Suzumiya Haruhi (fr) : Tome 2 - chapitre 3

From Baka-Tsuki
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Chapitre 3[edit]

Samedi était arrivé.

Nous devions nous retrouver à la gare. Quand j'étais arrivé transportant tout le matériel en utilisant le plus gros sac à dos que j'avais pu trouver dans ma maison, je découvris que les quatre autres m'attendaient déjà.

La vision d'Haruhi dans ses vêtements décontractés et d'Asahina-san aussi mignonne que d'habitude, était aussi captivante que d'habitude . Elles ressemblaient à une paire de soeurs dépareillée. Asahina-san qui ressemblait plus à la jeune soeur malgré qu'elle fût la plus âgée, portait des vêtements d'un style plus mature.

Entourée par trois personnes bizarres, Asahina-san poussa un soupir de soulagement quand elle me vit arriver et me salua d'un signe de la main. Ah, ça fait du bien.

« Tu es en retard ! »

Haruhi pouvait être en train de me hurler dessus, mais elle semblait clairement heureuse. La raison pour laquelle ses mains étaient vides était parce qu'elle avait mis le haut-parleur et la chaise de directeur dans mes bagages.

« Il n'est même pas encore 9 heures. »

Dis-je en fronçant les sourcils. Je regardai à côté de moi et vis l'expression comme une statue de porcelaine de Nagato et le sourire détendu de Koizumi. Au fait, c'était un jour férié. Même s'il était normal pour Nagato de porter son uniforme comme elle le faisait toujours, pourquoi est-ce que Koizumi portait aussi son uniforme aujourd'hui?

« C'est mon costume pour le film, apparemment. »

Répondit Koizumi :

« Elle me l'a dit hier. Je vais jouer un psionique déguisé en lycéen. »

N'est-ce pas ce que tu es !?

Je posai le sac qui était rempli avec la caméra et tous les autres équipements de tournage et j'essuyai la sueur sur mon front. Haruhi afficha un visage excité comme un enfant d'école primaire prêt à partir pour une sortie éducative et dit :

« Kyon, tu vas devoir payer une amende, car tu es le dernier à être arrivé, mais pas maintenant. Tout de suite, nous devons prendre le bus. Je vais payer pour le prix du trajet, car c’est une partie des dépenses de toute façon, mais tu vas devoir payer le repas à tout le monde. »

Après avoir unilatéralement pris cette décision, elle agita sa main :

« Tout le monde ! L'arrêt du bus est dans cette direction ! Suivez-moi ! »

J'avais maintenant remarqué que le brassard sur son bras portait désormais la mention "Super Réalisateur." On dirait qu'Haruhi pense qu'elle est même au-dessus d'un grand réalisateur. Était-elle sur le point de faire un film génial?

Permettez-moi de clarifier une fois de plus, je continue de croire que faire une vidéo spéciale sur Asahina-san aurait été plus amusant que cela.


Après une trentaine de minutes de chemin cahoteux en bus, nous débarquâmes à l'arrêt de bus au bas de la colline. Nous passâmes ensuite trente autres minutes à monter péniblement un chemin dans la montagne.

Nous arrivâmes dans un parc forestier comme ceux que l'on peut trouver n'importe où à la campagne. C'était un endroit que je connaissais très bien depuis l'école primaire, car chaque année quand venait le temps de faire une sortie, nous finissions toujours par faire des randonnées à la montagne la plus proche.

C'était simplement un parc de nom, puisque tout ce que les autorités ont fait était d'ouvrir un petit passage dans la montagne et construire une fontaine au bout. C'était si vide que je ne pouvais pas m'empêcher de me demander pourquoi j'étais quand même monté si haut. Ce sont seulement les jeunes enfants, qui n’ont pas de notion de ce qu'est le divertissement, qui sont heureux de venir ici. Et ceux qui amenaient les enfants ici étaient plus probablement leurs parents.

Utilisant la fontaine au centre de la place comme point de départ, nous décidâmes d'y établir notre base pour le tournage d'aujourd'hui. Haruhi, qui était les mains vides, avait une quantité illimitée d'énergie à dépenser, alors que j'étais presque exploité comme un chien. Si je n'avais pas passé la moitié des bagages à Koizumi, j'étais sûr que je serais déjà allongé mort sur ce chemin de montagne. Et donc, quand nous arrivâmes au parc, je m'appuyai sur le sac d'équipement qui était principalement utilisé durant des randonnées, en essayant de reprendre mon souffle.

« Veux-tu quelque chose à boire ? »

Une bouteille de plastique apparut devant mes yeux. Asahina-san la tenait.

« J’en ai déjà bu la moitié, donc si ça ne te dérange pas... »

Comme ce thé Oolong avait été fait par les dieux, il devait être aussi doux que tous les élixirs célestes combinés. Cela n'avait rien à voir avec le fait qu'elle en avait bu ou non, parce que j'aurais été probablement condamné si j'avais refusé. Avant que je puisse accepter de bonne grâce ce cadeau, une main du démon repoussa la main de l'ange, alors qu'Haruhi saisit le thé Oolong d'Asahina-san et dit :

« Laisse cela pour plus tard ! Mikuru-chan, maintenant n'est pas le temps pour donner de l'eau aux serviteurs responsables des taches domestiques. Si nous ne commençons pas bientôt, nous allons gâcher toutes ces bonnes conditions météorologiques. Alors, commençons le tournage au plus vite. »

Asahina-san ouvrit ses yeux en grand :

« Euh... ? Ici ? »

« Bien sûr. Pourquoi penses-tu que nous sommes venus ici ? »

« Mais, ne dois-je pas me changer ? Il n’y a pas d'endroit ici où je peux me changer... »

« Ça ne sera pas un problème. Regarde, il y en a plein partout. »

Les doigts d'Haruhi indiquaient maintenant la forêt verte qui entourait le parc.

« Personne ne va venir si tu te changes dans la forêt, c'est comme un vestiaire naturel. Allez, allons-y ! »

« Euh ? ...KYAA~~ !!! Au... Au secours~~ !!! »

Avant qu'aucune aide ne puisse être fournie, Asahina-san avait été traînée par Haruhi et elles disparurent dans la forêt.


Asahina-san réapparut portant son fougueux costume de serveuse, avec deux couettes attachées derrière la tête. Ses yeux regardaient timidement les fleurs sauvages poussant sur le côté de la route.

Un de ses yeux semblait très étrange, vraiment. Seul son oeil gauche était bleu, qu'y avait-il dans son oeil au juste ?

« C'est une lentille de couleur. »

Haruhi expliqua :

« Avoir chaque oeil d'une couleur différent est également un important facteur. Ne fais que la regarder, son aura de mystère n'est-elle pas encore plus grande maintenant ? Il suffit d'une petite astuce. C'est un truc ! »

Elle saisit le menton d'Asahina-san par derrière son dos et inclina son visage légèrement de côté. Asahina-san ne peut qu'avoir l'air embarrassée pendant qu'Haruhi joue avec elle.

« Il y a un secret caché avec son oeil bleu », dit Haruhi.

« Parce que si nous ne fournissons aucune signification à ceci, alors la belle affaire d'avoir des yeux de couleurs différentes. »

Voyant Asahina-san fatiguée, avoir l'air exténué était déjà vraiment toute une affaire.

« Alors quel est le secret avec cette lentille de couleur ? »

« Pour l'instant c'est encore un secret. »

Haruhi sourit et répondit.

« Hé, Mikuru-chan ! Combien de temps vas-tu rêver debout ? Tu es la star du show ! Ton importance n'est que seconde de celle du producteur délégué et du réalisateur ! Maintenant redresse ton dos ! »

« KYAA~~! »

Asahina-san fit un son étrange et inquiétant et fut forcée par Haruhi de prendre la pose. Ensuite, Haruhi fit porter à Asahina-san un pistolet (c'est-à-dire un pistolet en plastique).

« Montre le ressenti d'une femme assassin ! Fais puissamment sentir aux gens que tu viens du futur ! »

Haruhi commença à faire toutes sortes de requêtes déraisonnables, tandis qu'Asahina-san essayait désespérément de faire toutes sortes de poses devant moi – c'est-à-dire la caméra. Elle n'avait vraiment pas besoin de travailler si dur. Sérieusement.


Pendant ce temps, Haruhi montra une quantité anormalement grande d'enthousiasme pour ceci. J'avais moi aussi vu des films qui m'ennuyaient profondément. Mais jamais une seule fois n'avais-je pensé « je pourrais faire mieux que ça » pour ensuite me mettre à essayer et faire un film moi-même, et de toute façon, je ne sais même pas comment est fait un film. Même si je tournais un film, je ne crois pas que je pourrais le faire moi-même un tant soit peu meilleur. Pourtant, Haruhi pense vraiment qu'elle a le talent pour être réalisateur. Au moins, elle croit pouvoir faire un meilleur film que ces films de série B diffusés tard la nuit. D'où venait une telle confiance au juste ?

Haruhi brandit son haut-parleur jaune et cria :

« Mikuru-chan ! Ne sois pas aussi timide ! Libère-toi ! Plonge-toi dans le rôle du personnage et tu le feras très bien ! Là tout de suite, tu es la protagoniste Asahina Mikuru ! »

...Bien sûr, je savais qu'il n'y avait pas de fondements à la confiance d'Haruhi. Elle était née avec cette confiance infondée qui entraîne le monde à sombrer constamment dans le chaos. Autrement, elle ne porterait pas un brassard aussi ridicule et ne sourirait pas aussi orgueilleusement. Sous les instructions d'Haruhi la réalisatrice, nous commençâmes le tournage de la mémorable "Action 1."

La scène était ainsi nommée, mais tout ce que ça impliquait était moi portant une caméra et filmant Asahina-san courant à travers la place. On m'avait dit que c'était la scène d'ouverture. Je jugeai que nous devrions au moins avoir un scénario, mais Haruhi avait dit qu'en fait il n'y avait pas une telle chose.

« Ce serait gênant si ce que nous aurions écrit filtrait. »

C'était sa raison. On aurait dit qu'elle suivait le style de ces films d'action de Hong Kong (inventés au fur et à mesure de leur suivi). Pour être honnête, j'étais déjà fatigué, mais comparé à Asahina-san, qui avait dû courir, haletante, en portant deux pistolets dans ses mains, ma situation n'était pas trop mauvaise.


Sous nos regards attentifs, Asahina-san continua de courir, chancelant à droite à gauche en cours de route. Ce ne fut pas avant la fin de l'"Action 5", quand la réalisatrice fit "OK" d'un geste, qu'elle s'affala pleine de lassitude sur le sol.

« Huff... huff... »

Ignorant la serveuse qui avait posé les mains sur le sol et reprenait sa respiration, Haruhi se tourna et donna ses ordres à Nagato, qui avait attendu à côté tout ce temps :

« Nous commençons maintenant la scène de combat entre Yuki et Mikuru-chan. »

Portant son costume noir favori, Nagato marcha devant la caméra. Tout ce qu'elle faisait était de porter une cape noire sur son uniforme et un chapeau pointu noir sur sa tête, elle n'avait pas à se faire traîner dans la forêt pour se changer, donc elle devrait se considérer comme chanceuse. Mais Nagato semblait le genre de filles qui ne reculerait pas d'un pouce peu importe où elle se changeait. Je me demande à quoi ça ressemblerait si leurs rôles étaient inversés ? Avec Nagato en serveuse pendant qu'Asahina-san serait la magicienne. Ce serait un spectacle surréaliste, mais ça a l'air bien. Haruhi avait positionné Asahina-san et Nagato se faisant face l'une l'autre à trois mètres de distance.

« Mikuru-chan, je veux que tu tires impitoyablement sur Yuki. »

« Eh ? » Asahina-san eut l'air choquée. Elle secoua ses cheveux défaits, qui étaient en désordre après avoir couru aussi longtemps et dit : « Mais nous ne pouvons pas utiliser ça pour tirer sur les gens... »

« Ne t'inquiète pas ! Mikuru-chan, tu es certaine de rater de toute façon avec tes compétences. Même si tu réussis à toucher ta cible, Yuki devrait être capable de l'éviter facilement. »

Nagato ne bougea pas, détenant sans parler la baguette avec une étoile de décoration à son bout.

Je pensai en moi-même – même si tu pressais la détente à bout portant, elle serait quand même capable de l'éviter plus rapidement qu'à la vitesse de la lumière.

« Eh bien... »

Asahina-san regardait timidement Nagato comme une serveuse débutante qui viendrait de casser un plat et le signalerait à un chef à l'apparence terrifiante.

« C'est bon... » répondit Nagato pour ensuite faire tourner la baguette dans sa main : « Vas-y, tire. »

« Mikuru-chan, même Yuki est d'accord avec ça, alors tire tout ton content. Laisse moi juste préciser ceci, ne tire pas avec deux pistolets à la fois, mais alternativement l'un après l'autre ! C'est la compétence de base pour un tireur à deux coups. »


Koizumi leva le léger panneau réflecteur haut au-dessus de sa tête, je n'avais aucune idée d'où Haruhi avait mis la main sur celui-ci. Le club cinéma signalait probablement un vol à la police en ce moment. Au fait, Koizumi, n'es-tu pas supposé être le rôle principal masculin ?

« Je ne suis pas sûr de m'adapter à chaque changement qui se produirait pendant le tournage, donc au lieu d'être filmé, je préfère de loin faire ça. Hier je me suis demandé, ne puis-je simplement rester en tant qu'équipier de soutien... »

« Hein ? »

Asahina-san portait un volumineux modèle de mitrailleuse et tira sans s'arrêter, les yeux fermés. Me tenant à l'écart, j'avais cette scène enregistrée dans ma caméra. Je n'étais pas capable de voir clairement où les balles BB allaient, but au spectacle de Nagato se tenant debout sans même broncher, il semble qu'elle n'était même pas touchée. Était-ce à cause de sa magie... Quand je commençai à suspecter cela, Nagato leva lentement son bâton, elle l'agita ensuite rapidement et les balles tombèrent simplement au sol en tintant. Elle ne portait pas ses lunettes, cependant sa vision perçante continue à m'épater.

Nagato n'éloigna jamais son regard du pistolet. Habituellement elle n'était pas comme ça, c'est comme si elle n'était pas au courant que "ce ne serait pas naturel si je ne cligne pas des yeux" cependant elle ne faisait que sortir encore plus de l'ordinaire. Je ne crois pas que je serais surpris si elle marchait sans ciller ou pulvérise la plafond et se déplace instantanément.. Donc je n'étais pas du tout intimidé par ça.

Nagato était comme un essuie-glace de voiture cassé, balançant sa baguette de temps en temps. Chaque fois qu'elle agitait son bâton, les balles BB faisaient un cliquetis en touchant le sol.

Mais c'était une scène de bataille vraiment monotone. Nagato était occupée à agiter sa baguette, tandis qu'Asahina-san tirait simplement avec les deux pistolets dans ses mains, sans qu'une seule balle ne touche sa cible, puisqu'Haruhi lui avait seulement dit de "tirer tout ton content", elle n'avait même pas fourni de scénario. Les seules lignes de dialogue que je pouvais entendre étaient Asahina-san faisant « Ah~~! Kyaa~~!! C'est si effrayant !! » Quand Asahina-san épuisa toutes les balles de ses pistolets, Haruhi tapota son épaule avec son haut-parleur. Je posai ma caméra de reportage et marchai vers Haruhi, qui était assise sur la chaise du réalisateur :

« Hé, Haruhi. Quel genre de film est-ce au juste ? Je ne vois pas du tout d'histoire dedans. »

La Super Réalisatrice me jeta un regard et dit :

« Ça ne fait rien, puisque de toute façon je prévois de faire le montage des scènes pendant la post-production. »

Qui va faire ça ? Je parle évidemment du montage. Bien sûr, je m'étais plus ou moins rappelé qu'une partie de mes devoirs impliquait le montage.

« Qu'il y ait au moins une quelconque sorte de dialogue ! »

« Quand il y aura un problème, nous aurons juste à retirer le fond sonore et à doubler par-dessus pendant le montage. Nous ajouterons ensuite les effets sonores et la musique de fond également. Nous n'avons pas à nous inquiéter de ça maintenant ! »

Maintenant que j'y pense, comme l'histoire existe seulement dans ta tête, il n'y a de toute façon pas la place pour nous pour faire une quelconque réflexion. Mais je dois au moins m'assurer que le harcèlement sexuel d'Asahina-san soit réduit au minimum, ainsi qu'interdire à tout autre mec que moi-même de toucher son corps. C'est ma conclusion, sûrement que personne n'a de problème avec ça, pas vrai ?

« Maintenant pour la scène suivante ! La contre-attaque de Yuki. Yuki, utilise ta magie et attaque Mikuru-chan de toutes tes forces ! »

Nagato ne bougea pas, sauf ses yeux sombres qui me fixaient de sous son chapeau noir et elle inclina sa tête dans une inclinaison que moi seul pouvait remarquer. Je crois que Nagato essayait de me demander « C'est vraiment OK ? »

La réponse était bien sûr « Non ». Il n'y avait pas moyen que je laisse quiconque blesser Asahina-san d'une quelconque façon, encore moins par magie. Rien qu'à regarder Asahina-san, ne la vois-tu pas déjà trembler, le visage pâle ?

Bien sûr, Haruhi n'avait aucune idée que Nagato maniait une aussi incroyable magie. Je crois que ce qu'elle voulait dire était d'avoir Nagato en train d'exécuter quelque chose qui semble magique.

Nagato sembla également comprendre ce à quoi je pensais, elle ne dit rien et leva son bâton, puis l'agita comme le feraient des fans dans un concert pop avec leurs tubes fluorescents.

« Oublie ça » dit Haruhi : « J'ajouterai les effets visuels plus tard. Kyon, souviens-toi de créer des effets de rayons sortant du bâton de Yuki pendant la post-production. »

Comment devrais-je savoir comment créer de tels effets visuels ? Bien que ça serait une autre histoire si nous pouvions emprunter une quelconque assistance à Industrial Light & Magic.

« Mikuru-chan, hurle d'agonie et puis tombe sur le sol en ayant l'air tourmentée. »

Asahina-san hésita un moment puis elle marmonna « ...AH » et tomba face contre terre les mains levées. Nagato se tenait à côté d'elle, comme le Dieu de la Mort qui viendrait de revendiquer l'âme d'Asahina-san. J'avais cette scène enregistrée, tandis que Koizumi se tenait à côté de moi en tenant le panneau réflecteur.

Les coups d'oeil curieux des passants qui se tenaient autour de nous étaient comme des aiguilles dans mon dos.


Haruhi décida finalement d'avoir pitié de nous et nous accorda du repos. Nous nous assîmes tous, ensemble, sur le sol, épuisé.

Haruhi rembobina la vidéo que je venais d'enregistrer et la rejoua, marmonnant quelque chose à elle-même d'un air soucieux.

Quelques enfants curieux coururent vers Asahina-san et Nagato et demandèrent : « C'est quel programme TV ? » Asahina-san pouvait seulement sourire faiblement et secouer la tête tandis que Nagato ignorait complètement leur présence et se fondait avec l'arrière-plan.

Du début à la fin, Haruhi n'explique jamais une seule fois comment les scènes que nous tournions allaient sortir. Donc j'étais complètement dans le noir quand la Super Réalisatrice annonça que notre prochain emplacement serait le proche sanctuaire. Le repos était déjà terminé !?

« Il y a des pigeons là. »

Haruhi dit :

« Nous avons besoin d'une scène où Mikuru-chan court avec des colombes volant en arrière-plan ! Si possible, je préférerais que tous les pigeons soient blancs, mais je suppose que je ne peux pas être difficile en ce moment. »

Je suppose que nous avons juste à trouver des pigeons domestiques. Haruhi enlaça du bras celui d'une déjà fatiguée Asahina-san (probablement pour l'empêcher de s'enfuir), et marcha à travers la forêt vers la route principale. Je portai l'équipement avec Koizumi et les suivis, comme les sherpas locaux engagés pour s'occuper des bagages d'une équipe de tournage envoyée là pour faire un documentaire. Nous arrivâmes à un grand sanctuaire au milieu de la montagne. Ça faisait un moment depuis la dernière fois que j'étais venu, pas depuis une sortie éducative à l'école primaire.

Haruhi se tenait devant un panneau disant « Ne pas nourrir les pigeons. » elle commença ensuite à jeter ouvertement des miettes de pains alentour comme un jardinier déterminé à refaire fleurir des fleurs fanées. Tout ce que je pouvais dire à ce sujet est qu'elle est probablement illettrée.

Couvrant presque entièrement le sol, la nuée de pigeons s'était maintenant rassemblée dessus d'un coup et encore plus débarquaient des airs. Un sanctuaire couvert de plumes n'est simplement pas du tout agréable. Asahina-san suivit les instructions et se tint à l'intérieur de la mer de pigeon. Me tenant devant la serveuse, j'enregistrais ses jambes se faisant picorer par divers becs pendant que ses lèvres tremblaient sans s'arrêter. Mais qu'est-ce que je faisais ?

Haruhi se tint hors écran en portant le pistolet que tenait Asahina-san et abaissa le cran de sécurité. Avant que je puisse me demander ce qu'elle manigançait, elle commença soudainement à tirer comme une folle en direction des jambes d'Asahina-san.

« KYAAA~~!!! »

L'air terrifié d'Asahina-san était tellement réel, je n'avais jamais vu une telle expression avant. En raison de l'action insensée d'Haruhi, qui était suffisante pour conduire à un accès de rage la Société pour la Prévention de la Cruauté envers les Animaux, les symboles de paix s'envolèrent maintenant tous d'un coup les yeux exorbités après une telle peur.

« C'est ça ! C'est la scène que je veux ! Kyon, assure-toi de prendre tout ça ! »

La caméra tourne donc ça devrait fonctionner, exact ? Se tenant parmi le flot de pigeons volants, Asahina-san s'accroupit et couvrit sa tête avec les mains.

« Mikuru-chan! Pourquoi est-ce que tu t'accroupis ? Il faut que tu utilises les pigeons volants comme arrière-plan et que tu cours jusqu'ici ! Dépêche-toi et lève-toi ! »

Il semble que ce n'était pas le moment de tourner oisivement un film, puisqu'au lieu de la SPCA, un vieil aigri qui semblait être le prêtre du sanctuaire déboulait maintenant de l'intérieur du sanctuaire. Il était vêtu d'un hakama, ce qui suggérerait qu'il avait quelque chose à voir avec le prêtre. Je m'étais déjà préparé à me faire admonester par lui quand Haruhi, sans hésitation, utilisa son arme secrète.

Elle tira du pistolet-jouet CZ (ou était-ce SIG) vers le vieil aigri. Je vis ensuite l'image du prêtre (je crois que c'en est un) qui semblait danser sans s'arrêter sur le sol brûlant grésillant. Il n'y a pas de doute que la Société pour le Respect des Personnes âgées protesterait fortement.

« Retraite ! »

Cria Haruhi pour ensuite immédiatement se sauver. Comme pour Nagato, je ne sais pas quand elle était partie puisqu'elle nous attendait déjà au torii loin devant. Voyant qu'Asahina-san ne serait pas capable de s'enfuir rapidement, Koizumi et moi la soulevâmes par le bras de chaque côté et l'emportâmes avec l'équipement.

Puisque la réalisatrice s'était enfuie, nous ne pouvions pas juste laisser derrière le rôle principal féminin comme bouc-émissaire.


Dix minutes plus tard, nous prenions maintenant un repas dans un fast-food, que j'avais dû payer pour une quelconque raison.

« Peut-être ai-je raté quelque chose. Je pensais que peut-être ça aurait été mieux si nous avions donné à ce vieux prêtre un rôle de méchant » Haruhi dit ceci pour une affaire à la limite du crime.

Après avoir siroté trois filets de nouilles, Asahina-san s'étendit à plat sur la table.

« Mikuru-chan, tu manges trop peu. Comment vas-tu grandir de cette façon ? Tu n'attireras qu'un type spécifique de fans si tout ce que tu as à offrir ce sont tes seins. Tu dois redresser ton dos. »

dit Haruhi tandis qu'elle volait les nouilles d'Asahina-san et commençait à les mâcher.

Je savais. Je ne sais pas dans combien d'années, mais je sais que le visage et la silhouette d'Asahina-san finiraient par se développer selon les standards de Miss Monde. Bien qu'elle ne sache pas cela elle-même.

Koizumi sourit simplement sarcastiquement, tandis que Nagato amenait son club sandwich à sa bouche et commençait à mâcher. Je poussai mon plat vide sur le côté et dit à Haruhi, qui venait juste de manger deux jeux de repas :

« Que vas-tu faire si ce prêtre décide de se plaindre à l'école ? Notre couverture a été grillée par l'uniforme de Koizumi. »

« Ça ne devrait pas être un problème. »

Haruhi est vraiment optimiste :

« Nous nous tenions plutôt loin de lui ; de plus tu vois ce type veste scolaire partout. Nous aurons juste à nier toute connaissance de ce sujet et prétendre que ça n'a rien à voir avec nous. Les balles BB ne seront pas trop une preuve contre nous. »

Je regardai la caméra vidéo qui contenait toutes les preuves et pensai, tout ne serait-il pas dévoilé au grand jour une fois ce film montré ? Je ne peux simplement pas croire qu'il y avait deux serveuses là dehors au même moment, entourées de pigeons dans un sanctuaire.

« Donc où allons-nous ensuite ? »

« Nous devons retourner à la place. Je me disais qu'un tel lieu, seul, ne sera pas suffisant la création d'une intense scène de bataille. Afin de captiver l'auditoire, il nos faut quelque chose de plus drastique. Eh bien, j'ai beaucoup d'idées, comme Mikuru-chan courant comme une folle dans la forêt, pendant qu'elle est pourchassée par Yuki. Et ensuite Mikuru-chan tomberait de la falaise, seulement pour être secourue par Koizumi-kun, qui passerait par là. Que penses-tu d'un tel développement de l'histoire ? »

C'était un développement de l'histoire tellement demeuré. Où peux-tu trouver un lycéen qui se trouve juste à marcher dans la forêt en uniforme ? Ne serait-ce pas trop anormal ? À être la "wild card" qu'elle est, Haruhi peut vraiment pousser Asahina-san de la falaise. Si c'est le cas, Haruhi, pourquoi ne sautes-tu pas toi-même ? Devenir la doublure d'Asahina-san pour les cascades et également revêtir ce costume. Hmm, je pense que le tour de poitrine peut être un peu différent...

Juste alors que je pensais à ça, Haruhi leva le sourcil et me fixa :

« À quoi penses-tu ? Ne me dis pas que tu te fais des illusions sur ce à quoi je ressemblerais dans ce costume de serveuse. »

Effectivement, tu as bien deviné.

« Je suis la réalisatrice après tout. Je ne peux pas simplement apparaître joyeusement devant la caméra. À poursuivre deux lièvres à la fois, je n'en attraperai aucun. »

N'es-tu pas aussi Producteur Délégué ?

« Le personnel peut avoir autant de titres qu'il veut, mais ce n'est pas trop mal de jouer un personnage qui n'apparaît qu'une fois de temps en temps comme un précieux joyau. Il nous faut ajouter des facteurs qui rendent ces fanatiques excités. »

Pour quels fanatiques destines-tu ce film au juste ? Des fanatiques d'Asahina ? Jusqu'à maintenant le film entier n'était rien d'autre qu'un spécial Asahina Mikuru en uniforme ! ...Mais il faut dire que c'était assez bien.

Koizumi replaça très élégamment une tasse de thé sur la table et dit :

« Sommes-nous tous les trois les seuls personnages de ce film ? »

Crétin ! Arrête de poser des questions inutiles !

« Eh bien... »

Haruhi plissait maintenant la bouche comme elle le faisait chaque fois qu'elle était dans une profonde pensée. Ne devrais-tu pas faire attention à des choses comme celle-là à l'avance ?

« Trois personnes ne semblent pas beaucoup. Effectivement, c'est trop peu. Nous avons besoin de quelques figurants pour mieux refléter l'esprit énergétique du protagoniste. Merci de m'avoir fait me rappeler ceci, Koizumi-kun. En témoignage de ma gratitude, je vais augmenter ton temps d'écran. »

« Ah... pourquoi, merci. »

Le sourire sur le visage de Koizumi disait maintenant « Oh merde. » Ça t'apprendra ! Je savais que rien de bien ne pourrait jamais sortir de ça, par conséquent je n'avais rien dit.

D'un autre côté, où s'attend-elle à trouver de nouveaux personnages. Il y a 75% de chance que les gens qu'elle trouve au hasard soit des types louches. D'après l'ordre, la prochaine personne serait probablement un glisseur dimensionnel, mais j'ai le sentiment qu'une telle personne ne voudrait, pour commencer, probablement pas venir dans ce monde.

« Avant que le boss ne soit vaincu, nous devons avoir en premier des sous-fifres à battre. Sous-fifres, sous-fifres... »

Haruhi plaça son doigt sous ses lèvres et me jeta un coup d'oeil.

« Ces types le feraient, pas vrai ? »

Moi aussi avais deviné à qui pensait Haruhi. Taniguchi et Kunikida. Ils étaient les deux seuls qui pouvaient venir sans créer trop de problèmes. Ils sont le choix le plus sûr, les sous-fifres ultimes qui sont encore plus insignifiants que de simples figurants. Plus inoffensif qu'un fantôme errant solitaire.

« Je suppose. »

Je détournai mon regard de la réalisatrice, qui réfléchissait à qui d'autre amener, et jetai un oeil à Asahina-san étendue sur la table, les yeux fermés. Elle semblait tellement mignonne, même quand elle dormait, elle était fascinante même si elle ne faisait que semblant de dormir.

Je tournai ensuite mon regard vers Nagato, qui sirotait profondément son soda à la paille. Admirant son expression figée, je demandai ensuite :

« Alors, que filmons-nous après ? »

Haruhi engloutit le bol de soupe de nouilles dans son estomac, ça lui prit un petit moment pour qu'elle le finisse :

« En tout cas, je veux que Mikuru-chan souffre le plus possible. Puisque ce film a pour thème une fille qui fait face à toutes sortes d'adversités, puis, contre toute probabilité, réussit à la fin à les renverser et à vivre après heureux à jamais. Plus Mikuru-chan souffre, plus elle aurait de catharsis. Ne t'inquiète pas, Mikuru-chan, ça va être une 'happy end'. »

Donc seul l'instant final est 'heureux' ? Avant ça, Asahina-san ne pourrait qu'accepter l'abus tyrannique d'Haruhi. De toute façon, quel genre de scénario, Haruhi avait-elle préparé ? Il semble que je sois le seul à pouvoir mettre un frein à son comportement déraillant, il faut donc que je sois plus attentif et que je la surveille constamment. Et bon sang, c'est quoi ce truc de catharsis ?

Asahina-san avait à moitié ouvert ses yeux étroitement fermés, elle me regarda avec une paire d'yeux exceptionnels, dont le gauche était de couleur bleue, comme pour me demander de la sauver. Mais elle soupira ensuite doucement et ferma lentement les yeux. Qu'était-ce supposé dire ? Que je ne suis pas assez fiable ?

Là, maintenant, quand Koizumi et Nagato ne pouvaient pas faire barrage au tsunami approchant, moi seul suis de ton côté.

Cependant, pendant les six mois passés, peu importe ce que je fais, je n'avais tout simplement pas pu mettre un coup d'arrêt à la folie d'Haruhi. Je sais très bien que ce que je fais est vraiment futile, cependant, j'aimerais au moins qu'elle apprécie ma passion chevaleresque.


Pour parler franchement, je ne pense pas avoir jamais essayé d'arrêter Haruhi. Il y a six mois, je croyais que même si j'avais dû couper les bras d'Haruhi, j'aurais dû lui faire abandonner l'idée de créer la Brigade SOS. Cependant, à en juger par le résultat, alors que j'étais encore l'air confus, Haruhi avait déjà préparé la salle de club et les membres, à la fin, même moi étais tombé dans son piège et étais devenu un membre... Voilà le résultat aujourd'hui.

Mais si j'avais cogné l'arrière de la tête de cette fille avec une batte de baseball, ou peut-être l'avais stoppé d'une attaque surprise, je n'aurais probablement pas rencontré Asahina-san, ni Nagato ou Koizumi. Je les aurais probablement connus par d'autres moyens. En d'autres mots, je n'aurais peut-être jamais découvert qu'ils possèdent les ridicules vraies identités de extra-terrestres et voyageuses temporelles. Je les aurais juste connus en tant que camarades de classe normaux, tandis que nous nous croiserions dans le couloir.

Ne me demandez pas quelle voie j'aurais préféré moi-même. Puisque j'avais déjà entendu les trois autres membres décliner leurs identités et que j'avais vu, les terrifiants pouvoirs de Nagato, Asahina-san grandir en une autre personne et les yeux de Koizumi virer au rouge. Si je visitais un monde parallèle, peut-être que je pourrais tomber sur une autre version de moi-même qui n'aurait jamais parlé à Haruhi ou aux trois autres membres. Donc si vous avez des questions, allez les poser à cet autre 'moi', moi je ne sais rien.


Cependant, en ce moment, j'étais dans une situation où je ne pouvais dire avec confiance que je ne savais rien. Hmm, faire un film à partir de rien pour le festival scolaire, il n'y a rien d'étrange avec ça. Ce qui était étrange, c'est la tête d'Haruhi, mais c'était un fait connu, donc il n'y a rien d'étonnant ici non plus. Haruhi débitant des trucs inutiles comme vouloir soudainement faire un film n'était pas nouveau. Pour moi, ça n'était qu'un autre travail de routine, tout ce que j'avais besoin de faire était juste d'être d'accord avec ce qu'elle dit et d'espérer que tout fonctionne...

C'est ce que je pensais, c'est pourquoi je ne l'avais pas empêchée de faire son film, je ne me soucie pas que tu sois la réalisatrice ou autre, fais juste tout ce que tu aimes ! Manipule tout le monde autour de toi autant que tu voudras ! Si ça te fait te sentir mieux, alors je suis prêt à refouler les soupirs sans fin à l'intérieur de mon coeur et à te suivre à la fin. Parce que la dernière chose que je veux est d'être piégé avec toi dans une dimension inconnue.

Je réfléchissais à propos de tout ça tout en regardant l'orgueilleuse Haruhi et la complètement épuisée Asahina-san, le souriant Koizumi et Nagato au visage impassible.


Je n'avais pas idée que le moment où je regretterais de ne pas avoir stoppé Haruhi arriverait aussi rapidement.


Nous retournâmes à la place dans le parc forestier. Ne pouvions-nous pas faire quelque chose à propos de ce manque d'organisation ? Si nous avions été au courant de ça, nous aurions dû faire tout le tournage avant d'aller au sanctuaire ! Le plus gros problème était que le scénario n 'existait que dans la tête d'Haruhi. Il était important après tout de convertir les significations en mots, préserver l'information en la couchant sur le papier était à jamais la plus grande des idée.

« Je pense que nous devrions renoncer aux pistolets. J'avais crû que les balles seraient impressionnantes, portant il n'y avait pas du tout de lueurs ni de bruits, ça enlève vraiment l'intensité. Je ne crois pas qu'il soient aucunement utile, ce ne sont que des modèles de jouets après tout. »

Haruhi semblait ne traiter le magasin de modélistes Yamatsuchi que comme un simple sponsor. Elle poursuivit ensuite en marquant deux larges croix sur le sol avec le bout de ses baskets. Elle marquait probablement les endroits où Asahina-san et Nagato devraient se tenir.

« Mikuru-chan se met ici, Yuki se tient là-bas. »

« Um. »

Poussée dans ses derniers retranchements, Asahina-san piétinait maintenant lourdement comme si elle venait juste de brûler la valeur d'une journée entière en calories. Elle était trop fatiguée mentalement pour résister pendant qu'elle marchait sur la scène dans son costume de serveuse sexy. Elle était maintenant au-delà de la honte, ayant régressé à l'état mental de jeune enfant, bougeant comme une poupée.

Nagato, qui était déjà semblable à une poupée, marcha en silence vers son point désigné et se tint debout en silence. Sa cape noire ondoyait sous la brise de montagne soufflant en aval.

Haruhi pointa du doigt le pistolet-jouet qu'elle avait arraché à Asahina-san et dit :

« Ne quitte pas cette position, je veux vous filmer toutes les deux vous affrontant. Koizumi-kun, prépare le panneau réflecteur. »

Haruhi retourna ensuite à sa chaise de réalisatrice, elle pointa le pistolet vers les airs et appuya sur la gâchette :

« ACTION ! »

Elle cria à tue-tête.

Je levai rapidement ma caméra, mais Asahina-san était probablement plus confuse que je ne l'étais. Action? Haruhi leur avait seulement dit de se tenir debout, elle n'avait pas spécifié quelle autre action elles devaient faire.

« ... »

Nagato et Asahina-san se tenaient debout en silence et regardaient chacune l'expression de l'autre.

« Um... »

Asahina-san fut la première à détourner le regard.

« ... »

Nagato continua de fixer Asahina-san.

« ... »

Asahina-san se tut également.

Et donc, cette scène de fixation sous la brise de montagne continua indéfiniment.

« Ça suffit ! »

Pour une quelconque raison, Haruhi se mit en colère :

« Comment pouvez-vous avoir un combat comme ça ? »

Parce que toutes les deux ne faisaient que se tenir debout.

Remplaçant le pistolet par un haut-parleur, Haruhi marcha vers Asahina-san et la frappa à la tête avec ses deux souples couettes brunes attachées derrière par Haruhi elle-même.

"Mikuru-chan, écoute. Peu importe à quel point tu es mignonne, tu ne dois jamais abaisser ta garde. Les filles mignonnes peuvent se trouver partout ! Si tu vis ta vie paisiblement, tu te feras surpasser par d'autres filles plus jeunes en un rien de temps ! »

Qu'essayes-tu de dire ?

Asahina-san frotta innocemment sa tête, Haruhi dit ensuite sagement :

« C'est pourquoi, Mikuru-chan, tu dois lancer des rayons laser avec ton oeil ! »

« Eh ? »

Asahina-san écarquilla les yeux d'étonnement.

« Mais c'est impossible ! »

« C'est la raison pour laquelle cet oeil gauche a une couleur différente! Je n'avais pas simplement changé la couleur de ton oeil juste parce que j'en avais envie ! Il y a un incroyable pouvoir caché dans cet oeil, la capacité de tirer des rayons laser. Alors lance ton Mikuru Beam ! »

« Je... je ne peux pas ! »

« Fais tout ton possible ! »

Haruhi couvrit la tête d'Asahina-san sous ses bras et lui tapa la tête avec son haut-parleur jaune.

L'image d'Asahina-san hurlant de douleur était trop tragique. Je remis la caméra à Koizumi, qui avait posé le panneau réflecteur et regardait cette scène perplexe, et je saisis le col d'Haruhi.

« Arrête-ça, idiote ! »

J'éloignai la petite serveuse de la tyrannique Super Réalisatrice.

« Les humains normaux ne peuvent pas lancer des rayons laser avec leurs yeux. Es-tu abrutie ? »

Mais regarde Asahina-san se frotter la tête avec les mains ! Regarde à quel point elle est devenue déconfite, elle en est déjà à pleurer des larmes tombant sur son visage telles des perles.

« Hmph. »

Avec son col que j'agrippais toujours, elle détourna la tête et marmonna :

« Évidemment que je le sais. »

Je la relâchai, Haruhi frotta doucement son cou avec son haut-parleur :

« Je voulais juste qu'elle donne la super impression de lancer des rayons laser, puisqu'elle n'a pas l'aura qu'une protagoniste devrait avoir. Tu manques vraiment de sens de l'humour. »

C'est parce que ton humour n'est même pas drôle et c'est un gros problème. Qu'aurais-tu fait si Asahina-san pouvait vraiment lancer des rayons laser ? »

...ce n'est pas possible, si ?

Je tournai les yeux avec inquiétude vers Asahina-san et essayai de lui faire un signe. Asahina-san me regarda avec ses yeux larmoyants. Elle cligna de ses grands yeux ronds tout en inclinant légèrement le cou. Il semble que je ne puisse pas communiquer avec Asahina-san rien qu'avec les yeux. Tandis que je pensais cela, Koizumi s'avança et donna sans vergogne son avis :

« Je suis sûre que nous pouvons nous occuper de ça en utilisant des effets CG pendant le montage ? »

Koizumi sourit gentiment comme un charlatan et remit une boîte de mouchoirs à Asahina-san.

« Suzumiya-san n'avait-elle pas projeté de faire ça depuis le début ? »

« Bien sûr que si » dit Haruhi.

Mais bien sûr que tu y as pensé. Je me fis cette réflexion.

Asahina-san frotta ses yeux humides avec le mouchoir et se moucha le nez, puis regarda suspicieusement Haruhi et moi.

Nagato était comme une poupée maître qui sortait beaucoup de l'ordinaire et se tenait en silence dans le vent. Comment se fait-il que le soleil ne se soit pas encore couché ? Parce que je ne pouvais pas attendre plus longtemps le moment où le tournage serait interrompu à cause d'une lumière insuffisante.

« Nous allons encore refaire cette scène. »

Dit Haruhi en commençant à discuter de la manière de réaliser cette importante pose.

« Mikuru Beam ! Il faut que tu cries ça et que tu fasses cette pose. »

« C... Comme ça ? »

« Non, comme ça ! Et ferme ton oeil droit. »

L'idée d'Haruhi était de placer la main gauche en forme de V sur l'oeil gauche, puis de lancer le rayon par un clignement d'oeil.

« Mikuru-chan, essaye de le dire à voix haute. »

« ...Mi,Mi,Mi,Mikuru Beam ! »

« Plus fort ! »

« Mikuru Beam! »

« Sois pas timide, plus fort ! »

« Hum... Mikuru Beeeaaam! »

« Amplifie ta voix avec ton bas-ventre ! »

C'était quoi ça bordel ?

Asahina-san, qui rougissait furieusement pendant qu'elle criait à voix haute, avait maintenant été forcée par Haruhi de crier en utilisant son abdomen. Les regards fixes des enfants traversant la place avec leurs parents étaient devenus insupportables. Je voulais vraiment leur dire qu'il n'y avait rien à voir ici. Mais comme nous faisions un film, nous étions en gros comme la troupe d'un cirque itinérant attirant l'attention. En fait, ce n'était pas trop mal de seulement tourner ces scènes bien préparées. Je n'avais aucune idée d'à quel point l'histoire heureuse d'Haruhi pouvait devenir heureuse, mais si le but était de promouvoir Asahina-san, alors c'était trop.


Asahina-san, qui rougissait furieusement pendant qu'elle criait à voix haute, avait maintenant été forcée par Haruhi de crier en utilisant son abdomen.

Un moment plus tard, Asahina-san et Nagato retournèrent à leurs positions de combat. Koizumi se plaça sur le côté et tint le panneau réflecteur les mains levées comme s'il se préparait à crier Banzai, pendant qu'Haruhi était fièrement assise sur la chaise de la réalisatrice. Je me tenais à environ deux mètres derrière la silhouette noire de Nagato et filmais Asahina-san par-dessus son épaule – c'était l'angle de tournage que demandait Haruhi. Le changement qui suivit arriva vraiment subitement.

« OK, maintenant lance le rayon ! »

Cria Haruhi. Asahina-san fit sa pose sans aucune confiance :

« Mi... Mikuru Beam ! »

La caméra enregistra sa voix artificielle découragée tandis qu'elle criait de façon mignonne et clignait de l'oeil.

À ce moment, la lentille de la caméra par laquelle je regardais devins soudainement noire comme dans un four.

« Hein ? »

Je ne savais pas ce qui se passait, je pensai même que la caméra avait dû se casser. Je bougeai mon oeil de la caméra et vis un sinistre costume noir et un chapeau pointu se tenant devant moi.

« ... »

Nagato fit un geste du poing devant mes yeux. Elle était donc la coupable qui avait rendu la lentille noire en la couvrant avec sa main droite. « Hein ? » Haruhi aussi avait ouvert sa bouche l'air étonnée.

La grande croix qu'avait dessinée Haruhi était à deux mètres devant moi, Nagato s'était effectivement tenue là-bas tout ce temps. Quand Haruhi avait crié 'Action' et qu'Asahina-san avait poussé son cri mignon, la caméra vidéo montrait en fait le dos de Nagato. Alors comment Nagato s'était-elle arrangée pour se placer devant mes yeux en moins d'une seconde, comme si elle agrippait quelque chose dans son poing ? Je ne peux utiliser que la distorsion temporelle pour expliquer ce phénomène.

« Hein ? » Haruhi semblait également confuse et dit : « Yuki, quand as-tu couru là-bas ? »

Nagato ne répondit pas, et braqua simplement ses yeux d'obsidienne vers Asahina-san. Cette dernière écarquilla les yeux et eut une expression terrifiée, elle cligna ensuite lentement des yeux...

Les mains de Nagato bougèrent encore une fois à la vitesse de la lumière et saisirent quelque chose dans l'air comme si elle attrapait un moustique volant. Qu'était-il arrivé à la baguette magique en forme d'étoile qu'elle tenait ?

Hein ? Je croyais avoir entendu à l'instant quelque chose d'étrange, comme une allumette qui se serait allumée pour ensuite être promptement jetée dans le tuyau d'évacuation.

« Eh...? »

Celle qui venait de faire une exclamation sonore troublée était Asahina-san, elle n'avait probablement aucune idée de ce qui se passait. Moi non plus. Que faisait Nagato ?

Comme pour demander de l'aide, Asahina-san tourna ses yeux de côté... et un étrange bruit vint de la direction de Koizumi. Je ne pouvais pas me tromper, on aurait dit le pneu crevé d'une voiture dont l'essence fuyait...

Le panneau réflecteur que Koizumi tenait – qui était en gros un panneau de polystyrène blanc bon marché – était maintenant coupé en deux en diagonale. Il était rare de voir l'habituel silencieux Koizumi avoir l'air stupéfait que la moitié du panneau soit découpé. Mais je n'avais pas le temps de m'amuser d'une telle scène.

Nagato joua et ça n'était que Nagato.

La silhouette noire bondit et se posa doucement devant Asahina-san. Nagato sortit ensuite sa main droite de sous sa cape et saisit le visage d'Asahina-san, les petits doigts pressés contre le front d'Asahina-san comme pour couvrir son oeil.

« Kyaa... Na... Nagato-san...! »

Nagato attrapa la jambe d'Asahina-san et poussa le rôle principal féminin de serveuse sur le sol. La Déesse de la Mort était maintenant assise sur ces seins voluptueux comme si elle montait un cheval. Asahina-san hurla en poussant plein de gémissements, saisissant les bras fins de Nagato, qui commettait l'agression.

« Ah ! »

Je retrouvai finalement mes sens, mais qu'est-ce qu'il se passait, purée ? Au début, je pensais que Nagato avait simplement gêné instantanément mon enregistrement, mais je ne comprenais pas ce qui avait suivi avec le panneau réflecteur de Koizumi découpé en deux et ensuite la voyageuse temporelle se faisant attaquer par l'extra-terrestre. Quand, au juste, Haruhi leur avait-elle dit d'agir de cette façon... Ça ne semblait pas être ça, puisque la réalisatrice était tout aussi pétrifiée de silence que Koizumi et moi nous l'étions. Je ne pense pas que ça ait quoi que ce soit à voir avec leur superbe jeu.

« ...Coupez ! »

Haruhi se leva et frappa son haut-parleur contre la chaise.

« Attends, Yuki, qu'est-ce que tu fais ? Ce n'était pas dans le scénario ! »

Nagato était silencieusement assise sur Asahina-san, dont les blanches et lisses jambes étaient maintenant dévoilées tandis qu'elle se débattait pour se relever pendant que Nagato agrippait son visage.

J'entendis quelqu'un marmonner derrière moi, je me tournai et trouvai Koizumi fixant les bords découpés du panneau réflecteur, la bouche grimaçante. Remarquant que je le regardais, il me jeta un étrange regard. Qu'est-ce que c'est supposé vouloir dire ?

Oublions ça, je ne me soucie pas du regard énigmatique de Koizumi. Ce qui était important maintenant était d'arrêter Nagato, qui avait soudainement commis son agression sans raison. Je posai ma caméra et courus vers la serveuse et la magicienne à cape noire, qui étaient groupées en un tableau. « Hé, Nagato, qu'est-ce que tu fais ? »

Le chapeau pointu se tourna lentement vers moi. Nagato me regarda avec ses yeux semblables à des trous noirs, ses fines lèvres semblaient sur le point de s'ouvrir :

« ... »

Je m'attendais à ce qu'elle dise quelque chose, mais au final rien ne fût dit. Nagato semblait ne pas savoir quels mots utiliser et ferma la bouche, puis se leva lentement. La cape noire s'agita légèrement du côté droit tandis qu'elle repassait son bras à l'intérieur.

« Snif... »

Allongée sur le sol, Asahina-san semblait traumatisée. Évidemment qu'elle devait l'être, si Nagato courait soudain vers moi sans aucune émotion pour ensuite me pousser au sol, je crois que je serais tout aussi bêtement terrifié. Parce qu'à l'instant, Nagato était comme ces Magiciens Noirs que les gens voudraient être les dernières personnes à voir en marchant la nuit. Un élève de maternelle aurait probablement fait dans son pantalon à sa vue.

« ... »

Nagato inclina le bord de son large chapeau pointu vers son front et se tint debout, me regardant.

Je relevai Asahina-san, qui tremblait de tout son corps, par le bras et l'aida à se lever. Asahina-san sanglotait tandis que ses larmes coulaient de son visage, ses yeux, qui étaient couverts par de longs cils, étaient maintenant trempés de larmes, ce qui augmentait encore plus son charme... Hein ?

« C'est ridicule, qu'étiez-vous au juste en train de faire toutes les deux ? Arrêtez de faire des trucs qui ne sont même pas écrit dans le scénario. »

La réalisatrice, qui n'avait même pas écrit de scénario arriva, puis elle et moi nous nous exclamâmes en même temps : « Hein ? »

« Mikuru-chan, qu'est-ce qui est arrivé à ta lentille de contact ? »

« Ah... »

Asahina-san, qui serrait maintenant fermement mon bras, plaça son doigt sous son oeil gauche.

« Eh ? »

Il était naturel pour nous trois d'avoir l'air confus, nous n'aurons qu'à poser la question à la personne qui connaît tous les détails.

« Nagato, est-ce que tu as vu la lentille de contact d'Asahina-san ? »

« Je ne l'ai pas vue. »

Nagato répondit sans hésiter. J'eus l'impression qu'elle mentait.

« Pourrait-elle être tombée pendant la bataille à l'instant ? »

Haruhi fit une supposition incorrecte et commença à regarder autour sur le sol.

"Kyon, viens aussi aider à la rechercher. Cette lentille n'est pas bon marché, tu sais, c'est la meilleure de son genre. »

Je m'agenouillai à quatre pattes et commençai à aider Haruhi à la chercher. Bien que je sache que c'était une perte de temps, puisque j'avais vu que Nagato avait saisi quelque chose dans sa main droite quand elle s'était reculée de Nagato et l'avait ensuite dissimulé. Elle avait ensuite poussé Asahina-san à terre et avait saisi son visage.

« Je ne trouve rien. »

Haruhi crispa la bouche. Je me sentais désolé pour elle, puisque je n'avais pas cherché sérieusement. Je me retournai et vis Koizumi s'amusant avec les deux pièces tranchées du panneau réflecteur, les collant ensemble pour ensuite les séparer. Tu devrais au moins venir aider !

Koizumi sourit et dit :

« Peut-être que ça a été emporté par le vent, puisque c'est très léger. »

Koizumi débita ses idioties, puis me montra le panneau réflecteur cassé. Haruhi se leva du sol et l'empoigna de loin.

« Qu'est-ce qui s'est passé ? C'est cassé ? Pff, comme prévu d'un produit bon marché. Purée, le Club Cinéma de l'école s'y connaît pour acheter des trucs minables. Koizumi-kun, essaye de les recoller ensemble avec du ruban adhésif. »

Haruhi parla de manière indifférente, puis elle tourna ses yeux de crocodile vers une Asahina-san terrifiée, dont les larmes s'étaient maintenant arrêtées :

« Nous ne pouvons pas continuer la scène sans lentille de contact de couleur, que devrions-nous faire ? »

Elle semblait réfléchir sérieusement, puis claque des doigts comme si une ampoule dans sa tête s'était allumée :

« C'est ça ! Nous allons changer ça pour que les yeux changent de couleur après transformation ! »

« T, Transformation ? » demanda Asahina-san.

« C'est exact. Il serait trop inapproprié pour toi de porter un costume de serveuse. Nous allons l'assigner comme le costume après transformation, tu porteras quelque chose de plus naturel le reste du temps. »

Je trouvais ça complètement ridicule pour quelqu'un de chercher du réalisme dans un monde déjà ridiculement fictif, on aurait dit qu'Haruhi elle-même admettait qu'un costume de serveuse était trop inapproprié. Asahina-san hocha rapidement de la tête :

« C, certainement ! J'aimerais aussi porter quelque chose de normal. »

« Alors, pendant les périodes normales, Mikuru-chan devrait porter un costume de bunny-girl. »

« EH !? P, p, pourquoi ? »

« Parce que nous n'avons que ce costume. Si tu portais un quelconque costume normal, ça n'aurait pas l'air assez attirant. Attends ! Pareil pour le cadre, je réfléchissais juste à ça également. En temps normal, Mikuru serait une bunny-girl attirant les clients dans la rue commerçante, néanmoins, dans les périodes de danger, elle se transformerait en Serveuse de Combat ! Qu'est-ce que vous en pensez ? C'est parfait, pas vrai ? »

Ne venais-tu pas de dire que c'était trop inapproprié ?

« OK, allons-y. »

Haruhi montrait maintenant un air sinistre, avec un sourire en forme de croissant de lune. Elle saisit les bras d'Asahina-san et la porta sur son dos. « Eh ? At...attends ! Wowww !!! » La serveuse criait en plein désarroi tandis qu'elle se faisait emporter dans la forêt.

Hmm.

...Eh bien, c'est bon pour moi. Je ne peux que joindre mes mains ensemble et faire mes excuses à Asahina-san, parce que j'espérais qu'Haruhi parte depuis quelque temps déjà. J'attendrai avec impatience ton costume de bunny-girl, je ne laisserai pas ton sacrifice être vain.

...C'est vrai, je dois aller demander à Nagato à propos de toute l'affaire.

« Eh bien, cette soudaine représentation, c'était à propos de quoi ? »

Nagato tenait le bord de son chapeau pointu avec sa main gauche. Elle cacha la moitié de son visage dans l'ombre de son chapeau, puis tendit lentement sa main droite. Bien qu'elle fût complètement recouverte par la cape, je pouvais quand même voir la manche gauche de son costume marin. Nagato tendit ensuite son index droit, et là reposait la lentille de contact bleu.

Donc c'était vraiment toi qui l'avais enlevée.

« Ceci. »

Nagato dit lentement :

« Laser. »

Puis, elle s'arrêta encore de parler

...

Hé, j'avais voulu te dire ça depuis une certain temps, tu n'atteins pas les standards minimums requis pour transmettre des messages clairement ! Parle au moins pendant dix secondes !

Nagato fixa son doigt et dit :

« Un rayon transparent d'impulsion de forte intensité. »

dit-elle à très lente vitesse. Je vois, c'est un rayon transparent d'impulsion...

Je suis désolé. Je me retrouve encore plus confus maintenant.

« Un laser ? » demandai-je.

« Oui. » répondit Nagato.

« Là c'est incroyable » dit Koizumi.

Koizumi prit la lentille de contact du doigt de Nagato et l'examina sous la lumière du soleil.

« Ça a l'air d'une lentille de contact complètement normale. »

Il dit quelque chose de "vraiment impressionnant" mais je ne voyais pas comment je pouvais avoir peur de ça et donc je n'étais guère "impressionné."

« Qu'est-ce que c'est censé vouloir dire !? »

Koizumi sourit et dit :

« Pourrais-je jeter un oeil à la paume de ta main droite ? Pas la tienne, je veux dire celle de Nagato-san. »

La fille à la cape noire me regarda, comme pour me demander ma permission, et donc je hochai de la tête en retour. Après l'avoir obtenue, Nagato ouvrit ses quatre doigts restants qui étaient étroitement fermés il y a un moment. Ce que je vis me coupa le souffle.

« ... »

Une brise silencieuse souffla en nous passant tous les trois. Je ressentis soudainement un frisson en finissant par comprendre. Donc ça explique tout.

À la surface de la paume presque sans rides de Nagato, se trouvaient quelques trous noirs, qui donnaient l'impression que ça avait été brûlé par des tenailles au fer rouge. Il y en avait cinq de part et d'autre.

« Je n'ai pas été capable de les contenir. »

Ne parle pas d'une manière aussi détendue, ça a l'air assez douloureux rien qu'en regardant.

« C'était très puissant et c'est arrivé en un instant. »

« Les lasers venaient-ils de l'oeil gauche d'Asahina-san ? » demanda Koizumi.

« Oui. »

Qu'est-ce que tu veux dire « Oui ? » Est-ce que Koizumi devient également fou ? Ont-ils déjà réussi à comprendre ce qui se passait ?

« Début immédiat de la guérison. »

Dit Nagato. Puis nous regardâmes alors que les trous noirs commençaient à s'amenuiser et disparurent à la vitesse de la lumière ; et sa paume retourna à sa blanche douceur habituelle.

« Qu'est-ce qui s'était passé au juste ? »

Je ne pouvais qu'avoir l'air étonné :

« Asahina-san avait vraiment lancé des rayons avec son oeil ? »

« Ce n'était pas des accélérateurs de particules, mais des rayons intensifiés. »

Quelle différence est-ce que ça fait ? Je ne soucie pas que ce soient des lasers, masers ou des rayons de chaleur atomique utilisés pour détruire le cocon de Mothra, tout ça c'est la même chose pour un profane comme moi. De toute façon, quelle est la différence entre un canon à ion et un canon à antiproton quand tous les deux peuvent être utilisés pour vaincre le monstre ?

Le problème était : Pourquoi Asahina-san avait-elle tiré des rayons de chaleur atomique même quand il n'y a pas de monstres autour ?

« Ce sont des rayons intensifiés, pas des rayons de chaleur atomique. »

Est-ce que je ne viens pas de dire que ça ne fait pas de différence ? Je n'ai pas besoin d'une telle vérification scientifique.

Nagato rétracta sans bruit sa main droite, je me frottai l'arrière de la tête, tandis que Koizumi appuyait légèrement sur la lentille de contact avec son doigt.

« Est-ce qu'Asahina-san était arrivée avec cette capacité à l'origine ? »

« Non », Nagato rejeta promptement cette hypothèse : « Actuellement, Asahina Mikuru est un être humain normal, son corps n'est pas différent de celui des autres personnes. »

« Est-ce que cette lentille de contact de couleur possède une caractéristique spéciale ? » continua de demander Koizumi.

« Non, c'est juste une décoration. »

Ça doit l'être, puisqu'Haruhi était celle qui avait amené la lentille de contact. Cependant, c'était exactement là qu'était le problème, c'est parce qu'elle était celle qui avait apporté ça que ça la rendait encore plus significative.

C'était quelque chose qui devait être minutieusement examiné. Si Nagato ne s'était pas jetée devant moi, alors le laser venant de l'oeil d'Asahina-san aurait traversé la lentille de la caméra droit dans mon oeil, puis serait sorti par l'arrière de ma tête après avoir tout brûlé à l'intérieur, en particulier mon cerveau, qui aurait probablement empesté comme l'enfer après avoir été gravement brûlé. Ça n'aurait pas été beau à voir.

À ce propos, je me sentais vraiment embarrassé que Nagato soit venue et m'ait une nouvelle fois sauvé la vie.

« Dans ce cas, »

Koizumi frotta son menton et sourit ironiquement :

« C'était le travail de Suzumiya-san, exact ? Puisqu'elle avait voulu un Mikuru Beam, alors la réalité s'était modifiée en accord avec son voeu. »

« C'est correct. »

L'expression de Nagato resta sans expression quand elle fit une aussi ferme réponse. Je ne pourrais jamais être aussi calme qu'elle.

"Hang on! Il n'y a pas de magie à l'intérieur de cette lentille de contact, pas vrai ? Alors pourquoi est-ce qu'un laser tueur apparaît seulement parce qu'Haruhi le souhaitait ? »

« Suzumiya-san n'a pas besoin de magie ni d'aucune sorte de science. Tant qu'elle croit que quelque chose 'existe' alors ça 'existe' réellement. »

Je ne pense pas pouvoir accepter une façon de penser aussi inversée.

« Haruhi ne souhaite pas vraiment qu'Asahina-san lance des rayons laser avec son oeil. C'était juste pour le film, ne l'a t-elle pas dit elle-même ? C'était juste une blague. »

« Effectivement. »

Koizumi acquiesça de la tête. Ne te contente pas d'accepter ma récusation aussi facilement, comment suis-je supposé continuer comme ça ?

« Nous savons tous que Suzumiya-san possède une certaine forme de bon sens, mais c'est également un fait connu que le bon sens de ce monde ne s'applique pas à elle. Peut-être que c'était probablement dû à un quelconque événement extraordinaire cette fois... Ah, elles sont revenues. Discutons de ça plus tard. »

Koizumi plaça avec désinvolture la lentille de contact dans la poche de sa chemise.


C'est d'un tel ennui.

Utiliser l'intelligence humaine pour combattre une force mystérieuse qui menace de détruire la Terre ; taper sur les méchants ; avoir un combat surnaturel comme si c'était une routine quotidienne ; parsemé à l'intérieur de drames...

Pour être honnête, je préfère de loin être dans ce genre d'histoire. Si je n'avais pas à faire face à de telles circonstances maintenant, j'aurais plutôt été impliqué dans un cadre totalement fictif, la plus ridicule étant la meilleure.

Mais regardez-moi maintenant. Tout ça parce que j'avais parlé à une certaine camarade de classe, j'avais fini par déclencher la source de tous ces désastres, rencontrant toutes sortes de personnes bizarres et faisant toutes sortes de trucs étranges. Lancer des rayons avec un oeil ? C'était quoi ce bordel au juste ? Y a t-il un quelconque sens à ça ?

En repensant à l'étrange trio, ni Asahina-san, Nagato, ou Koizumi ne pouvaient réellement prouver leur identité. Tous les trois s'étaient présentés avec désinvolture, néanmoins je fus suffisamment fou pour véritablement les croire. Bien que j'avais pu expérimenter des évènements que je n'avais pas d'autre choix que de croire qu'ils étaient arrivés, il y avait une limite à tout et j'ai également mon propre jeu de standards. Quoique ces standards soient devenus de plus en plus étranges dernièrement.

D'après leurs déclarations : Asahina-san est une voyageuse temporelle venant du futur. Elle n'a jamais dit de quelle année elle vient. Je ne connais que la raison de sa présence - surveiller Suzumiya Haruhi.

Nagato était une Interface Humanoïde Vivante créée artificiellement par une quelconque entité extra-terrestre. « C'est quoi ce bordel ? » demandez vous. Vous ne comprendriez pas même si je vous le disais. Je suis sûr que la moitié d'entre nous ne seraient pas capables de comprendre, moi inclus. Alors qu'est-ce que des personnes comme elle faisaient sur cette planète ? Nagato avait dit que c'était parce que son patron, quelque chose appelée Entité Consciente d'Intégration des Données, était très intéressée par Suzumiya Haruhi.

Comme pour Koizumi, qui est un psionique envoyé par un groupe qui se fait appeler 'Organisation'. Une de ses missions l'entraîna à être transféré dans cette école et à surveiller Suzumiya Haruhi.

Bien qu'Haruhi, qui joue un rôle central dans tout ça, connaisse déjà depuis un certain temps ce trio aux origines extraordinaires, elle n'avait aucune idée de leur identité réelle. Asahina-san la décrivait comme une 'distorsion temporelle'. Nagato disait qu'elle était une 'possibilité d'auto-évolution'. Koizumi était encore plus ridicule, l'appelant tout simplement 'Dieu'.

Merci pour le dur travail, les gars.

Je sais que c'est beaucoup demander, mais s'il vous plaît, faîtes quelque chose au sujet d'Haruhi ! Autrement, cette chef de brigade va rester une énigme et nous piéger pour toujours dans son énorme champ gravitationnel comme une étoile à neutrons. C'était encore bon pour le moment, mais pensez à ce qui pourrait arriver dans dix ans ! Que se passerait-il si Haruhi se comportait comme elle le faisait aujourd'hui ? Ça serait très ennuyeux. À occuper illégalement la salle de club, marcher à grands pas avec une mine renfrognée sur son visage, causer du grabuge sans raison, et être tout le temps d'humeur instable. Les gens peuvent encore la tolérer pendant son adolescence, mais ça ne serait pas aussi facile pour elle une fois qu'elle aurait vieilli. Elle ne sera pas capable de trouver sa place dans la société. Est-ce qu'Asahina-san, Nagato et Koizumi ont l'intention de toujours être avec elle, de toujours faire les mêmes trucs ?

S'il en est ainsi, permettez-moi de partir le premier. Je suis désolé, je n'ai pas l'intention de rester comme ça, car le temps n'attend pas. Tu ne peux pas simplement recommencer avec facilité une vie de zéro, et il n'y a pas de points de sauvegarde traînant dans une ruelle et te permettant de sauvegarder ta progression.

Ça n'a rien à voir avec Haruhi déformant le temps, créant une explosion de données ou détruisant et créant des mondes. Elle et moi sommes deux différentes personnes. C'est juste qu'il n'y a pas moyen que je joue pour toujours au chat et à la souris avec une enfant. Même si je le voulais, au final je dois portant suivre ma propre voie. Ce peut être dans quelques années, ou dans quelques décennies, mais en fin de compte, l'heure viendra, peu importe, quel qu'en soit la manière.

« Combien de temps vas-tu encore te plaindre ? Tu en as déjà l'habitude ! »

Je me tournai et vis Haruhi traînant Asahina-san hors de la forêt.


« Montre un peu dignité en tant qu'actrice professionnelle ! Se changer sans hésitation est la manière la plus rapide pour le Blue Ribbon Rookie Award! Et ce n'est pas comme si je te demandais de te mettre nue. Après tout, il faut que chacun conserve sa précieuse dignité, intacte. »

On aurait qu'Haruhi était un chien courant qui viendrait d'attraper un lapin. Haruhi traîna dehors Asahina-san en bunny-girl, dont les chaussures à talons hauts ne semblent pas convenir pour marcher sur de la terre, et dévoila un sourire si éclatant qu'il pourrait faire éternuer une personne.

« Si ce film est un succès, j'emmènerai tout le monde pour un voyage aux sources chaudes en utilisant les recettes du guichets. Pensez-y comme à une récompense pour tout le dur travail ! Tu veux y aller aussi, pas vrai, Mikuru-chan ? »

Mais... Oublie ça. Avant que ça ne se termine, je peux aussi bien monter pour le moment dans son train de la folie. La raison pour laquelle je traînais avec toi est que j'étais moi aussi impliqué dans l'intrigue de ce film que tu avais monté. Si je prends le point de vue de Koizumi, alors je n'ai rien à perdre. Malheureusement, je ne possède aucun pouvoir inconnu.

Donc permets moi d'être tranquillement ton employé en coulisses pour le moment.

Peut-être que dans quelques années je pourrai regarder en arrière et rire de ça en disant : « Whaou, c'était vraiment arrivé ? »


Je crois.


Habillée de son costume de bunny-girl, Asahina-san avait maintenant l'air encore plus embarrassée que quand elle portait le costume de serveuse. Haruhi, d'un autre côté, rayonnait brillamment. De quoi as-tu autant le vertige ?

Je fis semblant d'ajuster le foyer de la caméra et zoomai sur les seins d'Asahina-san. J'avais besoin de confirmer cette chose d'abord.

Là, sur la gauche de la blanche poitrine d'Asahina-san, il y avait une petite tâche de naissance, en regardant attentivement, elle était en forme d'étoile. Vérification effectuée, c'est effectivement mon Asahina-san et pas un imposteur.

« Qu'est-ce que tu fais ? »

Le visage d'Haruhi apparût soudain devant la lentille.

« Ne tourne pas des scènes que je ne veux pas. Ce n'est pas ta caméra vidéo privée, tu sais. »

Bien sûr que je le sais ! Je n'ai même pas encore pressé le bouton d'enregistrement, je me contentais de regarder.

« Très bien, tout le monde ! Écoutez ! Ensuite, nous allons filmer la vie quotidienne de Mikuru. Mikuru-chan, tu vas devoir te promener naturellement là-bas pendant que la caméra te suit derrière. »

Quel genre de vie quotidienne implique de se promener en costume de bunny-girl dans ce genre de parc ?

« Peu importe. Dans ce film, c'est absolument normal. Ça n'a pas de sens de demander du réalisme dans un monde fictif ! »

C'est censé être ma réplique ! C'est parce que tu as introduit des éléments imaginaires dans cette réalité que les choses partent en pagaille maintenant !

Ensuite, ignorant qu'elle pouvait maintenant lancer des rayons meurtriers, Asahina-san suivit les cours de comédie sous la supervision d'Haruhi, telles que se promener en cueillant des fleurs, faire s'envoler le feuillage doré avec la paume de la main, et trotter sur l'herbe. Lentement mais sûrement elle craquait sous la fatigue.

Puis Haruhi délivra le coup du KO :

« Hmm, ça n'a pas l'air bien d'avoir une bunny-girl trottant dans les montagnes. Cet arrière-plan ne convient tout simplement pas du tout. Retournons dans les rues ! »

Sans hésiter, Haruhi avait complètement renversé ce qu'elle venait de dire. En résultat, nous dûmes reprendre le bus pour retourner à la ville.


N'ayant pas plus longtemps de travail de lumière à faire pour le moment, Koizumi portait sous son bras le panneau réflecteur, réparé lâchement avec du ruban adhésif, ainsi que la moitié de l'équipement dont je l'avais farci, tandis que son autre bras tenait le garde-fou.

Je me tenais près de lui, tandis que Nagato se tenait comme une ombre, en plus de nous. Seules Haruhi et Asahina-san étaient assises sur les sièges vides. Haruhi snatched the camera de mes mains et s'assit sur les sièges doubles, filmant Asahina-san de côté.

Asahina-san abaissa la tête et répondit doucement aux questions d'Haruhi. Je suppose que l'actrice principale se faisait maintenant interviewer par la réalisatrice.

Le bus serpenta en descendant la tortueuse route de la colline vers la zone résidentielle. Je priais en secret pour que le chauffeur se concentre pour conduire sans risque au lieu de constamment jeter des regards dans le rétroviseur.

Peut-être que mes prières furent entendues, puisque le bus arrive finalement en sécurité au terminus. Tout ce temps, les autres passagers s'étaient assis à distance, presque tous fixant Haruhi, Asahina-san et Nagato. Les oreilles de lapin vacillantes et les glabres épaules blanches nues étaient simplement trop mortelles. À ce stade, les rumeurs de la bunny-girl Asahina s'étaient probablement propagées dans toute la ville, pas juste au lycée Nord.

Peut-être que c'est exactement ce qu'avait en tête Haruhi. « J'ai entendu qu'il y a une jolie bunny-girl qui était monté dans un bus hier. » « Oh, je l'ai vue. » « De quoi parlez-vous ? » « J'ai entendu qu'il y a un club au lycée Nord appelé Brigade SOS. » « La Brigade SOS ? » « C'est ça, la Brigade SOS. » « La Brigade SOS, hein ? Je m'en rappellerai. » Visait-elle un tel développement ? Asahina-san n'est pas la mannequin de la Brigade SOS ! En un sens, elle est supposée être la soubrette du thé et mon antidépresseur. Je suis sûr qu'elle pense la même chose que moi, sans aucun doute.

Bien sûr, avec Haruhi, elle ne serait pas capable d'entendre les pensées des autres personnes. Parce qu'elle est construite avec un incroyable dispositif qui rejette toute opinion défavorable au moment où ça pénètre ses oreilles. Si je pouvais découvrir le secret du fonctionnement de cet appareil, je suis plutôt certain que le comité de sélection pour le prix Nobel de physique me nominerait dans leur liste de pré-sélectionnés. Quelqu'un ici veut essayer ? (le secret est simplement d'inventer des conneries).


Jusqu'à ce que le soleil se couche, Asahina-san passa le reste de la journée en bunny-girl. Vous demandez ce qu'elle fit dans cette tenue ? Eh bien, pas grand-chose, à part trotter dans son costume. Ce n'était pas différent de ces activités de Chasse aux Évènements Mystérieux, mais cette fois elle était encore plus exténuée puisqu'elle avait dû supporter les regards fixes des autres personnes, s'inquiétant que quelqu'un puisse appeler la police. Haruhi n'a aucune idée de ce qu'est un permis de tournage. C'était la liberté d'Haruhi de tourner où qu'elle le souhaite. Sa liberté était aussi irrépressible que celle du règne du Pape Innocent III – je crois. En fait, elle interprète complètement mal la vraie signification de la liberté.

« Ça y est pour aujourd'hui. »

Finalement, Haruhi eut l'expression d'avoir fait une dure journée de travail. À part Nagato, nous autres poussâmes tous un soupir de soulagement. Quelle longue journée. Je vais faire une pause dimanche.

« Alors à demain. Revoyons-nous aux même heure et endroit qu'aujourd'hui. »

Elle ne sait vraiment pas quand arrêter. Je ne savais pas que tu avais le pouvoir de demander à l'école de nous dédommager nos vacances.

« De quoi parles-tu ? Nous sommes déjà en retard dans notre horaire de tournage ! Ce n'est pas le moment de rester oisif ! Tu pourras te reposer autant que tu le souhaitera une fois le festival scolaire terminé ! Avant ça tu n'as qu'à prétendre que les numéros rouges n'existent pas sur le calendrier ! »

Nous n'en sommes qu'au deuxième jour de tournage. Ne peux-tu faire quelque chose au sujet de cette mauvaise organisation du temps ? Qu'est-ce que tu veux dire par être à la traîne ? Est-ce que ça signifie que toutes les heures de tournage de la journée ne seront pas du tout utilisées ? Est-ce qu'Haruhi essayait de faire une franchise pour des séries ? Ça n'est qu'un film fait spécifiquement pour un festival scolaire, pas une production à gros budget.

Pourtant, Haruhi n'avait pas du tout l'air inquiète. Elle fourra tout l'équipement sur moi, et portant brassard, elle fit un sourire impeccable :

« Alors nous nous réunirons demain ! Je m'assurerai que ce film soit un succès. Non, puisque je suis la réalisatrice, le succès est déjà garanti. Le reste dépend de vous. Assurez-vous d'être ponctuels ! Les absents seront personnellement exécutés par moi ! »

Après avoir fait cette annonce, elle partit en murmurant l'air de "Rock is Dead" par Marilyn Manson.

« J'en informerai Asahina-san. »

Murmura doucement Koizumi avant de partir. Asahina-san était abritée sous la veste d'école de Koizumi. Si ça avait été l'hiver, j'aurais amené la mienne de veste. Malheureusement, le temps restait encore maintenant à la fin de l'été. Je regardai l'équipement accumulé à mes pieds avec un sentiment de frustration.

« L'informer de quoi ? »

« À propos du laser. Aussi longtemps qu'il n'y a pas de changement dans la couleur de ses yeux, alors aucun étrange rayon ne devrait être lancé. Je pense que c'est ainsi que les règles de Suzumiya-san fonctionnent. Donc il ne devrait pas y avoir de problème si elle ne porte plus de lentille de contact colorée. »

L'assistant éclairagiste, dont le travail n'était que de lever le panneau réflecteur, me fit maintenant un sourire professionnel comme un de ceux des agents d'assurance.

« Juste pour être sûrs, je pense que nous devrions prendre quelques mesures de précaution. Je suis sûr qu'elle coopérera. Après tout, ces rayons sont une affaire dangereuse. »

Koizumi marcha ensuite vers Nagato et sa cape noire, qui se tenait debout comme un morceau de verre d'apparence humaine.


Tandis que je revenais à la maison en portant des sacs d'équipement de tailles diverses, ma soeur me regarda étonnée comme si elle avait vu une étrange créature. Cette fille d'école primaire, la coupable responsable de la propagation dans les environs de ce stupide surnom 'Kyon', sautait maintenant partout en criant : « C'est une caméra ? Whaou ! Je peux jouer avec aussi ? ». Je criai, « Dégage, idiote ! » et retournai aussitôt à ma chambre.

J'étais déjà tellement fatigué. Les réflexions d'être devenu un voyeur cameraman n'avaient pas tardé à s'évaporer de ma tête. Bien sûr, ça serait une autre histoire si ça impliquait Asahina-san, mais je ne suis pas assez malade pour vouloir conserver les images vidéos de ma propre soeur ! Je veux dire, où est le fun dans tout ça ?

Après avoir posé tous les sacs sur le sol, je me couchai immédiatement sur mon lit. J'eus un bref instant de paix avant que ma soeur, sous les ordres de ma mère de m'appeler pour descendre dîner, ne m'attaque avec son coup de coude mortel.


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