Bienvenue à la N.H.K ! : Le rock d'un nouveau genre - Partie Un

From Baka-Tsuki
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Partie Un[edit]

Avant même de m'en rendre compte, j'avais été dénigré socialement et émotionnellement ; voilà quel genre d'été j'avais vécu. Avant même de m'en rendre compte, j'avais été enfermé dans une sorte de cage, sans le moindre espoir d'en sortir ; voilà quelle sorte de mois de juillet j'avais vécu. Je voulais crier, « Au secours ! » Rien ― ni l'amour, ni les rêves, ni l'espoir, ni les efforts, ni l'amitié, ni la victoire ― ne pouvait me sauver. J'étais vraiment dans de beaux draps.

Au moins, Yamazaki avait quelques idées concernant son avenir. Il avait beau gueulé, « Arghhhh ! Arrête de te payer ma tête », il avait au moins un semblant d'ambition. Il pensait à l'affaire familiale depuis qu'il était petit.

― Je vais me tirer de cette cambrousse et me faire un nom dans la grande ville par moi-même ! B-b-bande d'hypocrites ! Je vais vous montrer, moi ! J'ai du talent ! Je ne sais peut-être pas encore pour quoi, mais j'en ai !

Avant même de pouvoir confirmer l'existence de mon propre talent, c'était comme si le destin me forçait à retourner à la campagne, moi aussi. Ah, la campagne, avec ses liens familiaux bizarres, ses sourires énervants, ses voyous beaufs, ses routes d'une largeur inutile à cause des politiques locaux, et sa seule et unique épicerie... J'étais sur le point de faire un retour fracassant dans l'horrible et minable cambrousse. Je contemplai ma destination avec un regret sincère.

Je lançai un cri magnifiquement viril, en plus de ça. « Ouaaaaaaaahh ! C'est horrible de chez horrible ! » Je ne savais pas exactement ce qui était horrible ; mais sur le moment, il y avait à coup sûr quelque chose d'horrible. En fait, il se passait tellement de choses horribles que je n'avais pas la moindre idée de comment m'en sortir.

Pour commencer, mes parents avaient fini par arrêter de m'envoyer de l'argent. Et malgré ça, pour une raison qui m'échappe, la volonté de travailler n'avait toujours pas fait surface en moi. J'étais toujours incapable de sortir de chez moi. Mon titre de « hikikomori de classe mondiale » n'était pas usurpé. Malgré tout, il me fallait trouver le moyen de couvrir au moins mes dépenses quotidiennes, ou je risquais de me retrouver à la rue du jour au lendemain. Il fallait agir.

Muni de ma carte de crédit étudiante, j'avais rassemblé mon courage pour emprunter un peu d'argent. Ensuite, j'avais vendu mes meubles. Puis, ce fut le tour de ma machine à laver, de mon réfrigérateur, de ma télé, de mon PC, de mon kotatsu et de mon lit. J'avais même essayé de revendre toute ma bibliothèque dans une librairie. De cette façon, en ayant réussi à rassembler assez d'argent pour vivre, je m'étais gagné un peu de sursis.

Un peu plus soulagé, c'est l'ennui qui finit par devenir le problème principal. Yamazaki et moi nous ennuyions à mourir. Nous en soulager devenait notre principal souci.

― Que faire ? Je n'ai rien à faire.

Je me concertai avec Yamazaki.

Il semblait au bout du rouleau. Couché sur le ventre sur le sol de son appartement, il murmura de façon maussade :

― Je suis pas dans une situation aussi désespérée que la tienne, Satô ― et pourtant, je n'arrive pas à me calmer. Fuir la réalité, c'est bien beau, mais je préférerais pouvoir le faire de façon rajeunissante, si possible. »

Fuir la réalité... Ces mots firent tilt dans ma tête, et une bonne idée me vint à l'esprit.

― En parlant de fuite, c'est ce que font les gens dans leur jeunesse éphémère, non ?

― Ouais.

― En parlant de jeunesse, ça me fait penser au rock.

Je secouai Yamazaki par les épaules.

― Exactement, le rock & roll ! Sexe, drogue et violence !

Yamazaki se leva, en balançant ses poings dans tous les sens tout en beuglant :

― Je vois ! C'est extra ! En parlant de rock & roll, j'ai vraiment du respect pour Jerry Lee Lewis.

― C'est qui ça ?

― C'est le rocker lolicon qui a défié les règles sociales en se mariant avec sa cousine de 13 ans, ce qui a fait de lui une légende dans le monde des lolicons. Il avait vraiment un mode de vie anticonformiste ! Great Balls of Fire!

On avait décidé qu'à partir de ce moment-là, notre thème serait « sexe, drogue et violence. » Si on orientait nos vies dans cette direction, on devrait pouvoir vivre de façon plus dynamique et plus heureuse. Du moins, c'était notre rêve, et on s'y accrochait dur comme fer.





Sexe[edit]

En parlant de sexe, c'est interdit aux moins de 18 ans. Et qui dit choses interdites aux mineurs, dit jeux érotiques ! Même maintenant, Yamazaki continuait à travailler sur son jeu érotique. Pourquoi ? Personne n'en avait la moindre idée, mais c'était un peu triste. Vraiment. Mais c'était tout ce que je savais. J'ignorais pourquoi, mais ça me donnait envie de pleurer.





Drogues[edit]

Avec l'argent gagné en vendant mes meubles, je m'étais acheté quelques drogues dures.

― Elles sont toutes légales ! Yamazaki se plaignit.

Je me tins la tête.

― Qu'est-ce que je peux faire d'autre ? Comment je pourrais me payer des drogues illégales par correspondance ? Pour un hikikomori, c'est tout ce que je peux faire.

― T'es pathétique. C'est vraiment naze.





Violence[edit]

Finalement, Yamazaki et moi avons fini par nous bagarrer dans mon studio de trente mètres carrés. Au milieu de la pièce vide, on se tenait l'un en face de l'autre en position de combat. J'imitais Bruce Lee, que j'avais récemment vu à la télé. Yamazaki utilisait quant à lui des jeux de baston comme modèle, adoptant la pose de la grue.

Ensuite, on avait essayé de se battre. À peine le combat commencé que je m'étalai sur le sol. Je m'étais cogné très fort au niveau de la nuque. La douleur qui s'ensuivit m'avait fait monter les larmes aux yeux.

― C'est pas drôle du tout, se plaint Yamazaki.

― Dis pas ça.

― Je me sens encore plus vide qu'avant. Je sais ! Pourquoi ne pas plutôt le faire dans le parc ?

― Avant ça, prenons un peu de drogues, tant qu'on y est. Et les prends pas à la légère parce qu'elles sont légales. Elles font vraiment effet. On va planer avec ça.

En fait, les drogues ont vraiment fait effet. Mais c'était parti en bad trip, j'ai cru que j'allais mourir.

Je m'étais dit qu'il aurait peut-être mieux valu que je meure.


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