Kara no Kyoukai : Chapitre 7 /5

From Baka-Tsuki
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Chapitre 4[edit]

J'entends la porte s'ouvrir, son auquel je suis habituée. Même si je sais qu'il fait nuit, la réflexion lointaine des vitres d'immeubles dans la ville procure la même sensation que la lumière du soleil.

Ce n'est pas encore le moment de mes examens régulier, la personne qui vient d'ouvrir la porte doit donc être un visiteur. J'ai une chambre personnel, je suis donc presque tout le temps seul.

Les seules choses qui me tiennent compagnies sont le lit, le rideau couleur crème qui ne flotte pas au vent, et les lumières provenant du monde extérieur.

« Excusez moi, êtes tu Kirie Fujo ?»

Même avec sa voix rauque ne peut masquer le fait que le visiteur est en fait une femme. Après m'avoir salué, elle resta debout à mon chevet, en ignorant la chaise. Au lieu de ça elle me regarda froidement.

Une personne effrayante, je sentais qu'elle pouvait me détruire d’un claquement de doigts si elle le souhaitait. Malgré cela, je suis contente.

Cela fait des années que je n'ai pas reçu de visiteurs. Je ne pouvais pas la renvoyée, même si elle était la Mort et qu'elle venait m’emmener.

« Et vous êtes mon ennemie, n'est ce pas ? »

La femme hocha la tète. Peut être est-ce du à la lumière provenant de la ville, mais quand j'essaye de concentrer ma vision sur cette femme, je n'arrive à voir que sa silhouette. Ses habits eux me rappellent ceux d'un professeur, et elle ne porte pas de veste. Bizarrement, je me sens un peu plus à l'aise. La cravate orange qu’elle porte elle, contraste avec sa blouse blanche, le résultat est assez amusant.

« Connaissez-vous la personne qui m'a poignardé ?... Ou peut être est-ce vous ?»

« Heureusement, non. Je connais ton agresseur et une des victimes. Toi et moi rencontrons les personnes les plus étranges.»

Elle sortit quelque chose de sa poche de poitrine, mais la reposa quelques secondes après.

« Mes excuses. Je suppose que fumer n'est pas autorisé ici ? Et vu les dégâts subits par tes poumons, fumer est équivalent à de l’empoisonnement.»

Je pense donc que ce qu'elle avait sortit était un paquet de cigarette. Et le fait qu'elle fume lui va bien, je trouve.

« Mais ce n'est pas seulement les poumons, n'est ce pas ?» Sa voix était imprégnée de curiosité.« C'est certainement là ou tout a commencé, mais il y a des tumeurs dans tout ton corps. Tes cheveux sont les seuls choses qui te restent. Tu es forte. Un personne normale serait morte depuis longtemps, dévorée vivante par cette maladie.»

Elle s’arrêta un moment pour me regarder et m'offrit un sourire.

« Cela fait combien de temps, Kirie Fujo ?»

« J'en ai aucune idée, j'ai arrêté de compter depuis longtemps.» Parce que cela n'a pas de sens. Parce que mourir est la seule solution.

« Je vois» Elle murmura Je haïssais sa voix qui manquait de compassion ou de haine. La seule chose que je peux recevoir des gens est leur sympathie, et elle m'interdit même ça.

« Shiki dit que la coupure se trouvait entre ton ventricule gauche et l'aorte, elle doit avoir atteint la valve mitrale alors. Tout va bien ?»

Elle dit tout cela d'une manière si normale, et malgré moi, je souris.

« Vous êtes une étrange personne... Si mon cœur avait été transpercé, on ne pourrait alors pas parler ensemble, non ?»

« C'est pas faux. Je ne faisais que confirmer.»

Je vois. Elle est amie avec la personne qui m'a poignardé.

« Mais très bientôt tu sentiras les dégâts. Les yeux de Shiki sont puissant, peut être même plus puissant que ce qu'elle pense. La connexion te liant à ta double existence fera que le sort te touchera bientôt. Il y a des choses que je veux te demander avant que ...»

Seconde existence... Elle doit sûrement parler de l'autre Moi.

« Parce que je ne suis personnellement pas aller à la tour Fujo, je n'ai pas pu voir ton image flottant là-bas,» Elle continua « Qu'est ce que c’était réellement ?»

« Pour être honnête, moi même je l'ignore. Pour moi, la vue à l'extérieur de cette fenêtre était le monde pour moi. Je regardais le panorama, les saisons qui changeaient, et les aller et venues des personne dans l’hôpital. Ma voix n'est jamais entendue, et mes main n'ont jamais rien touché. Et j'en suis venu à maudire cette vue alors que je souffrais seul dans cette chambre.»

Les sourcils de la femme se froncèrent à la vue de quelque chose.

« Je vois maintenant. Tu fais partie de la lignée des Fujo. Tu fais partie d'une ancienne et pure dynastie. Les gens pensent que toi et ta dynastie pouvez accorder des bénédictions de providence, mais maintenant je me rends compte que votre véritable capacité est la malédiction. L'indice se trouvait dans ton nom, Fujo peut aussi vouloir dire "profanation". Ce nom vous va bien, tu ne trouves pas ?»

La Dynastie.

Ma famille.

Mais cela aussi est un chapitre de ma vie qui est depuis longtemps terminé. Peu après mon hospitalisation, mes parents et mon frère moururent dans un accident. Depuis, mes frais médicaux me sont payés par une personne qui prétend être un ami de mon père, portant un nom étrange et qui avait l'air d'un moine. « Mais une malédiction ne peut être si facilement effectuée. Qu'as tu si fortement souhaité ?»

Je n'ai pu m’empêcher de sourire un peu. Finalement, il y a une chose que même elle ignorait. « Savez-vous ce que l'on ressent après avoir contemplé le monde extérieur pendant si longtemps ?

De regarder ce panorama pendant des années et des années, même quand votre conscience s’érode ? J'ai haï, maudit, et redouté le monde extérieur pendant si longtemps maintenant. Et un jour quelque chose se produisit. Il sembla, soudainement, que j’étais dans le ciel au dessus de la cour de l’hôpital, celle que l'on peut voir de ma chambre. Je pouvais tout voir. Mon corps et mon esprit restèrent dans la chambre, mais je sentais que ma vision se promenait dans le ciel. Mais je ne pouvais pas bouger d'ici, et ma vision n'alla pas plus loin que cet hôpital.»

« Ton esprit a dû s'assimiler aux alentours, étant donné le nombre d'années passés ici. Ta perception spatiale devait être assez puissante.» Pour la deuxième fois maintenant, elle s’arrêta avant de dire.

« C'est depuis ce moment que tu as commencé à perdre la vue ?»

Il semble qu'il y a un certain nombre de chose qu'elle ignorait avant d'entrer ici. Malgré tout, c'est vrai. Je serai bientôt entièrement aveugle.

Je hoche la tête comme réponse.

« Oui. Je ne pouvais rien faire alors que le monde lui disparaissait petit à petit. Au début, je pensais juste que tout s’obscurcissait. Mais, ce n’était que le vide dans le lequel mes yeux se perdaient. Mais cela ne me dérangeai pas, car mes véritables yeux eux étaient entrain de flotter dans le ciel. Je ne peux voir qu'autour de l’hôpital, mais de toute façon je n'allai pas pouvoir partir d'ici . Rien ne changea réellement. Si on y réfléchit... Rien n'a jamais changé...»

Je toussai. Cela faisait si longtemps que je n'avais pas autant parlé, cela me fit mal au poumons et à ma gorge, et trop me concentrer me brûla les yeux. « Je vois, tu as projeté ta conscience dans le ciel. Mais si c’était ta conscience, alors tu devrais être morte, puisque Shiki a tué la conscience de ton autre "Moi".»

Je pensais ça aussi. Cette femme n’arrêtais pas de dire "Shiki", qui j'assumais être mon assaillante. Comment cette personne avait elle pu me poignardé ? Le Moi flottant vers la Tour Fujo ne peut rien touché, mais il ne peut pas être affecté aussi. Malgré ça, cette Shiki a réussi à me toucher comme s'il s'agissait de mon vrai corps.

« Réponds-moi. Était-ce vraiment toi dans la tour Fujo ? » Elle demanda avec un air curieux.

« Ce n'était pas moi... Je ne faisais que regarder le ciel, alors qu'elle existe. Cet autre moi me tourna le dos. Être soi même abandonné par soi même.»

Dit comme ça on aurait dit que ce n’était qu'un poste.

J'ai abandonné le monde, qui m'avait abandonné. Et j'ai cessé d’espérer, que ma condition s’améliore. Être séparé du monde extérieur et incapable de passer à travers cette frontière et ce peu importe le nombre de prière que j’effectuai chaque nuit, tout deux nous ne pouvions poser nos pieds sur le sol, et étions résignées à une existence éphémère et fragile. On partageait cette similarité, bien que l'on soit séparé. Elle haleta, peut être par surprise. Cela première fois qu'elle exprima un véritable sentiment, et cela me surpris, légèrement.

« Ta conscience et ton corps n'étiez pas séparés, mais tu dirigeai deux réceptacles avec un/e esprit/conscience. Quelqu'un te l'a donné. C'est la première fois que je vois une œuvre comme celle-ci. En tout cas, c'est ce que j'en ai compris.»

Ensuite, le regard qu'elle posa sur ce moi me terrifia, il traduisait un sentiment de déception.

« Mais, pourquoi avoir fait tout cela pour leurrer ses filles à se jeter de buildings ? Pourquoi, n’étais tu pas satisfaite de pouvoir juste regarder le monde ?»

Ah, ces pauvres filles, je les envie. Ce qui leur est arrivé m'attriste. Mais je n'ai rien avoir avec elles. Elles sont tombées par ce qu'elles le voulaient.

« Tu as utilisé ton Image à la Tour Fujo comme un canal à ton désir, n'est ce pas ? Tu les as atteints dans leurs sommeils, dans leurs rêves de "Vol". Et dans ces rêves, au moins certaines d'entre elles flottaient, c'est comme ça que tu arrivais à les repérer parmi tant de personnes. Mais tu leur as fait penser au "Vol" alors qu'elles ne dormaient pas, et leur a fait croire qu'elles n’étaient pas vraiment réveillés. Elles ont essayé de voler, et elles ont obtenu le résultat naturel à essayer de faire l'impossible.»

Oui. Elles volaient autour de moi, et je pensais que l'on pourrait être ami. Mais elles ne m’ont jamais remarqué, jamais parlé, jamais touché. Tout ce qu’elles faisaient, était de flotter, comme des poissons, sans réfléchir, sans conscience. J' ai alors pensé que, lorsqu’elles n’étaient pas endormies elles me remarqueraient, durant les moments où elles seraient conscientes. C’était le seul moyen que je connaissais...

« Tu trembles. As-tu froid ?»

La voix de la femme redevint froide.

Je me serra à cause du vent froid provenant de l'extérieur, malgré le fait que la fenêtre soit fermée.

« Je voudrais te demander quelque chose. Pourquoi aspirer au ciel d'un monde que tu détestes tant ?»

Une question difficile. J'ai répondu du mieux que j'ai pu...

« Dans le ciel, vous pouvez voler aussi loin que vous le voulez, aller aussi loin que vous le pouvez, parce qu’il ne finit pas. Je pensais que je pourrais trouver un monde que je ne haïrai pas, un monde qui pourrait m'accepter en retour.»

« As-tu trouvé ce monde ?»

Mes tremblements ne s'arrêtèrent pas, le froid agit comme des mains invisibles qui secouait ma colonne vertébrale.

Mes yeux me brûlent de douleur après avoir été concentré pendant si longtemps. Je hochai la tête pour dire "oui".

« Chaque jour avant de dormir, j'ai peur de ne pas pouvoir me réveiller le jour d'après. J'ai peur qu'un jour, mes yeux ne s'ouvriront plus jamais. Mais, c'est aussi la raison pour laquelle je me sens vivante. Étrange, n'est-ce pas ? Cette carapace vide qui me sert de corps et cette excuse pour vivre sont toujours suivies par la mort, mais c'est à cette mort que je m'accroche pour continuer à vivre.»

Oui, c'est la raison pour laquelle je désire la mort plus que la vie.

La mort est une libération.

Voler sans fin, aller ou l'on veut... c'est le monde que je peux désirer.»

« Et donc, tu as pris mon collègue comme compagnon dans ton monde ?»

« Non. À ce moment là, je ne savais pas encore. Je désirais encore vivre, et je voulais aussi voler. Je pensais pouvoir le faire si j’étais avec lui. Mais ce temps est révolu maintenant.»

« Toi et Shiki n’êtes pas si différente l'une de l'autre. Vous croyez toutes les deux que vous pourrez trouver le Salut dans quelqu'un comme Kokuto. Ce n'est pas faux de penser que tu peux te sentir vivante et être sauvé par quelqu’un d'autre.»

Kokuto. Je vois. Cette Shiki est venu m'affronter pour le récupérer. Même si je sais maintenant que mon sauveur est aussi le messager de la mort, je n'ai pas de regret.

« Ce n'est encore qu'un enfant. Il ne fait que regarder le ciel. Toujours honnête. C’est pour cela que j'ai pensé pouvoir l'emmené avec moi. Je voulais qu'il m’emmène loin de tout ça.»

Je commençai à pleurer, cela me piquai tellement les yeux qu'ils semblaient hurler de douleur. Ce n'est pas parce que je suis triste. S'il m'aurait emmené hors d'ici j'aurai pu ressentir une telle joie ! Mais cela ne se réalisera jamais. Cela n'a toujours été qu'un rêvé lointain. Mais ce rêve était si beau, si magnifique, et à cause de ça je n'ai pu arrêter mes larmes. Durant l’éternité que j'ai passé dans cette prison, c’était le seul rêve que j'ai eu, le seul fantasme que je me suis permise.

« Mais Kokuto, lui, ne s'intéresse pas au ciel. Plus une personne désire le ciel, plus le ciel s’éloignera de lui. C'est ironique, non ?»

« Oui, ça l'est. Les gens semblent toujours avoir ce dont on n’a pas besoin. Je n'ai jamais réellement pu voler. Flotter était tout ce dont j'étais capable.»

La douleur au niveau de mes yeux s'estompa, un sentiment qui ne se reproduira, sans doute, plus jamais. Les mains invisibles du vent me firent trembler encore plus fort. « Je t'ai trop longtemps dérangé. Cette question sera ma dernière. Que vas-tu faire après ça ? Je peux soigner la douleur que Shiki t'a infligée à travers ton autre réceptacle, si tel est ton souhait.»

Je secoua ma tête pour dire "non".

« Je vois... Il y a deux façons pour fuir : fuir sans but, et fuir avec un but. J'appelle la première "flotter", et la dernière "voler". Tu es la seul personne qui peut décider (ce que tu verras en surplomb) laquelle des deux est ta Vue Surplombante. Mais ne choisis pas ta voie par culpabilité. On ne choisit pas une voie à cause des pêchés que l'on porte, mais l'on porte nos pêchés sur la voie que l'on a choisit.»

...

Après avoir dit ses mots, la femme s'en alla. Elle n'a jamais dit son prénom, mais je sais maintenant qu’elle n’en avait pas besoin. Je suis sûr, qu'elle savait ce que j'allai faire.

Parce que pour moi il n'y a pas de choix : Je ne peux pas voler. Je ne peux que flotter.

Je ne peux pas faire ce qu'elle m'a dit parce que je suis faible.

C'est pour cela que je ne peux plus résister à cette tentation : Ce flash que j'ai ressenti quand mon cœur a été transpercé. Cet écrasant torrent de mort et ce pouls de la vie. Je pensais ne plus rien avoir, mais il me restait une chose, simple et douce. La mort.

Ce n’était pas le vent, mais la mort, cette peur, qui agrippa ma colonne vertébrale avant qu'elle ne parte. Je dois éprouver la mort pour ressentir, les joies de la vie, la gloire de toute chose que j'ai ignoré jusqu’à maintenant. Mais la mort que j'ai expérimenté cette nuit là, la douleur qui me perça comme une aiguille, comme une épée, comme un éclair, serait impossible à reproduire. Je ne peux espérer une telle fin maintenant. Mais je vais essayer de m'en approcher le plus possible. J'ai encore quelque jour pour y penser, mais je connais déjà la méthode que je vais utiliser.

Je pense que je n'ai même pas besoin de le dire, mais mon dernier et ultime instant sera une chute d'un point surplombant le monde.