Suzumiya Haruhi (fr) : interview

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Ceci est la traduction d'une interview de Nagaru Tanigawa (auteur de la série Haruhi Suzumiya) parue sur Yahoo! Books en 2006.

Vous pouvez lire le texte original ici (texte en japonais).



Tanigawa Nagaru[edit]

Profil[edit]

Habite actuellement dans la préfecture de Hyogo, au Japon.

A débuté comme écrivain en 2003 en gagnant le grand prix de la 8ième compétition organisée par Kadokawa Sneakers.

Le dernier volume en date de la série Haruhi Suzumiya est le tome 8 "L'indignation de Haruhi Suzumiya".

Ses autres oeuvres -- la série "Gakkou wo Deyou!", la série "Boku no Sekai wo Mamoru Hito", la série "Dengeki!! Aegis5" et "Zetuboukei Tojirareta Sekai" sont aussi publiées chez Dengeki Bunko.

Il aime chevaucher sa moto et jouer au mah-jong.

La mélancolie de Haruhi Suzumiya par Nagaru Tanigawa (publié en juin 2003)[edit]

"Les humains normaux ne m'intéressent pas. Si quelqu'un ici est un alien, un voyageur temporel ou dimensionnel, ou un ESPer, alors qu'il vienne me voir ! C'est tout."

-- Haruhi Suzumiya, présentée comme la fille la plus dingue de l'école, qui renverse tout le monde lors de sa présentation le premier jour qu'elle passe au lycée.

L'histoire décrit les incidents qui arrivent autour de la SOS-dan (Sekai wo Ooi ni moriagerutameno Suzumiya Haruhi no Dan), un club qu'elle a elle-même monté.

La série, commencée avec "La mélancolie de Haruhi Suzumiya", s'est vendue à plus de 2,8 millions d'exemplaires au total, étendant rapidement sa base de fans après sa sortie en anime.

Sa popularité continue de grandir. L'histoire contient de la SF, des mystères, du cosplay, etc.

J'ai interviewé M. Nagaru Tanigawa, l'auteur, à propos de cette histoire de vie scolaire -- une histoire qui mélange les définitions d'ordinaire et d'extraordinaire.

(16 août 2006)


Interview[edit]

Q : Avant tout, pourquoi avez-vous suivi une carrière littéraire ?

Nagaru Tanigawa :J'avais voulu écrire des romans depuis des années, plutôt que d'être un auteur. Je pense que c'est à cause de quelques réseaux de neurones "Je veux écrire des romans tout seul" qui se sont répandus dans mon cerveau pendant que je lisais différentes sortes de romans dans mon enfance. Je ne sais toujours pas si je suis réellement un écrivain.


Q : En fait, vous êtes devenu un écrivain et vos oeuvres ont gagné suffisamment de popularité pour être considérées comme un phénomène de société. Votre style de vie a-t-il changé ?

Nagaru : Je ne sais pas grand-chose du phénomène, mais mon style de vie n'a pas changé du tout. Pour l'instant, j'aimerais réparer ma vie inversée jour-nuit.


Q : Pourquoi avez-vous pensé à écrire des nouvelles ?

Nagaru : Vu que je n'ai pas une bonne compréhension du mot "nouvelle", je ne sais pas si ce que j'ai écrit est une nouvelle ou pas, mais je pense avoir écrit des romans pour moi de mes passages au collège et au lycée. Je ne suis pas certain de les trouver moi-même marrants, cependant.


Q : Dans une autre interview, vous avez dit : "à la base, j'ai l'impression d'écrire un roman jeunesse 'de synthèse', dans lequel les personnages ne sont pas honnêtes avec leurs propres sentiments." Ça m'a impressionné. Pour vous, M. Tanigawa, à quoi doit ressembler un roman de jeunesse "orthodoxe" ?

Nagaru : Un garçon rencontre une fille et ils se disent adieu. Et le garçon et la fille se rencontrent à nouveau... C'est tout ce que je peux dire pour exprimer mon concept du roman jeunesse orthodoxe. En une phrase, c'est comme l'histoire du couple d'un garçon et d'une fille qui se rencontrent encore une fois quelque part après s'être vus et s'être déjà séparés, je pense.


Q : Je pense que la série Haruhi Suzumiya est plutôt une histoire "un garçon rencontre une fille" standard (pas une histoire "harem" standard). Mais pourquoi est-ce que les personnages de cette série ne sont pas honnêtes ?

Nagaru : Je n'ai pas eu l'intention de les décrire de cette façon. Mais tandis que j'écrivais inconsciemment, peut-être que j'ai trouvé (encore inconsciemment) que des personnages non conformes auraient plus de conflits et de différences d'opinions et que cela rendrait l'histoire plus facile à développer.


Q : Quand et comment est né le personnage hors-norme de Haruhi Suzumiya ?

Nagaru : Je ne m'en souviens pas du tout. Elle existait déjà dans mon esprit avant que je la remarque. Dans une nuit sans sommeil au début du 21ième siècle, l'idée semble avoir surgi du ciel droit dans ma tête au moment où je me suis retourné dans mon lit.


Q : Haruhi a horreur de l'ennui plus que tout et cherche "l'étrangeté" dans la vie scolaire. Et celui qui est toujours dans son dos et qui fait le narrateur, c'est Kyon. C'est un garçon ordinaire sans traits caractéristiques, dont le nom n'est même pas révélé. Que pensez-vous de lui ?

Nagaru : Bien que j'aurais pu lui donner un nom décent, j'ai trouvé que ça faisait stupide et marrant qu'il soit nommé par cet étrange surnom du début à la fin. De même que pour son absence de traits, j'avais prévu à l'origine d'en faire un ESPer, mais pendant que j'écrivais le prologue, je l'ai, sans le vouloir, transformé en personnage commun. Et vous dites qu'il n'est qu'un garçon ordinaire, mais je pense, que d'un certain côté, il n'en est rien, vu sa façon de penser.


Q : Vous pourriez donner un exemple de sa "façon de penser" ?

Nagaru : Dans un sens il raisonne de façon philosophique malgré qu'il ne soit qu'un élève en première année de lycée. Et malgré qu'il grogne et se plaigne, ses actions ne sont pas cohérentes avec son esprit. Peut-être est-il encore plus hors-norme que Haruhi. Après tout, il est une personne pleine de contradiction.


Q : Le contraste entre la réalité du point de vue de Haruhi (une vie ennuyeuse) et celle du point de vue de Kyon (une vie pleine de phénomènes surnaturels) est intéressant. "Selon comment chacun perçoit la réalité, nous vivons tous dans notre propre monde qui est entièrement différent de celui des autres," avez-vous dit dans une interview. Que vouliez-vous dire par là ?

Nagaru : Quand vous réfléchissez à "comment est le monde", vous ne pouvez définir le monde plus loin que la réalité que vous connaissez et avez expérimenté. Donc le concept de "monde" diffère naturellement d'une personne à l'autre, selon le lieu de naissance, l'environnement dans lequel la personne a grandi, les informations qu'il/elle a. J'ai commencé par me dire, pour autant que je m'en souvienne, "nous vivons tous dans une seule réalité, d'où le fait que "le monde est" de la façon dont nous percevons la réalité", tout en cherchant des définitions controversées par-dessus tout.


Q : Les personnages membres de la SOS-dan, fondée par Haruhi, sont très frappants. Mikuru Asahina la mignonne gaffeuse, Yuki Nagato de type lectrice permanente, Itsuki Koizumi le mystérieux élève transféré ; quand vous avez mis en place des personnages si colorés, quel genre de travaux vous a influencé ?

Nagaru : Il y en a trop pour les mentionner un par un, si je devais en choisir un, c'est un manga dessiné par Izumi Takemoto. Les personnages de ce manga sont extrêmement marquants. J'ai été énormément influencé par son travail depuis l'école primaire.


Q : Mikuru Asahina est fréquemment forcée à cosplayer par Haruhi. À chaque volume, j'attends de savoir en quoi elle va être costumée. Quel est votre costume favori pour elle ?

Nagaru : C'est la tenue de bunny-girl, je pense. C'est la plus extraordinaire sorte d'habit à porter à l'école.


Q : Les illustrations de Noiji Ito sont aussi très bonnes. Qu'avez-vous ressenti lorsque vous avez vu pour la première fois les personnages qu'elle avait visualisés ?

Nagaru : Au premier coup d'oeil, j'ai été satisfait, "c'est ça." De même que pour les autres personnages, rien ne différait de ma conception. Je lui suis très reconnaissant.


Q : Votre style d'écriture unique est aussi marquant que vos personnages fascinants. "Comme si elle voyait des choux" (Note du traducteur : cette métaphore n'est pas traduite dans la version française de lMdSH.), vous avez placé des métaphores comme, "Haruhi ressemblait à une sorte de dame blanche prête à aller à une centaine de monastères bouddhistes y proférer des malédictions", "l'expression d'une certaine victime d'un certain meurtrier mystérieux à qui le meurtrier aurait demandé s'il préférerait (mourir par) le cyanure de potassium ou la strychnine" (Note du traducteur : qui peut me dire de quel chapitre est sorti cette citation ?). Comment en avez-vous trouvé d'aussi élaborées ?

Nagaru : Dans chacun des cas j'ai essayé d'exprimer les phrases de manière détournée similaire et appropriée à la situation.


Q : Dans la série "Haruhi Suzumiya", on trouve des aliens, des voyageurs temporels, des ESPers, résolvant un problème prenant place dans une chambre close ou une île déserte, des aspects SF et policier. De tous ces genres littéraires, quel sont vos oeuvres ou auteurs favoris ?

Nagaru : C'est difficile de répondre. J'ai trop de réponses, mais si je dois choisir, dans le genre de la SF, ce serait "Sichidou Otoshi (seven-body-cutter)" par Chohei Kambayashi. Dans le policier, "La tragédie d'Y" par Ellery Queen. Ca n'a aucun sens de chercher une longue raison, mais en résumé : ce sont toutes les deux des oeuvres qui m'ont fait l'effet d'une révélation et m'ont influencé dès le moment où je les ai lues.


Q : Je ne peux pas faire d'autre citation, car ce serait faire des révélations, mais "la mélancolie de Haruhi Suzumiya" possède une astuce surprenante. Nombre de lecteurs pourront avoir "un choc émotionnel et être influencés". Quels courriers de lecteurs vous rendent heureux ?'

Nagaru : Je suis le plus heureux quand j'ai reçu une lettre qui dit que le lecteur a pris goût à la lecture grâce à mes travaux.


'Q : Vous postez toujours "ce que je veux le plus maintenant" dans votre affiliation d'auteurs de Sneakers Bunko (NDT : Éditeur des romans). Pourriez-vous me dire spécialement pour moi ce que vous voulez le plus maintenant ?

Nagaru : Comme je ne dors pas souvent récemment, je veux un coussin qui me donnera un excellent rêve avec un sujet.




Après avoir lu "la mélancolie de Haruhi Suzumiya", vous allez penser "ma réalité n'est pas la seule réalité. Il y a peut-être une autre réalité totalement différente de la mienne." Ce livre est plein de supposé "sens du merveilleux" de la SF. Plus on avance dans la série, plus on reçoit d'impacts et plus ils sont forts. Une fois que l'on est absorbé dans sa vision du monde, je vous garantis que vous ne pouvez sortir de ce monde. Haruhi est une magnifique jeune fille avec de merveilleux résultats scolaires et douée dans n'importe quel sport. Alors qu'elle semble tout avoir pour elle, elle ne peut pas s'intégrer dans la réalité. Vous, lecteurs, devez/allez être anxieux de savoir comment elle pourrait changer ou pas. Vous ne devez pas manquer la suite du développement de l'histoire !!

(Ishii Chiko)