Kara no Kyoukai:Chapter02 04 FR

From Baka-Tsuki
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Chapitre 4[edit]

Un meurtre eut lieu devant ma maison. Ma mémoire de ce soir-là est une recollection de moments où j'étais consciente et de moments ou je ne l'étais pas, chose qui m'arrive de plus en plus souvent ces derniers temps. Mais le peu des souvenirs qu'il me reste me permettent de déduire ce que j'avais fait.

Ce corps défiguré et le sang cramoisi faisaient tourner ma tête et rendaient mes jambes frêles. SHIKI ressentait la même chose, mais pour des raisons complètement différentes. Pire, le sang de cette personne était magnifique. La manière avec laquelle le liquide rouge se répandait et remplissait les creux qui séparaient les dalles était pour moi la plus belle scène à laquelle j'avais assisté.

« SHIKI, c'est toi.»

Je demande fort, mais il n'y a pas de réponse. SHIKI et moi sommes désynchronisées. Ce sentiment s’accroît de jour en jour. Même si je permets à SHIKI d'utiliser mon corps, celle qui décide c'est moi. Mais alors pourquoi ma mémoire devient-elle vague quand je fais cela ?

...Peut-être que je ne l'avais pas réalisé, mais je suis peut-être devenue, comme tous les autres descendants, folle. SHIKI dirait : « Si tu penses être folle, alors tu ne l'es pas. »

Car une personne folle ne questionne pas sa sanité.


« Excusez-moi Dame Shiki, puis je entrer ?»

Dit Akitaka, tout en toquant à la porte.

« Qu'est-ce qu'il y a ?»

Akitaka ouvre la porte avec ma permission, mais vu l'heure tardive, il n'entre pas dans la chambre.

« Il semblerait que quelqu'un surveille notre maison.»

« Mais Père m'a assuré qu'il avait réussi à se débarrasser de tous les policiers.»

Akitaka hoche la tête.

« La police n'est plus ici depuis hier soir. Je pense que c'est une autre personne, ce soir.»

« Fait comme il te semble. Cela ne me concerne pas.»

« Mais cette personne est votre ami du lycée.»

Après avoir entendu cela, je me lève de mon lit et me dirige vers la fenêtre donnant la vision sur le portail du manoir. J'aperçois dans la forêt de bambou une figure qui essayait de se cacher. Je ne sais pas si je dois rire ou être déçu par sa tentative ratée de dissimulation.

« Je peux lui dire de partir, si tel est votre souhait.»

« Non, laissez-le. Il ne posera aucun problème.»

Je retourne à mon lit et m'allonge. Akitaka après m'avoir souhaité "bonne nuit" éteint la lumière et ferme la porte. Je n'arrivais pas à dormir sûrement à cause de l'envie irrésistible de me diriger vers ma fenêtre. N'ayant rien à faire j’abandonne et je me dirige vers la fenêtre. Portant un manteau brun, Mikiya tremblait malgré tout à cause de ce froid. Il semblerait qu'il surveille le portail. Et à ses pieds, un thermos de café semble être son seul compagnon.

Il n'y a aucun doute maintenant, Mikiya était vraiment présent cette nuit-là. Je suppose que sa présence ce soir est due à son envie de savoir si je suis le tueur. C'est sûrement son sens du devoir, en tant que témoin, qui le pousse à faire cela. Pendant que je le regarde, je mords inconsciemment mon ongle, comme le font les personnes énervées. Je suppose qu'essayer de dormir est la seule chose qu'il me reste à faire maintenant.

Le jour suivant, je ne m'attendais pas à que Mikiya me dise quelque chose comme...

« Shiki ça te dirait de manger avec moi ?»

... comme si rien ne s’était passé, ce qui le rendait encore plus suspect.

Et comme d’habitude je ne dis pas non. J'ai l'impression d'être un animal qui a été soudoyé, avec de la nourriture, pour me forcer à aller dans le toit du lycée. J'avais déjà décidé de ne pas m'associer avec lui, mais j'étais curieuse de savoir ce qu'il s'était passé la nuit de l'accident. Je le suivis jusqu'au toit pensant qu'il me poserait des questions, mais Mikiya avait l'air de vouloir ignorer le sujet.

« Ta maison ne serait elle pas trop grande ? La dernière fois que j'y suis allé j'ai même vu un servant.»

« Akitaka est le secrétaire de mon père. Et on préfère les appeler concierge, pas servants, Kokuto.»

« Je vois.»

Je n'arrive pas à juger s’il sait que l'on a réalisé qu'il nous espionne, mais malgré tout son comportement était très bizarre. Étant donné la distance qui nous séparait, c'est impossible qu'il ne m'ait pas vu couverte de sang. Bon, s’il ne veut pas en parler alors je ferai le premier pas.

« Kokuto, la nuit du trois février ...»

« Je n'ai pas envie de parler de ça.»

Avec facilité, il fuit ma question.

« Pourquoi, ou plutôt... qu'est-ce qui te dérange à parler de cette nuit, hein»

Je n'arrive pas à le croire. Pendant un moment, Shiki prit le contrôle de ma voix. Même Mikiya s'est rendu compte de quelque chose, ça se voit. Ce n'est jamais arrivé auparavant, je fus étourdi pendant un moment.

Je reprends mon souffle, et demande.

« Sois franc. Pourquoi n'as-tu rien, dit à la police ?»

« Parce que je n'ai rien vu.»

Menteur. Tu ne dis pas la vérité car...

—À ce moment SHIKI t'approcha et —

« C’était un hasard si tu te trouvais là, non ? En tout cas c'est ce que j'ai vu, et puis je crois en toi.»

Menteur. Si tu crois en moi alors pourquoi tu surveilles ma maison.

— SHIKI s'approcha trempé par la pluie, éclaboussée de sang—

«  Pour être honnête, c'est un peu difficile pour moi tout ça. Quand j'aurai plus confiance, en moi, alors je pourrais peut-être te répondre; alors ne parlons pas de cela pour l'instant.»

Je voulais partir, je voulais arrêter de le regarder, car son visage innocent semble presque me désigner comme coupable.

— SHIKI voulait vraiment tuer Mikiya—

Mikiya dit qu'il me croiyait. Si moi aussi je pouvais croire en moi, je ne ressentirais pas cette douleur étrange qui m'empoigne le cœur...

À partir de ce jour-là, je fis tout mon possible pour éviter Mikiya. Deux jours plus tard, il arrêta de me parler aussi, mais il continua de surveiller ma maison. Sous le ciel d'Hiver, il resterait dans la forêt de bambou jusqu'à trois heures du matin. Je pense qu'il a eu ce qu'il voulait; maintenant je ne pouvais plus effectuer mes balades nocturnes.

Et à trois heures du matin, il s'en va toujours le sourire aux lèvres. Il fait cela pour découvrir l'identité du tueur. Il fait cela pour prouver, ou plutôt pour se convaincre, que je suis innocente. C'est pour cela, que quand il part, il sourit. Parce que rien n'est arrivé.

« ... Quelle tête de mule .».

Je me suis murmurée, une nuit alors que je le regardais. Et cela me fait penser qu’être avec Mikiya me rend plus calme. Être avec Mikiya me donne l'impression d’être quelqu'un comme lui. Être avec lui me fait croire que je peux aller de cet autre coté, ce coté lumineux auquel je n'ai jamais pu accéder, cet endroit qui n'a pas de place pour moi. Et avec son sourire idiot, il essaye de m'y attirer.

C'est pour cette raison qu'il m'énerve. J'ai en moi un meurtrier nommé SHIKI, mais Mikiya continue de me montrer cette vie, meilleur, sans SHIKI, sans cette envie meurtrière. Mais cela ne me rend pas heureuse au contraire, cela me rappelle juste ce que je sais déjà : je ne suis pas normal...

« Toute ma vie, j'ai réussi à me débrouiller seule, mais toi tu me gênes, Kokuto.» dis-je à haute voix.

Je ne veux pas devenir folle

Je ne veux pas me briser

S’il ne m'avait pas donné ce rêve, cette petite lueur d'espoir d'une vie normale, alors tout se serait bien passé pour moi. ◇ (en cours)