Difference between revisions of "Suzumiya Haruhi (fr) : Tome 4 - Chapitre 4"

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Nagato serait tout le temps à son appartement, donc je pouvais la voir n'importe quand, mais je ne pourrai trouver Asahina-san (grande) que dans un endroit et à un moment précis.
 
Nagato serait tout le temps à son appartement, donc je pouvais la voir n'importe quand, mais je ne pourrai trouver Asahina-san (grande) que dans un endroit et à un moment précis.
   
Habillée comme un professeur, cette Asahina-san adulte était celle qui, concernant Snow White, m'avait donné un indice et était rapidement partie, venant d'un futur encore plus éloigné que la Asahina-san que je connaissais. L'image d'elle pinçant le visage de sa plus jeune version et souriant joyeusement était encore fraîche dans ma mémoire.
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Habillée comme un professeur, cette Asahina-san adulte était celle qui, concernant Blanche-Neige, m'avait donné un indice et était rapidement partie, venant d'un futur encore plus éloigné que la Asahina-san que je connaissais. L'image d'elle pinçant le visage de sa plus jeune version et souriant joyeusement était encore fraîche dans ma mémoire.
   
 
Cette Asahina-san doit savoir qui je suis, il ne devrait pas y avoir de doutes à ce sujet.
 
Cette Asahina-san doit savoir qui je suis, il ne devrait pas y avoir de doutes à ce sujet.
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Portant un chemisier blanc à manches longues et une mini-jupe bleue, il n'y a pas moyen que je puisse jamais oublier cette tenue de professeur.
 
Portant un chemisier blanc à manches longues et une mini-jupe bleue, il n'y a pas moyen que je puisse jamais oublier cette tenue de professeur.
   
Juste avant la fin de mai, elle m'avait écrit un mot demandant de me rencontrer et puis m'avait donné l'indice au sujet de Snow White. Elle m'avait même aussi parlé de sa tâche de naissance en forme d'étoile. Et puis, ce jour-là, c'est-à-dire au Tanabata, elle avait endormi Asahina-san (petite) puis m'avait guidé là où était Haruhi avant de disparaître...
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Juste avant la fin de mai, elle m'avait écrit un mot demandant de me rencontrer et puis m'avait donné l'indice au sujet de Blanche-Neige. Elle m'avait même aussi parlé de sa tâche de naissance en forme d'étoile. Et puis, ce jour-là, c'est-à-dire au Tanabata, elle avait endormi Asahina-san (petite) puis m'avait guidé là où était Haruhi avant de disparaître...
   
 
La version adulte d'Asahina-san.
 
La version adulte d'Asahina-san.

Revision as of 16:44, 11 October 2008

Chapitre 4


Je crois que tous ceux qui en ont fait l'expérience savent à quel point il est terrifiant de marcher seul dans le noir à l'école.

Je suspendis ma veste par-dessus mon épaule et sortis lentement de la salle de club. Comme un ninja, j'essayais de ne faire aucun bruit en descendant les escaliers. Chaque fois que j'atteignais un angle, je jetais toujours un regard autour de moi avant de faire un mouvement supplémentaire. C'était assurément fatiguant. Je n'avais pas d'idée sur la date actuelle dans ce lycée Nord, mais ce serait gênant si un professeur de garde me voyait. Je ne saurais même pas comment expliquer ceci--en fait, je souhaiterais que ce soit à moi que l'on explique tout ceci !

Je marchai en transpirant sous l'air moite et atteignis finalement le hall d'entrée.

« Qu'avons-nous là maintenant... »

Après avoir dit ça, j'ouvris mon casier à chaussures. À l'intérieur se trouvaient les chaussures d'intérieur de quelqu'un d'autre—j'étais quasiment sûr que ce n'était pas les miennes. J'éliminai rapidement la possibilité que quelqu'un ait ouvert le mauvais casier et pris mes chaussures par erreur. Nous étions actuellement au milieu de l'été, ce qui veut dire que j'avais une fois encore fait un bond dans une autre dimension – je suis assez étonné d'avoir une telle imagination. Le propriétaire actuel de ce casier à chaussures n'était pas moi, mais quelqu'un de ce monde, de cette dimension. Je n'étais pas aussi surpris que je m'attendais à l'être, soit parce que j'étais déjà habitué à toutes ces histoires soit parce que des évènements aussi bouleversants m'avaient déjà engourdis.

« On n'y peut rien. »

Évidemment, ça n'aurait pas l'air bien de porter des chaussures d'intérieur dehors, mais il ne me restait pas d'autre choix. Ma priorité était de quitter le complexe scolaire. Comme attendu, la porte d'entrée était hermétiquement fermée la nuit. Je marchai donc jusqu'à une fenêtre proche, la déverrouillai et l'ouvrit précautionneusement. J'inspirai lentement le parfum de la brise nocturne et sautai par la fenêtre sur les marches de pierre, là où Haruhi m'avait réveillé quand nous étions dans l'Espace Clos.

Je m'arrêtai pendant environ dix secondes. Après m'être assuré que personne ne pouvait me voir, je continuai.

Il faisait tout aussi chaud à l'extérieur du complexe scolaire. C'était la chaleur typique d'un humide été japonais. Je revenais juste d'un hiver glacé, donc toutes mes glandes sudoripares s'ouvraient maintenant comme des folles. J'essuyai la transpiration de mon visage avec mon maillot à manches longues et me dirigeai vers le portail.

Ce fut facile une fois dehors. Je dois remercier la sécurité inexistante de l'école – j'eus seulement besoin d'escalader la clôture. Après ça, je ramassai ma veste que j'avais préalablement jetée de l'autre côté, et levai les eux vers le ciel étoilé tout en réfléchissant à mon prochain mouvement. Dans l'immédiat, j'ai besoin de connaître la date et l'heure. Après tout, il y avait une énorme différence de temps entre le passé et le futur.

Je pourrais aussi bien descendre la colline en premier. Il devrait y avoir un convini le long du chemin. Si je marchais jusqu'à une résidence proche et demandais : « En quelle année et en quel mois sommes-nous aujourd'hui ? », je serais probablement traité comme un lycéen fou et enfermé par les autorités. Je ferais mieux d'aller quelque part où je pourrais découvrir la date sans avoir à le demander à quelqu'un.

« Quand même, il fait plutôt chaud... »

J'avais aussi chaud parce que je portais mon uniforme d'hiver, mais maintenant, même mon pantalon était collé à mes jambes par toute cette transpiration. À ce moment, je haïs réellement l'inventeur de ces fibres synthétiques. Sans parler que cet uniforme d'hiver ne conservait pas la moindre chaleur ; il n'avait été conçu que pour avoir l'air joli.

Le fait que je grogne pour de telles choses signifie que mon cerveau recommençait à fonctionner correctement. Au lieu de geler en hiver à attendre que le printemps arrive, je préférerais me plaindre de la chaleur de l'été tout en agitant un éventail. D'ailleurs, j'avais tellement de souvenirs de mon premier été au lycée, bien qu'ils fussent tous physiquement et mentalement éreintants, pourtant, une fois que j'en eus fini avec eux, ils n 'étaient pas si mal du tout. Au moins, j'avais pu voir Asahina-san en maillot de bain. Je ne crois pas que pour l'instant nous aurions ce genre d'activités en hiver à la Brigade SOS.

Mon esprit était occupé par le goût du hotpot que j'avais raté tandis que je descendais la côte. Après quinze minutes, je vis finalement un signe lumineux. C'était un convini dans lequel j'allais à l'occasion pour manger un morceau quand je rentrais chez moi. Au moins, je savais une autre chose, ce n'était pas encore l'heure où le magasin fermait pour la journée.

J'étais pressé que les portes automatiques s'ouvrent, et je cherchai le mur une fois à l'intérieur. Ça me prit un moment pour m'habituer à la fraîcheur de l'air conditionné. Pendant ce temps, je regardai de bon coeur l'horloge analogique accrochée au mur.

Huit heures trente.

Comme le soleil s'était déjà couché, ce devait être vingt heures trente.

Et pour la date ? En quelle année étions-nous ? Il y avait toutes sortes de journaux sur l'étagère. N'importe lequel irait. Je pris au hasard un journal sportif en devanture et parcourut très vite le sommaire. Peu importe ce qui était écrit : même s'il s'agissait de la plus débridée des imaginations inventées par un tabloïd de troisième zone ; ils n'iraient quand même pas jusqu'à falsifier la date en haut de la page, n'est-ce pas ? Mon regard s'arrêta sur un certain endroit et je la vis.

Une série de numéros, que certaines personnes considéreraient comme portant chance entra dans mon champ de vision.

Quelle année était-ce ? Comme si j'essayais d'avaler le journal, je confirmai soigneusement l'année imprimée en haut de page. Le vendeur me jeta un bref regard, l'air agacé, mais pour le moment c'était le dernier de mes soucis.

Je fixais les quatre chiffres encore et encore. Si je soustrayais l'année d'où j'étais arrivé -- où j'étais encore en un froid décembre -- de l'année de ce journal sportif... même un enfant connaîtrait la réponse à une question mathématique aussi facile.

« Alors c'est comme ça, Nagato... »

Je levai ma tête du journal et soupirai profondément en regardant le plafond.

Le festival joyeusement romantique de Tanabata.


Nous étions aujourd'hui le 7 juillet d'il y a trois ans.


Tanabata, il y a trois ans... Que s'est-il passé au juste ce jour là ?

Le Tanabata de "cette année" était comme une rhapsodie ; après avoir écrit nos voeux et les avoir accrochés à un bâton en bambou, j'avais accepté l'invitation d'Asahina-san et avait voyagé dans le temps jusqu'à ce jour. Plus tard, j'avais rencontré la version adulte d'Asahina-san, qui m'avait exhorté à aller au collège Est cette nuit. Et donc, j'étais tombé sur la Haruhi de 5ème sur le point d'escalader la clôture et fus entraîné pour l'aider à écrire un message au cosmos sur le terrain d'athlétisme de l'école avec de la craie blanche.

Par la suite, j'amenai Asahina-san (petite), qui avait perdu son appareil de voyage temporel appelé DDPT, à l'appartement de luxe de Nagatoto, et là tous les deux nous dormîmes pendant trois ans, nous permettant de retourner là d'où nous venions...

« Ça signifie... »

Ceci était plus facile qu'un problème mathématique de base. Tout ce que j'avais besoin de faire était de retracer ce que j'avais fait pendant cette journée. C'est ça, j'étais finalement au coeur de tout ça, l'étape essentielle nécessaire pour remettre en ordre ce monde perverti.

Ça doit être comme ça, exact ?

Mes jambes tremblaient fortement, pas de peur mais plutôt de l'excitation de me rendre compte que quelque chose de très important avait besoin d'être fait.

Il y a trois ans. Tanabata. Collège Est. Les mystérieux signes. John Smith.

Comme toutes les pièces apparemment sans rapport commençaient à s'accorder, je parvins finalement à une conclusion. C'était une conclusion simple et pourtant évidente, je prononçai la même phrase une fois encore :

« Ça signifie... »

"Elles" sont "ici".

L'adorable et séductrice Asahina-san (grande) et la Nagato Yuki en mode veille.

Les deux personnes utiles qui pouvaient m'aider étaient juste là dans cette époque.


Je laissai tomber le journal et me précipitai hors du convini, réfléchissant tandis que je m'en allais.

Je me rappelle que la première fois, quand j'étais arrivé il y a trois ans, c'est-à-dire maintenant, Asahina-san m'avait réveillé d'un banc dans le parc près de la station Kouyouen et m'avait dit : « Il est à peu près vingt-et-une heures. » Si je courais pendant environ une demi heure, je devrais être capable d'arriver là-bas à temps. Le seul problème serait que le coupable eut également fait des changements dans cette époque. S'il y en avait, alors je pourrais ne pas trouver mon autre moi là-bas. De toute façon, je devais établir, ou un contact avec Asahina-san (grande) ,ou avec Nagato dans son luxueux appartement, ou je pouvais rencontrer les deux. Ça signifie qu'il y avait deux endroits où je devrais aller, la question était de savoir où aller en premier.

Nagato serait tout le temps à son appartement, donc je pouvais la voir n'importe quand, mais je ne pourrai trouver Asahina-san (grande) que dans un endroit et à un moment précis.

Habillée comme un professeur, cette Asahina-san adulte était celle qui, concernant Blanche-Neige, m'avait donné un indice et était rapidement partie, venant d'un futur encore plus éloigné que la Asahina-san que je connaissais. L'image d'elle pinçant le visage de sa plus jeune version et souriant joyeusement était encore fraîche dans ma mémoire.

Cette Asahina-san doit savoir qui je suis, il ne devrait pas y avoir de doutes à ce sujet.


Bien que le parc ne fût pas éloigné de la gare, il n'y avait presque pas de gens là-bas. Peut-être est-ce parce qu'il est maintenant très tard ; c'est un moment idéal pour tous les types de personnes louches de sortir. Est-ce la terre sacrée des monstres, je me le demande... J'avais pensé la même chose quand j'étais pour la première fois venu ici pendant la dernière visite du Tanabata.

Je n'avais pas envie de faire une grande entrée donc je marchai le long du mur de briques du parc dans le noir. Même si on appelait ça un mur, il ne m'arrivait qu'à la taille tandis qu'à son sommet il y avait une grande clôture, et l'environnant se trouvaient toutes sortes de buissons. Il était extrêmement facile de se cacher sans être vu par quiconque dans le parc pendant la journée, sans parler de la nuit, même si j'aurais besoin de faire attention aux piétons à l'extérieur qui me lançaient des regards bizarres derrière mon dos.

Je me rappelai de la position du banc où je m'étais réveillé cette fois-là et marchai lentement le long du mur pour trouver une cachette idéale. Il était presque vingt-et-une heures.

Je suppose que ce que je fais peut être appelé du voyeurisme. Après avoir sorti mon cou de l'intérieur des buissons, Je vis finalement ce que je voulais voir.

« ...C'est celui-là. »

C'est comme me voir en vedette dans un film. J'avais également l'impression de me voir du point de vue d'une troisième personne dans une scène de rêve. « Mais comment vais-je expliquer ça... »

Le banc apparût sous l'éclairage des lampes, comme s'il était inondé de lumière vive. Bien qu'il fût un peu loin, je ne pouvais pas me méprendre, les deux personnes assises dessus portaient toutes les deux l'uniforme du lycée Nord. C'était comme je m'en rappelais.

Mon moi passé et Asahina-san étions assis juste là.

L'autre "moi" était allongé, endormi, la tête posée sur les genoux d'Asahina-san. Je mentirais si je disais que je ne rêvais pas d'être en train de m'extasier sur quelque chose de valeur. Si une personne ne pouvait pas avoir de doux rêves en utilisant le plus précieux oreiller du monde alors il n'y a pas moyen qu'il puisse jamais dormir en paix.

Servant d'oreiller, Asahina-san pouvait à l'occasion, me regarder endormi sur ses genoux, ou souffler tendrement dans mon oreille, ou jouer avec. Purée, je ressentais déjà de la jalousie... Non, attends, pourquoi ressentirais-je de la jalousie vis-à-vis de moi-même, de toute façon ?

Pendant un moment, j'eus vraiment envie de bousculer cet autre "moi" pour prendre sa place, mais à la fin, je décidai de réprimer cette pulsion. Le "moi" de ce temps n'avait pas vu mon autre moi à ce moment-là. Si je surgissais maintenant, les choses ne feraient que se compliquer... pas vrai ? Le continuum espace-temps était déjà en pagaille comme ça ; la dernière chose que je voulais était de le désordonner encore plus.

Retenant l'impulsivité irrationnelle de mon corps, je poursuivis mon rôle de voyeur. Plus j'y pensais, plus j'étais content de moi-même pour la gestion de la conservation de mon calme à un moment aussi particulier.

Ce fût avec de telles pensées que je poursuivis mon observation. Les lèvres rouge cerise d'Asahina-san bougèrent et elle dit quelque chose ; endormi sur ses genoux, "je" bougeai légèrement puis me réveillai lentement. Je ne pouvais rien entendre de là où j'étais caché, mais je me rappelais clairement qu'Asahina-san avait dit : « Oh, tu es réveillé ? »

Après avoir conversé un moment avec Asahina-san, elle se sentit ensuite fatiguée et reposa sa tête sur "mon" épaule...

Le buisson derrière le banc s'agita et cette personne apparut.

Portant un chemisier blanc à manches longues et une mini-jupe bleue, il n'y a pas moyen que je puisse jamais oublier cette tenue de professeur.

Juste avant la fin de mai, elle m'avait écrit un mot demandant de me rencontrer et puis m'avait donné l'indice au sujet de Blanche-Neige. Elle m'avait même aussi parlé de sa tâche de naissance en forme d'étoile. Et puis, ce jour-là, c'est-à-dire au Tanabata, elle avait endormi Asahina-san (petite) puis m'avait guidé là où était Haruhi avant de disparaître...

La version adulte d'Asahina-san.

Sa taille et son corps ayant tous deux grandi en quelques années, venant d'un futur encore plus éloigné que la voyageuse temporelle Asahina-san, ce n'était personne d'autre qu'Asahina-san (grande).

C'était tout comme cette fois.

C'est vrai. J'étais moi-même là-bas au Tanabata il y a trois ans, cependant ce qui arrivait était exactement le même que dans mes souvenirs. Après avoir parlé avec "moi" pendant un moment, Asahina-san (adulte) s'agenouilla pour pincer le visage d'Asahina-san (petite) et câlina son corps, elle se leva ensuite pour encore "me" dire quelque chose.

C'était sa mission de t'amener ici, pourtant à partir d'ici, ce sera ma mission de te guider.

Hum... Qu'est-ce...

Je crois que c'est ce qui a été dit.

Après avoir tout expliqué à un "moi" mâchoire béante, Asahina-san (grande) s'éloigna ensuite et disparut de l'éclairage des lampadaires. Ce fut maintenant que je remarquai qu'elle se dirigeait vers la sortie opposée à celle menant au collège Est.

"Je" restai impressionné, fixant Asahina-san (petite) endormie et réfléchissant à quelque chose. Je voulais me rappeler de ce à quoi "je" pensais, mais j'arrêtai d'essayer pour descendre Memory Lane après quelques secondes, vu que je ne voulais pas perdre la trace d'Asahina-san (grande).

Je me précipitai hors des buissons où je me cachais et cheminai rapidement à la lisière du parc. Il n'y avait plus aucun besoin de cacher ma présence, vu que quand j'étais "moi", "je" ne m'étais pas remarqué. À ce moment, "mon" attention n'était pas fixée sur le moi qui venait d'une autre époque, ni n'avait réalisé qu'il y avait un autre moi dans cette époque. Ça avait un sens, vu que le "moi" dans le passé n'avait jamais pu réaliser à quel point le continuum espace-temps de mon époque serait devenu un bazar. Je n'avais plus le temps de prêter plus d'attention au "moi" qui était trop occupé à porter Asahina-san sur son dos pour se préoccuper d'autres choses. Je décidai de partir.

Après avoir passé le virage suivant, je la vis à environ cent mètres d'ici. Elle marchait en me tournant le dos. Le bruit des petits coups faits par ses chaussures à talons hauts sonnait mélodique. Elle ne semblait pas être pressée—ce qui me convenait vu que j'étais pressé de la voir. Si je la perdais maintenant alors je ne saurai vraiment pas pourquoi j'avais enduré tous ces problèmes pour venir ici.

Marchant un peu plus vite, je raccourcis la distance jusqu'à elle. Sous la faible lumière de la nuit, ses longs membres et ses cheveux flottant semblaient miroiter dans la lumière. Bien que je ne puisse voir que son dos, j'étais sûr que c'était elle.

Ça ne me prit pas longtemps pour la rattraper et l'appeler :

« Asahina-san ! »

Elle s'arrêta. Le doux son de ses chaussures à talons hauts tapant sur le sol prit fin. Les doux cheveux marrons ondulèrent dans son dos. Comme lors d'un ralenti, elle se retourna progressivement.

Je me demandais ce qu'elle allait dire.

Hein? Ne venions-nous pas de nous dire au revoir il y a un moment ?

Tu m'as suivi jusqu'ici ? Tu ne devrais pas.

Hé, où est mon autre moi ?

Au final, ce ne fut rien de tout ça.

« Bonsoir, Kyon-kun. »

Avec un magnifique visage qui était tel que je m'en rappelais, elle m'accueillit avec un sourire radieux.

Avec un magnifique visage qui était tel que je m'en rappelais, elle m'accueillit avec un sourire radieux.


« Ça faisait un moment. C'est-à-dire pour "toi". »

L'Asahina-san adulte fit un clin d'oeil après avoir dit ça. C'était effectivement le sourire que j'avais vu pour la dernière fois il y a cinq mois. Avec l'expression d'un enfant soulagé, Asahina-san (grande) dit :

« Fort heureusement, nous réussissons à nous rencontrer à nouveau ici. En fait, j'étais un peu inquiète d'avoir pu faire des erreurs. »

« Je suis encore assez maladroite. » dit Asahina-san qui tira ensuite d'une manière adorable la langue. C'était un geste tellement charmant qu'il était suffisant pour ramollir les os à l'intérieur du corps de quiconque, mais si je fondais maintenant en un tas de saleté, alors je perdrais tout.

Cette Asahina-san savait ce que j'étais sur le point de faire ensuite.

Essayant de mon mieux de contrôler ma langue, qui semblait avoir sa propre volonté, je parlai :

« Asahina-san, donc tu savais que je viendrais ici... Tu savais que je reviendrais à cet instant et en ce lieu, exact ? »

« Oui. » Asahina-san opina de la tête : « Parce que ceci est un fait prédéterminé. »

« En ce jour du Tanabata, la petite Asahina-san m'emmènerait au Tanabata d'il y a trois ans... qui a lieu aujourd'hui. Tu dois être celle qui s'était arrangée pour m'amener ici, exact ? »

« Oui, ceci est un pré-requis. Sans quoi, tu ne serais pas là maintenant. »

Si je n'étais pas allé au collège Est pour dessiner ces graffitis, je n'aurais pas dit à la Haruhi de 5éme que mon nom était 'John Smith'. Bien sûr, ça voulait dire que la Haruhi étudiant en première année à l'école Kouyouen n'aurait jamais entendu ce nom. En d'autres mots, je n'aurais pas trouvé le lien. Parce qu'à part ce nom, il n'y aurait eu absolument aucun lien entre moi et cette Haruhi avec qui j'étais il y a seulement quelques heures. Résultat : tous les cinq ne nous serions pas réunis dans la salle de club et le Programme d'Évacuation ne se serait pas activé.

À ce moment, une question surgit dans ma tête. Cet autre John Smith... Se pourrait-il que ce soit !?

« Ce serait toi, Kyon-kun. Le toi actuel. »

Asahina-san (grande) me fit un sourire aussi magnifique qu'une rose blanche :

« C'est un peu fatigant de parler en restant debout, trouvons un endroit où nous asseoir. Nous avons encore du temps. »

La puissance de son sourire et de ses mots était suffisante pour dissiper toute l'anxiété et la confusion présents en moi.

Si Asahina-san (grande) est ici, ça signifie que le futur existe encore. Pas le futur chaotique d'après le 18 décembre, mais le futur d'où moi et les Haruhi et Asahina-san que je connaissais venions.

Il doit y avoir un moyen.

J'avais obtenu un sentiment de confiance qui me soulageait. Comme pour renforcer encore plus cette confiance, elle poursuivit :

« À partir de maintenant, te guider sera ma mission. Mais après cela, tu seras tout seul, je ne ferai que suivre ta direction ensuite. »

Elle me fit ensuite un clin d'oeil suffisant pour provoquer le ramollissement de mes genoux.


Nous retournâmes au parc et nous assîmes sur le banc où Asahina-san (petite) et "moi" nous étions assis un moment auparavant. Avant de s'asseoir, Asahina-san (grande) donna l'impression de toucher une relique ancestrale tandis qu'elle caressait doucement le banc. Je m'assis progressivement d'un air tout aussi sérieux. Le banc était encore chaud, c'était la chaleur de mon corps et de celui d'Asahina-san, qui cinq mois auparavant avaient voyagé de trois années dans le temps.

Je demandai rapidement :

« Quelque chose est-il arrivé au flot du temps ? Je savais que l'époque d'où je venais est reliée à ce Tanabata. Si ce n'était pas le cas, je ne serais pas arrivé ici. Alors, Asahina-san... Est-ce que ça veut dire qu'il n'y a pas de connexion entre le futur d'où tu viens et le futur modifié d'où j'arrive ? »

« Je ne peux pas te donner les détails. »

C'est ce que je pensais, ce doit être l'une de ces informations classifiées, hein ?

« Non »

Asahina-san (grande) secoua la tête :

« Je ne peux pas l'expliquer d'une façon que tu puisses comprendre. Notre Théorie STC est construite sur des concepts spécifiques. C'est trop difficile de le transmettre en un discours que tu comprennes. Te souviens-tu encore du moment où je t'ai pour la première fois dévoilé ma vraie identité ? » Bien sûr que je m'en souviens, assis sur la rive du fleuve avec les pétales de fleurs de cerisier qui tombaient, j'écoutais Asahina-san, que j'avais toujours pensé n'être qu'une jolie senpai, révéler la choquante vérité comme quoi elle était une voyageuse temporelle.

« À ce moment, ne t'ai-je pas dit quelque chose que tu as eu du mal à comprendre ? C'est de ça qu'il s'agit : si je devais l'expliquer, je ne ferais que te rendre encore plus confus. »

Asahina-san (grande) frappa doucement le côté de sa tête comme si elle se cognait tout en faisant un clin d'oeil dans le même temps. Chaque petite chose qu'elle fait est tellement sexy.

« C'est un concept qui ne peut pas être expliqué en paroles. On ne peut le traduire que par d'autres façons. Tu comprends ? »

Non. Comme si elle essayait d'apprendre le calcul à un enfant de maternelle, Asahina continuait de m'expliquer, qui avait déjà la tête qui tournait :

« Hum, mais bientôt tu comprendras. Tu le pourras. C'est tout ce que je peux te dire maintenant. »

Bientôt tu comprendras. Où avais-je entendu ça avant ? C'est ça, c'était Nagato. Nagato m'avait dit la même chose avant... Non, attends.

Un flash d'inspiration transmis par les synapses de mon cerveau me fit avoir la réaction suivante :

« Avant les vacances d'été... Ce que Nagato a mentionné dans l'incident du cafard géant... Comme quoi les ordinateurs dans le futur n'étaient pas comme ils sont actuellement, se pourrait-il que..."

« Whaou, c'est impressionnant. Tu te souviens encore de ça ? Tu as raison, l'équivalent des ordinateurs ou de ce que l'on appelle internet dans cette époque, hum... ça n'existe pas un niveau matériel à notre époque, mais ça existe plutôt à un niveau sans forme à l'intérieur de nos cerveaux. Le DDPT est pareil aussi. »

L'objet qui n'était pas supposé disparaître mais était porté disparu.

« C'est un appareil de voyage temporel ? »

« C'est un Dispositif de Destruction des Plans Temporels. »

N'est-ce pas supposé être une information classifiée !?

« Eh bien, c'était classifié pour la moi de l'époque. Mais pour moi, les règles se sont beaucoup relâchées. Le fait que j'ai pu venir ici signifie que j'ai travaillé très dur. »

Asahina-san gonfla fièrement sa poitrine, les boutons de son chemisier prêts à sortir. Un corps aux proportions physiquement impossible était dévoilé devant mes yeux, normalement j'aurais été hébété par une telle vue, mais tristement je n'étais pas d'humeur à assouvir l'appétit de mes yeux avec un tel paysage. Je continuai de demander :

« Quelle en est la cause ? Je savais que le futur d'où je viens avait changé, mais quand a-t-il commencé à changer ? »

« Pour plus de détails, tu devrais essayer de demander à la Nagato-san de cette époque. Je ne peux te dire qu'une chose : le changement dans le plan temporel d'où tu viens s'est produit à trois ans de "maintenant", le matin du 18 décembre. »

Pour moi, ce serait il y a deux jours. Donc, ce qui a changé, c'est le plan temporel ? Dans ce cas... une fois encore, j'essayais de me rappeler des deux possibilités que Koizumi avait suggérées . Il s'avère que la théorie du monde non altéré soit la bonne.

« C'est vrai. Pendant la nuit, les fichiers STC... je veux dire le monde, a changé. Seuls tes souvenirs sont restés intacts. C'était un tremblement massif du temps qui a pu être détecté même dans un futur éloigné. »

Ce n'est pas que je ne m'intéressais pas à ce qu'étaient les tremblements du temps ou les STC, c'est juste que je n'avais pas le temps de fouiller dans ces choses hors de propos, vu que j'avais des questions plus pressantes à poser :

« Asahina-san, est-ce parce que tu as besoin de résoudre cet énorme changement dans le futur, à tel point que même moi me retrouve impliqué dans ça, que tu avais attendu ici ? »

« Ça ne peut pas être fait par moi seule. » Son visage commença à s'assombrir : « j'aurai besoin de l'aide de Nagato-san. Bien sur, ça ne peut pas être fait sans Kyon-kun aussi. »

« Qui est le coupable ? Je ne peux penser qu'à Haruhi pour faire ça. »

« Non »

Asahina-san rétracta son sourire et dit sérieusement :

« Ce n'était pas Suzumiya-san. Le coupable est quelqu'un d'autre. »

« Est-ce un nouvel inconnu ? Comme un voyageur hors du commun que je n'ai pas rencontré ou quelque chose comme ça... »

« Non »

M'interrompant, Asahina-san sembla inquiète pour une quelconque raison et dit :

« C'est quelqu'un que tu connais très bien. »


Après avoir regardé sa montre, Asahina-san (grande) dit qu'il y avait encore du temps et commença à penser avec nostalgie à ses souvenirs avec la Brigade SOS. Pour moi, tous ces souvenirs avaient eu lieu cette année, pourtant c'était pour elle il y a de nombreuses années. Être entraînée par Haruhi dans la salle du club, forcée de s'habiller en bunny girl, faire ses voeux au Tanabata, croiser un mystérieux meurtrier sur une île déserte, porter des yukatas au festival O-bon, toute la brigade qui se réunit pour travailler aux devoirs de vacances d'été, les diverses choses qui sont arrivées pendant qu'on tournait le film en extérieur... Tandis que mes souvenirs étaient lentement ravivés, la voix d'Asahina-san (grande) devint de plus en plus lente.

J'attendais avec impatience d'entendre à quoi ressemblerait mon futur et attendait que sa bouche fasse un oubli. Asahina-san était cependant extrêmement prudente à ce propos et conserva le sujet de conversation limité à un bavardage ordinaire.

« Ça a pu être rude, mais ces souvenirs étaient formidables. »

Après avoir fait sa déclaration finale, Asahina-san garda le silence et me fixa sans parler.

Je pensais à ce que je pourrais expliquer quand quelque chose de doux mais de chaud se posa sur mon épaule. C'était la tête d'Asahina-san. Quel était le sens derrière cette action de sa part ? Le poids de son corps penché contre moi valait son pesant d'or – l'odeur et le poids stimulaient mes nerfs et déclenchaient toutes sortes de pensées sauvages dans mon cerveau. Je ne pouvais du tout réfléchir convenablement; Qu'essayait-elle de transmettre avec cet arôme venant du tissu de son chemisier ? Essayait-elle de sentir quelque chose venant de moi ? Fermant ses yeux et penchant son visage sur mon épaule, Asahina-san (grande) ne dit rien, pourtant je pouvais sentir bouger ses lèvres rouge cerise. Elle semblait murmurer quelque chose, qu'est-ce que c'était ?

Se pourrait-il... je commençai encore à m'égarer dans mes fantasmes. Se pourrait-il que cette Asahina-san tombe également endormie, seulement pour qu'une autre Asahina-san apparaisse et me dise aussi quelque chose d'énigmatique ? Et donc, je resterais ici pour toujours à rencontrer de multiples Asahina-san venant de différentes époques...Purée, mes pensées se mélangeaient autant que le linge sale dans une machine à laver, à circuler dans les mêmes cercles. Qu'est-ce que je suis en train de penser ? Quelqu'un pourrait-il me faire le plaisir de prendre la peine de me le dire !?

Asahina-san (grande) s'appuya sur moi pendant encore une autre minute à peu près.

« Hi hi. »

Comme si elle pouvait lire mes pensées, elle sourit et dit :

« C'est presque l'heure. Allons-y. »

Elle se leva comme si rien ne s'était pas passé, bien que ce soit dommage, je n'avais pas d'autre choix que de redevenir sensé. Elle a raison, il est l'heure d'y aller. Hum... Où allons nous, d'ailleurs ?

La seconde destination.

Il était vingt-deux heures à la montre d'Asahina-san, c'était le moment après que "j'"eus accompli mon rôle de complice de la Haruhi de 5ème et fini de dessiner le graffiti sur le terrain d'athlétisme du collège Est. C'était le moment où "j'"avais tenu la main d'une Asahina-san en pleurs tandis que nous entrions dans l'appartement de Nagato. C'était à ce moment que le temps avait gelé pour 'moi'.

Le moment de rendre une autre visite à Nagato.

« Avant ça, »

Asahina-san fit un éclatant sourire à faire battre le coeur, et dit :

« N'y a t-il pas quelque chose d'autre que tu as besoin de faire en premier ? »


Après avoir marché sur une courte distance à partir du parc, j'arrivai à une zone résidentielle.

Suivant les instructions d'Asahina-san, je tournai dans une allée.

Devant, sur le sombre chemin, une toute petite figure se précipitait comme le vent. Avec de toutes petites paires de jambes et de bras dépassant de son maillot à manches courtes et de son short, elle s'éloignait de plus en plus loin, les cheveux flottants.

« Hé ! »

La toute petite figure en maillot et short tourna lentement la tête. Après m'être assuré qu'elle m'avait remarqué, je mis mes mains autour de ma bouche et criai sans me retenir :

« S'il te plaît, prends bien soin du John Smith qui pourrait faire trembler le monde ! »

Après m'avoir brièvement regardé, la fille de 5éme se retourna l'air en colère pour une quelconque raison et marcha.

Elle pensait probablement qu'elle serait capable de me retrouver de toute façon si elle allait au lycée Nord, donc elle se tourna sans hésitation. Regardant ses sombres cheveux mi-longs, j'ajoutai doucement :

« Souviens t'en Haruhi, s'il te paît. Tu dois te souvenir du nom de John Smith... »

Je priai du fond de mon coeur la Haruhi de 12 ans qui probablement continuerait d'être espiègle au collège Est pendant quelques temps.

S'il te plaît, n'oublie pas que j'étais là.


Je connaissais la route pour l'appartement de luxe comme le fond de ma poche, donc je pouvais pratiquement marcher jusque là les yeux fermés. Marchant juste devant Asahina-san (grande), je levai la tête pour regarder le bâtiment que je venais juste de visiter il y a environ vingt heures. Bien que nous fussions encore dehors, Asahina-san (grande) avait déjà caché son joli visage et se tenait derrière moi.

« ...Kyon-kun, j'ai une faveur. »

Voyant à quel point elle était, au fond, en train de me supplier, il n'y avait pas de raison que je refuse. Peu importe de quelle époque venait Asahina-san, je n'étais pas assez tordu pour refuser sa requête.

« Je suis désolée, mais même maintenant je me sens encore gênée quand je suis avec Nagato-san... »

Ça me rappelle, Asahina-san (petite) était comme ça chaque fois que nous étions dans la salle de club, c'était pareil la dernière fois que nous vînmes ici. À part Haruhi, la seule autre personne à garder son calme en présence d'une extra-terrestre ou d'une voyageuse temporelle était Koizumi.

« C'est bon, je comprends. »

dis-je avec douceur tout en entrant le nombre 708 sur le clavier proche de l'entrée, puis j'appuyai sur la sonnette.

Quelques secondes plus tard, l'interphone fit un bruit de cognement, indiquant que quelqu'un écoutait à l'autre bout.

Le silence fut salué par le silence et revint à mon oreille.

"Nagato, c'est moi. »

Silence.

« Pardon pour ça, je ne sais pas comment l'expliquer moi-même. En tout cas, je reviens du futur. Asahina-san est aussi avec moi, c'est-à-dire la version adulte . Oh, pour toi, c'est une Variante Temporelle Différentielle. »

Silence.

« J'ai besoin de ton aide. Après tout, tu es celle qui m'a jeté dans cette époque. »

Silence.

« Asahina-san et moi devrions tous les deux être dans ton appartement, exact ? Endormis dans cette chambre d'invités dont le temps est figé... »

Bip. Le verrou de la porte s'ouvrit.

« Entrez. »

La voix de Nagato venant de l'interphone semblait si apaisante. Elle était aussi calme que d'habitude, sans exclamation ni découragement, pourtant on aurait dit qu'elle était surprise, mais peut-être que c'est seulement moi. Il n'y a rien que Nagato ne puisse faire. Même dans cette situation elle trouvera sûrement une issue, autrement je suis fini.

Comme si elle marchait dans une forteresse avec ses chaussures à talons hauts, Asahina-san saisit ma ceinture avec son doigt, semblant extrêmement nerveuse. Après avoir ouvert sa porte, l'ascenseur commença à nous faire monter verticalement une fois que nous fûmes à l'intérieur.

Finalement, nous sommes arrivés devant la porte familière de la chambre 708.

Il y avait une sonnette, mais elle ne fonctionnait pas pourtant, donc je frappai silencieusement à la porte. Je ne pus sentir personne se tenant derrière la porte, cependant toujours est-il que la porte métallique s'ouvrit.

« ...... »

Le visage à lunettes regarda à travers l'espace jusqu'à moi, elle déplaça ensuite son regard sur Asahina-san (grande) avant de revenir jusqu'à moi.

« ...... »

Étant au même moment silencieuse et inexpressive, elle était si dénuée d'émotions que je voulais vraiment qu'il y ait quelqu'un, pour le prier de dire quelque chose. C'était effectivement Nagato, la Nagato Yuki que j'avais connue en premier. La Nagato d'origine pendant le début du trimestre scolaire de printemps ainsi que celle à qui "j'"avais demandé de l'aide venant "d'il y a trois ans".

« Pouvons-nous entrer ? »

Après un profond silence, Nagato inclina la tête d'environ un centimètre ou à peu près, puis elle se retourna vers son appartement. Je pense que je vais prendre ça pour un "oui". Je dis à la ravissante femme qui se tenait droit derrière moi et qui semblait anxieuse :

« Allons-y, Asahina-san, »

« Euh... Tu as raison, ça va aller. »

Ça sonnait comme si elle le disait pour elle-même.

Au fait, combien de fois avais-je déjà visité cet endroit ? D'après mon horloge biologique, ça serait ma quatrième fois, mais chronologiquement, c'était seulement ma deuxième fois ici. J'avais déjà été tellement embrouillé par l'ordre des fois que j'étais impressionné que mon horloge biologique n'ait pas de dysfonctions. Sauter de l'hiver à l'été et revenir à il y a trois ans deux fois, ça aurait été normal si quelque chose de mauvais m'était arrivé, pourtant là tout de suite je me sens bien. Sans parler de mes pensées qui n'ont jamais été aussi limpides depuis que je suis né. Peut-être que je m'étais tellement habitué à toutes ces expériences surréalistes que je les considérais comme convenues. S'il s'était agi de quelqu'un d'autre, son cerveau aurait déjà fait un court-circuit.

Quand je le regardai une fois encore, l'appartement sans vie de Nagato était aussi froid que je m'en souvenais. Ce n'était pas différent du "il y a trois ans" d'où nous étions revenu en mai.

Ce qui était rassurant était que cette Nagato était toujours la Nagato que je connaissais. Elle était toujours sans expression et sans émotion, elle ne paniquerait pas si quelque chose arrivait, la toujours fiable extra-terrestre.

J'enlevai mes chaussures et traversai l'étroit corridor avant d'arriver au salon. Nagato était là, attendant. Elle se tenait debout, là, toute seule, nous fixant silencieusement moi et Asahina-san. Même si elle était surprise de notre visite, je n'aurais pas pu le dire d'après son visage. Peut-être qu'elle avait déjà pris l'habitude que je vienne lui rendre visite du futur, quoique moi-même je ne voulais pas continuer à revenir en ce jour encore et encore.

« Je pense qu'on peut passer les présentations. »

Nagato ne s'assit pas, donc Asahina-san et moi restâmes debout.

« C'est la version adulte d'Asahina-san, je crois que vous vous êtes déjà rencontrées » Au moment de dire ça, je me rappelai que ce serait en fait trois ans plus tard. « Pardon. Vous allez vous rencontrer. De toute façon, elle est également Asahina-san, alors essaye de ne pas trop te prendre la tête à ce sujet. »

Nagato regarda Asahina-san (grande) avec les yeux d'un examinateur lors de l'examen national de mathématiques. Elle regarda ensuite le salon autour d'elle avant de finalement fixer son regard sur la silhouette sexy derrière moi une fois encore et dit :

« Compris. »

Elle inclina légèrement la tête, ses cheveux oscillèrent même à peine.

Comme je suivais le regard de Nagato, je remarquai cet endroit – la chambre spéciale adjacente au salon, séparée par une porte en papier..

« Est-ce que ça peut être ouvert ? »

Nagato secoua la tête vers la chambre que je montrais et dit :

"Négatif. L'intégralité de la composition structurelle de cette chambre a été figée dans le temps. »

Je ressentis à la fois de la pitié et du soulagement en entendant ça.

Un chaud souffle fut ressenti par mon cou, c'était Asahina-san (grande) qui soupirait de soulagement. Elle avait pensé comme moi, on dirait. Si elle s'était vue dormant confortablement avec moi dans la même chambre/futon, qu'aurait-elle pensé ? J'aimerais vraiment poser la question, mais tout de suite, il était plus important d'expliquer ce qui allait arriver.

"Nagato, je suis vraiment désolé de continuer à te rendre visite aussi soudainement. Quoi qu'il en soit, peux-tu s'il te plaît écouter notre histoire ? »

Que lui avait déjà dit le "moi" de la salle adjacente ? L'histoire de la Brigade SOS au Tanabata, c'est ça ? Alors j'avais juste à continuer à partir de là et lui raconter ce qui était arrivé pendant la seconde moitié de l'année, du printemps mélancolique où j'avais du supporter l'ennui d'Haruhi aux incessants soupirs que je faisais tout en réalisant son film. Bien sûr, tu étais là également, Nagato. Tu venais toujours me secourir. Après tout ça, le monde avait soudainement changé quand je m'étais réveillé l'avant-veille. Je voulais savoir pourquoi tout le monde avait perdu ses souvenirs de ce qui s'était passé, qui est la raison pour laquelle je suis venu ici grâce à l'aide du Programme d'Évacuation d'Urgence que Nagato avait fourni.

Ça va prendre du temps si j'entre dans les détails, donc une fois encore je récitai la version condensée que j'avais racontée à Haruhi. Je passai les détails mineurs et mentionnai seulement l'important contexte de l'histoire. Pour cette fille, c'était plus que suffisant.

« ...Et c'est comme ça que ça se présente. Donc me voilà une nouvelle fois ici, grâce à toi. »

Comme une preuve a plus d'importance qu'un simple témoignage, je sortis le marque-pages froissé de la poche de ma veste. Comme si je remettais un sort de charme à un fantôme, je transmis le marque-page à Nagato.

« ...... »

Nagato prit le marque-pages du bout des doigts. Elle regarda au-delà des motifs de fleurs du marque-pages et étudia le texte imprimé sur le dos comme une archéologue qui aurait extrait une télévision LCD d'une couche rocheuse datant du crétacé. J'eus l'impression qu'elle allait étudier pour toujours ces mots, donc j'interrompis son examen :

« Que devrais-je faire maintenant ? »

« Je, je souhaite réparer cette anomalie temporelle. »

La voix d'Asahina-san (grande) sonnait tellement nerveuse, comme si elle était sur le point d'avouer son amour à l'homme de ses rêves. Chaque fois qu'elle était avec Nagato, Asahina-san restait encore aussi nerveuse qu'à l'ordinaire, même après toutes ces années. C'est ce que je pensais, en tout cas.

« Nagato-san... S'il te plaît, peux-tu nous aider ? Tu es la seule personne à pouvoir restaurer le plan temporel modifié à son état originel. Je t'en prie... »

Asahina-san (grande) réunit les paumes de ses mains et ferma ses yeux comme une adoratrice d'une divinité. Oh Grande Déesse Nagato, je prie moi aussi pour que tu montres ta clémence envers nous. S'il te plaît, laisse moi retourner à la salle de club où je pourrai voir Asahina-san et profiter du thé qu'elle prépare, m'amuser à des jeux de société avec Koizumi, te voir lire, assise comme une statue, tandis qu'Haruhi fera tout le temps irruption dans la salle. C'est tout ce que je souhaite.

« ... »

Nagato leva son regard du marque-pages et regarda droit vers les cieux. Je pouvais comprendre pourquoi Asahina-san semblait aussi nerveuse, puisqu'il n'y aurait aucune chance de victoire si elle était d'un autre camp que celui de Nagato. Je veux dire, qui dans ce monde pourrait combattre à égalité avec Nagato ? Peut-être uniquement Haruhi ?

L'accoustique parfaite de cet appartement de luxe impliquait qu'il n'y avait pas d'écho de conçu ; c'était tellement silencieux que c'était comme si le temps était arrêté. Nagato et moi échangeâmes des regards et je la vis hocher la tête de quelques millimètres.

« Laisse moi confirmer. »

dit Nagato. Alors que j'étais sur le point de lui demander ce qu'elle allait confirmer, elle ferma les yeux.

« ...... »

Très vite elle rouvrit ses yeux et me regarda avec ses yeux noir d'obsidienne :

« Incapable de synchroniser »

dit-elle rapidement pour ensuite me fixer. Son expression avait un peu changé et cette fois ce n'était pas moi qui imaginait des choses. C'était l'expression qu'elle avait entre le printemps et l'été, même Koizumi avait remarqué son changement. Depuis qu'elle nous avait rencontrés, l'expression de Nagato avait progressivement changé, quoiqu'il ne s'agissait pas de la Nagato d'hiver.

Ses pâles lèvres rouges bougèrent à nouveau :

« Je suis incapable d'obtenir l'accès à ma variante temporelle de cette époque parce qu'elle a érigé une barrière de protection qui bloque sélectivement mes tentatives d'accès. »

Bien que je ne comprenais pas ce que ça voulait dire, je me sentis mal à l'aise vis-à-vis de ça. Est-ce que ça veut dire qu'il n'y a rien que tu puisses faire ?

Nagato ne tint pas compte de mes craintes et poursuivit :

« Toutefois, j'ai une idée de la situation entière. Il est possible de subir la restauration. »

Nagato caressa doucement les mots sur le marque-pages. Après ça, elle commença à expliquer d'une voix qui accumulait les mots comme une boule de neige :

« Le convertisseur temporel a fait un plein usage de la capacité de Suzumiya Haruhi à créer des données et altérer une partie des données du monde. » Sa familière voix calme semblait aussi sereine qu'une boîte à musique que j'écoutais quand j'étais bébé et avait apaisé mon coeur.

« Par conséquent, la Suzumiya Haruhi modifiée ne possède pas le pouvoir de créer des données. Dans cette dimension, l'Entité Consciente d'Intégration des Données est également inexistante. »

Je ne comprenais pas trop, mais ça semblait vraiment sérieux. Il semblerait qu'à part moi-même, tout le monde, y compris Haruhi, avait reçu un nouveau jeu de souvenirs ; une école pour filles devenait mixte, une partie des élèves du lycée Nord étaient transférés dans cette autre école, avec tous leurs souvenirs secrètement modifiés ; l'agent de l'"organisation", l'extra-terrestre Nagato et la voyageuse temporelle Asahina-san avaient maintenant tous des vies différentes ; sans parler d'Asakura qui était revenue tandis que plus personne n'avait de souvenirs d'Haruhi. Maintenant, il semble que même le boss de Nagato avait été effacé.

Quel bordel.

« Utilisant les pouvoirs volés à Suzumiya Haruhi, le convertisseur temporel fut capable de modifier les données concernant les derniers souvenirs dans une amplitude de 365 jours. »

En d'autres mots, les souvenirs de tout le monde à partir de décembre dernier -c'est-à-dire à partir du moment d'où je viens – jusqu'au 17 décembre de cette année, avaient été entièrement modifiés. Cependant, pour les souvenirs concernant le Tanabata d'il y a trois ans – qui se passe maintenant – il n'y avait rien que le coupable puisse faire à propos de ça. C'était grâce à Haruhi pour avoir été capable de se rappeler de ce qui s'était passé au Tanabata que j'avais été capable de venir ici. Mais qui est l'andouille qui fait quelque part ailleurs les mêmes trucs idiots que faisait Haruhi ? Le regard de Nagato continua d'être fixé sur moi :

« Pour restaurer le monde à son état originel, quelqu'un doit voyager d'ici au 18 décembre de dans trois ans, et activer le Programme de Restauration juste après que le convertisseur temporel ait effectué la modification. »

Donc, nous allons voyager de trois années dans le futur, exact ? Celle qui effectuera la réparation sera toi, exact ?

« Je ne peux pas venir. »

Pourquoi pas ?

Quand Nagato montra du doigt la chambre d'invités, je compris tout de suite.

« Je ne peux pas les laisser seuls. »

Conformément aux explications de Nagato, afin de permettre au temps où mon autre moi et Asahina-san étions endormis, de rester figé, elle ne pouvait accomplir aucun voyage temporel elle-même. Elle dit ensuite d'une voix qui semblait signaler un horaire :

« Mode d'Urgence Activé »

« Qu'est ce que ça veut dire ? » Je devins un peu anxieux.

« Harmonisation. »

Je ne comprenais toujours pas.

Nagato retira lentement ses lunettes et les recouvrit avec ses mains. Comme si elles étaient accrochées à un fil invisible, les lunettes dans ses paumes commencèrent à flotter. Si je voyais une personne normale faire ça, j'aurais pensé qu'il y avait des ficelles invisibles attachées aux doigts de cette personne. Bien sûr, Nagato ne ferait pas quelque chose d'aussi normal.

Distortion.

La monture et les verres commencèrent tous deux à se tordre et se façonner en une étrange forme de tourbillon, en un instant la paire de lunettes s'était transformée en un autre objet. J'avais vu cette forme auparavant, c'était une forme qui frapperait de terreur le coeur de chaque être humain. Je fis une remarque avec hésitation :

« Ça a l'air d'une très grosse seringue. »

« C'est exact. »

Un liquide incolore remplissait la seringue. Qui allait se faire piquer par cette chose au juste ?

« C'est le Programme de Restauration d'occasion à injecter dans le corps du convertisseur temporel. »

En regardant l'aiguille acérée dépassant du bout de la seringue, je me détournai instinctivement.

« Hum... N'y a t-il pas une manière plus fiable ? Je suis désolé de dire ça, mais je suis un amateur quand il s'agit de ces choses. Ce serait plutôt désastreux si ça poignardait le mauvais endroit. »

Les sombres yeux de Nagato, qui scintillaient comme un écran LCD, regardèrent la seringue qu'elle tenait, et dit :

« Est-ce ainsi ? »

Elle étendit encore ses mains, la seringue encore une fois se constitua en un tourbillon avant de se métamorphoser en une autre forme. Voyant la forme de ce nouvel objet, je poussai un soupir de soulagement.

« Un autre objet qui créerait un énorme grabuge. »

Cette fois c'était un pistolet, quoiqu'il avait un petit bec, tandis que le matériau était fait d'acier inoxydable.

Nagato plaça le pistolet métallique brillant, qui ressemblait à une nouvelle marque de pistolet-jouet, dans sa paume et me le remit.

« La probabilité de pénétration des vêtements est très élevée, mais si possible, c'est mieux pour toi de viser directement la peau de la cible. »

« Et pour les balles ? Est-ce que cette chose a de vraies balles à l'intérieur ? »

D'après son apparence, ça avait l'air d'un pistolet en plastique ou en aluminium.

« C'est un pistolet à aiguille courte, le programme est infusé à l'extrémité de l'aiguille. »

Je me sentais psychologiquement plus à l'aise avec cette chose qu'avec une seringue géante. Je reçus le pistolet et fut étonné de sa légèreté.

« Ah oui, »

Je posai finalement la question que je n'avais pas osé poser précédemment :

« Qui est le coupable ? Qui est celui qui a modifié le monde ? Si ce n'est pas Haruhi, alors qui est-ce ? Peux-tu me le dire ? »

J'entendis Asahina-san (grande) soupirer doucement.

Nagato ouvrit lentement la bouche et sans aucune expression elle prononça calmement le nom du coupable.


fin du chapitre 4



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Tome 1

Illus | Prologue | Chapitres 1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6 - 7 | Épilogue | Postface

Tome 2

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Tome 3

Illus | Prologue | Chapitres 1 - 2 - 3 - 4 | Postface

Tome 4

Illus | Prologue | Chapitres 1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6 | Épilogue | Postface

Tome 5

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