Difference between revisions of "Date A Live:Tome 4 Chapitre 7"

From Baka-Tsuki
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(Création)
 
(Partie 2)
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===Partie 2===
 
===Partie 2===
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« Ça doit être... ici. » murmura faiblement Shidou.
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Il regarda sur la carte si l'immense bâtiment qui lui faisait face était bien celui qu'il recherchait.
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Les mots "Hôpital Militaire de Tenguu" étaient écrits. Il semblerait qu'il ne s'était pas trompé.
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« Cette fille... J'espère vraiment qu'elle va bien... »
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La veille, Mana, qui fut la première personne arrivée à la rescousse de Shidou et qui dut faire face à Kurumi, avait vu son temps stoppé par Zayin, et avait dû subir de sérieux dégâts.
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On avait dit à Shidou qu'elle avait été transférée dans l'hôpital militaire le plus proche, donc il avait décidé de lui rendre visite.
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Après avoir passé la porte d'entrée, il se dirigea vers la réception.
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« Excusez-moi... »
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« Comment allez-vous, c'est votre première fois ici ? Normalement, vous devez avoir d'une recommandation... »
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À peine Shidou eut-il entamé la conversation que la réceptionniste se mit à parler.
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« Ah, non. Je suis là pour rendre visite à quelqu'un. Puis-je vous demander où se situe la chambre de Takamiya Mana ? »
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« Takamiya-san ? Puis-je vous demander si vous êtes de la famille ? »
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« C'est... oui, c'est ça. » bafouilla Shidou tout en approuvant de la tête.
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C'est vrai. Takamiya Mana est la véritable sœur de Shidou... Tout au moins d'après elle.
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Même si Shidou n'avait pas de souvenir exact, Mana elle-même insistait sur la fait qu'elle ne pouvait pas avoir tord... S'il avait nié maintenant, il était fort probable qu'il aurait été questionné sur leur relation. Pour le moment, il valait mieux approuver.
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« Attendez un instant s'il vous plaît. »
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La réceptionniste manipula son ordinateur avec des mains expérimentées.
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Après quelques secondes, elle élargit ses yeux de surprise, et regarda une nouvelle fois Shidou.
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« C'est... Je suis vraiment désolée, Takamiya Mana-san est actuellement dans un cabinet médical spécial où aucune visite n'est autorisée. »
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« Hein... ?! » lâcha involontairement Shidou.
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« E-Est-ce que sa vie est en danger ? »
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« Je ne sais pas... Je n'ai pas accès à plus d'informations... »
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« Mais je suis de sa famille, alors peut-être que... »
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« Je suis sincèrement désolée... Le traitement de Takamiya Mana-san utilise un équipement très spécial et c'est contre les règles de le montrer à un étranger... »
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« Pas possible... Alors est-ce que je peux vous demander une faveur ? Laissez-moi seulement jeter un coup d'œil... »
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« M-Même si vous me le demandez comme ça... »
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La réceptionniste avait l'air embêtée. Et puis à ce moment-là...
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« ... Shidou ? »
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Shidou entendit une voix qui lui était familière venir de derrière lui. Se demandant de qui il s'agissait, il se retourna, et vit une fille vêtue d'une robe d'hôpital, se cramponnant à un pied à perfusion pour rester debout.
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« Origami ? »
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C'était sa camarade de classe, Tobiichi Origami.
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Une fille avec des longs cheveux atteignant ses épaules et un visage plutôt attirant semblable à celui d'une poupée. Son front était recouvert de bandages, et du plâtre avait été placé autour de ses minces membres.
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Quand elle vit le visage de Shidou, Origami lâcha un soupir de soulagement. Bien que son visage n'affichait aucune émotion, on avait l'impression qu'elle s'était enfin calmée.
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« Tu vas bien ? »
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« ... Mm, mm. »
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Comment dire, savoir que quelqu'un s'inquiète pour toi et te demande directement si tu vas bien, c'est en quelque sorte embarrassant. Il se gratta le visage et détourna le regard.
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Cependant, Origami continua de fixer le visage de Shidou, et reprit la parole.
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« ... Qu'en est-il de Yatogami Tohka ? »
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« ... ?! »
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Il fut interpellé pas les mots d'Origami, et regarda une nouvelle fois en sa direction.
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C'était compréhensible. Tohka et Origami, une dispute aurait été inévitable si elle s'étaient vues, alors penser qu'Origami se serait inquiétée pour Tohka...
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Peut-être qu'Origami l'avait finalement acceptée en tant que camarade de classe, et était enfin disposée à la comprendre. Il était heureux d'une certaine manière, et approuva exagérément avec un hochement tête.
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« Mm, Tohka va bien aussi. »
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« Tch. »
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« Hein ? »
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« C'est rien. »
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Pendant un instant, la froide Tobiichi-ojousama<ref>Japonais de "Princesse"</ref> avait montré une expression qui n'était pas digne d'elle, mais il s'imaginait surement des choses. En se persuadant de cela, Shidou sourit amèrement.
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« M-Mais, pourquoi es-tu là ? Les chambres des patients ne sont-elles pas à l'étage ? »
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« Pour savoir où est la chambre de Mana. ... Et toi ? » répondit Origami, le regard toujours fixe.
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« Mm... C'est pour ça. Pareil, je suis venu rendre visite à Mana. »
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« Je vois. Pour lui rendre visite ? »
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« Mmmm, oui. »
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« Seulement Mana ? »
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« ... C'est... A-Aussi pour toi, Origami... »
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« Ah bon. »
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Le visage d'Origami resta tout aussi inerte quand elle parla. Mais d'une certaine manière, elle avait l'air heureuse... Il regretta tout de même son mensonge.
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« Eh bien alors, où est la chambre de Mana ? »
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« Ah, mm... apparemment, elle est en salle d'opération, donc on ne peut pas aller la voir. Alors pour le moment, on peut seulement prier pour qu'elle... »
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« ... Si c'est comme ça, attendre ne servira probablement à rien. »
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« Hein ? »
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« Même si je ne peux pas expliquer les détails, ils utilisent surement des équipements top secret pour conduire l'opération. Personne ne sera autorisé à lui rendre visite tant qu'elle ne sera pas déplacée dans une chambre normale. Tu seras arrêté si jamais tu essayes d'y entrer de force. »
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« ... »
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Les sourcils de Shidou se levèrent. Des équipements hautement secrets. Ça doit probablement être des Realizer conçus pour la médecine. Reine avait effectivement dit qu'on en utilisait dans cet hôpital.
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Les Realizer, cette technologie qui permet de rendre l'imagination réalité, étaient le plus grand secret du pays. D'où une telle réaction, compréhensible.
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« ... J'ai compris, Je repasserai demain. »
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Après le hochement de tête d'Origami, plus aucun mot ne fut échangé... Elle continuait juste de fixer les yeux de Shidou.
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Et un long moment se passa dans ce silence.
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C'était horrible de rester en plein milieu d'un couloir d'hôpital. Même s'il avait compris que ça risquait de gêner les autres, il avait comme perdu l'opportunité de partir.
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De la sueur coulait non-stop sur son visage, et il avait du mal à s'exprimer.
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« U-Um... Origami ? Tu ne vas pas retourner dans ta chambre ? »
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« Si, j'y vais. »
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« A-Ah bon. Alors je devrais partir aussi... »
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Et puis, alors que Shidou avait l'intention de prendre la sortie, Origami, *Pata*, tomba soudainement sur les genoux.
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« Ori-Origami ?! Tu vas bien ? »
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En s'accroupissant précipitamment, il l'attrapa par les épaules et l'aida à se relever. Il semblait qu'elle s'était blessée lors de sa chute ; son nez et son front étaient rouges.
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À cause de la chute exagérée, le personnel de l'hôpital et les patients autour d'eux avaient l'air extrêmement choqués. Cependant Origami ne semblait pas gênée par le chahut de la foule, et regardait Shidou.
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« Je ne vais pas pouvoir retourner toute seule dans ma chambre. »
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« ... »
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« Accompagne-moi jusque là-bas. »
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« ... C'est... »
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« Accompagne-moi jusque là-bas. »
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« ... J-J'ai compris à la fin. »
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Shidou hocha de la tête comme pour se rendre.
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« Alors... est-ce que tu peux marcher toute seule, Origami ? »
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« C'est difficile. »
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« ... Ah bon. Alors attends-moi. Je vais emprunter une chaise roulante. »
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Après avoir dit ça, alors que Shidou s'apprêtait à se lever, Origami tira sur le coin de ses vêtements.
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« Uu, il y a un problème ? »
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« Je n'aime pas les chaises roulantes. »
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« Hein ? Pourquoi ? »
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« Ça me rend malade. »
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« ... »
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''Peut-on avoir le mal des transports dans une chaise roulante, et dans ce couloir d'hôpital parfaitement lisse... ? De quoi est en train de parler un membre de l'AST habitué à voler avec un CR-Unit ?'' Bien qu'il voulait lui poser pas mal de questions, Shidou décida de se taire pour le moment.
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« A-Alors qu'est-ce que je dois faire ? »
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« Porte-moi. »
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« Haa ? »
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Incapable d'imaginer ces mots sortir de la bouche d'Origami, Shidou ne put s'empêcher de répondre ainsi.
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Non, en fait il s'était déjà préparé à affronter une telle situation... Mais comment le dire, il ne s'était jamais imaginé que ce serait avec Tobiichi Origami.
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« Porte-moi. »
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« C-C'est... »
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« Porte-moi. »
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« ... D'accord. »
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Réalisant que toute résistance était futile, Shidou tourna son dos vers Origami. En un instant, Origami se leva légèrement, en s'appuyant sur le dos de Shidou. C'était dur de s'imaginer qu'elle avait des vertiges lorsque l'on voyait ses mouvements agiles. Il aurait été plus correct de dire que le dos de Shidou avait été possédé que de dire qu'il la portait.
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« Uu... »
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Il avait l'habitude de porter des filles à cause de Kotori qui chaque jour s'endormait dans le salon... Mais comme il s'y attendait, c'était d'une certaine manière différent. Mis à part sa taille un peu plus grande que celle de Kotori, une douceur unique aux filles se dégageait d'Origami... Pour le dire d'une autre manière, c'était comme si elle était un peu trop proche.
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« ... Origami ? J-Je crois que tu utilises un peu trop de force là. »
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« Pas du tout. » dit-elle tout en resserrant encore son étreinte.
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Sa poitrine, couverte par la fine robe d'hôpital, était fortement appuyée contre le dos de Shidou.
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« Uu, gu... »
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D'un point de vue objectif, on ne pouvait pas dire que la croissance d'Origami se passait bien... Cependant, elle était très douée pour le combat au corps à corps. Le visage de Shidou le brûlait, et tandis qu'il secouait frénétiquement sa tête pour garder son sang-froid, il se mit à pousser le pied à perfusion, relié au poignet d'Origami.
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« A-Alors... Origami. Où est ta chambre ? »
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« Bâtiment Ouest. Troisième étage. Chambre numéro 305. »
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« D'accord... J'ai compris. »
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Shidou hocha la tête pour montrer qu'il avait compris, et commença à marcher tout en poussant le pied à perfusion d'une main.
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En suivant les instructions des panneaux, il entra dans le couloir qui reliait le bâtiment central et le bâtiment ouest. À ce moment...
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« Waah ?! »
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Alors qu'ils étaient sur le point d'arriver au croisement, Shidou lâcha un bruit féminin.
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Les doigts d'Origami se déplaçaient de manière frénétique, sur tout le corps de Shidou comme s'ils essayaient de le lécher.
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« Ori-Origami. Ça chatouille... »
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« Ah bon. »
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Quand elle eut dit cela, ses doigts s'arrêtèrent enfin. Shidou se mit une nouvelle fois à marcher, tout en lâchant un soupir de soulagement.
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Quand ils atteignirent le bâtiment ouest, ils prirent l'ascenseur jusqu'au troisième étage, et continuèrent tout droit, conformément aux instructions d'Origami.
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Quelque temps plus tard, ce fut sa nuque qui fut embêtée.
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[[Image: Date4_079.jpg|thumb]]
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Cependant les deux bras d'Origami étaient toujours autour du coup de Shidou. Celui-ci avait l'impression que quelque chose était bizarre et fronça les sourcils... La raison fut vite découverte : en plus d'un bruit de respiration, il sentait quelqu'un souffler dans sa nuque.
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« Ori-Origami... ?! »
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Hu... Ha... Hu... Ha...
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« Attends deux secondes... »
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Hu... Ha... Hu... Ha...
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« Hé, hé... »
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Troublé, il tourna la tête. Cependant.
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« Hyi ?! »
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À ce moment-là, il ressentit quelque chose à quoi il ne s'attendait pas à l'arrière de son cou, et Shidou ne put s'empêcher de sursauter.
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Bien que ses deux mains étaient immobiles, Shidou avait l'impression qu'on lui caressait la colonne vertébrale, comme des chatouilles.
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« Quoi ?! Qu'est-ce que tu viens de me faire ?! »
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Shidou parvint enfin à reprendre ses esprits, se mit à sprinter vers la désignée chambre 305 et plaça Origami dans le lit à l'intérieur.
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« ... »
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Après qu'Origami ait été posée avec soin, celle-ci se lécha les lèvres pour une raison obscure.
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« Haa... Haa... »
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Bien qu'il n'avait parcouru qu'une courte distance et qu'Origami n'était pas si lourde que ça, il était étrangement fatigué. Shidou se pencha quelque temps appuyé au mur pour reprendre son souffle.
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Après approximativement une minute, il observa la chambre, son cœur enfin calmé.
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C'était une chambre principalement blanche. Dans cet espace d'environ 10 mètres carrés, il y avait un lit, une télévision, une chaise et un meuble, sur lequel étaient posés un vase rempli de fleurs et un panier à fruits contenant des pommes, témoins d'une probable visite précédant celle de Shidou.
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« C'est... bon, Origami. Je vais devoir partir maintenant. »
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Lorsque Shidou dit ça, l'estomac d'Origami gargouilla.
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« ... ? Tu n'as pas dîné ? »
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Origami répondit avec un hochement de tête.
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« Ah... Dois-je appeler une aide-soignante ? »
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« ... »
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Origami leva soudainement sa tête, et attrapa une pomme qui était posée sur le meuble.
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Et puis, après avoir pris le couteau qui était également dans le panier, elle les tendit vers Shidou.
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« Épluche-les moi. »
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« Hein ? Aaah... d'accord. »
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Il n'avait aucune raison de refuser sa demande si ce n'était que ça. Shidou s'assit sur un tabouret proche, accepta la pomme et l'économe, plaça une corbeille sur ses genoux et commença à éplucher le fruit.
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Pour Shidou, qui cuisinait fréquemment chez lui, c'était une tâche très simple. Il ne lui fallut même pas une minute pour diviser la pomme en huit et les aligner sur une assiette posée pas très loin.
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« Très bien, ça sera tout maintenant ? » dit-il, en lui passant le plat.
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Cependant, Origami, qui n'avait pas l'air satisfaite, secoua sa tête de droite à gauche et ne tendit pas sa main pour prendre l'assiette.
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« ... ? Pourquoi, Origami ? »
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« Nourris-moi. »
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« Quo... »
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Shidou se figea sur place avec l'assiette toujours dans sa main, les épaules tremblant un moment. Quand il jugea ne plus pouvoir rester aussi pitoyable, il ouvrit la bouche, simulant une toux.
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« Non... Tu dois au moins être capable de faire ça, pas vrai ? »
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« On m'a dit d'éviter toute activité physique. »
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« Mais il n'y a pas un instant, tu étais tranquillement en train de marcher avec un pied à perfusion à tes côtés. »
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Origami ignora les mots de Shidou, et ouvrit la bouche en faisant « Ah ».
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« ... Toi, vraiment... Je suppose que je n'ai pas le choix. »
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Shidou laissa s'échapper un soupir et après avoir pris un morceau de pomme, il l'amena dans la bouche d'Origami. Origami fronça alors les sourcils comme si elle était sincèrement surprise.
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« Si tu ne peux pas bouger tes mains, alors bouge au moins ta bouche... »
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« ... ! Pof ! «
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Il avait d'une certaine manière l'impression que ses mots avaient été ignorés. C'était parce qu'Origami avait soudainement mordu la pomme, coupant sa phrase de force.
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Origami regarda Shidou après que la moitié du morceau de pomme que celui-ci lui avait mis dans la bouche soit mâchée et avalée. Elle semblait attendre l'autre moitié située dans la main de Shidou, car elle ouvrit la bouche une nouvelle fois.
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« Uh, voilà. »
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Et puis, une fois que Shidou lui eut passé l'autre morceau... Origami, en une seule bouchée, le mit dans sa bouche en même temps que les doigts de Shidou.
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« Uu ?! »
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Il n'avait pas du tout prévu cela. Il laissa involontairement s'échapper un bruit sous le choc.
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« Ha, haha... est-ce que tu es née idiote ? »
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Shidou afficha un faible sourire, et lâcha la pomme dans la bouche d'Origami et essaya d'en sortir les doigts. À ce moment-là, son poignet fut fermement saisi, l'empêchant de retirer ses doigts.
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« Hein... ? Heeeein ?! »
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« ... »
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Ignorant les cris de Shidou, Origami qui tenait fermement son poignet commença à lui lécher les doigts. *Lèche* *Lèche lèche* *Lèche lèche lèche* *Suce suce* *Bisou* *Suce*
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« Hé, hé, Origami... ! Non, attends, vraiment... Ori-Origami-san ?! »
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Shidou cria d'une voix aiguë, puis secoua ses mains de panique, et parvint finalement à s'échapper de celles d'Origami. Entre les doigts de Shidou et les lèvres d'Origami qui étaient connectés l'instant précédent, un fil luisant de salive s'étendait... Quelle scène érotique, le visage de Shidou ne put s'empêcher de devenir rouge.
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« Merci pour le repas. »
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Origami s'essuya la bouche et joignit ses mains, tout en baissant sa tête pour faire une révérence. Shidou, le visage recouvert de sueur, s'essuya les mains.
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« C'est... bon maintenant ? »
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Shidou venait de finir sa phrase lorsque Origami pointa du doigt le dessus du meuble.
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« Ça. »
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« Um ? »
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Il y avait, à l'endroit qu'Origami avait montré, un thermomètre électronique.
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« Je dois prendre ma température. »
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« Aaah, ah bon. »
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  +
Shidou prit le thermomètre, et le passa à Origami. Cependant, Origami le refusa.
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  +
« Uh, qu'est-ce qu'il y a ? Tu ne voulais pas prendre ta température ? »
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  +
« C'est difficile de le faire toute seule. J'espérais recevoir ton aide. »
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  +
« Haa ? »
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  +
Shidou fronça ses sourcils et lui posa une autre question.
  +
  +
« N-Non non non. T'as juste à le placer sous ton bras, non ? »
  +
  +
« Effort physique. »
  +
  +
« ... D'accord d'accord, j'ai compris. »
  +
  +
Shidou avait l'impression d'être manipulé, mais il ne pouvait rien y faire. Il laissa s'échapper un soupir et il sortit le thermomètre de son emballage.
  +
  +
« Maintenant que tu le dis... Comment je suis supposé t'aider à prendre ta température ? Il n'y a en fait rien que je puisse faire, si ? »
  +
  +
« Assis-toi là-bas. »
  +
  +
Après la question venant d'un Shidou surpris, Origami, *Don Don*, tapota le lit.
  +
  +
« Ah ? Aaah... »
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  +
Shidou pencha sa tête et s'assit à l'endroit désigné, puis Origami se leva, et s'assit en face de Shidou de sorte qu'on eut dit que ce dernier serrait son dos contre lui. Comme par hasard, leurs positions étaient maintenant totalement inversées par rapport à l'instant précédent.
  +
  +
« ... ! Ori-Origami... ? »
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  +
Il pouvait vaguement voir sa nuque blanche comme de la neige se rapprochait de son visage depuis le trou entre ses cheveux. Shidou commença à dévier son regard.
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  +
Cependant, Origami ne semblait pas gênée par ça et elle commença à déboutonner sa robe de chambre, révélant sa poitrine.
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  +
« ... ?! Qu-Qu-Qu-Qu-Qu-Qu-Qu-Qu-Qu-Qu-Qu'est-ce que tu fais, Origami ?! »
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  +
« Quand Tokisaki Kurumi est arrivée dans notre école, Shidou, tu te laissais facilement séduire par ses actions. »
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  +
« H-Hein... ? »
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  +
« J'en ai déduit qu'être agressive était efficace. »
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  +
Origami se murmura cela à elle-même, puis attrapa la main droite de Shidou et qui était en train de tenir le thermomètre. Et après cela, elle le guida lentement vers son aisselle gauche.
  +
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« ... Plante-le à l'intérieur, Shidou. »
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« ... ?! »
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« Le thermomètre. »
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Bien qu'ils ne parlaient pas de quelque chose d'indécent, Shidou se sentait très embarrassé.
  +
  +
« Non, c'est, comme prévu ce genre de chose est.... »
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  +
« Si tu ne peux pas le faire, alors aide-moi à me laver et à me changer... »
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  +
« Je vais le faire ! Ça serait génial si je pouvais t'aider en prenant ta température. »
  +
  +
« Ah bon. »
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  +
Origami sembla être un peu déçue lorsqu'elle hocha la tête, et regarda de nouveau en face d'elle. Shidou prit une profonde inspiration, et déplaça sa main tremblante tenant le thermomètre vers l'aisselle d'Origami.
  +
  +
« … ! »
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  +
Puis, à l'instant où le bout du thermomètre toucha sa peau, le corps tout entier d'Origami frissonna.
  +
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« E-Est-ce que tu vas bien, Origami ? »
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  +
« Je vais bien. C'était juste un peu... froid. »
  +
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« A-Ah bon... »
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  +
Il reprit le contrôle de ses émotions, et déplaça une nouvelle fois le thermomètre.
  +
  +
« … Ah... Uh... »
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  +
À chaque fois, Origami faisait un petit bruit qui ne pouvait être entendu que de là où il était. Ce son était comme un gémissement, un halètement, un son indescriptible.
  +
  +
La Origami habituelle n'aurait jamais exprimé un son si doux et tentant. À chaque fois que ce son résonnait dans ses tympans, Shidou avait l'impression de monter rapidement vers les cieux.
  +
  +
« Uh... Shidou, encore... plus profond, un peu. »
  +
  +
« … Hum, désolé. »
  +
  +
« Si, tu... ne, l'enfonces pas correctement... alors tu ne peux pas... correctement, mesurer. »
  +
  +
« O-Oh... »
  +
  +
Il prenait simplement sa température, alors pourquoi, pourquoi avait-il l'impression de faire quelque chose qu'il ne devait pas ? Ça devait être son imagination. C'était forcément son imagination.
  +
  +
Shidou commença à réciter dans sa tête le Prajna Paramita Sutra<ref>Texte religieux bouddhiste qui stipule que ce monde n'est qu'une illusion.</ref> (bien que le contenu était désorganisé) pour pouvoir rester calme, et enfonça le thermomètre encore plus profondément dans l'aisselle d'Origami.
  +
  +
« Uuuh... »
  +
  +
Instantanément, Origami courba son corps et se mit à trembler un moment.
  +
  +
Après cela, elle se mit à respirer plus rapidement.
  +
  +
« Ori-Oooooooooooooooooorigami... ? »
  +
  +
« … S'il te plaît plante-le dedans, plus fermement. »
  +
  +
« P-P-Puis-je demander... p-pourquoi ? »
  +
  +
« Le thermomètre... va tomber. »
  +
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« Ah... C'est, mm... C'est vrai. »
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Bien que la façon dont Shidou l'avait mis lui semblait suffisante, il exerça plus de force pour que l'aisselle d'Origami puissent tenir plus fermement le thermomètre.
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C'est vrai, il serait incapable de mesurer correctement sa température si l'appareil tombait et qu'une erreur se produisait. Il ne pouvait rien y faire, il n'avait pas le choix. C'étaient les lois de l'univers qui ne pouvaient être rejetées par un humain chétif comme Shidou.
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Bras, poitrine, estomac ; la douceur et la chaleur du corps d'Origami lui étaient toutes deux transmises, et une légère odeur de sueur venant de son cou qui flottait dans l'air arrivait aux narines de Shidou. Il avait comme l'impression qu'on l'avait lobotomisé et que par conséquent, il n'arrivait plus à comprendre quoi que ce soit.
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… Et puis, à ce moment-là, le bip soudain du thermomètre résonna et força Shidou à reprendre ses esprits.
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« Ha ! »
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Il ouvrit grandement ses yeux confus, et sortit le thermomètre de l'aisselle d'Origami.
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« Ah... »
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Le corps d'Origami se mit à trembler une nouvelle fois, mais il essaya d'ignorer cela en se concentrant sur les nombres du thermomètre.
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« 36,2 dégrées... C-C'est normal. »
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« … Ah bon. » dit Origami avec une légère once de regret.
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Après avoir lentement reboutonné sa chemise, elle se retourna pour regarder une nouvelle fois Shidou.
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« Shidou. »
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« Qu-Qu'est-ce qu'il y a... ? »
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« Tu es très... compétent. »
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« … A-A-A-A-Ah bon. »
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Shidou n'avait aucune idée du domaine dans lequel il était compétent, mais il préférait ne pas poser la question car il avait peur de la réponse. Il se contenta de hocher de la tête et de répondre :
  +
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« A-Alors... J'y vais maintenant. Origami, prends soin de toi. »
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Shidou bougea son corps, manœuvrant derrière le dos d'Origami et se leva du lit. Et ainsi, il se dirigea vers la porte. Cependant,
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« … Une dernière chose, ça te gêne pas ? » dit Origami derrière lui.
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« … Qu'est-ce qu'il y a ? »
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Il avait un mauvais pressentiment, et c'est pourquoi il lui avait répondu cela. Quel genre de requête ça pouvait être cette fois... Cependant, Origami dit quelque chose à quoi il ne s'attendait pas.
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« Hier. J'espérais pouvoir entendre la suite des événements après mon combat contre Tokisaki Kurumi... Il doit y avoir un autre esprit qui est apparu dans les cieux. Vêtu d'une tenue astrale en forme de kimono, l'Esprit qui utilise les flammes. »
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« ... »
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Shidou retint involontairement son souffle.
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Une sonnerie d'alarme résonna dans sa tête. Origami parlait sûrement de Kotori.
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« Est-ce que tu t'en souviens ? »
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« … A-Aaah. »
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Shidou hésita un instant, avant de hocher la tête.
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Bien que c'était un peu flou, Origami avait bien vu Kotori, alors le cacher n'aurait servi à rien. Cela aurait même été très suspicieux s'il avait dit qu'il n'avait pas vu l'Esprit.
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Shidou ne savait pas si Origami avait remarqué sa détresse. Elle continua de parler calmement.
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« À ce moment-là, avant de me faire assommer par Tokisaki Kurumi, et de perdre connaissance... Qu'importe la précision des détails, j'espérais que tu pouvais me dire où se situe l'Esprit des flammes. »
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« Non... c'est, comment dire, vu que j'ai également perdu connaissance, je ne suis pas sûr des détails. »
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En entendant les mots de Shidou, Origami laissa s'échapper un soupir de soulagement.
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« … Ah bon. Si tu te souviens de quelque chose, j'espère que tu m'en informeras immédiatement. »
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« O-Oh... »
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Shidou hocha la tête, mais il se sentait très mal à l'aise.
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Origami était une membre de l'AST. La chasse aux Esprits était leur mission. Alors les savoir rechercher des informations sur des Esprits récemment apparus est compréhensible... Mais comment dire, il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond avec Origami.
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« Pourquoi tu veux à tout prix savoir des choses sur cet Esprit... »
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« C'est parce que. »
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Les mots d'Origami s’interrompirent, et elle se mordit légèrement les lèvres avant de reprendre.
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« Est-ce que tu te souviens de ce que je t'ai dit avant ? »
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« Avant... ? »
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« À propos de mes parents, assassinés par un Esprit. »
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« … Aaah... Je m'en souviens. »
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Shidou hocha de la tête. Il n'allait jamais l'oublier. La raison pour laquelle Origami détestait tant les Esprits, ces calamités qui détruiront le monde. C'était, à cause de l'incident arrivé cinq ans auparavant.
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« Il y a cinq ans. Celui qui a provoqué cet énorme incendie dans le quartier résidentiel de Nankou-machi, l'Esprit qui a brûlé mes parents... C'était, cet Esprit des flammes. »
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« Quo... »
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Shidou était sans voix.
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Il plaça sa main sur son ventre, et il avait l'impression qu'à chaque inspiration, celui-ci se ballonnait. Il avait de plus en plus de mal à respirer, et une envie de vomir surgit dans son estomac.
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Il prit plusieurs profondes inspirations, tout en pensant à ce qu'Origami venait de dire... Cependant, son esprit restait dans le chaos et le malaise.
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Origami, elle l'avait dit auparavant.
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Qu'un Esprit – l'Esprit des flammes – avait tué ses parents.
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… Kotori, a tué ses parents.
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« … Pendant tout ce temps, je l'ai cherché pendant tout ce temps. Pendant tout ce temps, je le cherchais sans fin. »
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Elle ne semblait pas avoir remarqué le regard confus de Shidou, alors qu'elle continuait de parler.
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« Et je viens de le retrouver par hasard. Je l'ai enfin retrouvé. »
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« Le tuer. Le tuer. Je dois le tuer. En utilisant, mes propres mains. »
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« J'ai passé ces cinq dernières années avec cette seule idée en tête. »
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« Pour cela, j'ai rejoint l'AST. »
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« Pour cela, j'ai obtenu un Realizer. »
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« Pour cela, j'ai perfectionné mes mouvements et mes compétences. »
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« Tout ça, c'était pour que je puisse descendre ce criminel. »
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« Tout ça, c'était pour que je puisse affronter l'Esprit des flammes. »
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« Tout ça, c'était pour que je puisse tuer <Efreet>. »
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Origami n’arrêtait pas de le maudire d'une puissance qu'on n'aurait habituellement pas pu imaginer.
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Son visage n'exprimait aucune émotion. Sa voix non plus. Elle ne faisait aucun geste exagéré. Malgré tout, ses paroles assassines débordaient de haine et pouvaient faire trembler de peur quiconque les écoutait.
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<Efreet>. C'était le nom de code donné à Kotori quand elle est devenue un Esprit.
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… Il y a cinq ans. Cela correspondait donc bien à ce que Kotori avait dit.
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« Mais, comment c'est possible, ne me dites pas que... cette fille... »
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« … ? Sais-tu quelque chose ? »
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Origami pencha sa tête et Shidou secoua hâtivement la sienne de gauche à droite.
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« Non, non... Ce n'est pas le cas. »
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« Ah bon. »
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Après avoir dit cela, Origami évita le regard de Shidou. Instantanément, ce dernier avait l'impression d'avoir les épaules plus légères, comme si elles étaient nouées par des liens pendant toute la conversation et qu'elles s'étaient enfin libérées. Cependant, il n'avait pas l'intention d'arrêter maintenant cette discution. Shidou commença à parler tout en bégayant un peu.
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« Ori-Origami. »
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« Qu'est-ce qu'il y a ? »
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« Si tu ne peux pas en parler, alors oublie mais... si c'est possible, j'espérais pouvoir en entendre plus de ta part sur l'esprit d'il y a cinq ans. P-Parce que, je serais peut-être capable de me souvenir de quelque chose grâce à ça. » dit Shidou.
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Origami semblait d'accord et hocha la tête.
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« Ce jour-là. Je retournais à la maison après avoir fait quelques courses... »
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Origami commença son histoire d'une voix calme. Le fait était que ses parents, même s'ils étaient plongés au cœur du désastre, étaient à l'origine encore vivant. Cependant, l'Esprit apparut, et il tua ses parents en face de ses yeux. À cause de sa perte de conscience et de sa vision floue, elle était incapable de l'identifier. Puis peu de temps après, elle apprit l’existence de l'Esprit à l'origine de ce désastre... <Efreet>.
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Cela remontait à cinq ans, mais elle ne s'arrêta pas une seule fois pour fouiller dans ses souvenirs... C'était comme si, elle les avait vécus la veille.
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« ... »
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Après qu'il eut écouté jusqu'au bout, le cœur de Shidou battit de plus en plus, malgré l'agacement de celui-ci.
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C'était parce que l'information que Shidou craignait entendre, n'avait pas été révélée par la bouche d'Origami.
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Mais ce qu'il avait compris... c'était que cet Esprit, était totalement différent de Kotori.
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Pour Shidou, il était impossible que Kotori avait tué les deux parents d'Origami.
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« … Tu sais tout. »
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C'était fini. Bien avant que Shidou puisse entendre cette information vitale, le récit d'Origami prit fin.
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Shidou avait l'impression de chuter, et il s'avança vers Origami.
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Un peu. Juste un tout petit peu. Voulant avoir une preuve de l’innocence de Kotori, Shidou lui posa une question.
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« I-Il n'y a rien d'autre... ? Ça, comparé à l'Esprit que tu as vu hier... »
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Cependant, à ce moment-là.
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« … Cette annonce est adressée aux visiteurs. Les visites vont bientôt prendre fin pour aujourd'hui. Veuillez bien vouloir vous diriger à présent vers la sortie, merci. Je répète... »
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Une annonce résonna depuis le couloir, interrompant Shidou.
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« Qu'as-tu dit ? »
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Origami pencha la tête, voulant entendre une nouvelle fois la question de Shidou. Cependant, Shidou secoua légèrement sa tête.
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« R-Rien... rien du tout. Prends soin de toi, Origami. »
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Origami hocha la tête en guise de réponse. Shidou quitta précipitamment la chambre avant qu'elle puisse lui dire autre chose.
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Il devait rester quelques minutes avant la fin définitive des visites.
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Cependant, Shidou était incapable de lui reposer cette question. Même si la réponse qu'il aurait eu l'aurait concerné. Mais, Shidou savait lui-même pourquoi il ne voulait pas reposer la question à Origami.
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… Il avait, incroyablement peur.
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… Peur qu'Origami donne une preuve, que l'Esprit qui était apparu cinq ans plus tôt était effectivement Kotori.
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« ... »
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Il essaya de faire le moins de bruit possible en fermant la porte, puis se retourna vers le couloir, et commença à marcher.
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Bien qu'il était dans le couloir de l'hôpital, ça pouvait être dangereux de marcher vite, alors il avait le pas lent.
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Cependant, c'était comme s'il ne savait plus quoi faire, et ses pas s'accéléraient naturellement. Il plaça une main sur sa poitrine pour contrôler les battements de son cœur, tandis que ses chaussures frappaient bruyamment le sol.
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« ... »
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Après cela, la seule chose qui arrêta Shidou, bien parti pour sortir de l'hôpital, fut son téléphone qui vibra soudainement dans sa poche.
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En y repensant, il avait oublié de l'éteindre quand il était entré dans l’hôpital. Il se précipita pour en sortir, et une fois dehors, il prit son téléphone et répondit à l'appel.
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« Oui... Allo ? »
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« … Allo, c'est Shin ? »
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« Reine ? »
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Vu qu'il était pressé, il n'avait pas eu le temps d'identifier le numéro, mais à cause de cette voix endormie et aussi du surnom "Shin", il avait immédiatement reconnu la personne présente à l'autre bout du fil... Bien qu'ils se connaissaient depuis un bon bout de temps déjà, Reine n'était toujours pas capable de se rappeler du nom de Shidou.
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« … Aaah. Tu es sorti de la chambre de Mana ? »
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« Ah... En quelque sorte, ouais. »
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« … ? C'est une réponse plutôt vague. »
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« C'est que, elle est toujours en salle d'opération, alors elle ne peut recevoir de visite pour le moment. »
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« … Hmm, je vois. »
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Reine répondit d'une voix faible et affligée.
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« … ? Il y a quelque chose qui cloche ? »
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« … Non, ce n'est rien. À part ça, Shin, est-ce que tu peux rentrer immédiatement au <Fraxinus> ? C'est à propos de Kotori... »
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« … ! »
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Le prénom prononcé par Reine laissa Shidou sans voix.
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Le visage de Kotori avant son départ du <Fraxinus>, mélangé avec les mots d'Origami, lui faisaient extrêmement mal au fond de lui.
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« E-Est-ce qu'il lui est arrivé quelque chose ?! »
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« … Non, ce n'est pas le cas. La raison de ce rappel est pour qu'on puisse se mettre d'accord sur une stratégie. »
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« Une stratégie ? »
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Shidou fronça les sourcils lorsqu'il lui posa la question.
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« ... Oui. Shin, on peut dire qu'il sera extrêmement difficile pour toi de conquérir Kotori... Mais tu as tout de même un très gros avantage comparé aux conquêtes de Tohka ou de Yoshino. »
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« Un avantage... hum ? »
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« … Oui. La raison est simple. Elle est différente des Esprits qui apparaissent soudainement de nulle part, la cible de notre conquête est une personne qui est depuis très longtemps à nos côtés. Ses loisirs, les choses qu'elle aime, les endroits qu'elle fréquente, les objets qu'elle veut... etc, etc. Le nombre d'informations qu'on a est incomparable à ceux des autres Esprits... Aussi, il ne reste plus qu'un seul jour, la date où nous allons élaborer le plan de bataille a déjà été décidée. Et on ne pourra pas mener cette réunion à bien sans toi. »
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« V-Vous avez raison. »
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Tout ce qu'elle avait dit était vrai. Il était impossible de conquérir Kotori lorsqu'elle était en mode commandent, mais si on se penchait sur toutes les informations la concernant qu'ils avaient à leur disposition, c'était tout à fait autre chose. À différents niveaux, on pouvait dire qu'elle était la cible la plus facile à avoir.
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« Et donc, j'ai réuni les membres de l'équipage qui savent ce qui arrive à Kotori, et on va entreprendre une conversation pour le rendez-vous qui aura lieu le surlendemain. Shin, tu dois nous rejoindre. »
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C'était évident. Shidou hocha vigoureusement la tête.
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« Je comprends. Si je peux vous aider de quelque façon que ce soit, laissez-moi participer. »
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« Merci de ton aide... Le <Fraxinus> va venir te chercher. Puis-je te demander de rentrer chez toi en premier lieu ? »
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« Oui, pas de problème... Ah, Reine. »
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« … Um ? Il y a un souci ? »
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« Je voulais... juste te demander... Bien que ça date de cinq ans, Kotori, elle... »
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« … Kotori, elle ? »
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Reine lui reposa la question. C'est juste que, Shidou s'était mis une nouvelle fois à réfléchir sur les mots qu'il avait entendus plus tôt. C'était peut-être parce qu'il n'avait pas vraiment vu les choses de long en large qu'il hésitait à demander... ou alors il hésitait à questionner Reine, la subordonnée et amie de Kotori, à propos d'une telle accusation.
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« … Non, rien. »
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« … ? Ah bon. Alors, on se verra plus tard. »
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Après avoir dit cela, Reine raccrocha. Shidou appuya sur le bouton sans rien dire et remit le téléphone dans sa poche. Il reprit sa marche d'un pas lourd.
   
 
===Partie 3===
 
===Partie 3===

Revision as of 12:06, 10 May 2014

Chapitre 7 : Conférence de Kotori

Partie 1

Elle avait cru avoir l'enfer en face de ses yeux.

Les résidences et les rues qu'elle connaissait tant étaient toutes englouties dans une mer de flammes cramoisies. Que ça soit les maisons parallèles l'une à l'autre, les arbres qui se trouvaient normalement sur le chemin pour aller à l'école ou la végétation du parc, tout ce qui pouvait être brûlé l'était par ces flammes vacillantes sans aucune exception. Un par un, ils étaient réduits en un tas de charbons ou en cendres.

Accompagnés par le fort bruit du feu crépitant de cet incendie, on pouvait entendre des cris et des bruits de pas venants de personnes qui s’échappaient, et occasionnellement, des énormes bruits semblables à des explosions.

« C'est... quoi ça... ? »

Assistant à cette scène surréaliste, Origami pouvait seulement lâchait un bruit abasourdi.

Une action dénuée de sens. Elle ne bougea pas lorsqu'elle dit ces mots, ce n'était évidemment pas quelque chose de sage à faire.

Cependant, personne ne devrait la critiquer pour agir d'une telle manière. Ça serait bien trop demandé pour une fille de douze ans de comprendre rapidement la situation.

C'était parce que, après avoir fait quelques courses, les rues qu'elle avait empruntées juste avant avaient totalement changé. Elle ne peut que s'agenouillait sur place, et Origami essaya de se calmer.

Et soudainement... À ce moment-là, les yeux d'Origami s'ouvrirent spontanément.

« Papa, Maman... ! »

C'est vrai. Son père et sa mère devaient toujours être à la maison.

L'instant où elle s'en rappela, Origami jeta immédiatement les sacs qu'elle tenait par terre, et sprinta en direction de sa maison.

Même si un petit enfant se précipitait vers eux, il ne serait pas capable de faire quoique ce soit, et qui plus est ils se sont peut être déjà échapper. Cependant Origami, qui était dans la confusion la plus totale, était incapable de faire une telle déduction. Elle ne pouvait que sprinter le long de la rue qui avait grandement changé en quelques heures.

Après quelques minutes, Origami, qui était finalement arrivée chez elle, avait son visage remplit de désespoir. La maison d'Origami était enveloppée des mêmes flammes rouges comme les autres maisons, elle pouvait à peine distinguer les ombres à l'intérieur des flammes.

« Comment c'est, possible... »

Ce n'était pas comme si elle n'y avait pas réfléchit. Mais malgré tout, tant qu'elle ne l'a pas vu de ses propres yeux, Origami s'accrochait toujours à ce petit espoir. Cependant, c'est impossible ainsi...

« … ?! »

Après cela, les épaules d'Origami tremblèrent. La porte de sa maison, fut éjectée de côté depuis l'intérieur.

Et de là, son père avec son front remplit de sueur, sortit de la maison tout en portant sa mère dans ses bras.

« … Papa ! Maman ! »

Origimi hurla désespérément de toutes ses forces, appelant ses parents.

« T-Tu es rentrée, Origami ?! »

« Est-ce que tu vas bien ? C'est dangereux ici, dépêche-toi et cours ! »

Disant cela, son père tendit son bras vers sa direction et se rapprocha d'elle.

Origami était ravi de pouvoir les revoir en vie, des larmes s'écoulaient de son visage et elle renifla à plusieurs reprises. Puis ensuite, elle tendit sa main pour pouvoir saisir celle de son père...

« … Hein ? »

Soudainement, Origami fit un tel bruit, comme si quelque chose venait d'arriver.

L'instant où Origami tendit sa main, de la lumière semblait s'abattre depuis les cieux.

S'ensuit ensuite une forte onde de choc, et le corps d'Origami fut projeté dans les airs.

« Ah... ! »

Après avoir survolé quelques mètres et heurté un mur de boue, elle toussa à plusieurs reprises. Une côte a dû s'être brisée, provoquant une énorme douleur dans son corps.

C'était suffisamment douloureux pour qu'elle puisse fondre en larme. Cependant, elle s’inquiétait plus de la sécurité de ses parents. Elle était à peine capable de résister aux larmes, et se retourna pour regarder vers l'endroit d'où elle fut projetée.

… Cependant, il n'y avait plus personne. Le sol où se tenait les deux parents d'Origami s'était dressé avec un creux dessus, comme un mini-volcan.

Comme si elle se tortillait, elle se rapprocha petit à petit de l'endroit.

Après cela.

« Ah, aa... ah... Aaaaaaaaah... »

Regardant ce qui était autrefois ses parents sur le sol qui s'était dressé, les dents d'Origami se mirent à claquer.

Ses yeux ressentaient une accablante sensation de vertige. L'impression que le monde s'était déformé. Un monde cramoisi qui se transformait lentement en un monde noir et gris, les couleurs du désespoir qui corrodaient la conscience d'Origami.

Pourquoi. Comment. Des questions dénuées de sens flottaient dans sa tête, circulant sans arrêt comme elles ne pouvaient pas donner de réponse.

« ... »

Origami leva sa tête. Cette lumière qui avait incinéré ses parents, elle voulait déterminer son origine.

Et puis... son corps, fut une nouvelle fois incapable de bouger.

« Un an... ge... » murmura-t-elle à voix basse, confuse.

Là-bas il y avait... un ange.

Bien sûr, elle réalisa que c'était quelque chose qui ne pouvait exister en ce monde. Mais il n'y avait pas d'autre mots qu'Origami pouvait utiliser pour décrire précisément l'être en face d'elle.

La douleur troubla sa vue, elle était incapable de voir clairement les choses, mais cette chose en l'air avait définitivement une forme humaine.

Flottant en l'air comme si pour inspecter les rues enflammées, une mince silhouette... C'était probablement, une jeune fille.

Cette silhouette utilisa sa main pour toucher sa tête, causant de léger tremblement sur son corps.

C'était, au lieu de le regretter... comme si elle se moquait d'eux.

« C'était toi, hum... »

… À papa, et maman.

L'autre moitié de sa phrase fut incapable de sortir de sa bouche. Elle serra fermement son poing ensanglanté, grinça ses dents, regarda avec haine cet ange qui dansait au milieu de la mer de flammes, laissa échapper une voix remplie de haine et de malheur.

« Je, ne t’oublierai jamais... ! Tuer... Je vais te tuer... ! Je... vais définitivement... ! »


À ce moment-là, Tobiichi Origami reprit connaissance, et ouvra ses deux yeux, surprise.

« ... »

Bien qu'elle dormait pendant tout ce temps, elle avait beaucoup transpiré.

Après qu'Origami se soit assise, elle prit de profonde inspiration pour calmer son cœur. De l'air avec une légère odeur de désinfectant circulait à l'intérieur de ses narines et de ses poumons.

Après avoir repris son calme, Origami regarda lentement autour d'elle, pour confirmer ses doutes.

Un plafond et des murs blancs. Du coin de ses yeux, elle vit un râtelier qui était probablement utilisé pour soutenir l'injection intraveineuse.

Immédiatement, elle réalisa qu'elle était en train de dormir dans l'hôpital de la JSDF où elle recevait généralement ses soins médicaux. Qui plus est, c'était une chambre personnelle spécifiquement préparée pour elle.

« ... »

Sans rien dire, elle s'essuya le front. Sa tête a été délicatement enveloppée de bandage, mais c'était devenu humide à cause de toute la sueur qu'elle a produite pendant son sommeil. Bien sûr, les autres bandages situés ailleurs que sur sa tête et ses vêtements d’hôpital étaient tout aussi trempés. Origami desserra ses bandages, les laissant sécher.

Normalement, elle ne transpire pas autant lorsqu'elle dort... C'était peut-être à cause, de ce rêve qu'elle venait juste d'avoir.

Il y a cinq ans. Le jour où les parents d'Origami sont morts.

La nom de cette existence qu'elle avait confondue avec un ange, allait bientôt lui être révélé.

Des calamités biologiques spéciales, des Esprits. Cet énorme incendie fut créé à lui tout seul par cette existence non-humaine.

Cependant... Ce cauchemar ne lui était pas revenu il y a longtemps déjà, alors pourquoi elle l'a de nouveau eu.

« … ! »

Se souvenant de ce qu'il s'est passé, Origami retint son souffle.

Elle se rappela de la raison de sa présence ici.

« Shidou... ! »

Elle prononça le nom de son bien-aimé. C'est vrai. Origami était en train de se battre contre un Esprit sur le toit, Tokisaki Kurumi... et elle avait perdu connaissance après avoir été mise au pied du mur.

Elle était très inquiète pour Shidou et Mana, et était intriguée par les motivations de Kurumi (il y avait aussi une forme de vie qu'elle pouvait confondre avec un déchet, mais ça serait bien mieux si elle l'oublie). Puisque Origami a survécu, la possibilité que les autres aillent bien est haute... Cependant, elle ne pouvait pas aller plus loin. Dans tous les cas, elle avait besoin d'informations.

Origami ferma ses yeux et elle essaya de revivre ses derniers souvenirs avant de tomber dans les pommes... Et quand elle se rappela de ce moment, elle se sera la gorge.

Tandis qu'Origami était immobilisée par les clones de Kurumi, l'originale se rapprocha de Shidou.

Venant du ciel, une chose inimaginable apparut.

« L'Esprit... du Feu... ! »

Origami se rappela de cette silhouette reflétée dans ses yeux, parlant dans une voix remplie de haine.

L'Esprit du Feu. Nom de code : <Efreet>[1]. Il y a cinq ans, cet Esprit a causé l'incendie du district résidentiel de Nankou-machi.

… Apparaissant en face des yeux d'Origami, c'était l'Esprit qui avait tué ses parents.

« Je t'ai trouvé. Enfin... »

Pendant cinq ans, elle avait recherché sans s'arrêter son ennemi. Avec pour but de tuer la cible de sa vengeance même si pour cela elle doit sacrifier sa vie. Même si c'était une pur coïncidence, Origami l'avait enfin trouvé.

Son cœur se mit à battre la chamaille, sa respiration devint une nouvelle fois incontrôlable. Son triste vœu s'était enfin réalisé, et une sensation proche de l’ectasie courrait à travers sa tête.

Mais... pourquoi, il y avait quelque chose qui manque. L'Esprit du feu qui était apparu dans le toit... le visage d'Efreet, comparé à celui d'il y a cinq ans, était d'une certaine manière différent.

Mais ce n'était pas le problème. Même si elle n'arrêtait pas d'y réfléchir, elle n'arrivera pas à savoir pouquoi. Origami se le demanda encore quelques minutes, puis elle redressa sa tête et se leva du lit. Elle mit les pantoufles posées à côté de ses pieds, et elle se leva.

Elle ne pouvait rien n'y faire si elle n'arrivait pas à le savoir maintenant. Puisque Origami a été déplacée ici, cela veut dire que Mana doit aussi être à l'intérieur de l'hôpital. Si elle est là, elle doit peut-être avoir plus d'informations détaillées.

Origami ignora le léger vertige qu'elle avait tandis elle continua de marcher droit devant... mais tomba sur le lit et utilisa son bras pour amortir la chute.

Partie 2

Partie 2

« Ça doit être... ici. » murmura faiblement Shidou.

Il regarda sur la carte si l'immense bâtiment qui lui faisait face était bien celui qu'il recherchait.

Les mots "Hôpital Militaire de Tenguu" étaient écrits. Il semblerait qu'il ne s'était pas trompé.

« Cette fille... J'espère vraiment qu'elle va bien... »

La veille, Mana, qui fut la première personne arrivée à la rescousse de Shidou et qui dut faire face à Kurumi, avait vu son temps stoppé par Zayin, et avait dû subir de sérieux dégâts.

On avait dit à Shidou qu'elle avait été transférée dans l'hôpital militaire le plus proche, donc il avait décidé de lui rendre visite.

Après avoir passé la porte d'entrée, il se dirigea vers la réception.

« Excusez-moi... »

« Comment allez-vous, c'est votre première fois ici ? Normalement, vous devez avoir d'une recommandation... »

À peine Shidou eut-il entamé la conversation que la réceptionniste se mit à parler.

« Ah, non. Je suis là pour rendre visite à quelqu'un. Puis-je vous demander où se situe la chambre de Takamiya Mana ? »

« Takamiya-san ? Puis-je vous demander si vous êtes de la famille ? »

« C'est... oui, c'est ça. » bafouilla Shidou tout en approuvant de la tête.

C'est vrai. Takamiya Mana est la véritable sœur de Shidou... Tout au moins d'après elle.

Même si Shidou n'avait pas de souvenir exact, Mana elle-même insistait sur la fait qu'elle ne pouvait pas avoir tord... S'il avait nié maintenant, il était fort probable qu'il aurait été questionné sur leur relation. Pour le moment, il valait mieux approuver.

« Attendez un instant s'il vous plaît. »

La réceptionniste manipula son ordinateur avec des mains expérimentées.

Après quelques secondes, elle élargit ses yeux de surprise, et regarda une nouvelle fois Shidou.

« C'est... Je suis vraiment désolée, Takamiya Mana-san est actuellement dans un cabinet médical spécial où aucune visite n'est autorisée. »

« Hein... ?! » lâcha involontairement Shidou.

« E-Est-ce que sa vie est en danger ? »

« Je ne sais pas... Je n'ai pas accès à plus d'informations... »

« Mais je suis de sa famille, alors peut-être que... »

« Je suis sincèrement désolée... Le traitement de Takamiya Mana-san utilise un équipement très spécial et c'est contre les règles de le montrer à un étranger... »

« Pas possible... Alors est-ce que je peux vous demander une faveur ? Laissez-moi seulement jeter un coup d'œil... »

« M-Même si vous me le demandez comme ça... »

La réceptionniste avait l'air embêtée. Et puis à ce moment-là...

« ... Shidou ? »

Shidou entendit une voix qui lui était familière venir de derrière lui. Se demandant de qui il s'agissait, il se retourna, et vit une fille vêtue d'une robe d'hôpital, se cramponnant à un pied à perfusion pour rester debout.

« Origami ? »

C'était sa camarade de classe, Tobiichi Origami.

Une fille avec des longs cheveux atteignant ses épaules et un visage plutôt attirant semblable à celui d'une poupée. Son front était recouvert de bandages, et du plâtre avait été placé autour de ses minces membres.

Quand elle vit le visage de Shidou, Origami lâcha un soupir de soulagement. Bien que son visage n'affichait aucune émotion, on avait l'impression qu'elle s'était enfin calmée.

« Tu vas bien ? »

« ... Mm, mm. »

Comment dire, savoir que quelqu'un s'inquiète pour toi et te demande directement si tu vas bien, c'est en quelque sorte embarrassant. Il se gratta le visage et détourna le regard.

Cependant, Origami continua de fixer le visage de Shidou, et reprit la parole.

« ... Qu'en est-il de Yatogami Tohka ? »

« ... ?! »

Il fut interpellé pas les mots d'Origami, et regarda une nouvelle fois en sa direction.

C'était compréhensible. Tohka et Origami, une dispute aurait été inévitable si elle s'étaient vues, alors penser qu'Origami se serait inquiétée pour Tohka...

Peut-être qu'Origami l'avait finalement acceptée en tant que camarade de classe, et était enfin disposée à la comprendre. Il était heureux d'une certaine manière, et approuva exagérément avec un hochement tête.

« Mm, Tohka va bien aussi. »

« Tch. »

« Hein ? »

« C'est rien. »

Pendant un instant, la froide Tobiichi-ojousama[2] avait montré une expression qui n'était pas digne d'elle, mais il s'imaginait surement des choses. En se persuadant de cela, Shidou sourit amèrement.

« M-Mais, pourquoi es-tu là ? Les chambres des patients ne sont-elles pas à l'étage ? »

« Pour savoir où est la chambre de Mana. ... Et toi ? » répondit Origami, le regard toujours fixe.

« Mm... C'est pour ça. Pareil, je suis venu rendre visite à Mana. »

« Je vois. Pour lui rendre visite ? »

« Mmmm, oui. »

« Seulement Mana ? »

« ... C'est... A-Aussi pour toi, Origami... »

« Ah bon. »

Le visage d'Origami resta tout aussi inerte quand elle parla. Mais d'une certaine manière, elle avait l'air heureuse... Il regretta tout de même son mensonge.

« Eh bien alors, où est la chambre de Mana ? »

« Ah, mm... apparemment, elle est en salle d'opération, donc on ne peut pas aller la voir. Alors pour le moment, on peut seulement prier pour qu'elle... »

« ... Si c'est comme ça, attendre ne servira probablement à rien. »

« Hein ? »

« Même si je ne peux pas expliquer les détails, ils utilisent surement des équipements top secret pour conduire l'opération. Personne ne sera autorisé à lui rendre visite tant qu'elle ne sera pas déplacée dans une chambre normale. Tu seras arrêté si jamais tu essayes d'y entrer de force. »

« ... »

Les sourcils de Shidou se levèrent. Des équipements hautement secrets. Ça doit probablement être des Realizer conçus pour la médecine. Reine avait effectivement dit qu'on en utilisait dans cet hôpital.

Les Realizer, cette technologie qui permet de rendre l'imagination réalité, étaient le plus grand secret du pays. D'où une telle réaction, compréhensible.

« ... J'ai compris, Je repasserai demain. »

Après le hochement de tête d'Origami, plus aucun mot ne fut échangé... Elle continuait juste de fixer les yeux de Shidou.

Et un long moment se passa dans ce silence.

C'était horrible de rester en plein milieu d'un couloir d'hôpital. Même s'il avait compris que ça risquait de gêner les autres, il avait comme perdu l'opportunité de partir.

De la sueur coulait non-stop sur son visage, et il avait du mal à s'exprimer.

« U-Um... Origami ? Tu ne vas pas retourner dans ta chambre ? »

« Si, j'y vais. »

« A-Ah bon. Alors je devrais partir aussi... »

Et puis, alors que Shidou avait l'intention de prendre la sortie, Origami, *Pata*, tomba soudainement sur les genoux.

« Ori-Origami ?! Tu vas bien ? »

En s'accroupissant précipitamment, il l'attrapa par les épaules et l'aida à se relever. Il semblait qu'elle s'était blessée lors de sa chute ; son nez et son front étaient rouges.

À cause de la chute exagérée, le personnel de l'hôpital et les patients autour d'eux avaient l'air extrêmement choqués. Cependant Origami ne semblait pas gênée par le chahut de la foule, et regardait Shidou.

« Je ne vais pas pouvoir retourner toute seule dans ma chambre. »

« ... »

« Accompagne-moi jusque là-bas. »

« ... C'est... »

« Accompagne-moi jusque là-bas. »

« ... J-J'ai compris à la fin. »

Shidou hocha de la tête comme pour se rendre.

« Alors... est-ce que tu peux marcher toute seule, Origami ? »

« C'est difficile. »

« ... Ah bon. Alors attends-moi. Je vais emprunter une chaise roulante. »

Après avoir dit ça, alors que Shidou s'apprêtait à se lever, Origami tira sur le coin de ses vêtements.

« Uu, il y a un problème ? »

« Je n'aime pas les chaises roulantes. »

« Hein ? Pourquoi ? »

« Ça me rend malade. »

« ... »

Peut-on avoir le mal des transports dans une chaise roulante, et dans ce couloir d'hôpital parfaitement lisse... ? De quoi est en train de parler un membre de l'AST habitué à voler avec un CR-Unit ? Bien qu'il voulait lui poser pas mal de questions, Shidou décida de se taire pour le moment.

« A-Alors qu'est-ce que je dois faire ? »

« Porte-moi. »

« Haa ? »

Incapable d'imaginer ces mots sortir de la bouche d'Origami, Shidou ne put s'empêcher de répondre ainsi.

Non, en fait il s'était déjà préparé à affronter une telle situation... Mais comment le dire, il ne s'était jamais imaginé que ce serait avec Tobiichi Origami.

« Porte-moi. »

« C-C'est... »

« Porte-moi. »

« ... D'accord. »

Réalisant que toute résistance était futile, Shidou tourna son dos vers Origami. En un instant, Origami se leva légèrement, en s'appuyant sur le dos de Shidou. C'était dur de s'imaginer qu'elle avait des vertiges lorsque l'on voyait ses mouvements agiles. Il aurait été plus correct de dire que le dos de Shidou avait été possédé que de dire qu'il la portait.

« Uu... »

Il avait l'habitude de porter des filles à cause de Kotori qui chaque jour s'endormait dans le salon... Mais comme il s'y attendait, c'était d'une certaine manière différent. Mis à part sa taille un peu plus grande que celle de Kotori, une douceur unique aux filles se dégageait d'Origami... Pour le dire d'une autre manière, c'était comme si elle était un peu trop proche.

« ... Origami ? J-Je crois que tu utilises un peu trop de force là. »

« Pas du tout. » dit-elle tout en resserrant encore son étreinte.

Sa poitrine, couverte par la fine robe d'hôpital, était fortement appuyée contre le dos de Shidou.

« Uu, gu... »

D'un point de vue objectif, on ne pouvait pas dire que la croissance d'Origami se passait bien... Cependant, elle était très douée pour le combat au corps à corps. Le visage de Shidou le brûlait, et tandis qu'il secouait frénétiquement sa tête pour garder son sang-froid, il se mit à pousser le pied à perfusion, relié au poignet d'Origami.

« A-Alors... Origami. Où est ta chambre ? »

« Bâtiment Ouest. Troisième étage. Chambre numéro 305. »

« D'accord... J'ai compris. »

Shidou hocha la tête pour montrer qu'il avait compris, et commença à marcher tout en poussant le pied à perfusion d'une main.

En suivant les instructions des panneaux, il entra dans le couloir qui reliait le bâtiment central et le bâtiment ouest. À ce moment...

« Waah ?! »

Alors qu'ils étaient sur le point d'arriver au croisement, Shidou lâcha un bruit féminin.

Les doigts d'Origami se déplaçaient de manière frénétique, sur tout le corps de Shidou comme s'ils essayaient de le lécher.

« Ori-Origami. Ça chatouille... »

« Ah bon. »

Quand elle eut dit cela, ses doigts s'arrêtèrent enfin. Shidou se mit une nouvelle fois à marcher, tout en lâchant un soupir de soulagement.

Quand ils atteignirent le bâtiment ouest, ils prirent l'ascenseur jusqu'au troisième étage, et continuèrent tout droit, conformément aux instructions d'Origami.

Quelque temps plus tard, ce fut sa nuque qui fut embêtée.

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Cependant les deux bras d'Origami étaient toujours autour du coup de Shidou. Celui-ci avait l'impression que quelque chose était bizarre et fronça les sourcils... La raison fut vite découverte : en plus d'un bruit de respiration, il sentait quelqu'un souffler dans sa nuque.

« Ori-Origami... ?! »

Hu... Ha... Hu... Ha...

« Attends deux secondes... »

Hu... Ha... Hu... Ha...

« Hé, hé... »

Troublé, il tourna la tête. Cependant.

« Hyi ?! »

À ce moment-là, il ressentit quelque chose à quoi il ne s'attendait pas à l'arrière de son cou, et Shidou ne put s'empêcher de sursauter.

Bien que ses deux mains étaient immobiles, Shidou avait l'impression qu'on lui caressait la colonne vertébrale, comme des chatouilles.

« Quoi ?! Qu'est-ce que tu viens de me faire ?! »

Shidou parvint enfin à reprendre ses esprits, se mit à sprinter vers la désignée chambre 305 et plaça Origami dans le lit à l'intérieur.

« ... »

Après qu'Origami ait été posée avec soin, celle-ci se lécha les lèvres pour une raison obscure.

« Haa... Haa... »

Bien qu'il n'avait parcouru qu'une courte distance et qu'Origami n'était pas si lourde que ça, il était étrangement fatigué. Shidou se pencha quelque temps appuyé au mur pour reprendre son souffle.

Après approximativement une minute, il observa la chambre, son cœur enfin calmé.

C'était une chambre principalement blanche. Dans cet espace d'environ 10 mètres carrés, il y avait un lit, une télévision, une chaise et un meuble, sur lequel étaient posés un vase rempli de fleurs et un panier à fruits contenant des pommes, témoins d'une probable visite précédant celle de Shidou.

« C'est... bon, Origami. Je vais devoir partir maintenant. »

Lorsque Shidou dit ça, l'estomac d'Origami gargouilla.

« ... ? Tu n'as pas dîné ? »

Origami répondit avec un hochement de tête.

« Ah... Dois-je appeler une aide-soignante ? »

« ... »

Origami leva soudainement sa tête, et attrapa une pomme qui était posée sur le meuble.

Et puis, après avoir pris le couteau qui était également dans le panier, elle les tendit vers Shidou.

« Épluche-les moi. »

« Hein ? Aaah... d'accord. »

Il n'avait aucune raison de refuser sa demande si ce n'était que ça. Shidou s'assit sur un tabouret proche, accepta la pomme et l'économe, plaça une corbeille sur ses genoux et commença à éplucher le fruit.

Pour Shidou, qui cuisinait fréquemment chez lui, c'était une tâche très simple. Il ne lui fallut même pas une minute pour diviser la pomme en huit et les aligner sur une assiette posée pas très loin.

« Très bien, ça sera tout maintenant ? » dit-il, en lui passant le plat.

Cependant, Origami, qui n'avait pas l'air satisfaite, secoua sa tête de droite à gauche et ne tendit pas sa main pour prendre l'assiette.

« ... ? Pourquoi, Origami ? »

« Nourris-moi. »

« Quo... »

Shidou se figea sur place avec l'assiette toujours dans sa main, les épaules tremblant un moment. Quand il jugea ne plus pouvoir rester aussi pitoyable, il ouvrit la bouche, simulant une toux.

« Non... Tu dois au moins être capable de faire ça, pas vrai ? »

« On m'a dit d'éviter toute activité physique. »

« Mais il n'y a pas un instant, tu étais tranquillement en train de marcher avec un pied à perfusion à tes côtés. »

Origami ignora les mots de Shidou, et ouvrit la bouche en faisant « Ah ».

« ... Toi, vraiment... Je suppose que je n'ai pas le choix. »

Shidou laissa s'échapper un soupir et après avoir pris un morceau de pomme, il l'amena dans la bouche d'Origami. Origami fronça alors les sourcils comme si elle était sincèrement surprise.

« Si tu ne peux pas bouger tes mains, alors bouge au moins ta bouche... »

« ... ! Pof ! « 

Il avait d'une certaine manière l'impression que ses mots avaient été ignorés. C'était parce qu'Origami avait soudainement mordu la pomme, coupant sa phrase de force.

Origami regarda Shidou après que la moitié du morceau de pomme que celui-ci lui avait mis dans la bouche soit mâchée et avalée. Elle semblait attendre l'autre moitié située dans la main de Shidou, car elle ouvrit la bouche une nouvelle fois.

« Uh, voilà. »

Et puis, une fois que Shidou lui eut passé l'autre morceau... Origami, en une seule bouchée, le mit dans sa bouche en même temps que les doigts de Shidou.

« Uu ?! »

Il n'avait pas du tout prévu cela. Il laissa involontairement s'échapper un bruit sous le choc.

« Ha, haha... est-ce que tu es née idiote ? »

Shidou afficha un faible sourire, et lâcha la pomme dans la bouche d'Origami et essaya d'en sortir les doigts. À ce moment-là, son poignet fut fermement saisi, l'empêchant de retirer ses doigts.

« Hein... ? Heeeein ?! »

« ... »

Ignorant les cris de Shidou, Origami qui tenait fermement son poignet commença à lui lécher les doigts. *Lèche* *Lèche lèche* *Lèche lèche lèche* *Suce suce* *Bisou* *Suce*

« Hé, hé, Origami... ! Non, attends, vraiment... Ori-Origami-san ?! »

Shidou cria d'une voix aiguë, puis secoua ses mains de panique, et parvint finalement à s'échapper de celles d'Origami. Entre les doigts de Shidou et les lèvres d'Origami qui étaient connectés l'instant précédent, un fil luisant de salive s'étendait... Quelle scène érotique, le visage de Shidou ne put s'empêcher de devenir rouge.

« Merci pour le repas. »

Origami s'essuya la bouche et joignit ses mains, tout en baissant sa tête pour faire une révérence. Shidou, le visage recouvert de sueur, s'essuya les mains.

« C'est... bon maintenant ? »

Shidou venait de finir sa phrase lorsque Origami pointa du doigt le dessus du meuble.

« Ça. »

« Um ? »

Il y avait, à l'endroit qu'Origami avait montré, un thermomètre électronique.

« Je dois prendre ma température. »

« Aaah, ah bon. »

Shidou prit le thermomètre, et le passa à Origami. Cependant, Origami le refusa.

« Uh, qu'est-ce qu'il y a ? Tu ne voulais pas prendre ta température ? »

« C'est difficile de le faire toute seule. J'espérais recevoir ton aide. »

« Haa ? »

Shidou fronça ses sourcils et lui posa une autre question.

« N-Non non non. T'as juste à le placer sous ton bras, non ? »

« Effort physique. »

« ... D'accord d'accord, j'ai compris. »

Shidou avait l'impression d'être manipulé, mais il ne pouvait rien y faire. Il laissa s'échapper un soupir et il sortit le thermomètre de son emballage.

« Maintenant que tu le dis... Comment je suis supposé t'aider à prendre ta température ? Il n'y a en fait rien que je puisse faire, si ? »

« Assis-toi là-bas. »

Après la question venant d'un Shidou surpris, Origami, *Don Don*, tapota le lit.

« Ah ? Aaah... »

Shidou pencha sa tête et s'assit à l'endroit désigné, puis Origami se leva, et s'assit en face de Shidou de sorte qu'on eut dit que ce dernier serrait son dos contre lui. Comme par hasard, leurs positions étaient maintenant totalement inversées par rapport à l'instant précédent.

« ... ! Ori-Origami... ? »

Il pouvait vaguement voir sa nuque blanche comme de la neige se rapprochait de son visage depuis le trou entre ses cheveux. Shidou commença à dévier son regard.

Cependant, Origami ne semblait pas gênée par ça et elle commença à déboutonner sa robe de chambre, révélant sa poitrine.

« ... ?! Qu-Qu-Qu-Qu-Qu-Qu-Qu-Qu-Qu-Qu-Qu'est-ce que tu fais, Origami ?! »

« Quand Tokisaki Kurumi est arrivée dans notre école, Shidou, tu te laissais facilement séduire par ses actions. »

« H-Hein... ? »

« J'en ai déduit qu'être agressive était efficace. »

Origami se murmura cela à elle-même, puis attrapa la main droite de Shidou et qui était en train de tenir le thermomètre. Et après cela, elle le guida lentement vers son aisselle gauche.

« ... Plante-le à l'intérieur, Shidou. »

« ... ?! »

« Le thermomètre. »

Bien qu'ils ne parlaient pas de quelque chose d'indécent, Shidou se sentait très embarrassé.

« Non, c'est, comme prévu ce genre de chose est.... »

« Si tu ne peux pas le faire, alors aide-moi à me laver et à me changer... »

« Je vais le faire ! Ça serait génial si je pouvais t'aider en prenant ta température. »

« Ah bon. »

Origami sembla être un peu déçue lorsqu'elle hocha la tête, et regarda de nouveau en face d'elle. Shidou prit une profonde inspiration, et déplaça sa main tremblante tenant le thermomètre vers l'aisselle d'Origami.

« … ! »

Puis, à l'instant où le bout du thermomètre toucha sa peau, le corps tout entier d'Origami frissonna.

« E-Est-ce que tu vas bien, Origami ? »

« Je vais bien. C'était juste un peu... froid. »

« A-Ah bon... »

Il reprit le contrôle de ses émotions, et déplaça une nouvelle fois le thermomètre.

« … Ah... Uh... »

À chaque fois, Origami faisait un petit bruit qui ne pouvait être entendu que de là où il était. Ce son était comme un gémissement, un halètement, un son indescriptible.

La Origami habituelle n'aurait jamais exprimé un son si doux et tentant. À chaque fois que ce son résonnait dans ses tympans, Shidou avait l'impression de monter rapidement vers les cieux.

« Uh... Shidou, encore... plus profond, un peu. »

« … Hum, désolé. »

« Si, tu... ne, l'enfonces pas correctement... alors tu ne peux pas... correctement, mesurer. »

« O-Oh... »

Il prenait simplement sa température, alors pourquoi, pourquoi avait-il l'impression de faire quelque chose qu'il ne devait pas ? Ça devait être son imagination. C'était forcément son imagination.

Shidou commença à réciter dans sa tête le Prajna Paramita Sutra[3] (bien que le contenu était désorganisé) pour pouvoir rester calme, et enfonça le thermomètre encore plus profondément dans l'aisselle d'Origami.

« Uuuh... »

Instantanément, Origami courba son corps et se mit à trembler un moment.

Après cela, elle se mit à respirer plus rapidement.

« Ori-Oooooooooooooooooorigami... ? »

« … S'il te plaît plante-le dedans, plus fermement. »

« P-P-Puis-je demander... p-pourquoi ? »

« Le thermomètre... va tomber. »

« Ah... C'est, mm... C'est vrai. »

Bien que la façon dont Shidou l'avait mis lui semblait suffisante, il exerça plus de force pour que l'aisselle d'Origami puissent tenir plus fermement le thermomètre.

C'est vrai, il serait incapable de mesurer correctement sa température si l'appareil tombait et qu'une erreur se produisait. Il ne pouvait rien y faire, il n'avait pas le choix. C'étaient les lois de l'univers qui ne pouvaient être rejetées par un humain chétif comme Shidou.

Bras, poitrine, estomac ; la douceur et la chaleur du corps d'Origami lui étaient toutes deux transmises, et une légère odeur de sueur venant de son cou qui flottait dans l'air arrivait aux narines de Shidou. Il avait comme l'impression qu'on l'avait lobotomisé et que par conséquent, il n'arrivait plus à comprendre quoi que ce soit.

… Et puis, à ce moment-là, le bip soudain du thermomètre résonna et força Shidou à reprendre ses esprits.

« Ha ! »

Il ouvrit grandement ses yeux confus, et sortit le thermomètre de l'aisselle d'Origami.

« Ah... »

Le corps d'Origami se mit à trembler une nouvelle fois, mais il essaya d'ignorer cela en se concentrant sur les nombres du thermomètre.

« 36,2 dégrées... C-C'est normal. »

« … Ah bon. » dit Origami avec une légère once de regret.

Après avoir lentement reboutonné sa chemise, elle se retourna pour regarder une nouvelle fois Shidou.

« Shidou. »

« Qu-Qu'est-ce qu'il y a... ? »

« Tu es très... compétent. »

« … A-A-A-A-Ah bon. »

Shidou n'avait aucune idée du domaine dans lequel il était compétent, mais il préférait ne pas poser la question car il avait peur de la réponse. Il se contenta de hocher de la tête et de répondre :

« A-Alors... J'y vais maintenant. Origami, prends soin de toi. »

Shidou bougea son corps, manœuvrant derrière le dos d'Origami et se leva du lit. Et ainsi, il se dirigea vers la porte. Cependant,

« … Une dernière chose, ça te gêne pas ? » dit Origami derrière lui.

« … Qu'est-ce qu'il y a ? »

Il avait un mauvais pressentiment, et c'est pourquoi il lui avait répondu cela. Quel genre de requête ça pouvait être cette fois... Cependant, Origami dit quelque chose à quoi il ne s'attendait pas.

« Hier. J'espérais pouvoir entendre la suite des événements après mon combat contre Tokisaki Kurumi... Il doit y avoir un autre esprit qui est apparu dans les cieux. Vêtu d'une tenue astrale en forme de kimono, l'Esprit qui utilise les flammes. »

« ... »

Shidou retint involontairement son souffle.

Une sonnerie d'alarme résonna dans sa tête. Origami parlait sûrement de Kotori.

« Est-ce que tu t'en souviens ? »

« … A-Aaah. »

Shidou hésita un instant, avant de hocher la tête.

Bien que c'était un peu flou, Origami avait bien vu Kotori, alors le cacher n'aurait servi à rien. Cela aurait même été très suspicieux s'il avait dit qu'il n'avait pas vu l'Esprit.

Shidou ne savait pas si Origami avait remarqué sa détresse. Elle continua de parler calmement.

« À ce moment-là, avant de me faire assommer par Tokisaki Kurumi, et de perdre connaissance... Qu'importe la précision des détails, j'espérais que tu pouvais me dire où se situe l'Esprit des flammes. »

« Non... c'est, comment dire, vu que j'ai également perdu connaissance, je ne suis pas sûr des détails. »

En entendant les mots de Shidou, Origami laissa s'échapper un soupir de soulagement.

« … Ah bon. Si tu te souviens de quelque chose, j'espère que tu m'en informeras immédiatement. »

« O-Oh... »

Shidou hocha la tête, mais il se sentait très mal à l'aise.

Origami était une membre de l'AST. La chasse aux Esprits était leur mission. Alors les savoir rechercher des informations sur des Esprits récemment apparus est compréhensible... Mais comment dire, il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond avec Origami.

« Pourquoi tu veux à tout prix savoir des choses sur cet Esprit... »

« C'est parce que. »

Les mots d'Origami s’interrompirent, et elle se mordit légèrement les lèvres avant de reprendre.

« Est-ce que tu te souviens de ce que je t'ai dit avant ? »

« Avant... ? »

« À propos de mes parents, assassinés par un Esprit. »

« … Aaah... Je m'en souviens. »

Shidou hocha de la tête. Il n'allait jamais l'oublier. La raison pour laquelle Origami détestait tant les Esprits, ces calamités qui détruiront le monde. C'était, à cause de l'incident arrivé cinq ans auparavant.

« Il y a cinq ans. Celui qui a provoqué cet énorme incendie dans le quartier résidentiel de Nankou-machi, l'Esprit qui a brûlé mes parents... C'était, cet Esprit des flammes. »

« Quo... »

Shidou était sans voix.

Il plaça sa main sur son ventre, et il avait l'impression qu'à chaque inspiration, celui-ci se ballonnait. Il avait de plus en plus de mal à respirer, et une envie de vomir surgit dans son estomac.

Il prit plusieurs profondes inspirations, tout en pensant à ce qu'Origami venait de dire... Cependant, son esprit restait dans le chaos et le malaise.

Origami, elle l'avait dit auparavant.

Qu'un Esprit – l'Esprit des flammes – avait tué ses parents.


… Kotori, a tué ses parents.


« … Pendant tout ce temps, je l'ai cherché pendant tout ce temps. Pendant tout ce temps, je le cherchais sans fin. »

Elle ne semblait pas avoir remarqué le regard confus de Shidou, alors qu'elle continuait de parler.

« Et je viens de le retrouver par hasard. Je l'ai enfin retrouvé. »

« Le tuer. Le tuer. Je dois le tuer. En utilisant, mes propres mains. »

« J'ai passé ces cinq dernières années avec cette seule idée en tête. »

« Pour cela, j'ai rejoint l'AST. »

« Pour cela, j'ai obtenu un Realizer. »

« Pour cela, j'ai perfectionné mes mouvements et mes compétences. »

« Tout ça, c'était pour que je puisse descendre ce criminel. »

« Tout ça, c'était pour que je puisse affronter l'Esprit des flammes. »

« Tout ça, c'était pour que je puisse tuer <Efreet>. »

Origami n’arrêtait pas de le maudire d'une puissance qu'on n'aurait habituellement pas pu imaginer.

Son visage n'exprimait aucune émotion. Sa voix non plus. Elle ne faisait aucun geste exagéré. Malgré tout, ses paroles assassines débordaient de haine et pouvaient faire trembler de peur quiconque les écoutait.

<Efreet>. C'était le nom de code donné à Kotori quand elle est devenue un Esprit.

… Il y a cinq ans. Cela correspondait donc bien à ce que Kotori avait dit.

« Mais, comment c'est possible, ne me dites pas que... cette fille... »

« … ? Sais-tu quelque chose ? »

Origami pencha sa tête et Shidou secoua hâtivement la sienne de gauche à droite.

« Non, non... Ce n'est pas le cas. »

« Ah bon. »

Après avoir dit cela, Origami évita le regard de Shidou. Instantanément, ce dernier avait l'impression d'avoir les épaules plus légères, comme si elles étaient nouées par des liens pendant toute la conversation et qu'elles s'étaient enfin libérées. Cependant, il n'avait pas l'intention d'arrêter maintenant cette discution. Shidou commença à parler tout en bégayant un peu.

« Ori-Origami. »

« Qu'est-ce qu'il y a ? »

« Si tu ne peux pas en parler, alors oublie mais... si c'est possible, j'espérais pouvoir en entendre plus de ta part sur l'esprit d'il y a cinq ans. P-Parce que, je serais peut-être capable de me souvenir de quelque chose grâce à ça. » dit Shidou.

Origami semblait d'accord et hocha la tête.

« Ce jour-là. Je retournais à la maison après avoir fait quelques courses... »

Origami commença son histoire d'une voix calme. Le fait était que ses parents, même s'ils étaient plongés au cœur du désastre, étaient à l'origine encore vivant. Cependant, l'Esprit apparut, et il tua ses parents en face de ses yeux. À cause de sa perte de conscience et de sa vision floue, elle était incapable de l'identifier. Puis peu de temps après, elle apprit l’existence de l'Esprit à l'origine de ce désastre... <Efreet>.

Cela remontait à cinq ans, mais elle ne s'arrêta pas une seule fois pour fouiller dans ses souvenirs... C'était comme si, elle les avait vécus la veille.

« ... »

Après qu'il eut écouté jusqu'au bout, le cœur de Shidou battit de plus en plus, malgré l'agacement de celui-ci.

C'était parce que l'information que Shidou craignait entendre, n'avait pas été révélée par la bouche d'Origami.

Mais ce qu'il avait compris... c'était que cet Esprit, était totalement différent de Kotori.

Pour Shidou, il était impossible que Kotori avait tué les deux parents d'Origami.

« … Tu sais tout. »

C'était fini. Bien avant que Shidou puisse entendre cette information vitale, le récit d'Origami prit fin.

Shidou avait l'impression de chuter, et il s'avança vers Origami.

Un peu. Juste un tout petit peu. Voulant avoir une preuve de l’innocence de Kotori, Shidou lui posa une question.

« I-Il n'y a rien d'autre... ? Ça, comparé à l'Esprit que tu as vu hier... »

Cependant, à ce moment-là.

« … Cette annonce est adressée aux visiteurs. Les visites vont bientôt prendre fin pour aujourd'hui. Veuillez bien vouloir vous diriger à présent vers la sortie, merci. Je répète... »

Une annonce résonna depuis le couloir, interrompant Shidou.

« Qu'as-tu dit ? »

Origami pencha la tête, voulant entendre une nouvelle fois la question de Shidou. Cependant, Shidou secoua légèrement sa tête.

« R-Rien... rien du tout. Prends soin de toi, Origami. »

Origami hocha la tête en guise de réponse. Shidou quitta précipitamment la chambre avant qu'elle puisse lui dire autre chose.

Il devait rester quelques minutes avant la fin définitive des visites.

Cependant, Shidou était incapable de lui reposer cette question. Même si la réponse qu'il aurait eu l'aurait concerné. Mais, Shidou savait lui-même pourquoi il ne voulait pas reposer la question à Origami.

… Il avait, incroyablement peur.

… Peur qu'Origami donne une preuve, que l'Esprit qui était apparu cinq ans plus tôt était effectivement Kotori.

« ... »

Il essaya de faire le moins de bruit possible en fermant la porte, puis se retourna vers le couloir, et commença à marcher.

Bien qu'il était dans le couloir de l'hôpital, ça pouvait être dangereux de marcher vite, alors il avait le pas lent.

Cependant, c'était comme s'il ne savait plus quoi faire, et ses pas s'accéléraient naturellement. Il plaça une main sur sa poitrine pour contrôler les battements de son cœur, tandis que ses chaussures frappaient bruyamment le sol.

« ... »

Après cela, la seule chose qui arrêta Shidou, bien parti pour sortir de l'hôpital, fut son téléphone qui vibra soudainement dans sa poche.

En y repensant, il avait oublié de l'éteindre quand il était entré dans l’hôpital. Il se précipita pour en sortir, et une fois dehors, il prit son téléphone et répondit à l'appel.

« Oui... Allo ? »

« … Allo, c'est Shin ? »

« Reine ? »

Vu qu'il était pressé, il n'avait pas eu le temps d'identifier le numéro, mais à cause de cette voix endormie et aussi du surnom "Shin", il avait immédiatement reconnu la personne présente à l'autre bout du fil... Bien qu'ils se connaissaient depuis un bon bout de temps déjà, Reine n'était toujours pas capable de se rappeler du nom de Shidou.

« … Aaah. Tu es sorti de la chambre de Mana ? »

« Ah... En quelque sorte, ouais. »

« … ? C'est une réponse plutôt vague. »

« C'est que, elle est toujours en salle d'opération, alors elle ne peut recevoir de visite pour le moment. »

« … Hmm, je vois. »

Reine répondit d'une voix faible et affligée.

« … ? Il y a quelque chose qui cloche ? »

« … Non, ce n'est rien. À part ça, Shin, est-ce que tu peux rentrer immédiatement au <Fraxinus> ? C'est à propos de Kotori... »

« … ! »

Le prénom prononcé par Reine laissa Shidou sans voix.

Le visage de Kotori avant son départ du <Fraxinus>, mélangé avec les mots d'Origami, lui faisaient extrêmement mal au fond de lui.

« E-Est-ce qu'il lui est arrivé quelque chose ?! »

« … Non, ce n'est pas le cas. La raison de ce rappel est pour qu'on puisse se mettre d'accord sur une stratégie. »

« Une stratégie ? »

Shidou fronça les sourcils lorsqu'il lui posa la question.

« ... Oui. Shin, on peut dire qu'il sera extrêmement difficile pour toi de conquérir Kotori... Mais tu as tout de même un très gros avantage comparé aux conquêtes de Tohka ou de Yoshino. »

« Un avantage... hum ? »

« … Oui. La raison est simple. Elle est différente des Esprits qui apparaissent soudainement de nulle part, la cible de notre conquête est une personne qui est depuis très longtemps à nos côtés. Ses loisirs, les choses qu'elle aime, les endroits qu'elle fréquente, les objets qu'elle veut... etc, etc. Le nombre d'informations qu'on a est incomparable à ceux des autres Esprits... Aussi, il ne reste plus qu'un seul jour, la date où nous allons élaborer le plan de bataille a déjà été décidée. Et on ne pourra pas mener cette réunion à bien sans toi. »

« V-Vous avez raison. »

Tout ce qu'elle avait dit était vrai. Il était impossible de conquérir Kotori lorsqu'elle était en mode commandent, mais si on se penchait sur toutes les informations la concernant qu'ils avaient à leur disposition, c'était tout à fait autre chose. À différents niveaux, on pouvait dire qu'elle était la cible la plus facile à avoir.

« Et donc, j'ai réuni les membres de l'équipage qui savent ce qui arrive à Kotori, et on va entreprendre une conversation pour le rendez-vous qui aura lieu le surlendemain. Shin, tu dois nous rejoindre. »

C'était évident. Shidou hocha vigoureusement la tête.

« Je comprends. Si je peux vous aider de quelque façon que ce soit, laissez-moi participer. »

« Merci de ton aide... Le <Fraxinus> va venir te chercher. Puis-je te demander de rentrer chez toi en premier lieu ? »

« Oui, pas de problème... Ah, Reine. »

« … Um ? Il y a un souci ? »

« Je voulais... juste te demander... Bien que ça date de cinq ans, Kotori, elle... »

« … Kotori, elle ? »

Reine lui reposa la question. C'est juste que, Shidou s'était mis une nouvelle fois à réfléchir sur les mots qu'il avait entendus plus tôt. C'était peut-être parce qu'il n'avait pas vraiment vu les choses de long en large qu'il hésitait à demander... ou alors il hésitait à questionner Reine, la subordonnée et amie de Kotori, à propos d'une telle accusation.

« … Non, rien. »

« … ? Ah bon. Alors, on se verra plus tard. »

Après avoir dit cela, Reine raccrocha. Shidou appuya sur le bouton sans rien dire et remit le téléphone dans sa poche. Il reprit sa marche d'un pas lourd.

Partie 3

Notes de traduction

  1. Efreet, ou encore Ifrit. Ce sont d'énormes djinns de feu connus pour leur force et leur fourberie dans le folklore Arabe.
  2. Japonais de "Princesse"
  3. Texte religieux bouddhiste qui stipule que ce monde n'est qu'une illusion.