabe…………qui est-ce ? »

Un membre posa la question à Ryouko.

Ryouko [Comme prévu, cette question est ressortie haaa……..], Ryouko eut une telle expression et elle ouvrit ses lèvres.

« Je vous l’ai dit à l’instant. C’est le Top Elite-sama dont je vous ai parlé à peine plus tôt. »

« Haaa……… !? »

Tous les membres se renfrognèrent en même temps.

Mana pencha sa tête se demandant ce qui n’allait pas avec la réaction de tout le monde.

« Est-ce quelque chose ne vas pas ? »

Elle avait dit cela avec un respect normal pour chacun.

« Qu'est-ce que j'entends par ce qui ne va pas? .............T-Tu…es toujours une enfant — !? »

Lorsqu’un membre répondit, Mana *Fuuu* expira.

« Je ne pense pas qu’il y ait un problème avec ça. Ce n’est pas lié et l’âge d’une personne est simplement une caractéristique individuelle. — Ou y’a-t-il quelqu’un parmi vous qui pense pouvoir me battre ? »

Mana avait exprimé ces mots, et ce n’était pas comme si elle avait utilisé du sarcasme mais plutôt comme si elle avait dit la vérité.

« Quo…… ? »

Ce membre qui avait posé la question regardait avec étonnement en raison du fait qu’elle n’avait pas prédit une telle réponse en retour.

« Regarde-moi, plutôt qu’elles —»

Mana porta son regard sur Origami.

« — ça devrait être plus de mon niveau. Bien que le pourcentage est faible, il semblerait que tu ais une chance. »

« ………………. »

Origami ne répondit pas et la regarda en retour silencieuse.

Lorsqu’elle fit cela, Ryouko *Pokan* frappa doucement la tête de Mana.

« Arrête ton baratin inutile. Je vais montrer les images d’avant-hier, dépêche-toi de t’asseoir à une place vide. »

« Oui. »

Mana répondit avec une phrase courte et, avec un joli jeu de jambes, elle alla s’asseoir à côté d’Origami.

« Eh bien…… »

Lorsque Ryouko appuya les boutons à côté du mur, un écran descendit du plafond et les lumières de la pièce s’éteignirent. Elle utilisa le terminal dans sa main et, immédiatement, l’image de l’état de la bataille d’il y a deux jours apparut.

Les images du moment où Origami avait tenté de briser la barrière de [l’Hermite] furent projetées à l’écran —

« — une interférence est entrée ici. »

Au même moment que Ryouko avait dit cela avec une voix irritée, le visage de la [Princesse] apparut à l’écran.

Ryouko zooma sur l’image— et en face de la barrière, la présence d’un garçon, qui se tenait devant, fut confirmée.

Origami haleta un peu. Il n’y avait pas de doute. C’était — Shidou.

Et,

« ………………..Uh. »

Mana, assise à côté d’elle, empoigna soudainement sa tête et eut un petit gémissement.

Pendant un moment, Mana utilisa ses mains pour presser les côtés de sa tête comme pour arrêter un mal de tête mais — elle leva immédiatement son regard, *gataa* et le bruit de son siège se fit entendre.

« Hmmmm…. ? Qu’est-ce qu’il y a ? Quelque chose ne va pas ? »

Ryouko exprima cela d’une voix dubitative.

Mais Mana ne répondit pas et regarda fixement Shidou, qui apparaissait à l’écran, puis elle articula.

« — Onii-sama ? »

« ………. ? »

Origami fronça des sourcils et regarda le profil du visage de Mana.

Et ensuite — elle réalisa le vrai visage du sentiment étrange qu’elle avait eu auparavant.

Cette fille dégageait la même atmosphère qu’Itsuka Shidou.



Postface[edit]

Cela faisait longtemps…C’est Tachibana Koushi qui vous parle.

Si vous avez acheté le tome 2 avant le 1, si vous employez cette rare et inhabituelle méthode de procéder, ravi de faire votre connaissance, je suis Tachibana Koushi. Si vous avez acheté aussi bien le tome 1 que le 2 et que vous avez lu la postface du tome 1 il y a un moment, eh bien, ravi de vous revoir, c’est Tachibana Koushi souriant audacieusement tout en inclinant ses lunettes.


Est-ce que vous avez aimé [Date A Live 2 Yoshino Puppet] ? Je serais enchanté si vous l’avez aimé.

L’Héroïne, dont nous sommes en train de parler, est le second Esprit, celui qui répond au nom de Yoshino.

Même si ce nom de personnage a demandé de nombreuses recherches, il semblerait que le nom de Yoshino a été choisi assez facilement. A l’opposé, Shidou et Reine ont de nombreuses complications dans le leur. Un peu avant, lorsque sur le manuscrit complet figurait le nom de Tohka, je l’ai accidentellement écrit [000]. Qu’est-ce que c’est que cette apparition d’héroïne illégale.[21]

Mais cette Yoshino, au cours de l’explication de conception donnée par mon superviseur, [Je vois, c’est comme si elle était une fille de la jungle], m’a-t-il dit et [ !?] et je l’ai pris comme tel.


« Fille de la jungle. »

…………..Hmmm ? C’était l’image de Yoshino avant qu’elle ne fût changée. Son image était quelque chose de proche d’une sorte d’Amazone musclée. Elle aurait été un genre d’Amazone japonaise et son nom aurait été quelque chose comme [Yushinuo Lelebul Pocahontas]. Elles auraient eu des soucis avec les tribus rivales, les [Crazy Storm], et aurait également été le genre de brute à ravager la forêt. Leur nourriture préférée aurait été la viande crue.

Mais j’étais dans l’erreur, j’ai été mis au courant que la [Fille de la jungle] était supposée être une [sorte de fée qui vit dans la forêt].

Eeh ---- même si je ne voulais pas abandonner, c’était comme se faire snipper par quelqu’un caché dans un buisson avec des vêtements de camouflage.

Il y a une annonce que je voudrais faire.

Selon les prochaines prévisions, [Date A Live 3] sera le prochain à être publié.

Il a été prévu que [Soukyuu no Karma 8] serait publié après celui-là. Pour les lecteurs de [Karma], vous seriez aimable d’attendre un peu plus longtemps.

Pour les personnes, qui n’ont jamais lu [Karma] avant !, saisissez cette chance et lisez-les.

En plus de ça, il semblerait qu’un manga [Date A Live] a été prévu. Yahou !

Pour plus d’informations, veuillez attendre un petit peu.

Eh bien, cette fois encore, c’est grâce à diverses méthodes et efforts que ce livre a vu le jour. Bien sûr, le superviseur des illustrations, Tsunako-san, et le directeur artistique, je vous remercie tous deux pour votre travail de première qualité à chaque fois que vous m’assistez. J’ai franchement été sous votre responsabilité.

La prochaine fois. Dans [Date A Live 3], contrairement à Tohka et Yoshino, il est prévu qu’un Esprit maléfique entre en scène. Cela me ferait plaisir si vous y jetez un œil.

A présent, je prie pour qu’on se revoie à nouveau.


Tachibana Koushi.




Notes de traduction[edit]

  1. Le Japon a adopté le système métrique depuis 1891. Néanmoins, le tatami était une des anciennes unités de mesure japonaise. Encore aujourd’hui, on parle en tatami pour les mesures des logements. Six tatamis, ici, représentent environ 10m².
  2. Galge provient de Gal Game (ou Gyaru Gemu en japonais) ou encore appelé Bishōjo Game, il s’agit d’un genre de jeux vidéo, de type Visual Novel , très fréquent et populaire au Japon, qui n’est que rarement (pour ne pas dire jamais) traduit hors de l’Archipel. Ce genre de jeu centré principalement sur l’interaction avec les personnages féminins aux designs de manga, progresse par tableaux fixes où des personnages discutent par le biais d’une boîte de dialogue, à l’instar des rpg-japonais. Son sous-genre le plus connu est l'Eroge. Pour plus d’informations : http://en.wikipedia.org/wiki/Bish%C5%8Djo_game. Il est à remarquer que Date A Live est également sorti sur PS3 sous la forme d’un galge.
  3. Sorte de cagoule couvrant entièrement le visage à l’exception des yeux. Le nom provient d’Ukraine. Pour plus d’informations sur le sujet : http://en.wikipedia.org/wiki/Balaclava_%28clothing%29.
  4. Il s’agit d’une statuette en forme de vache rouge issue du folklore japonais et qui est censée être impliquée dans la construction du temple Enzo-ji dans la ville de Yanaizu. Pour une image : fr.wikipedia.org/wiki/Akabeko.
  5. Jeune femmes au service d’un temple shintoïste.
  6. Soubrette
  7. Casse-croûte japonais contenu dans un coffret ramené de la maison ou repas acheté. Pour plus d’informations : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bent%C5%8D.
  8. Dans la comédie Manzai à deux hommes, c’est le rôle du partenaire droit, sérieux et pas du tout comique. On comprend ici qu’il s’agit d’adopter une réponse très sérieuse.
  9. Oui en Japonais.
  10. Territory : sphère d’influence crée par la CR-Unit, permettant à leur imagination de devenir réalité. En français : Territoire
  11. Lost : terme donné lorsque les Esprits repartent dans l’autre dimension. En français : Perdu
  12. « Le ragdoll est une race de chats originaire des États-Unis. Le nom de ce chat de grande taille provient d'une particularité étonnante : lorsqu'on le porte, il devient aussi mou qu'une poupée de chiffon, « ragdoll » en anglais. » Extrait de la page wikipédia : ici.
  13. Une pose Guts ou originalement nommée Guts-Pose, proviendrait d’une pose adoptée par le boxeur japonais Guts Ishimatsu dans les années 50. C’est à présent couramment utilisé au Japon lorsqu’on a gagné une victoire. On voit cette pose dans plusieurs mangas.
  14. Au Japon, la majorité des parapluies utilisés sont transparents et sont vendus un peu partout à des prix dérisoires.
  15. « L'oyakodon (親子丼?) est un donburi, un mets japonais composé d'une garniture sur un bol de riz. Oyako signifie mère et enfant car ce plat est élaboré avec du poulet et des œufs. Il est assaisonné avec dashi, mirin et sauce soja. » Wikipédia. http://fr.wikipedia.org/wiki/Oyakodon
  16. Equivalent de « Bon appétit » en japonais.
  17. Référence à l’Enfer de Dante. Le cocytus est le lac gelé de la 10ème strate des enfers, l’enfer des traîtres parmi lesquels on compte Brutus, Judas Iscariote et Cassius.
  18. Référence à un type de carte de Yu-Gi-Oh. Pour plus d’informations : http://yugioh.wikia.com/wiki/Trap_Card
  19. Au Japon, le registre familial se nomme le Koseki. « La loi japonaise précise que tout foyer doit signaler les naissances, décès, mariages, divorces, et délits à son autorité locale, qui compile ces informations dans un arbre généalogique détaillé. Si de tels évènements ne sont pas indiqués dans le koseki, ils ne sont pas officiellement reconnus par le gouvernement japonais. » Wikipédia. Pour plus d’informations : www.fr.wikipedia.org/wiki/Koseki.
  20. Dans la version anglaise, Origami est dans une « Mount position ». Il s’agit d’une position de lutte marquant une certaine domination. Ce qui explique le vocabulaire orienté vers ce sport au sein de cette phrase.
  21. Nous nous excusons pour la difficulté de compréhension du passage, le texte en version anglaise n’était pas très clair non plus. On comprend néanmoins qu’il s’agit de choix de kanjis pour les noms puisqu’en japonais un nom ou un prénom peut avoir la même prononciation qu’un autre mais avoir des kanjis différents. Ainsi, il existe le prénom Yoshino (佳乃) mais celui de Yoshino de Date A Live s’écrit (四糸乃). Au passage, le premier kanji est celui du chiffre 4 puisque Yoshino représente le 4ème sephira de l’arbre séphirotique. De même, Tohka s’écrit 十香, le premier kanji étant le chiffre 10, puisqu’elle est le 10ème sephira.