No Game No Life : Tome 2 Chapitre 3

From Baka-Tsuki
Jump to navigation Jump to search

Chapitre 3 - Sacrifice/Geste de Sacrifice[edit]



Partie 1[edit]


Un peu après le centre-ville d'Elkia, dans la banlieue, se trouvait la Grande Bibliothèque d'Elkia. L'endroit avait été reprit de Jibril, mais restait sous sa direction. Dans la cuisine, que Jibril avait apparemment installée elle-même, se trouvait Steph. Mais son visage était celui d'une immense fatigue , suggérant qu'elle manquait de sommeil.

“…À ce rythme, je préfèreraient qu'ils se contentent de rester enfermés dans leur chambre royale…”

Sora et Shiro, ayant repris la mine de savoir d'Elkia, n'étaient désormais plus confinés dans leur chambre royale, mais occupaient la bibliothèque à la place. Steph, occupée avec les affaires domestiques, en devant également faire le trajet à la bibliothèque pour faire des rapports et même s'occuper du thé.

“Qu'est-ce qui m'oblige à faire ça… je ne suis pas une servante, après tout !”

Mais, dans un coin de sa tête pendant qu'elle se plaignait, elle se remémora cette scène après le match contre Jibril.

“Merci, Steph.”

Ba-boum, fît son cœur…

“C'est une émotion implantée ! Ils m'utilisent juste pour leur bénéfice !!”

Pendant que Steph cria et s'engagea dans sa nouvelle routine quotidienne de creuser un trou dans le mur avec sa tête, elle fut soudainement interrompue par une voix.

“Oh, n'est-ce pas petite Dora? Je vois que tu es aussi travailleuse que d'habitude”

“Pourrais-tu ne pas m'appeler "petite Dora" ?! Attends, quand est tu es arrivée ici ?!”

Bien qu'il n'y eut aucun bruit de porte, Jibril se tenait comme si elle avait toujours été là.

“J'ai un message de mon maître”

“Oh? Euh, peux-tu répondre à ma…”

“Voyons voir… ‘Jibril dit qu'il y a de tout dans cette cuisine, comme du sucre, du beurre et tout ça. Apparemment tout nous appartient désormais, donc j'imagine que tu peux t'en servir; fais toi plaisir’—c'était ses mots.”

“…Hein ?”

—Elle pourrait utiliser le sucre et le beurre ? C-ça allait drastiquement accroître l'étendue des sucreries qu'elle pourrait—

“Attends, ils me disent juste indirectement de faire de bons petits plats pour eux, pas vrai ! Jusqu'à quel point prévoient-t-ils de me marcher dessus ?! Je préfèreraient qu'ils me disent de prendre une pause !!”

Boum, boum, boum.

“Désolé de te déranger au milieu de ton entraînement de la tête…” dit Jibril, en sortant une note. “Toutefois, mon maître a laissé une note concernant le type de sucreries qui l'intéresse basée sur un livre de cuisine trouvé dans ma collection—”

“Wow, merci ! ♥ Je vais certainement—ah !” Les yeux de Jibril parurent nettement amusés, et Steph agita les bras en rougissant. “Non—c'est…”

“J'ai entendu l'histoire. On dirait que mon maître t'as ordonné de tomber amoureuse de lui.”

“E-exactement ! Et par une escroquerie équivalant à une fraude, tu sais ! Tu y crois ça ?!”

Steph, reposant sur des excuses pour justifier ses actes, souleva un écran de fumée. Pendant ce temps, Jibril semblait d'autant plus curieuse.

“Eh bien, je ne sais pas. J'ai peu de compréhension en l'amour Immanitien. Pardonne moi.”

“Oh—c-c'est vrai ?”

“En effet. Car le nôtre est celui d'une race qui se reproduit uniquement quand c'est nécessaire. Tout ce dont j'ai besoin est de l'amour de mon maître. Ma compréhension des subtilités du cœur que les Immanitiens appellent ‘romance’ est limitée à ce que j'ai entendu.”

Jibril a si négligemment mentionnée son maître—à savoir, Sora—dans la même phrase que “amour”.

“Hum, enfin…hum, par ‘amour’, tu veux dire…le, genre maître-disciple, non ?”

“Je suis peu capable de faire de telles distinctions. Que voudrais-tu dire par amour normal?”

“Euh, oui… c'est comme, quand tu les vois proches d'un autre ton cœur se resserre; quand ils sont loin tu est inquiète; ce genre de…—Hein?”

Steph réalisa que son premier amour était Sora, avec qui elle avait été forcée de tomber amoureuse contre son gré.

Elle réalisa, en d'autres termes, que tout ce qu'elle venait de dire concernait Sora. Elle réalisa que Jibril, regardant radieusement, y voyait clair. Rougissant plus qu'une tomate et paniquant, elle dit :

“J-J-J-J-Je parle seulement en général, tu sais, en général ! J-Je n'ai rien de personnel—”

Jibril sourit à sa défense aucunement convaincante.

“Je vois. Sur ce, comme j'ai délivré mon message, je vais prendre congé.”

“Euh, d'accord… Merci pour—hein?”

Elle était partie. Dans la seconde où elle avait détourné le regard…où était-elle allée?

“……—(Regard furtif !)”

Steph jeta un coup d'œil à la recette sur la table pour les confiseries par lesquelles Sora était intéressé.

“Enfin… Si nous avons du beurre, il y a certaines pâtisseries que j'aimerais goûter moi-même, après tout. Et, si je vais en faire pour un, ce n'est pas beaucoup plus de travail d'en faire pour tout le monde. Oui, oui, c'est ça. C'est au passage, seulement au passage.”

Steph commença à farfouiller dans la cuisine de Jibril.

“Hmm… La première chose à faire est de déterminer où tout se trouve, j'imagine…”

“Laisse moi expliquer.”

“Eehh?!”

Jibril surgit à nouveau sans bruit de derrière.

“L'équipement de préparation dont tu aura besoin se trouve dans cette armoire. La vaisselle est là-bas. Les ingrédients et épices sont sur l'étagère au-dessus. Le service à thé est ici. Le four à été fabriqué sur Avant Heim, mais j'ai résumé les instructions pour toi en Immanitien ici. Avec ça, je te laisse à tes appareils.”

“Hein, euh, d'accord… Merci pour tout”, dit Steph en rapetissant un peu.

“Non, c'est entièrement dans l'intérêt de mon maître. Au revoir.”

Elle disparût à nouveau. De son maître… Steph ressentit une certaine pique dans ses mots. Ça sonnait vaguement comme une sorte de menace, mais c'était juste son imagination ? Mais Steph secoua la tête.

“Ils sont…pour moi !! Oui, maintenant, il est temps de préparer des patisseries tellement bonnes que je vais m'étonner !!”

Ses pensées fût encore traversées par la vue après le match contre Jibril. Sa tête se faisant caresser—seulement avec les mots modifiés.

Tu es si forte, Steph. Merci.

“Comme. Je. Disais—!”

En abattant ses mains sur la table.

“C'est pas çaaaa !”

Pendant que Steph frappait sa têt contre la table. Derrière la porte, Jibril.

“‘Tombe amoureuse de moi’… Une requête aussi fascinante est bien le fruit de mon maître.”

Pourtant elle parla comme si elle avait vu quelque chose d'encore plus fascinant. Bien que Jibril ne comprît que peu les sentiments Immanitiens, elle comprenait au moins quelque chose sur la théorie de l'affection romantique.

“…L'amour brûle en un flash et se refroidit tout aussi vite—pourquoi Dora, qui n'a pas été ordonnée ‘Reste amoureuse’, devrait être affectée sur le long terme ? Hi-hi, c'est d'une curiosité sans fin.”

Ainsi, elle disparût dans le vide.

“Ah—Rouge… Ehyaughh, du saaaang ?! Hungh…”

Avec Steph s'évanouissant à la vue de son propre sang, il semblait que les pâtisseries allaient prendre un peu plus de temps.

Partie 2[edit]



Ayant passé de la pommade sur son front, après les avoir dressés, Steph porta avec effort les quatre portions de gâteaux à thé qu'elle eut fini après avoir récupéré de son évanouissement.

“Hi-hi-hi, ils sont parfaits !”

Steph se félicita pour ses gâteaux maintenant qu'elle avait à nouveau du sucre et du beurre, et se dirigea ensuite à l'arrière de la bibliothèque afin de ne pas laisser penser qu'elle était venue juste pour les louanges de Sora.

—Et se rendit compte, qu'avec les mains pleines, elle ne pouvait pas ouvrir la porte.

“Cette situation me donne un étrange air de déjà vu.”[1]

Si le déjà vu venait à continuer, ouvrir la porte serait conclu par ne trouver personne ici…pensa t-elle. Au final, heureusement, le déjà vu ne continua pas. À la place—

“Donc—Jibril.”

Un homme interrogeait Jibril avec une des têtes les plus sérieuses imaginables.

“Vas- tu m'en dire plus à propos du pays de filles aux oreilles d'animaux que je suis sur le point de conquérir—cette Union Orientale ?”

…Un homme que l'on n'a pas voulu croire pourrait se voir confié le sort d'Immanity se tenait là.

“Oui Maître, l'Union Orientale est un pays avec une histoire compliquée.”

L'Union Orientale—le pays au quatorzième rang, les Thérianthropes. Malgré que les Thérianthropes soient considérés comme une seule race, ils comptaient d'innombrables espèces basées sur les différences dans les caractéristiques physiques. Par conséquent, pendant des années, ils ont alterné entre les guerres civiles et la paix parmi un certain nombre de petites îles disparates. Ensuite une personne connue comme la Sainte Prêtresse les a contenus et unifiés en seulement un demi-siècle. Maintenant c'est un énorme empire maritime, le troisième plus grand pays mondial.

“Différences dans les caractéristiques physiques…genre, certains ont des oreilles de chat et d'autres de renard ?”

Sora attesta à cette partie sans expression, auquel Jibril répondit :

“Oui. Mais peut-être qu'encore plus critique que les différences en apparence sont les différences en fonction. Malgré qu'ils soient appelés Thérianthropes, je vous prie de ne pas penser que leurs capacités physiques sont seulement 'bestiales'[2]. Certaines races et personnes possèdent des capacités approchant les limites physiques, et ces capacités impensables leur permettent même de lire dans les pensées. De plus, une capacité appelée destruction sanguine va même au delà—”

“Hum, d'accord, j'ai compris l'idée—donc.

“Les filles aux oreilles d'animaux sont miennes; maintenant, comment on va battre cette Union Orientale !”

—Ce roi est sans espoir.

“Je suis désolée de vous dire, Maître, que c'est probablement impossible.

Celle ayant largué l'eau froide sur lui s'est avéré être aucune autre que celle l'ayant appelé Maître et prêté allégeance : Jibril

“Que—Jibril, pour quelle raison t'ai-je invité à ma fête—en tant que sage ?! Comment peux-tu dire une chose pareille sur mon plan sacré qui respecte à la fois mes désirs personnels et l'intérêt de la nation—pour caresser les filles aux oreilles d'animaux !”

Malgré qu'il afficha sans peur l'ampleur auquel ses intérêts personnels passaient outre d'importantes préoccupations nationales, Jibril resta calme.

“Maître, je vous suis des plus dévouée. Néanmoins—j'ai le sentiment que même vous deux seriez incapable de battre l'Union Orientale.”

À ces mots, Sora, et même Shiro, qui lisait un livre à ses côtés, plissa les yeux et regarda Jibril.

“Mmh? Est-tu en train de dire que Blanc peux perdre ?”

“Non, je me suis mal exprimée. je voulais simplement dire que les choses pourraient ne pas se passer comme prévues.”

La raison étant—.

“Que j'ai moi-même déjà défié l'Union Orientale—et que j'ai perdu.”

…Quoi… ?

“…Sérieusement ? Wha, au shiritori[3] ?”

“Non, car c'était moi qui ait initié le défi.”

…Combien de jeux peuvent vaincre une monstrueuse arme humanoïde décisive multifonction comme elle… ?

“C'était fort probable que ce soit eux qui aient choisi le jeu.”

Fort probable ?

“Si je peux ajouter, les Elfs—Elven Gard a défié l'Union Orientale dans une bataille officielle des nations quatre fois ce dernier demi-siècle, et à chaque fois—ils ont été vaincus,” dit Jibril, comme si elle mentionnait un fait indésirable mais indéniable.

Mais plus important—Sora devait comprendre le sens de ces mots, et pourquoi Jibril était allée jusqu'à dire que c'était impossible.

“…Se pourrait-il…”

Mais si c'était le cas—cela voudrait dire, qu'après tout…

“…l'Union Orientale…demande en condition que tu perdes tes souvenirs concernant le jeu ?”

…ça, désormais, c'était vraiment impossible à gagner.

Inclinant la tête en révérence, Jibril parla.

“Mes maîtres sont en effet avisés. Pour cette raison, pas un seul détail du ou de leurs jeux sont connus.”

…Eh bien. La race connue pour leurs sens supérieurs et une sorte de sixième sens qui leur permettent de lire dans les pensées sont allés jusqu'à effacer les souvenirs pour dissimuler leurs jeux. Il n'y avait pas besoin de chercher; il n'y avait aucun moyen d'apprendre de ses défaites. En effet, les défier dans ces conditions, sans information préalable, serait du suicide.

—Mais cela laissait quelques questions sans réponse.

“Elven Gard a perdu…quatre fois ?”

Elven Gard. Le fait étant, qu'il savait d'expérience dans le tournoi pour devenir le souverain d'Elkia quel problème les Elfs pouvaient être. Même contre Kurami, qui avait à peine utilisé indirectement leur pouvoir, il était sûr qu'il aurait perdu si il n'avait eu aucune information au préalable. Même en attaquant avec deux ou trois lignes de défense préparées, elle les avaient forcés à se démener. Et ils étaient le plus grand pays du monde. Pour pouvoir se défendre contre ça—

“Oui, et, par conséquent—j'ai soupçonné l'implication d'une race supérieure

Oui, juste quand Elven Gard ont tenté de conquérir Elkia. Quelqu'un d'autre, qui pourrait même avoir repoussé les Elfs, aurait peut-être transformé l'Union Orientale en pantins.

“Et j'étais si curieux sur qui pouvait être derrière ça, si c'étais le cas—”

“Tu les a défiés et tu t'es fait botter le cul.”

“…Je n'ai rien à dire pour ma défense.”

Enfin. Cela expliquait pourquoi Jibril avait dit que c'était impossible. Si ils ne savaient rien sur le jeu et n'avaient aucun moyen de bluffer, il n'y avait aucune place à la stratégie. Et, dans ce cas, la bande de Sora, qui n'avait comme arme qu'intelligence et ruses, était voué à être une proie.

—Mais tout de même, il y avait un doute qui ne pouvait être dissipé.

“…Est-ce que celui qui est défié n'a pas un avantage écrasant dans ce monde ?”

Le cinquième des Dix Commandements : La partie défiée a le droit de décider du contenu du jeu. Évidemment, quelqu'un pourrait choisir un jeu qui les avantageraient d'une certaine manière.

“Mais si ils effacent tous les souvenirs—après quelques temps, personne ne les défieraient, pas vrai ?”

—Oui. C'était comme une dissuasion nucléaire dans le monde de Sora. Personne n'accepterait un combat un fois qu'il savaient qu'il n'y avait aucun moyen de gagner contre l'adversaire.

“…Défense, défensive[4]…?”

Shiro théorisa sur les implications sur la position de l'Union Orientale. Mais Sora fît remarquer quelque chose.

“Shiro, tu es peut-être plus intelligente que ton frère, mais c'est pour ça que tu perds toujours contre moi aux jeux de stratégie. Il n'y a rien d'amusant à ça, pas vrai ?”

Si ils avaient une tactique imparable qui pouvait battre des Elfs et Flügels, pourquoi se contenteraient-il d'un défense défensive ? Le réel amusement était de donner l'impression qu'il y avait une ouverture, faire attaquer l'ennemi, et ensuite botter leur cul

“…Grand-frère, ton…ton style de jeu…est ennuyant.”.

“Est-tu en train de dire que la stratégie que j'ai utilisé toute ma cervelle à concocter est ennuyante ? Ça rend ton frère très triste, tu sais ?!”

Mais oui. Shiro reconnut qu'elle était partie dans la mauvaise direction.

“…Pour un pays…qui a émergé dans le dernier demi-siècle…adopter une défense défensive…serait bizarre.”

“N-N'est-ce pas ?”

Sora, s'accrocha à Shiro avec des larmes aux yeux. Jibril parla à la fratrie qui avait l'air interrogateur face à la contradiction insoluble.

“Mais en fait, au cours des dix dernières années, aucun pays n'a défié l'Union Orientale dans une bataille entre nations—”

…Jibril sourit.

“—ah, oui…excepté un.”

“…Mm…”

“Hein, quoi, lequel ?”

Seulement Jibril et Sora réagirent. Shiro doit l'avoir déjà lu dans les livres de Jibril, mais c'était une nouvelle pour Sora.

Oh, ce n'est pas un développement bienvenu.

Steph détecta un désastre imminent et tenta de quitter la pièce.

“Je pense que sera plus facile de voir par vous-même. Dora devrait venir avec nous, bien-sûr.”

“Ahgnmh ?!”

Sans savoir quand elle fut approchée, Steph éleva la voix à la main sur son épaule.

“Accrochez vous tous à moi je vous prie.”

“S'accrocher?”

Sora et Shiro attrapèrent docilement les vêtements de Jibril.

“Et je vous prie de ne pas lâcher—nous commençons dès maintenant.”

Et, à l'instant où Jibril parla, aux oreilles de Sora semblable à du verra qui se brise lui fît fermer les yeux pendant un moment—et, ensuite. Quand il ouvrit les yeux à nouveau, ce à quoi il assista…hmm, était-ce un mauvais tour de son imagination ?

—Il semblait qu'il flottait à quelques milliers de mètres du sol; pas mal comme vue, non ?

“Quel temps magnifique nous avons aujourd'hui; la visibilité devrait être—”

“Attends, Jibril, une minute; avant tout—que viens-tu de faire ?!”

Sora interrompit Jibril, qui continuait comme si rien ne venait de se passer. Pendant que Sora demanda des explications sur la façon où ils furent projetés en l'air à très haute altitude en tout juste zéro frames[5], Jibril répondit nonchalamment qu'elle venait d'accomplir de la téléportation. “Que voulez-vous dire… ? Je me suis à peine déplacée.”

…Donc c'est pour cela qu'il semblait qu'elle pouvait apparaître de nulle part, réalisa Sora. Elle était un téléporteur. C'était dur de se faire à l'idée, mais ça avait un sens.

“…À quelle distance peux-tu te déplacer au juste ?”

“Tout ce que je peux observer. Où, le cas échant, n'importe quel endroit que j'ai déjà visité.”

—Sora et Shiro venaient tout juste de tomber sur le plus grand mystère de ce monde.

“—Hé, Shiro, comment se fait-il qu'Immanity ait survécu à la grande guerre ?”

“……Aucune idée… ?”

Si ils eurent une “guerre” contre les Thérianthropes, avec des capacités physiques mentionnant approcher les limites physiques, les Elfs, avec leur négligence envers le bon sens, et les incroyables formes de vies comme Jibril, cela voulait-il dire qu'Immanity était capables de tenir tête face à ces foutaises ? Mais chaque habitant de ce monde répondraient à cette question ainsi :

“Ceci est considéré comme le plus grand mystère de la race humaine…” dit Steph, dans un soupir.

“Peut-être était-ce que personne ne fît attention aux Immanitiens ?” répondit Jibril avec un excellent sourire.

“Nous étions principalement engagés contre les Dragonias, les Gigants, et les Anciens Dieux. Oh, à repenser à ces jours à abattre tout juste un dragon avec cinquante Flügel, ou quand nous avons combattu un dieu à une équipe de deux cents, et s'étions fait roustés malgré tout.”

…Elle était en train de dire qu'une race ayant demandé une supernova à tuer, qui pouvait se téléporter librement, et pouvait voler, avaient échoués à mettre au sol un de ces trucs en groupe de deux cents, et c'était ce contre tout le monde faisait la guerre.

“Ceci souleva une nouvelle question :

“—Comment se fait-il que la planète ait même gardé sa forme ?”

Mais Jibril répondit à la question de Sora d'un sourire gêné.

“C'est exactement la raison pour laquelle le Dieu Unique fût décidé par défaut.”

…………………………Elle ne garda pas…sa forme après tout.

“Mais peu importe. Regardez par ici.”

Alors que Jibril sourit comme pour balayer certains bon souvenirs, elle montra un endroit près de la frontière d'Elkia, distinctement visible depuis les airs. à l'intérieur de la frontière nationale, c'est-à-dire, à l'intérieur du territoire d'Elkia, surgit au loin une tour imposante. Oui, une tour, imposante.

—Une structure clairement impossible à avoir été construite par Immanity—ou, pour aller à l'essentiel…

“…Euhh, qu'est-ce, que c'est…un gratte-ciel ?”

En effet, c'était un bâtiment plus ou moins comme Empire State Building en Amérique.

“…Si grand.”

Même les yeux de Shiro se sont élargis. Leur sens de la perspective était presque perdu, excepté pour le contraste avec les bâtiments alignés en dessous, ressemblait à un quartier Immanitien.

“Petite Dora, pourrais-tu nous expliquer ?”

S'affaissant—Je savais que ça allait arriver—Steph prît la parole.

“…C'est l'ambassade—de l'Union Orientale dans Elkia.”

“……Hmmm, ambassade ?”

Pivotant sa tête à Sora qui la regardait de travers, Steph continua. “L-la vérité est—c'est là où le palais royal de ce pays se trouvait.”

“…………Hé.”

Tandis que Sora loucha un peu plus sur le visage de Steph, Steph tourna son cou plus loin dans une tentative d'échapper à son regard.

“G-Grand-père a-avait perdu et perdu et, euh, f-fini par parier le palais.”

“…Et, perdît…” dit la sœur, légèrement, sans pitié.

“……”

Sora et Shiro n'eut plus les mots, pendant que Jibril sourit radieusement comme si elle regardait un chiot

“P-pourquoi est-ce que tu me regardes comme ça !”

“Si ta capitale à une ambassade plus grand que le Château Royal, c'est plutôt pathétique…”

“Hnghh…”

Hmm… Sora se mît à penser.

“Donc comment ce Château Royal s'est fait prendre par l'Union Orientale?”

“Plus précisément—tout de ce côté a été prit par l'Union Orientale.”

“—Hein ?”

Jibril parla joyeusement, pendant que Sora ouvrit la bouche incrédulement. Sa sœur expliqua avec les informations qu'elle avait mémorisé.

“…Dans, ces dernières dix années…l'ancien roi…perdît contre l'Union Orientale…huit fois.”

“Huit… Euh, enfin, je peux voir la motivation de l'Union Orientale. Une nation maritime avec ce genre de technologies—”

La difficulté pour une nation maritime était le manque de fer et de pierre, i.e., les ressources autres que maritimes. Jugeant du style du bâtiment, il apparût qu'ils avaient une civilisation plutôt avancée. Il y avait trop de ressources dont ils avaient besoin, comme des métaux rares, qui ne pouvaient être obtenus dans un archipel. Donc c'était naturel qu'ils essayent d'en obtenir du continent—mais.

“Mais c'était l'Union Orientale qui voulait le match, non ? Pourquoi accepta-t-il ?”

Toutefois, Shiro secoua la tête. Jibril répondît ensuite.

“Maître, avez-vous oublié ? Le seul pays ayant défié l'Union Orientale ces 10 dernières années…”

“…L'initiateur était…Elkia…”

…Quoi…?

“D'abord cette montagne. Puis cette plaine, et ensuite…à la fin, il paria le Château Royal qui se tenait au centre du pays—et voici où nous en sommes.”

Jibril expliqua qu'elle les avait fait voler pour leur montrer ceci.

“Hé, hé, attends une minute, il se tenait au centre du pays ?”

Dit Sora , pointant vers “l'Empire State Building.”

“Donc qu'est-tu en train de dire ? Que nous avons parié la moitié de nos terres défiant un adversaire contre qui même Elven Gard avait perdu après les avoir défiés quatre fois, et nous les avons défiés huit fois ? Immanity ? Hé, hé, allez. Crache le—”

Mais, à Shiro, répondant avec un soupir, Sora secoua toujours la tête.

“H-hé, attends, que dis-tu ? Que Elkia avant ça—avait deux fois plus de territoires que maintenant ?”

À Shiro, hochant décisivement la tête, et Jibril, Sora posa ses doigts sur ses sourcils. Steph n'avait plus aucun mots.

“…Jibril, je veux retourner à la bibliothèque.”

“Oh, mince, êtes-vous effrayés des hauteurs ?”

“Non, je ne peux juste pas me creuser la tête ici, donc je voudrais un sol.”

Partie 3[edit]



De retour à la bibliothèque. Sora s'assît jambes croisées sur une table, se tenant la tête. Tout ce qui venait de sa bouche depuis un moment maintenant étaient des soupirs, les uns après les autres. Dans sa position habituelle sur ses genoux, Shiro l'observa attentivement avec inquiétude.

“…Grand-frère…est-ce que…ça va…?”

“…Ouais, désolé, Shiro, je suis juste un peu désespéré.”

Ça l'affligeait de faire s'inquiéter sa sœur, mais, malgré tout, ça devait être dit.

“Je pensais que l'ancien roi était un crétin, mais, bon Dieu, il devait être alcoolique ou quelque chose…”

Soupir……

Steph, qui avait écouté, entendit ce long soupir et perdit son sang-froid.

“T-tu as été assez dur, tu sais !!” Elle frappa la table sur laquelle Sora s'asseyait dans un fracas. “Je pensais que tu avais dit avant que mon grand-père avait eu raison !!”

Mais Sora, avec un grand soupir, répondît.

“—Comment peux-tu au juste défendre quelqu'un qui a jeté la moitié des terres nationales sur un élan fou ?” dit-il, pointant prévisiblement dans la direction des terres perdues qu'ils avaient vus récemment.

“Combien de fermes et d'usines pourrais-tu mettre sur ces champs de terres ? Si ton papi n'avait pas joué jusqu'à ce qu'il se retrouvait dans ses sous-vêtements comme ces nobles débiles, nous aurions le double de terres qu'on possède, tu sais !”

“E-enfin, c'est—!”

Comme si il ne pouvait pas stopper sa bouche après qu'il l'eût ouverte, Sora râla :

“Ouais, il était peut-être ton grand-père… Peut-être qu'il croyait en cette connerie de ‘chance’, que si il continuait de jouer il allait éventuellement gagner… On parle d'un affrontement entre nations… Est-ce qu'il ne comprenait pas ce que ça signifiait ?”

—Oui, un jeu personnel et une bataille de nations étaient deux différentes histoires. Un jeu que les représentants omnipotents, un groupe responsable de la vie des autres, jouaient leur vies en parallèle. C'était une guerre de nations—un jeu de conquête. C'était un jeu dans lequel chaque race, chaque nation, mobiliserait tout le savoir et les stratégies qu'ils avaient à leur disposition. Pour défier une nation qui était préparée à ça pas moins de huit fois—.

“Je veux dire, y'a-t'il une interprétation plus positive que ‘Il était soûl’…?”

Mais, secouant ses épaules, regardant à terre, et soutirant ses mots, Steph parla.

“Grand-père—c'est vrai…n'était pas une tête, pour les jeux…”

Mais—elle leva la tête et hurla :

“Il n'était pas le genre de fou endosserait la responsabilité de millions de vies des Immanitiens sans souci ! Contrairement à vous deux, c'était un exemple de décence ordinaire !”

Mais, étant donné la situation actuelle résultant de cet exemple…

“Si gaspiller la moitié des territoires est ‘un exemple de décence ordinaire,’ je suis content d'être une débauche anormale.”

“~~! J'en ai assez !!”

Secouant les épaules pourtant incapable d'argumenter, Steph s'enfuit les larmes aux yeux. La regardant s'éloigner, Shiro murmura :

“…Grand-frère…c'est dur…”

“…Que veux tu que je dise après avoir vu ça…?”

Sora parla comme si il devait réfléchir à pas mal de choses, sa mélancolie s'activant à fond et l'excitation d'il y a un moment maintenant perdue.

—Ensuite. Il remarqua le thé et les gâteaux que Steph avait ramenés et laissés sur la table. Plus rapide que Sora, Shiro en prît quelques-uns et les fourra dans sa bouche.

“…Mm, bon…!”

Entendant la voix habituellement monotone de Shiro faire un bond, Sora piocha dans la nourriture à contrecœur.

“……Merde, c'est vraiment bon…”

Doux, mais pas cloutant, et super duveteux. Malgré qu'ils aient déjà mangé les délicieux gâteaux fait maison de Steph l'autre jour, ceux là blêmissaient en comparaison. Elle avait probablement regardé la recette et ajouté sa propre touche dessus, se démenant dans la cuisine. Shiro l'imagina pendant qu'elle regardait Sora. Jibril ferma simplement les yeux, attendant des ordres. Tirant ses cheveux, Sora parla.

“……Ahhh—d'accord, je vais essayer !”

Partie 4[edit]



Château Royal d'Elkia: l'ancienne chambre du roi. Depuis que Sora avait en effet pris la structure à un étage érigée dans la cour du château, c'était désormais la chambre de Steph. Enfouie dans son gigantesque lit, littéralement king-size. Reniflant et murmurant, Steph parla.

“Menteur… N'as-tu pas dit que tu allais prouver que Grand-père avait raison…?”

Steph était sur le ventre, mouillant l'oreiller qu'elle tenait contre elle avec ses larmes.

“Grand-père…n'était pas un idiot !”

Tenant la clé qu'elle portait avec elle partout, elle vît le visage de son grand-père.

……

Grand-père, à quoi sert cette clé ?

Oh, pour l'instant, Stéphanie, tu ne dois pas y toucher.

Pourquoi pas ? À quoi elle sert ?

Ceci est la clé d'un endroit avec quelque chose de très important pour ton grand-père.

Important ? Oh, je me souviens de ce que Père disait.

“Grand-père collecte ‘des livres qu'il ne peut pas montrer aux gens.’”

N-non, non, Stéphanie ! C'est une autre affaire !

Ce-ceci est—la clé de l'espoir.

Espoir…? Qu'est-ce que ça veut dire ?

Ho-ho… Un jour, elle sera tienne, Stéphanie.

Vraiment ?!

Oui… Mais, Stéphanie, écoute mes mots attentivement.

Quand un jour tu croiera de ton ton cœur que tu aura trouvé une personne à qui tu peux confier Elkia, donne lui ceci.

……

Elle se rappela, pour une raison, d'évènements datant de plus de dix ans. Cela faisait deux ans qu'elle avait reçu la clé de son grand-père, quand il prévut son décès. La serrure était toujours un mystère pour elle, mais elle ne se sépara jamais de la clé. Pourquoi pensait-elle à ça maintenant ?

—Sora. L'homme qui avait insulté son grand-père. Comment pourrait-elle jamais la lui donner ?

“Dora, as-tu un instant ?”

“Eeyaaaaaaugh!”

Vipp—Jibril apparut hors de l'espace, scrutant Steph de son chevet, faisant sursauter et crier Steph dans un excès de surprise.

“Qu-Qu-Que-qu'est-ce qu'il y a ?! C-c'est une intrusion !!”

“Je n'ai qu'une simple chose que je souhaite te transmettre, donc veuilles ne pas t'inquiéter pour ça.”

Hum, ce n'était pas vraiment le sujet.

“Il est de ma recommendation que tu retournes à la bibliothèque maintenant.”

“—Quoi ? Maintenant ? Sais-tu l'heure—”

Mais, peut-être inattentive de l'avis de Steph, s'inclinant simplement une fois et continuant imperturbable, Jibril continua.

“Je suis venu selon mon propre jugement que ce serait mieux pour mon maître. La décision t'appartient.”

Avec cette annonce non-demandée, elle fondît à nouveau dans l'espace et disparût.

…C'était donc la Flügel pour vous : leur façon de penser devrait être totalement différente de celle des Immanitiens. Steph a été déconcertée par cette disjonction, mais réfléchit aux paroles de Jibril.

—Donc elle essayait de lui dire de retourner voir Sora maintenant ?

“…Tu plaisantes j'espère; comment voulez-vous que j'y aille juste après ça !”

Steph remonta sa couverture, mais le tic-tac de l'horloge dans la salle garda ses yeux rouges et enflés ouverts. Elle pensa aux mots se son grand-père dont elle venait de se remémorrer, et l'homme qui venait d'insulter sa mémoire. Était-ce simplement parce que Jibril était venue lui parler, ou y avait-il un sens à ce qu'elle se souvienne de cela ?

“…Ohh, très bien, alors!”

Repoussant sa couverture, Steph se leva et sortit du lit.


Partie 5[edit]



Grande Librairie Nationnale d'Elkia. Bien que Steph soit venue plein de fois auparavant, pour une raison elle entrait toujours avec des pas silencieux. Dans tous les cas, Sora et le reste étaient probablement dans la salle à l'arrière comme d'habitude. Avec cette hypothèse, elle se faufila devant la salle et trouve la porte entrouverte. Jetant un œil à l'intérieur, elle vît Sora, Shiro, et Jibril.

“Maître, ne pensez-vous pas qu'il est temps d'aller se coucher ?”

“Mm…juste un peu plus longtemps…”

Mais, tournant la page du livre, regardant sans cesse la carte, Sora répondit d'un air absent. Sur ses genoux respirait Shiro, endormie, enterré dans des pages, alors que Jibril tirait une couverture sur elle et parla.

“Je soupçonne que, peu importe à quel point vous regardiez, il ne sera pas possible de défendre la folie du roi précédent.

Alors que Jibril regardait comme si elle était consciente de la présence de Steph, Steph se cacha dans un sursaut.

…Ce n'était pas comme si vous pouviez échapper à l'attention d'une Flügel simplement en étant discrète. Mais il semblait que vous pouviez au moins échapper à Sora. Sora répondit sans aucun signe de l'avoir remarquée, et avec peu d'encouragement.

“—Ce n'est pas ce que j'essaie de faire. Je viens de remarquer quelque chose de drôle.”

“N'est-il pas vrai que vous… "avez trouvé quelque chose", pour le bien de Dora ?”

“J'étais juste en train de parcourir les archives pour savoir comment ne pas conquérir un royaume aux oreilles d'animaux !”

Sora aboya avec indignation contre la sournoise Jibril.

“Eh bien, qu'entendez-vous par "drôle" ?”

“Voyons voir… Il y a plusieurs choses.”

Alors que Jibril continuait de sourire avec amusement, Sora répondit d'un air impassible :

“Comme je le disais ce matin—pourquoi l'Union Orientale efface-t-elle la mémoire des joueurs ?”

Cela devrait dissuader quiconque de les défier. Il était difficile d'en voir l'intérêt. À la question de Sora, Jibril posa sa main sur son menton et réfléchit attentivement.

“Peut-être avaient-ils l'intention de construire solidement leur domaine jusqu'à ce moment-là, puis de se fermer.”

“Ouais, c'est la réponse la plus évidente. Et c'est vrai que ces dix dernières années, seule Elkia les a défiés.”

Si tel était leur plan, on pourrait dire qu'ils ont réussi. Mais alors, pourquoi l'ancien roi les avait-il défiés ? Huit fois?

“Eh bien, vous savez, avec les cerveaux d'Immanity, tout est possible !”

“C'est ce que je me disais quand je me creusais la tête. Mais c'est bizarre.”

Sora a répondu à la prétentieuse Jibril sans changer son expression.

Huit fois—ce n'est pas le nombre de fois qu'une personne décente responsable de la vie de millions de personnes tenterait par simple frustration.”

“—…!”

Au signe que Sora avait effectivement écouté son opinion, derrière la porte, Steph haleta discètement.

“J'ai donc fait des recherches sur le domaine continental de l'Union Orientale.”

Sora, montrant la carte.

“Tout d'abord, ici c'est une mine pour un métal appelé armatite, n'est-ce pas… C'est le premier endroit que l'ancien roi a parié.

D'après les livres de Jibril, le point de fusion de l'armatite était de trois mille degrés. Un tel métal était au-delà des capacités actuelles d'Immanity à traiter—en d'autres termes, la montagne était sans valeur pour eux.

“Ensuite, cette grande plaine. L'Union Orientale a une agriculture à grande échelle ici; c'est une source de nourriture essentielle pour eux... C'est le deuxième endroit que l'ancien roi a parié.”

À présent, l'Union Orientale avait développé le terrain et l'avait transformé en plaine, mais au moment du jeu, c'était un marécage—en d'autres termes, encore une fois, sans valeur.

“Cette mine de charbon était le troisième. Encore une fois, c'est une ressource qu'Immanity ne peut pas encore utiliser. Et puis la quatrième fois, la cinquième fois, la sixième fois… jusqu'à ce qu'il parie le château la huitième fois, l'ancien roi—n'a jamais parié quoi que ce soit qui ait de la valeur.”

Mais le plus important. Sora dit, en martelant la carte :

“Tout le domaine continental de l'Union Orientale n'est-il pas à l'origine—un territoire Elkien ?”

—En effet, tout le territoire que possédait l'Union Orientale sur le continent était celui qu'elle avait récupéré de l'ancien roi.

“Vous voulez dire que le roi précédent a cédé à l'Union Orientale toutes les ressources continentales dont elle avait besoin ?”

“Au final, ouais. Mais le fait est que, jusqu'alors, l'Union Orientale n'avait pas de territoire sur le continent, n'est-ce pas ?”

Ce qui voulait dire.

“Celui qui était piégé, c'était l'Union Orientale.”

Une nation high-tech dotée d'une telle technologie de construction, une civilisation avancée capable d'utiliser des ressources dont le point de fusion est de trois mille degrés—une civilisation aussi avancée aurait besoin de ressources continentales. Dans ce monde où tout se décide par des jeux, si même le commerce se décide par des jeux, l'Union Orientale, très défensive, serait dans une situation délicate.

“Mais ce que l'ancien roi ne cessait de demander, c'était « une ville côtière de l'Union Orientale ».’”

C'était logique : ils obtiendraient davantage de ressources maritimes et de technologies. C'était une condition raisonnable. Sauf que, si c'était l'Union Orientale qui était piégée, ils auraient dû pouvoir les contraindre à plus. Pourquoi a-t-il fait ça huit fois ? En donnant des terres sans valeur pour Immanity, petit à petit.

“Il devait avoir une raison…”

Pourquoi—l'Union Orientale a-t-elle effacé des souvenirs alors que ce serait une perte ? Pourquoi—Elven Gard les a-t-il défiés quatre fois ? Pourquoi—… non, attends. Ce n'était pas ça.

“Pourquoi…l'ancien roi s'est-il arrêté au bout de huit fois ?”

Prenons le problème dans l'autre sens. Non pas pourquoi il les a défiés, mais pourquoi a-t-il cessé de les défier après tant de fois ? Jusqu'à la huitième fois, quand il a parié le Château Royal, il ne pariait que des choses sans valeur. Il aurait pu s'arrêter au bout de sept ou neuf fois. Pourquoi huit fois—? Puis, après avoir réfléchi, Sora parvint à une hypothèse.

“Et si l'ancien roi—n'avait pas perdu la mémoire ?”

Sortant la carte, il la compara aux données qu'il avait recueillies. Fixant les frontières de plusieurs années, il fit tourbillonner ses pensées à une vitesse fulgurante pour confirmer son éclair de perspicacité. L'hypothèse était encore pleine de failles, mais elle valait la peine d'être examinée. Les plus gros problèmes étaient au nombre de deux. Comment a-t-il évité que sa mémoire soit effacée ? Et—

Pendant ce temps, à Sora qui réfléchit furieusement. Jibril murmura avec hésitation :

“Maître. Vous êtes, en théorie, un Immanity.”

“—Mmm, huh ? Qu'il y a t-il tout à coup ?”

Sora, interpellé, interrompit le fil de ses pensées et regarda Jibril.

“Cependant, il n'est pas vrai que tous les Immanitiens réfléchissent aussi profondément que vous avant d'agir, Maître.”

C'était une façon indirecte de mettre Sora en échec alors qu'il essayait de forcer une justification de la folie du roi précédent. C'était tout ce qu'elle pouvait dire en tant que servante pour le maintenir sur le droit chemin – cette faible remontrance de Jibril, qui ne pouvait jamais jeter le moindre doute sur son seigneur. Mais Sora l'a écarté.

“Mais certains le font. Et généralement personne ne les comprend.”

Cette fois regardant les données qu'il avait organisées sur la tablette, Sora.

“Mais tenter de les comprendre est mon devoir.”

Puis il poursuivit, comme s'il lisait dans l'esprit de Jibril, qui s'était tue.

“Jibril, ce n'est pas grave si tu le dis directement.

“Ces animaux incapables, impuissant et abjects—comment sommes-nous censés croire aux humains de ce monde, qui pour vous ne sont rien de plus que des animaux inférieurs, à la fois physiquement et mentalement—c'est ce que tu voulais dire, n'est-ce pas ?”

“—Non, je ne voulais certainement pas…”

…Elle voulait certainement. Après tout, peu importe le genre de folie entreprise par le roi précédent, que pouviez-vous attendre d'Immanity ? Jibril avait décidé de suivre non pas la forme de vie inférieure connue sous le nom d'Immanity, mais les deux entités inconnues sous le nom de Sora et Shiro, qui ont brisé tout jugement établi. Mais, aux mots suivants de Sora :

“La réponse est simple—Je ne crois pas aux humains.”

“Quoi ?”

Ni Jibril ni Steph, à l'extérieur de la pièce, ne pouvaient en croire leurs oreilles.

“Tu penses sans doute que, puisque Shiro et moi venons d'un autre monde, nous sommes différents d'Immanity dans ce monde, mais c'est totalement pareil là-bas. Tout le monde, tout partout, ce ne sont que des animaux stupides et incroyablement grossiers—moi y compris.”

Sur le visage de Shiro, alors que Sora se rabaissait, il n'y avait rien d'autre qu'un désespoir épais et profond.

—Leur ancien monde, couvert de fibres optiques, était un monde réduit à ses limites, une civilisation créée par un esprit et une sagesse incroyables. Pourtant, le flot massif d'informations que cette technologie rendait possible leur a seulment appris peu à peu, à quel point les gens pouvaient être stupides

“...Les humains sont pourris. C'est la même chose quel que soit le monde où l'on se trouve.”

Alors que Sora prononçait ces mots, Steph serra sa clé.

—Elle ne pouvait pas confier la clé de son grand-père à Sora, après tout. Cet homme…ne pouvait pas être digne de confiance. Alors que Steph, avec ces pensées, commençait à s'éloigner de la porte...

“Mais je crois en leur potentiel

…Pourtant, les mots de Sora la retenaient. Jibril s'agenouilla pour s'asseoir à côté de Sora, qui traçait le sol.

“La preuve—est ici.”

Sora caressa la tête de Shiro alors qu'elle était allongée sur ses genoux, respirant doucement, endormie. Sa sœur était épuisée après avoir enfoui une si grande masse d'informations dans sa petite tête.

“Si tous les humains étaient aussi inutiles que moi, j'aurais abandonné et me serais pendu depuis longtemps.”

L'expression du frère caressant maintenant sa sœur n'était pas celle de l'homme qu'on venait de voir au plus profond du désespoir et de la désillusion—mais une autre personne à part entière.

“Dans ce monde, il y a des…”

C'étaient les yeux d'un frère doux, plissant les yeux comme s'il regardait la lumière. Ils virent de l'espoir et des rêves… dans une sœur pâle, sa poitrine se soulevant et s'abaissant minutieusement.

“Des gens qui—à cause de cette mesquinerie, cette bêtise que vous voyez, en viennent à incarner l'apprentissage, ce genre spécial de potentiel divin, d'espoir, de fantaisie, dans un petit corps comme celui-là… la vraie chose.”

“……”

“Tu vois, je suis un imbécile, très bien.” Il rit amèrement. “Je suis doué pour les repérer. Le monde est vraiment plein d'abrutis, c'est affligeant,” dit Sora.

Mais ensuite.

“Et pourtant…cette fille était différente.”

Passant doucement sa main sur la tête posée sur ses genoux, il poursuivit.

“Le jour où j'ai rencontré Shiro pour la première fois—c'était il y a huit ans.”

Le visage de Sora se détendit, comme s'il pensait à quelque chose qui venait de se passer hier.

“Cette gamine qui n'avait que trois ans à l'époque… Peux-tu deviner quelle a été la première chose qu'elle a dite en entendant mon nom ?”

…Tu es vraiment…“vide”…

—Ne comprenant pas, Jibril fronça les sourcils. Avec un rire, Sora fut amené à s'expliquer.

“Cette gamine, déjà polyglotte à l'âge de trois ans, a vu le jeu de mots entre mon nom, Sora, et moi, dont elle a immédiatement compris que je souriais juste parce que tout le monde souriait, et m'a insultée en utilisant son double sens—n'est-ce pas drôle ?”

À ces mots, toujours sans honte ni colère, mais plutôt comme s'il délirait, Sora sourit avec audace et parla.

Mon cœur a raté un battement. J'étais tellement excité—la ‘vraie chose’ existait vraiment.”

Quelqu'un qui dépassait ses petites illusions sans même y prêter attention. Quelqu'un qui répondait à la question “Comment tu peux faire ça ?” en répondant de manière impassible “Comment tu peux ne pas le faire ?”. Quelqu'un de bouleversant, impossible à suivre, qui voyait un monde différent.

“—öur être le nouveau ‘grand-frère’ de la vraie chose…”

Avec un sourire crispé, mais aussi avec volonté.

“Je savais que je n'étais pas digne, mais je voulais l'être. J'ai décidé d'y croire. J'ai pensé que, même si je ne valais rien, si j'essayais de comprendre comme si ma vie en dépendait, je pourrais peut-être devenir quelqu'un—peut-être pas comme ma sœur, mais presque.

“Donc, je ne crois pas aux humains

—Tout comme il ne croyait pas en lui-même.

“Mais je crois en leur potentiel

—Tout comme il pouvait croire en sa sœur.

“Le potentiel humain est infini. C'est juste qu'il est infini à la fois dans le sens positif et dans le sens négatif.”

Ainsi, les gens peuvent être infiniment sages ou infiniment bêtes, et ainsi...

“Donc c'est comme, peut-être, si je suis aussi bête que possible, je pourrai rattraper ma sœur, qui est aussi sage que possible ?”

—Oui, comme si on tournait en rond. Pendant que Sora parlait timidement, en caressant sa petite sœur, Jibril, agenouillée à côté de lui, l'observait avec un profond intérêt.

—Il ne s'est probablement pas rendu compte de sa négligence du fait que lui-même, à l'époque, n'avait que dix ans. À dix ans, démêler la vérité derrière les mots d'une enfant de trois ans, et l'accepter. Et, en plus, la respecter, commencer à réfléchir à la façon de devenir comme elle. Voyant qu'il ne pouvait pas gagner avec les mêmes méthodes, et cherchant immédiatement sa propre voie. Quelqu'un comme ça…qui pouvait faire des choses comme ça…Comment les appelleriez-vous ? Cet homme qui se disait stupide—ne s'en rendait probablement pas compte.

“—Je vois, la folie et le génie sont comme les deux faces d'une même pièce—ce sont des mots profonds.”

Voyant Sora lever les yeux vers le plafond, Jibril finit par lever les yeux à son tour. Plissant les yeux, à travers la lucarne de la bibliothèque, vers les étoiles dans le ciel immaculé de la nuit, Sora raconta l'histoire.

“Dans notre ancien monde—les humains volent dans le ciel et même vers les corps célestes.”

“—À vrai dire…je ne peux pas le croire.”

“Oui, personne ne le pouvait. Pas même les humains nous-mêmes.”

Mais il y avait ceux qui y ont cru. Il y avait ceux qui avaient cru en ce rêve. Regardant le ciel lointain, espérant d'autant plus qu'ils n'étaient pas nés avec des ailes. En fin de compte, les gens, de leurs propres mains, ont construit des ailes d'acier et se sont envolés vers le ciel. Puis, dans l'espoir d'aller plus haut, plus vite, ils se sont envolés de la surface de la planète. Parce que ils sont nés sans rien, ils se sont remplis eux-mêmes d'ambition—et sont allés de l'autre côté.

—Si vous ne l'avez pas, vous pouvez le chercher.

—Si vous regardez et qu'il n'y a rien, vous pouvez le faire vous-même.

—Si vous essayez cela et que vous n'y arrivez toujours pas, vous regardez jusqu'au bout du monde.

Être né sans rien. Ce fait lui-même était la preuve du potentiel des fiers, faibles, humains.

“Il y a des gens qui l'ont trouvé. Pas des imitateurs comme moi, mais la vraie chose, sans comparaison possible.”

Ne pas essayer de comprendre était un crime. Parce que leurs paroles—étaient si évidentes pour eux-mêmes qu'ils ne pouvaient pas les expliquer.

“Il est donc de notre devoir, en tant que personnes ordinaires, d'essayer de les saisir.”

Dans quel cas—.

“Il faut croire avant de pouvoir faire quoi que ce soit. L'ancien roi aussi.”

Sora, souriant ainsi, laissa retomber son regard sur la carte. Jibril ferma simplement les yeux, créa une lumière fantastique à partir de ses mains, et éclaira le travail de Sora.

“Ce que je crois est ce que vous croyez, mon maître et ma maîtresse. Si vous croyez en Immanity, je vous suivrai simplement où que vous alliez. Il n'y a rien de plus.”

Au fond de l'esprit de Steph, qui avait écouté l'échange alors qu'elle se cachait devant la porte. Une image surgit du dos de son grand-père, méprisé pour sa bêtise, mais chaleureux et grand. Le dos de l'homme, doux et chaleureux, qui a toujours cru en l'homme.

—…une personne en qui tu croiera de ton ton cœur que tu peux confier Immanity

L'homme froid et calculateur qui a toujours douté des gens, si éloigné de son grand-père, mais pour cette raison même. Sora, qui croyait au potentiel des gens plus que quiconque. Serait-il acceptable de lui donner—la clé laissée par son grand-père ? Steph elle-même ne savait toujours pas ce que ça signifiait—mais. Est-ce qu'il… est-ce que Sora aurait l'approbation de son grand-père ? Est-ce que son grand-père lui dirait… “Tu as choisi le bon homme” ?

“…Sora.”

Criiic…s'ouvrit la porte sous la main de Steph, tandis que Jibril souriait subtilement et que Sora avait l'air surpris. Steph a simplement— prit sa décision, et parla.

“J'ai quelque chose pour toi”

Partie 6[edit]



Le lendemain…dans la chambre royale qui était devenue la chambre de Steph. Steph, Sora, Shiro et Jibril étaient tous présents.

“—Donc, voilà l'histoire.”

La première chose qui a été dite en réponse à Steph, qui venait de finir de raconter tout ce dont elle se souvenait, expliquant l'histoire de la clé, a été ceci :

“Pas de doute, c'est du porno.”

Steph regretta vivement son erreur dans le choix du personnage.

“Tu es fou ? Comment peux-tu en déduire ça de cette histoire ?”

“Parce qu'on aurait dit qu'il était devenu nerveux quand tu as mentionné ce que ton père avait dit.”

“I-il a dit que c'était différent !”

“Selon les statistiques du monde d'où Shiro et moi venons, 90 % des hommes ont une planque secrète.”

“…Des trucs +18…des choses, d'adultes…”

“N'est-ce pas ? Ouais, Steph, ça va vraiment être utile. En fait, je me lamentais sur le manque de pr0n dans ce monde.”

Steph, n'ayant plus rien à dire, décida de s'effondrer sur le lit en silence.

“Mais, Maître, si vous ne savez pas où va la clé…”

“Il y a 100% de chances qu'une cachette de porno soit la propre chambre du propriétaire, c'est-à-dire ici. Alors, pas de problème : en fait.

“Nous avons déjà trouvé une pièce cachée. La clé doit servir à ça, non ?”

“…Pardon— ?”

A ces mots, Steph leva la tête du lit et vit Sora et compagnie à distance du lit, qu'elle se précipita pour réduire.

“Tout d'abord—je t'ai dit que le lit était incliné, n'est-ce pas ? Quand Shiro est tombée”

Ça devait être la fois il y a quelques jours où Sora tremblait, pensa Steph.

“Nous avons pris du recul et l'avons regardé attentivement, et il était légèrement incliné. Donc, cet ornement sculpté dans le pied de lit est une balance. Une balance inclinée vers la gauche, ce qui signifie que le côté gauche est plus lourd, c'est-à-dire qu'il y a un dispositif à gauche.”

Calmement et sans aucun sentiment de frustration, Sora a simplement et calmement résolu l'énigme..

“Ensuite il y a cette bibliothèque sur la gauche. Les espaces entre les étagères sont légèrement inégaux. Alors que les étagères du côté droit de la pièce sont égales.”

“O-oui…m-maintenant que tu le dis.”

“Cependant, bien qu'elles soient inégales, il n'y a que deux distances, l'une grande et l'autre petite.”

Indiquant les étages dans l'ordre en partant du haut.

“Si on les convertit en uns et en zéros on obtient 01, 00, 11, 10. Si on regarde en binaire, c'est 1, 0, 3, 2. Ensuite, si on cherche dans cette pièce les livres qui ont plus de mille pages, ça ne laisse pratiquement que l'encyclopédie, n'est-ce pas ?"

Sortant l'encyclopédie de l'étagère et l'ouvrant, Sora.

“Donc, le premier mot de la page 1 032 de l'encyclopédie est phare, en Immanitien. Alors, si nous voulons interpréter quelque chose ici comme un ‘phare,’ il doit s'agir d'un dispositif d'éclairage comme un bougeoir, un chandelier ou quelque chose comme ça.”

S'approchant d'un chandelier sur le mur de la pièce, Sora poursuivit :

“Aussi, le mot avait, au centre, une ligne déprimée, comme faite avec un stylo sans encre.”

Steph et Jibril regardèrent.

—En effet, il y avait une légère dépression.

“Ce qui signifie que c'est le chandelier au centre du côté gauche de la pièce. Plus, il y a trois flèches à gauche du mot pour indiquer une expression, donc—”

Il inclina le chandelier, à gauche, trois fois.

“Enfin, à droite, il y a une flèche qui renvoie à l'entrée connexe port à la page 605. Ce qui signifie—”

Il inclina le chandelier à droite une fois. Puis le chandelier s'est détaché…

—Révélant quatre cadrans à l'intérieur.

“Après ça c'est ce que Shiro a résolu, donc je vais lui passer le relais.”

Ils se frappèrent les mains, et Shiro tourna les cadrans.

“Factorise…le nombre de fois…que les lignes se croisent…dans phare et port…dans le système d'écriture Immanitien.”

Il y eut un clic.

“…Ex-actement…quatre chiffres…résultat : 2642…”

Sora s'adressa à Steph et Jibril qui regardaient la scène d'un air hébété. Comme s'il montrait un rapide tour de magie, il frappa dans ses mains pour faire repartir les choses.

“Bon, bon—ensuite, vous savez quoi ! Regardez, derrière le rideau, un bloc du mur dépasse bizarrement !… Oh, vous savez, c'est un peu difficile; la dernière fois, Shiro et moi avons à peine réussi à le pousser pour l'ouvrir; il n'a probablement pas été entretenu. Jibril, donne-nous un coup de main.”

“Oh, oui—à vos ordres.”

Jibril le fit d'une légère poussée.

“Et maintenant, le moment que vous attendiez tous—”

Grmmmmm.

“La bibliothèque bouge…”

Et, après qu'elle ait fini de bouger, au-delà—

“Et voici notre porte verrouillée. C'est sûrement là que va ta clé, non ?”

Sora jouait avec la clé en main qu'il avait reçue de Steph, en toute insouciance.

“—…”

Oui, trop d'insouciance. Trop de facilité. Le tour que le roi précédent s'était probablement creusé la cervelle pour préparer - avait été résolu avec tant de nonchalance que même Jibril resta sans voix tandis que Steph cria :

“Qu-Qu-Quand as-tu résolu ça ?!”

“Je croyais l'avoir déjà dit—le jour où Shiro est tombée du lit

Shiro hocha la tête.

—“Attends, attends. Un instant,” dit Steph. “…Tu fais allusion au jour où j'ai été transformée en chien et où vous avez joué contre Jibril ?”

“Ouais, bonne mémoire.”

“Je ne pourrais pas oublier ce traumatisme même si je le voulais ! Mais quoi qu'il en soit—!”

—Ce jour-là, à la première heure, Steph avait trouvé Sora tremblant. Ils avaient joué au blackjack, et Steph avait perdu. Ensuite ils étaient allés à la rencontre des nobles—puis à la bibliothèque.

“Quand as-tu eu le temps de trouver ça—?!”

“Lorsque tu as été appelée à propos des nobles, il s'est écoulé environ une heure avant que ton retour, n'est-ce pas ?”

Il disait avec tranquilité qu'il avait résolu ce stratagème en une heure, tout en tuant simplement le temps—une énigme sur laquelle Steph avait ruminé depuis toujours. Bien que Steph resta bouche bée, encore, apparemment inconsciente de ce que sa sœur et lui avaient fait, Sora continua.

“Mais, ouais, la dernière fois, on était coincés parce que nous ne pouvions pas trouver la clé.”

“M-mais, Maître, une porte comme ça—”

“Ouais, on aurait même pu simplement crocheter la serrure, mais quel est le plaisir d'un jeu de casse-tête si vous trichez ?”

Sora souriant, Shiro acquiesçant. Oui, c'était juste un jeu

Et puis, adoucissant son expression, faisant, héhé, héhé.

“Alooors, allons-nous consulter ces écrits précieux qu'il est allé si loin pour cacher—oh, je couvrirai les yeux de Shiro.”

“…Hmph…pas juste…”

“Le temps est injuste d'un façon juste. Attends encore sept ans de plus.”

“Puisque je vous le dis, ce n'est pas du porno !”

Sora plaça la clé qu'il avait reçue de Steph dans la serrure et la tourna. La porte s'ouvrit avec le grincement de ferrures métalliques de haute qualité.

———……Sora, bien qu'il ait foncé en supposant que c'était du porno—comme tous les autres, tous présents, d'une manière ou d'une autre—a été frappé de stupeur.

À l'intérieur se trouvait une bibliothèque sans fenêtre. Une salle d'étude couverte de poussière, avec des étagères en bois enfouies dans les livres, des bibelots de bon goût, un bureau, une chaise. Mais, contrastant avec sa tranquillité, chacun a dû ressentir une certaine appréhension. Elle leur disait que ce n'était pas un endroit où l'on pouvait s'aventurer à la légère, et elle retenait leurs pas. Dans un souffle, Sora franchit lentement la porte du bureau. Son regard se posa sur le livre ouvert sur la table d'étude au centre, caressant une seule fois la surface d'une page rendue illisible par la poussière. L'écriture qui apparaissait était en gras, et ne disait qu'une chose.

Au monarque non pas des derniers jours d'Immanity—mais de sa renaissance, nous laissons ceci.

Sora tourna la page avec précaution, et le texte continua.

En tant que roi, nous ne sommes pas des Sages.

Au contraire, nous serons probablement connus comme un rare Imbécile. Pourtant, nous prenons la plume pour le bien du monarque de la renaissance, pas pour nous. En espérant que nos luttes superficielles et désespérées serviront le monarque à venir.

“……”

Regardant Sora, se tenant à court de mots, Shiro et Jibril comprenèrent et se sentirent eux-mêmes perdus.

—Ce qu'il y avait ici était tout. Tout au long des innombrables matches contre d'autres nations dans la vie de celui que l'on appelait le roi fou. Y compris les huit rencontres avec l'Union Orientale. La vie de cet homme qui avait foncé tête baissée, perdu sans ménagement, et qui s'était dédié à exposer leur main—tout cela.

—Sachant que, au rythme où allaient les choses, la race humaine allait bientôt s'éteindre, et que ses actions ne feraient que hâter cela. Mais il avait quand même pris l'offensive, en supposant qu'il serait vaincu. C'était le rôle qu'il jouait, le fou, dédié à exposer les cartes de l'Union Orientale et tous ses ennemis, tout en étant méprisé comme le plus rare des rois fous. Tous les souvenirs qu'il avait réussi à saisir en tant que simple humain—

—Ça devait être.

“L'ancien roi…n'a pas perdu ses souvenirs.”

“Mais—comment!”

Jibril, se demandant comment il avait pu échapper à l'effacement de mémoire de l'Union Orientale auquel elle n'avait pas pu échapper elle-même. Mais Sora avait une idée. Juste une supposition—mais proche d'une conviction.

“Jibril. Un idiot avec de l'argent entre dans un casino. Que fais-tu pour le débarrasser de son argent ?”

“—Lui faire croire qu'il y a un jeu qu'il peut gagner, et l'amener à attaquer…plusieurs…fois…”

Jibril ouvrit les yeux comme si elle l'avait vu.

“L'ancien roi les sondait. Huit fois. Leur donnant intentionnellement des terres sans valeur—ensuite, pour les reprendre.”

Mais même s'ils n'effaçaient pas sa mémoire, l'Union Orientale ne pouvait en aucun cas l'autoriser à parler. Par conséquent, il est probable—

“Peut-être qu'il a dit qu'il n'en parlerait à personne de toute sa vie…”

Mais cela—""ne concernait pas après la mort""… C'était tout. Pour les humains, incapables d'utiliser la magie comme les Elfes, saisir et se souvenir de la nature du jeu effaçant la mémoire était la seule chance qu'ils avaient.

“—‘Que le prochain roi soit le plus grand joueur de l'humanité’…hein.”

“……Ouais.”

Sora murmura la volonté du défunt roi avec émotion, et Shiro comprit le sens et prit elle-même une inspiration. Il—devait savoir. Conscient de la faille du tournoi pour décider du monarque, que d'autres pays pouvaient interférer, il l'avait tout de même ordonné. Ce qu'il recherchait—c'était des joueurs capables de passer outre, tout en étant humain, pour prendre la couronne. Car seul celui qui pourrait percer de plein fouet l'interférence étrangère serait en mesure d'utiliser ces archives. Car il s'agissait de documents qui expliquaient très clairement sa conclusion qu'ils ne pourraient jamais gagner un combat équitable.

“…Steph.”

“Qu-Qu'il y a t-il ?”

A Steph, incompréhensive, peut-être, de la situation, en commençant par le visage sérieux de Sora.

“…Ton grand-père…non, le précédent roi…c'était vraiment ton grand-père.”

Se remémorant Steph, qui avait même parié sa culotte pour révéler leur jeu.

Il a été traité de fou, par son peuple, par le monde entier. Et il a continué à jouer l'imbécile, se consacrant à révéler la main de ses ennemis. Quel genre de cœur avait une telle détermination ? Continuer de croire au “monarque de la résurgence”—une telle foi en Immanity. Il avait parié sur la chance que, parmi les humains en bas de l'échelle, apparaisse quelqu'un capable de mettre en péril les autres races. Sur cette chance infiniment petite mais non zéro, il avait placé sa foi et parié son honneur, son nom, sa fierté… sa propre vie.

Une vie de honte et d'échec accumulés pour préparer le terrain à un coup invincible. Le “monarque de la résurgence” deux-en-un à qui ce coup avait été confié ne pouvait que rester debout et regarder fixement. Sora regarda son t-shirt sur lequel on pouvait lire “I ♥ PPL” et dit simplement :

“Tu vois, Jibril, il y en a qui sont comme ça—qu'est-ce que tu en penses : plutôt dingue, hein ?”

“…Vous…devez avoir raison.”

Avec le sentiment d'avoir entrevu ce en quoi son maître croyait, Jibril, qui avait l'intention de revoir sa compréhension, ferma les yeux et hocha la tête. Sora sortit son téléphone et lança son planificateur de tâches.

Ce qu'il a fait glisser son doigt pour saisir, c'est précisément, sans hésitation, cette seule phrase.

Objectif : Écraser l'Union Orientale.



Références[edit]


  1. Référence au chapitre 2 du tome 1, où Steph avait eu de grandes difficultés pour ouvrir la porte pour au final trouver une pièce vide, la fratrie étant partie sur le balcon.
  2. En anglais, beastlike.
  3. Équivalent Japonais des mots enchaînés, où chaque personne doit enchaîner avec un mot commençant la dernière lettre du précèdent. Dans ce cas précis, fait référence au materialization shiritori, le jeu que Sora et Shiro ont joué contre Jibril, qui est un shiritori classique avec une différence : chaque mot faisant référence à un objet absent apparaît et chaque mot faisant référence à un objet existant disparaît
  4. La défense défensive signifie combiner une stratégie défensive avec des opérations défensives pour repousser les attaques. Il existe également la défense offensive qui elle combine une stratégie défensive avec des opérations offensives pour empêcher ou punir les attaques ennemies
  5. Mot anglais souvent utilisé dans les jeux vidéos, désignant chaque image individuelle affichée à l'écran


Revenir au Chapitre 2 Retourner au Sommaire Passer au Chapitre 4