No Game No Life : Tome 6 Chapitre 1

From Baka-Tsuki
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Chapitre 1 — 3-1 = Sans Espoir

Partie 1


— Il y a fort fort longtemps, quelque chose qu’on appelait le "Soleil" existait.


Dégageant de rayonnantes flammes blanches, colorant le ciel d’un bleu translucide… oui, c’était ainsi qu’il agissait.

Mais la 『Grande Guerre』 entre les dieux et les créatures avait mis la terre à feu et à sang. Le ciel entier disparut, caché par des nuages de cendres.

Le ciel rempli de cendres et l’afflux de Forces Astronomiques, à savoir les Corridors d’Esprits, entrèrent en conflit, émettant alors de la lumière qui donna au ciel sa couleur rouge.

Cette rougeur enveloppait les tueries continuelles. Ou peut-être que c’était les lamentations de l’étoile elle-même qui répandaient du sang frais…

Dans ce ciel taché de sang, seules des cendres turquoise continuaient de tomber.

————......


Ivan regarda le ciel rouge et fronça les sourcils.

La 『cendre noire』 qui laissait échapper de la lumière turquoise sur le sol commençait à s’empiler.

Ivan songeait aux limites des connaissances humaines.

Les Humains étaient incapables de ressentir les particules élémentaires donc ils ne devraient pas être capables de voir la lumière turquoise. La raison pour laquelle le ciel était de rouge était probablement due à la polarisation de la lumière ou quelque chose dans le genre. Pour commencer, les particules étaient bleues à l’origine…

Quant à savoir comment les humains étaient capables de percevoir et de relier les Corridors d’Esprits… Cela avait sûrement un lien avec la dernière lumière émise à la mort d’Élémentaires après être entré en contact avec la cendre.

— Les 『Cadavres élémentaires』.

Pour la majorité des espèces vivantes, les humains inclus, ils constituaient un poison mortel.

Rien que les toucher brûlait la peau. Au contact de l’œil, il entraînait la cécité. En cas de consommation, les entrailles se dissoudraient.

Quand bien même ils brillaient d’une lumière turquoise, on les désignait comme étant de la 『Cendre Noire』 parce sa nature symbolisait la mort elle-même.

Peut-être que cette chose était clémente en fait…

Un masque anti-poussières couvrait sa tête. Il était vêtu d’une armure en fourrure pour résister au froid. Si quelqu’un retirait une partie de son équipement en se trouvant sur le sol, le sol rempli de 『MortCendre Noire』, il tomberait dans un sommeil éternel.

(Veux vraiment me reposer. Travaillé non-stop depuis ce matin. Mon corps est engourdi. Je voudrais boire un bol de soupe chaude, me débarrasser de toutes ces cendres, me blottir dans la poitrine de ma femme et dormir… Si je ne peux même pas faire tout cela un de ces jours, alors je devrais juste…)

Ce genre de tentation fit trembler Ivan, coupant complètement ses pensées. Une personne qui naissait dans ce genre de monde n’avait aucune raison de survivre ou de mourir…


« Ivan. La cendre noire est entrée dans ton cerveau ? »

En entendant le murmure de son compagnon, Ivan se retourna. Après avoir cligné plusieurs fois des yeux, il vit ses deux partenaires à ses côtés.

« … C’était juste une petite pause, Allei. Je commence à me faire vieux. »

« Si tu deviens vieux, alors c’est pareil pour nous tous, non ? », répondit amèrement Allei.

Ivan rétorqua ironiquement au jeune garçon qui avait un an de moins que lui.

« Tu ne t’y es pas encore préparé ? Peut-être qu’un jour, nous ne pourrons plus faire les idiots comme cela… Toi aussi, Riku. »

En disant cela, Ivan regarda devant lui en direction de Riku, leur chef.

Avec un visage d’adolescent caché derrière son masque et ses lunettes de protection, c’était le plus jeune des trois.

Derrière ses lunettes de protection… se trouvait une paire de pupilles qui ressemblait à l’abysse elle-même.

« Merci pour le conseil. Donc, après une courte "Pause"… Nous reprendrons. »

— Habillé solidement avec des vêtements en cuir qui se glissait jusqu’en haut des jambes.

Ses membres étaient engourdis et il ne mangeait même pas… Tout cela dans le but de ne pas être découvert par l’『Ennemi』. Dans le but de vivre et de venir ici.

Ivan baissa la tête, car il ne s’intéressait pas aux collines.

Comme prévu, il y avait un énorme fossé… Une montagne d’acier reposait en son centre.



Partie 2


C’était un navire de guerre conçu pour les combats aériens et construit par les Nains. Mais c’était désormais une épave.

Il y avait des traces de fracassantes 『escarmouches』 dans cette zone datant d’il y a quelques semaines. Pour aujourd’hui, l’objectif de Riku était de récupérer toutes les ressources utilisables.

Des fissures présentes dans le blindage permirent à l’équipe d’entrer dans le navire.

Ivan demanda à Riku :

« … La boussole élémentaire ? »

« Non. La 『Cendre Noire』 est trop dense. Les particules élémentaires l’affecteraient. »

Ivan protesta silencieusement. À cause de cela, ils avaient une assurance de moins pour leurs vies.

La boussole élémentaire… un pyroxène qui réagissait fortement aux particules élémentaires. Un artefact créé à partir d’obsidienne.

Elle était utilisée pour détecter les dieux et leurs partisans, en informant la direction des 『Monstres』 possédant une quantité de particules Élémentaires extrêmement élevée… Bien qu’elle ait été créée par Riku et sa sœur, elle était inutilisable pour le moment.

Ils ne pouvaient donc discerner la position de l’ennemi qu’en utilisant leurs cinq sens.

Les humains, considérés comme des déchets, furent exilés et envoyés contre des monstres avec des sens hors du commun… trop hilarant.

En effet, trop hilarant.

« … Avancez avec prudence », murmura Riku avec un visage impassible.

Ivan et son autre compagnon, Allei, hochèrent la tête avant de se faufiler dans l’épave.

Rien qu’entrer dans cet endroit en courbant le dos et en frôlant la poussière accumulée relevait de la chance…

… Concentre-toi !

Ivan se dit cela à lui-même.

(Ne sois pas distrait, deviens aussi insignifiant qu’un grain de poussière. Masque le son de ta respiration et de ton cœur. Aiguise tes cinq sens. Assure-toi que même la poussière n’échappe pas à ta vue.)

— Comparé à d’autres fois, cela n’était même pas considéré comme étant dangereux.

Ils se trouvaient suffisamment loin du champ de bataille. Cet endroit pouvait même être considéré comme étant une montagne d’ordures abandonnée.

Cependant, dire que cet endroit était "sûr" serait de la complaisance. Il y avait toujours une chance qu’un monstre perdu rode encore dans les environs.

Il était même possible qu’il y ait d’autres races qui n’avaient aucune relation avec la guerre qui se déroulait dans le coin.

Ou peut-être même qu’il restait des nains parmi ceux qui pilotaient ce navire…

Même si l’autre partie était dans un état proche de la mort, ils ne survivraient pas à une confrontation.

— C’était leur réalité. Une réalité choquante et absurde.

Si un nain tenait un objet en main, cela ne signifiait qu’une chose… Des centaines de vies humaines seraient réduites en cendres.

Voilà ce que signifiait être leur ennemi. Dans le but de survivre dans le futur, cache-toi dans le présent.

Donc…


« Hé Ivan, j’ai touché le gros lot !! »

En entendant un lourd cri provenant de derrière lui, Ivan se retourna avec une expression vexée.

Allei était tout excité à quelques mètres de lui. Ses yeux brillaient en même temps qu’il secouait frénétiquement sa main droite.

« Viens ici, cette chose est géniale ! »

Ivan plissa ses yeux pour regarder les visages d’Allei et de Riku.

« … »

Riku resta silencieux tout en levant légèrement une main… faisant un signe pour dire qu’il allait égorger quelqu’un.

Rien qu’avec cela, Allei, qui ne pouvait pas contrôler son excitation et haletait nerveusement depuis un moment, commença à trembler légèrement.

« Dé… Désolé. Mais, mais, jetez un coup d’œil à ça. »

Au premier regard, l’objet qu’Allei avait trouvé ressemblait à une petite boîte. Elle était connectée à plusieurs morceaux de pièces complexes.

Mais lorsqu’Allei tordit l’objet avec sa main, la boîte libéra de la lumière multicolore.

« Mais c’est… ! »

En regardant la carte à grande échelle projetée dans l’air, même Ivan ne put cacher sa stupéfaction et laissa échapper un cri de surprise.

« Est-ce que c’est… la carte du monde !? »

« Oui, la dernière édition en plus ! »

— Une carte du monde. Bien qu’ils aient collecté des données en effectuant leurs propres mesures, la carte qu’ils avaient dessinée n’atteignait qu’un certain degré de précision.

Par contre, la carte projetée dans les airs affichait les continents du monde et les océans avec précision sans omettre le moindre détail. De plus, durant la guerre, le terrain pouvait changer à n’importe quel moment, c’était vraiment…

« … Ce n’est pas tout »

Riku continua de murmurer doucement.

« Une carte stratégique, et même les forces ennemies. Il y a des codes secrets, mais le déchiffrage devrait être facile en utilisant le langage des nains. Pas de problèmes. »

« Ha, haha ! »

C’était compréhensible pourquoi Allei était aussi excité, et même Ivan lâcha un sourire.

En d’autres mots, avec cette carte… prédire l’évolution des batailles devenait possible.

Prédire ce qu’il se passera et choisir un endroit plus sûr où vivre… ! Quelle parfaite trouvaille !

Riku dit calmement :

« Ivan, Allei, comparez et modifiez la carte que nous avons actuellement en prenant respectivement les parties gauches et droites. Je m’occupe de recopier les codes et les forces ennemies. »

« Jurer sur les ordresAshieit ! »

Ivan et Allei ne réussirent pas à cacher leur excitation lorsqu’ils en reçurent l’ordre. Jurer sur les morts, jurer sur le pacte

d’approbation.

Sortant le papier, l’encre et les objets de mesure de leurs sacs, ils se mirent au travail.

Ils avaient peu de temps, mais ils devaient recopier avec précisions les données. Cependant, Allei pensa soudainement à quelque chose et ouvrit la bouche.

« Dis, Riku, on ne peut pas simplement ramener le dispositif de projection ? »

Riku releva lentement sa tête pendant qu’Allei continua :

« Ça ne serait pas mieux comme ça ? Ça ne sera pas un fardeau vu sa taille et nous n’aurons pas à gâcher du papier et à perdre du temps… »

« Rejeté. Nous ne pouvons pas prendre quoique ce soit qui utilise des particules Élémentaires pour fonctionner. Dépêche-toi d’écrire. »

« Je dis ça parce que vu la taille de cette… »

« Allei. »

Avec un ton tranchant, Riku prononça son nom.

« … Si tu veux mourir, dis-le… Je t’exaucerai ton vœu. »

Riku s’exprima avec une voix sombre et remplie d’un instinct meurtrier, un visage inexpressif et des pupilles vides de lumières.

« Te tuer pourrait empêcher un monstre de détecter les particules élémentaires et de tous nous détruire. C’est un prix raisonnable à payer. »

« … Je… Je comprends… Désolé… »

Craignant la menace de Riku, Allei secoua sa tête.

« M… Mais, tu n’as pas besoin d’être autant en colère, pas vrai… ? »

« Allei, ce que Riku a dit… c’est notre but. Tu l’as oublié ? »

Ivan lui donna un conseil, mais son regard était sérieux, ce qui fit déglutir Allei.

« "Nous n’existons pas, nous ne pouvons pas exister, donc nous ne pouvons pas être repérés"… »

« Tu vois, tu t’en souviens. Mourir juste parce que tu n’as pas voulu recopier une carte… n’y a-t-il pas de mort plus bête que celle-ci ? »

« … Désolé. »

Allei murmura des excuses.

À ce moment, une lente et lourde vibration surgit du sol.

« … ! »

Instantanément, ils se baissèrent tous les trois et s’engouffrèrent dans l’ombre comme s’ils s’étaient déjà mis d’accord.

Partie 3


— Faisant de son mieux pour calmer ses violents battements de cœur.

Retenant son souffle avec son corps tremblant, Ivan regarda Riku qui était aussi caché.

Riku sortit un petit couteau de son gant et coupa sans hésitation le bout de son index.

(… Rien n’avait changé…)

En appuyant son nerf exposé contre le sol, des informations étaient recueillies à travers le bout de ses doigts, qui étaient ensuite transmises à ses autres sens, principalement son ouïe.

Utiliser ses yeux était trop risqué. Ce serait du suicide.

Cependant, placer son oreille contre le sol faisait l’affaire. Les sons provenant de l’extérieur pouvaient être entendus.

Utilisant ces moyens loin d’être conventionnels, Riku avait fini d’analyser l’『Ennemi』 qui s’était révélé par inadvertance.

Ce niveau de vibration et le rythme du son permettaient d’aboutir à une conclusion. Ivan se léchait les lèvres sous son masque à gaz en observant de près les gestes de Riku.

(… À environ trente mètres, race bipède, seul, lourd et lent… Attends, tu rigoles ?)

À partir des gestes de Riku, l’『Ennemi』 mesurait approximativement… "Six mètres".

Trois fois plus grand qu’un humain, pas étonnant qu’il soit lent… du coup, il doit rechercher quelque chose… ?

Le dos d’Ivan était recouvert de sueurs.

Puis, ils entendirent des cris faisant trembler tous dans les environs.


(Merde, c’est un Démonia !!)

Ils en étaient convaincus même sans la gestuelle de Riku.

Un Phantasme mutant… des démons créés par le 『Roi Démon』.

Pour faire simple, ce sont des monstres attardés mentalement. Mais on ne pouvait pas dire pour autant qu’ils étaient des bêtes auxquelles on n’avait pas donné assez de cervelle.

Malgré leur énorme force, ils étaient conscients de leurs "Proies". Seulement, ils étaient incapables d’approcher silencieusement leurs proies instinctivement. La question était de savoir si la chose qui se baladait dans le coin était un Démonia ou simplement une variante d’une race qui lui est inférieure. Ils avaient estimé que c’était un mangeur d’hommes avec une énorme quantité d’esprit… Dans ce cas, une bataille avec notre force actuelle… ?

(Impossible. Oui, complètement impossible.)

Même si leur adversaire était un Démonia inférieur, les humains n’étaient toujours qu’un tas de viande pour eux.

Ces gars-là ne se cachaient pas comme des bêtes ou ne donnaient pas d’avertissements, parce qu’ils n’en avaient pas besoin.

Ils sont forts et ils ont toujours résolu leurs problèmes avec leur propre force. Cela a toujours été leur mode de vie rationnel et délicat.

Toute action était inutile.

Même s’ils utilisaient toute leur sagesse, leurs stratégies et leurs pièges pour lancer une attaque contre un Démonia… quel en serait l’intérêt ?

Ils finiraient par être repérés par des Démonias 『Supérieurs』 possédant une plus grande sagesse qui comprendraient immédiatement la 『Menace』 de l’humanité, pas vrai ?

L’extinction des humains ne rencontrerait aucune résistance. Donc ils n’avaient qu’une solution possible.

Il n’y avait pas d’autres choix.

… "Nous n’existons pas, nous ne pouvons pas exister, donc nous ne pouvons pas être repérés"…

La résistance humaine n’était pas permise, sinon, ils deviendraient les 『Proies』 chassées. Dans ce cas, Ivan devina le résultat.

Il tourna lentement sa tête en direction de Riku qui lui dit ces mots-là.

« Ivan, je te l’ordonne. »

Riku annonça d’un coup :

« Meurs ici. »

« Jurer sur les ordresAshieit. Laisse-moi faire. »

Souriant ironiquement, Ivan n’hésita pas pour répondre.

Confiant son sac à Allei, Ivan commença à marcher vers l’avant.

« Oula, oula… »

Faisant face à Allei qui tenait le sac avec des mains tremblantes, Ivan répondit tout en souriant.

« Tu comprends, pas vrai, Allei. Ici, quelqu’un doit être sacrifié. »

Oui… quelqu’un devait servir d’appât tandis que les deux autres devaient chercher une opportunité pour s’échapper. Il n’y avait pas d’autre moyen.

Trente mètres… Cela prendrait environ 8 secondes à un homme en courant.

Contre un Démonia qui se rapprochait, il n’y avait pas d’autre choix.

S’ils fuyaient tous les trois, ils finiraient tous morts. Le pire des cas serait d’être chassé jusqu’à la colonie… Même si les connaissances ennemies étaient faibles, ce genre de chose pouvait toujours arriver.

Riku devait considérer 『Qui』 et 『Où』 le sacrifice devait avoir lieu…

« Riku est important et il en va de même pour Allei, vous êtes encore jeunes. C’était évident de savoir qui devait jouer l’appât, pas vrai ? »

« Mais à cause de ça… ! »

Ivan sourit.

Il déboucla la ceinture sous son menton et retira lentement son masque anti-poussière.

« Ivan… !? »

L’air frais soufflant sur sa peau allégea incroyablement sa tension.

Le vent évapora la sueur de son corps et retira l’odeur de la peau de bête, lui faisant ressentir une sensation extrêmement confortable.

« Ne t’en fais pas pour moi. 『Dans le but de protéger mes amis et ma famille』… Cette raison pour mourir devrait être très noble, pas vrai ? »

En disant cela, Ivan tendit son masque à Allei qui tremblait toujours.

« … Merde. MERDE ! »

Tapotant l’épaule de son ami de longue date, Ivan se retourna.

Il se tourna vers Riku qu’il regarda dans ses yeux noirs à travers ses lunettes et dit :

« Adieu, Riku. Prends soin de ma famille, de mon enfant. »

Riku était toujours nonchalant.

Échangeant un regard avec Ivan, il hocha la tête.

« Compte sur moi. »

« Je suis désolé. »

Surpris par les mots d’Ivan, Riku répondit :

« … Pourquoi t’excuses-tu ? »

« Je suis désolé. »

« Oula, Ivan. Tu… »

La voix tremblante d’Allei venait de derrière Ivan.

Comme s’il cachait ses véritables sentiments, Ivan fit volte-face à Riku. Puis, il fit un geste de la main.

« Allei, avec ma famille, prenez soin de Riku… Bien, il est temps de mourird’y aller. »

Partie 4


Au même moment, Riku, Allei et Ivan sortirent des ombres, mais dans des directions différentes.

Contrairement aux mouvements de Riku et d’Allei qui avançaient en restant près du sol, Ivan courait à toute vitesse tout en criant.

En entendant le cri de la bête, Ivan maintint sa vitesse tout en jetant un léger coup d’œil derrière lui.

Après avoir remarqué son ennemi, il donna un coup de pied dans l’acier de l’épave et commença à se déplacer dans la direction d’Ivan.

— L’『Ennemi』 était énorme. Tout comme Riku l’avait supposé, il était au moins trois fois plus grand qu’un humain.

Quand bien même il était habillé en noir, ses muscles saillants pouvaient être distingués. Une dent irrégulière qui recouvrait presque la moitié de son visage devint visible au moment où il ouvrit sa bouche.

Ivan se mit à rire en pensant qu’il allait directement faire l’expérience de l’attaque du monstre.

Prenant une direction complètement différente des deux autres, Ivan put apercevoir les deux rescapés.

Attiré par les grands mouvements et les lourds cris, le monstre ne remarqua pas Riku et Allei…

« Ha, ha ! »

Ivan devait crier bien fort pour garder l’attention du monstre. Il dirigea ensuite son attention sur une route pour s’échapper et prit de la vitesse.

Son rôle d’appât se déroulait sans incident. La prochaine étape consistait à distraire le monstre un peu plus longtemps.

Quoiqu’il arrive, je vais me surpasser, pas vrai ? Après tout… C’est le dernier travail d’un humain.


— Oui, sa mission était terminée à partir d’ici.

Il ne restait plus qu’une dernière ligne droite à franchir avant la fin de sa vie… C’était vraiment une simple tâche.

« Je suis désolé Riku… de devoir te laisser avec toutes ses tâches pénibles. »

À partir de maintenant, il y aura des missions plus difficiles, plus précaires et plus fastidieuses qui attendront la personne qu’il considérait comme son petit frère.

Dans les quelques prochaines minutes ou peut-être même dans quelques secondes, il ne se sentira plus aussi relaxé…

« Ahhh, j’en demande peut-être trop… Mais, je t’en prie… merde. »

— La paire d’yeux sombres comme l’abysse de Riku émergea dans l’esprit d’Ivan. Même quand il avait regardé Ivan, rien n’y avait brillé.

Aucune peur, aucune hésitation, aucun bouleversement, aucune peine, aucune douleur. Rien n’en ressortait. Pour cette raison, on pouvait lui faire confiance.

Jeter sa vie parce qu’un jeune adolescent lui en avait donné l’ordre.

Si nécessaire, sa propre vie pouvait être traitée comme une ordure et être jetée au loin si c’était les mots du maître aux yeux noirs.

Il croyait… qu’il était sur le point d’utiliser sa vie plus efficacement que quiconque. Mais…

« Je sais que cela pourrait te peser sur la conscience… mais Riku, hormis de croire en toi, je ne peux pas y penser autrement. »

Donc, je dois m’excuser. Parce la raison que tu m’as donnée pour mourir…

En fait, je ne devrais pas penser à la mort. Ma femme et ma mignonne fille sont encore en train d’attendre mon retour à la colonie.

Quoiqu’il arrive, je dois m’échapper, je veux être avec ma famille et apprécier le bonheur mondain avant de mourir.

— Mais, ceci ou…

Mourir ici, enterré dans la cendre turquoise… Quelle différence ?

« Ahhh. Ahhhhhhhh… !! »

Malheureusement, c’était ce à quoi pensait Ivan.

À ce moment-là, pour être même effrayé de choisir le bonheur, c’était vraiment malheureux. Merde. Mourir sans raison et mourir involontairement.

« Désolé. Je suis vraiment désolé ! Mais, s’il te plaît, pardonne-moi … »

— Dans ce monde brisé, fou et tragique.

Né sans la moindre raison, pour vivre dans la peur et se faire tuer après avoir trouvé un petit peu de bonheur.

Quel était l’intérêt de vivre dans ce monde si cela continuait sans fin ?

— Celui qui avait répondu à sa question était ce garçon, Riku.

C’était pour protéger ses amis, pour protéger sa famille… Dans le but d’atteindre un futur où la guerre se finirait, il était d’accord pour mourir.

Fantastique. Simplement fantastique. La signification derrière l’existence d’une personne, que pouvait-elle être de mieux que cela ?

Même si je meurs, au moins je mourrai avec classe, pas vrai ? Comme ça… je devrais le crier…

« Je ! Je vais mourir pour protéger mes amis et ma famiiiille !! »

OK… il n’avait pas besoin d’être timide, peu importe à qui cela était adressé.

C’est trop cliché. Seuls les humains qui se dirigeaient tout droit vers leur mort comprendraient cela.

« Ha, ha ! Hé, Riku ! Cette ère, quand finira-t-elle ! »

Il n’y avait pas de réponse. Il ne voulait pas non plus connaître la réponse.

— Quant à savoir 『Quand』, cela serait quand même étrange pour Ivan même s’il l’apprenait.

Ce monde était si cruel que les personnes ne pouvaient garder espoir.

Ce monde était si cruel que les personnes ne pouvaient que perdre espoir.

Le passé et le futur étaient lointains, il n’était pas lié aux humains d’aujourd’hui.

Mais pour le moment, la seule chose qui avait besoin d’être faite était de se faufiler continuellement et désespérément vers le futur et de ne tolérer aucune autre rêverie.

Quelqu’un allait très certainement être éliminé comme un déchet dans la seconde suivante.

« Ahh… »

Simplement comme cela, continue de courir.

« Ah… Ahhhhhhh… ! »

Continue d’aller simplement tout droit.

Tant que ce corps est en vie, continue de crier.

Même si tu tombes sur le chemin, quelqu’un d’autre portera ce fardeau.

« Ahhhhhhhhhhhhhh… Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh !! »

Les Humains, à part cela…

« Ahhh… Ah ! »

Puis, le cri s’arrêta.



Partie 5


… C’était l’époque de la 『Grande Guerre』.

Les humains étaient à la fois faibles et fragiles, ils ne pouvaient pas survivre en tant qu’individus donc ils devaient vivre ensemble en tant que 『Race』.

Les sentiments personnels étaient ignorés, tout le monde existait pour survivre en tant que tout. Travailler en tant qu’entité était une nécessité.

Pour cela, même si on ne pouvait pas dire que c’était pour le meilleur, c’était l’étape qui leur donnait la plus grande chance de gagner.

Grâce à des plans compréhensifs et rationnels, les humains pouvaient continuer à vivre… non, à fuir.

Couvert de cendre et de boue, sacrifiant leur propre petit bonheur, se débarrassant de n’importe qu’elle os… jusqu’au jour inconnu où la guerre prendra fin.

Pour cette raison, on sacrifiait une personne pour en sauver deux, on sacrifiait la minorité pour sauver la majorité.

Indépendamment de celui qui était sacrifié, sauver d’autres personnes de la colonie était une priorité absolue.

Aucun autre moyen n’était pris en compte. Celui qui avait implémenté cela… était Riku lui-même.

Dès lors, il ne l’avait jamais regretté ni senti de remords à ce sujet. Mais…


Il sprinta à toute allure, sans regarder derrière lui, jusqu’à ce qu’il atteigne la forêt où il était supposé être en sécurité. Soudainement.

« … Wuu. »

Un sentiment d’écœurement frappa Riku.

Le souvenir du visage de cet homme devint graduellement de plus en plus flou. Il ressentait un sentiment insoutenable et un grand dégoût pour quelque chose. Ivan… était bien plus que l’homme qu’il était. Il était brave, réfléchi et prévenant. Dans la génération de Riku, il n’y avait pas d’autre homme comme lui. Avec sa femme, ce fut le coup de foudre. Bien que la proposition de mariage arriva tardivement, ils étaient très intimes…

Étaient.

Riku, lui-même, était déjà.

En train d’employer le passé pour en parler.

« Riku… Hé, Riku ! »

Allei qui était encore en pleurs attrapa violemment les épaules de Riku.

« Tu ne vas pas t’effondrer… avec tout le poids que tu portes !? »

Cependant, Riku utilisa ses yeux vides d’âme et de lumière pour le regarder…

« Pas tant que quelqu’un devra hériter de mon travail. »

En entendant ces mots légers, Allei se tut.

Puis, après avoir jugé qu’il n’y avait pas d’ennemis après eux, ils se mirent à marcher.

Ils se dirigèrent en direction de la colonie. Le sentiment de lourdeur n’était pas seulement dû à l’accumulation de l’épaisse poussière.

Ce qu’ils avaient laissé derrière. Ce qu’on leur avait confié. Les choses qui devaient être utilisées pour continuer d’avancer…

« … Dis, Riku. Cette époque… Quand finira-t-elle… »

Ils ne le savaient pas. C’était la même question qu’avait hurlée Ivan pendant les dernières secondes de sa vie.

Riku ne pouvait pas répondre à cette question et il regarda le ciel rouge rempli de poussière turquoise.

Soudainement, des mots qui venaient d’une personne inconnue lui traversèrent l’esprit… 『Il y aura toujours un lendemain』.

Les débris flottant dans les airs qui laissaient échapper une légère lueur turquoise tombèrent tranquillement et commencèrent à s’empiler.

« Ahhh, elle le sera bientôt. »

S’ils n’avaient pas cette mentalité, s’ils n’y croyaient pas, même maintenant…

— Ce sentiment pesant mettrait probablement de la pression sur leurs genoux.

Partie 6


L’aller-retour avait pris quatre jours.

Pour atteindre la 『Colonie』, ils devaient descendre d’une étendue sauvage recouverte de cendres turquoise jusqu’aux profondeurs de la forêt bloquée par la neige.

Au pied d’une grande et raide colonne, il y avait une grotte cachée. Au premier regard, elle ressemblait au nid d’une bête sauvage.

Mais une fois à l’intérieur, on découvrait quelques piliers dégradés et de nombreuses lampes suspendues.

Riku retira l’une de ces lampes et l’alluma à l’aide un silex.

Comptant sur sa faible lumière, ils se dirigèrent dans les profondeurs de la grotte.

Tout en faisant attention d’éviter les pièges qu’ils utilisaient pour attraper les bêtes errantes, ils continuèrent d’avancer.

Ensuite, ils arrivèrent devant une paroi externe faite de rondins robustes. La porte avait été créée pour empêcher les ours ou les loups perdus de passer.

Bien sûr, si un intrus appartenait à une 『Autre race』, de telles choses étaient inefficaces.

Riku s’approcha et frappa à la porte avec un certain rythme, puis il attendit.

Des grincements accompagnèrent la lente ouverture de la porte et le visage d’un adolescent à qui on avait donné un manteau en fourrure apparut.

« Content de vous revoir. Ça a dû être épuisant. »

Riku et Allei hochèrent doucement la tête avant de passer la porte.

« … Où est Ivan-san ? »

Silencieusement, Riku secoua sa tête.

Le garde retint son souffle, donnant l’impression qu’il se retenait de faire quelque chose. Il s’adressa encore à Riku.

« … Ce doit être dur. »

Traversant la porte, l’espace commença à devenir spacieux.

Ici et maintenant… se trouvait un repère secret qui cachait près de 2000 personnes.

L’eau de source qui jaillissait des profondeurs de la grotte réglait les problèmes de besoin en eau tandis que le bétail élevé dans des zones ouvertes réglait les autres besoins.

Il y avait un estuaire qui était relié à la rive leur permettant de récupérer du sel et du poisson.

Comparé aux autres humains à l’extérieur qui furent tués à cause d’une rencontre avec 『Quelque chose』, c’était un bastion vraiment sûr dans lequel vivre.

L’épaisse couche de pierre pouvait tout au plus soutenir la force minimale de l’impact d’une balle perdue provenant d’un champ de bataille.

— Bien sûr, c’était un avis purement subjectif.

Riku emprunta les escaliers en bois pour rentrer dans la colonie.

Les résidents travaillant dans la ville les regardèrent avec des yeux intéressés… Au beau milieu de la foule, une jeune adolescente courra vers eux.

Bien qu’elle ait une petite taille, ses yeux bleus et ses cheveux brillants apportaient un peu de vie à l’intérieur de la grotte.

La fille qui accourut en face de Riku ouvrit la bouche et cria :

« T’en a mis du temps ! Jusqu’à quel point tu comptes faire s’inquiéter ta grande sœur !? »

« Nous faisions de notre mieux. »

Riku murmura légèrement tout en déposant son sac sur le sol.

« Coron, il s’est passé quelque chose depuis mon départ ? »

« Appelle-moi Nee-san ! Combien de temps de fois je vais devoir te le rappeler avant que tu ne le fasses… »

La fille qui s’appelait Coron pinça ses lèvres tout en hochant vigoureusement la tête.

« Bon, peu importe. Il n’y a rien d’important à signaler. En tout cas, retire ton manteau sale. Et je te suggère un bon lavage ! »

Coron frappa Riku sans ménagement qui était recouvert de poussière et ajouta.

« Allei aussi. Reposez-vous bien ! »

Tout en retirant le masque et l’équipement de Riku, Coron s’adressa à Allei qui se trouvait derrière Riku. Soudainement, une silhouette apparut dans la foule.

Avant qu’on le leur demande, Allei répondit tout de suite :

« … Concernant Ivan, il est mort. »

Coron était abasourdie et à ce moment… une autre voix provenant de l’autre bout de la place se fit entendre.

« Papa ! »

Riku se retourna et vit une jeune fille courir en chancelant. En la voyant, Allei haleta.

La jeune fille à bout de souffle qui avait couru vers Riku lui fit un grand sourire tout en criant :

« Où est Papa !? »

« … »

Riku ne pouvait répondre.

Des cheveux brillants et des yeux bleus, tout comme son père… la fille d’Ivan.

« … Nona. »

« Hé, Riku. Où est Papa ? »

Nona tira sur la chemise de Riku en lui posant sa question.

Cependant, derrière ce visage joyeux, elle se sentit un peu mal à l’aise.

« À ce propos, Nona… »

Allei marcha solennellement vers elle et commença à ouvrir la bouche, mais Riku l’arrêta avec sa main.

Au même moment, il lança un regard pour arrêter Coron qui s’approchait de Nona.

— C’est bon. Reste.

Avec un ton nonchalant, Riku lui dit :

« Ivan… Ton Papa, ne pourra pas revenir. »

Comme si elle ne comprenait pas ce que cette phrase voulait dire, la fille écarquilla les yeux.

Face au silence de Riku, la fille s’éloigna de Riku, faisant de son mieux pour ne pas le croire.

De grosses larmes coulaient de ses yeux et ses lèvres tremblantes s’ouvrirent.

« … Pourquoi… ? »

« … »

« Il a dit qu’il reviendrait ! Papa m’a demandé de l’attendre gentiment à la maison !? Nona a été une bonne fille… Elle a tenu sa promesse !? Alors pourquoi… pourquoi Papa n’est pas revenu !? »

« … Parce qu’il est mort. »

« MENTEUR !! »

Le cri désespéré de Nona résonna en écho dans la grotte.

« Papa… a dit qu’il reviendrait, il me l’a promis ! »

Riku commença à réfléchir depuis quand cela avait commencé.

— Il restait indifférent même après avoir entendu une voix aussi attristée.

« Ivan voulait aussi garder sa promesse. Mais sur le chemin, nous avons rencontré un Démonia, alors il a dû servir d’appât. »

« Je m’en fiche ! Pourquoi Papa n’est pas revenu !? »

— Nona avait raison, se dit Riku.

Qui avait-il protégé, pour quoi était-il mort, elle se fichait de connaître ces réponses. Elle savait juste que son Papa adoré ne reviendrait pas… C’était un fait.

« Papa a dit autrefois que l’humanité vaincra ! »

« Bien sûr que nous gagnerons. Ivan s’est battu pour cela. Pour nous protéger… pour notre victoire. »

Riku commença à réfléchir à quand cela avait commencé.

— Il pouvait prononcer calmement ces mots dénués d’émotions.

Le petit visage de Nona se raidit.

« Ce n’est pas une victoire ! Si c’est une victoire… »

« Nona ! »

Une voix forte ainsi qu’une main tendue couvrirent les mots que la fille était sur le point de prononcer.

— 『Alors ça aurait été mieux si Riku était mort.』

Personne n’avait remarqué depuis quand cette jeune femme maigre, la mère de Nona, la femme d’Ivan, était arrivée.

Elle mit sa main sur la bouche de sa fille le visage de Riku.

Ses yeux ne contenaient ni ressentiment ni haine. À ce moment, Riku toucha sa propre poitrine.

— C’est bon, pas de problème.

« Riku… »

Martha, la mère de Nona, eut une voix rauque lorsqu’elle prononça son nom.

Désolé, était sur le point de dire Riku par réflexe, mais il ravala ses morts.

« … Ivan se servit d’appât pour nous permettre de nous échapper, autrement, on serait mort tous les trois. Parce que nous croyions que si nous ramenions en sécurité la "Récolte" qu’on a trouvée, Nona serait bien protégée. »

« … Merci, Riku. »

Des larmes coulèrent sur le visage de Meranda lorsqu’elle répondit.

Hochant gentiment la tête, elle porta sa fille récemment orpheline vers les profondeurs de la grotte.

Jusqu’à ce que sa silhouette ait complètement disparu de leurs vues, Coron avait prononcé des prières pour eux.

« … Ivan. C’était une bonne personne. »

— Oui, un grand homme. Sa femme aussi était une femme fantastique.

Aucune complainte, aucune colère, on ne pouvait pas imaginer comment elle avait confiance en quelqu’un comme lui.

La fille savait lire entre les lignes, il était évident qu’elle était très intelligente.

Parce qu’à ce moment, la fille révéla clairement son vrai visage et ses véritables intentions…

— "Menteur".

« Riku ! »

Sans prévenir, Coron attrapa Riku par prévention pour l’empêcher de s’effondrer.

« Bon retour parmi nous. C’est une bénédiction que tu ailles bien… »

« … Ah, oui… je suis de retour. »

Ensuite, Coron changea délibérément de sujet avec exagération.

« Ooo… OK, OK ! Le bain devrait être chauffé à présent, alors va te doucher maintenant ! »

« La douche ! »

Allei cria joyeusement. Riku fronça les sourcils et ajouta avec mécontentement.

« Ça ira si je me contente de m’essuyer simplement le corps… gaspillage de ressource. »

« O, Nee, Sa, Ma, te dit d’aller prendre un bain ! Tu schlingues là ! »

Coron dit cela en comparant l’odeur ses vêtements à celle de l’air ambiant. Incapable de résister plus longtemps, Riku soupira et commença à s’y diriger.

Pendant qu’il traversait la place pour atteindre les parties les plus profondes de la colonie, un vieil homme appela soudainement Riku.

« Oh, Riku ! Cette chose inutile fonctionne enfin ! »

« Simon, comment oses-tu !! Maintenant, il est au courant ! Je voulais faire la surprise à Riku ! »

« Le télescope… fonctionne enfin ? »

En voyant Riku écarquiller les yeux, Coron bomba fièrement sa poitrine et répliqua :

« Huhu, tant que je peux démonter une chose, je peux trouver facilement la théorie derrière ! »

« Eh bien, même si Coron a découvert la théorie… Elle est toujours incapable de trouver comment le fabriquer. »

Sous la guidance de Simon, Riku marcha vers la scène.

Il y avait un atelier spacieux creusé dans la grotte… À son centre, on pouvait y découvrir un petit objet cylindrique.

Il y a un an de cela, cet objet qui avait été récupéré dans le chariot d’un Nain était un télescope à longue portée.

Sur le chemin du retour, il s’était cassé en deux. Il était supposé être inutile…

Riku demanda :

« Est-il opérationnel sans particules Élémentaires ? »

« Hum, rassure-toi. C’est une version modifiée de celle que Riku avait ramenée. Si besoin, on peut encore lui ajouter d’autres lentilles. Et les lentilles peuvent même être ajustées. »

« Je vois. Deux d’entre nous sont morts pour le récupérer. Nous devons en faire bon usage. »

Quand ils l’avaient récupéré, Coron était aussi présente.

C’était elle qui l’avait découvert et proposé de le ramener et Riku était aussi pour.

Puis… ils avaient rencontré des Thérianthropes sur le retour, obligeant deux humains à être sacrifiés dans leur fuite.

Cependant, la voix chaleureuse de Simon revint.

« Avec ça, le nombre d’expéditions diminuera… Comme ça, ils pourront enfin reposer en paix, pas vrai ? »

« Ahh, oui. »

— C’était un mensonge.

Riku savait que Coron avait fait beaucoup d’effort pour réparer ce télescope.

Mais ce n’était qu’une maigre consolation. Peu importe à quel point il agissait avec prudence, si jamais ces gars voulaient vraiment mener des recherches, cette place serait immédiatement découverte.

Non, même à ce moment, une balle perdue pourrait même tout faire sauter.

— Tout ce fut déjà le cas, avec leur "Lieu de Naissance" et aussi "Là où ils avaient grandi".

Mais Coron qui comprenait l’inquiétude de Riku dit gaiement :

« Cela peut rassurer les gens de savoir qu’on peut anticiper une attaque. Avoir une connaissance préalable du danger peut permettre de s’échapper beaucoup plus facilement. ♪ Et pour la route, on y pensera petit à petit quand le temps viendra ! OK, allons-y ! »

Ils quittèrent tous les deux l’atelier. Se dirigeant vers sa chambre qui se trouvait dans la zone, Riku demanda :

« Et les autres qui sont aussi sortis ? »

« Ils sont tous revenus en toute sécurité. Ton équipe et toi êtes allés le plus loin, du coup tout le monde était déjà rentré. ♪ »

« Ahhh, oui, alors nous sommes les seuls à avoir rencontré des problèmes. »

Voyant l’éternel visage penaud de Riku, Coron hésita.

« Mais… Mais ! Avec tout ce que vous avez ramené, vous avez dû récolter quelque chose, pas vrai ? »

« Dans les ruines d’un navire de guerre nain, nous avons trouvé la dernière carte du monde. »

« ! Vraiment !? C’est une grosse trouvaille ! »

Riku hocha la tête en réponse à la voix surprise de Coron.

« Les forces ennemies sur la carte, les stratégies écrites en langage Nain mêlées à certains codes. J’aimerais les interpréter et résoudre ces messages, tu peux me laisser m’en occuper seul ? »

En entendant cela, Coron eut une expression complexe.

« … Hmm. Mais d’abord, prends un bon bain, OK ? Parce que tu schlingues vraiment. »

En voyant Coron pincer son nez tout en disant ces mots, Riku soupira et acquiesça.


— Riku entra dans la chambre étroite et ferma la porte.

Elle était à l’origine creusée dans la cave c’est pourquoi elle était étroite. L’accumulation de nombreux livres et d’objets la rendait encore plus étroite.

Au milieu se trouvait une petite table pour manger. Une table de dessin était aussi présente plus loin dans la chambre, debout à côté d’une paillasse qui lui servait de lit.

Après avoir déposé la lampe sur la table, il sortit les objets qui se trouvaient dans le sac et les plaça dessus

Il y avait trois objets qui attiraient particulièrement l’attention… Trois cartes superposables recopiées à la main par trois individus.

Avec la lumière, Riku confirma que rien ne manquait qu’il n’y ait pas de taches. Cela signifiait que la mort d’Ivan n’avait pas été vaine.

… Prenant une profonde inspiration, Riku surveilla ses alentours.

Personne. La distance entre sa chambre et une autre était très élevée et la porte était aussi suffisamment épaisse.

Après avoir fini sa 『Routine habituelle』, Riku prit une profonde inspiration et toucha sa poitrine…

— Avec un *clic*, il tourna la 『Clef』.

Partie 7


« Qu’est-ce que tu veux dire par… PAS VAINE ! ESPÈCE DE BÂTARD HYPOCRITE !! »

Tout en mangeant, Riku agita son poing en s’insultant lui-même.

La nouvelle carte du monde. Le diagramme des forces ennemies. Les stratégies des Nains.

Ahhh ! Oui, très important ! Une très grande trouvaille. Cela pourrait très bien déterminer le destin de toute la colonie !

On peut utiliser cela pour prédire la position des repères ennemis et des ressources. De plus, on pourra éviter de se retrouver dans le territoire d’une autre race.

Et pour obtenir tout cela, de périlleuses 『Expéditions』 avaient été menées pendant plus de cinq ans.

La première avait commencé dans une zone voisine et une première carte approximative du monde avait été tracée.

La position des zones dangereuses et des ressources. La carte devait être constamment mise à jour avec de nouvelles informations. Jusqu’à présent, elle avait été extrêmement utile.

Et en ajoutant les informations ramenées aujourd’hui, la crédibilité de nos cartes s’en verra grandie.

— Mais, pour cette carte, combien de personnes sont mortes ?

Riku connaissait la réponse… leurs apparences, leurs noms.

On pouvait dire qu’il se rappelait même quand, où et comment ils étaient morts. 47 personnes… non, 48 maintenant.

— Pour chacune d’entre elles, Riku leur avait demandé à toutes 『d’aller mourir』.

Riku ne leur avait pas toujours dit cela directement, car il y en avait qui comprenaient implicitement ses intentions.

Mais quelle que soit la personne, celle qui donnait l’ordre 『Mortel』 était sans aucun doute Riku.

— Sacrifier une personne pour sauver les autres, sacrifier la minorité pour sauver la majorité.

— Dans une situation où les autres étaient blessés et souffraient, le suicide était la meilleure solution.

Cette règle avait été instaurée.

Dans cette situation désespérée, même si elle était insignifiante, la seule personne qui pouvait amener les personnes à leur épreuve finale… Ça ne pouvait être personne d’autre que Riku lui-même.

Mais…

« Si cela continue, alors… que vais-je faire… ? »

Pour sauver deux personnes, une personne devait être tuée. Pour en sauver quatre, deux personnes se faisaient tuer.

Ce cycle sans fin s’était répété jusqu’à attendre ce résultat final où 48 personnes étaient mortes.

Continuant de vivre sous ces sacrifices, la population actuelle de la colonie… était d’à peine 2000 personnes.

— Dis, Riku, réponds donc à cela : Jusqu’à quand cela continuera ?

Cela s’arrêtera un jour, pas vrai… jusqu’au jour où 『Pour 1001 personnes, 999 se feront tuer』, pas vrai ?

Ou peut-être… jusqu’au jour où 『Il ne restera qu’un seul homme』 pas vrai ?

« … Ha… ha, hahahahaha… ! »

Dire à un enfant qui vient de perdre son père que c’est pour 『La victoire de l’humanité』 avec un regard aussi vicieux !

Tromper tout le monde avec le prétexte qu’on y pouvait rien qu’il soit sacrifié. Puis j’ai commencé à me reposer sur ces mensonges, accrochant un verrou à mon cœur pour abandonner tous ces sentiments négatifs.

— Vomir. Son sentiment de dégoût envers lui-même commença à lui brûler la gorge. Ai-je la moindre idée de ce qu’est la honte, ou l’ai-je déjà oubliée ?

Jusqu’où vas-tu te rabaisser avant d’être satisfait… espèce de bâtard !!

« Ha… ha, ha… »

… Quand il reprit ses esprits, la table était fissurée.

Le sang du poing qu’il avait utilisé pour donner un coup dans le bois sang commençait à se répandre sur la table.

Le sang chaud qui lui était monté à la tête commença à se refroidir. Où passaient toutes ses froides pensées… il le demanda à son cœur.

Satisfait ? … Aah, comment je pourrais être satisfait.

Envie de pleurer ? … Aah, en quoi pleurer changerait quelque chose.

Alors est-ce suffisant ?… Aah, bien sûr que c’est suffisant, connard.

Je n’ai pas le droit de pleurer. Si quelque chose doit couler, mon sang fera l’affaire.

Les effusions de sang scient très bien à quelqu’un d’ignoble, de dégoutant, de méprisable et à un putain de menteur comme moi.

— Comparées aux larmes qu’il ne pouvait verser, ses mains ensanglantées convenaient bien mieux.

Fermant les yeux, il amena sa main jusqu’à sa poitrine… Des pensées se formèrent.

— *Clic*.

Accompagné d’un bruit lourd, il tourna la 『Clef』 pour fermer le verrou… Cela mettait fin à la procédure.

Comme d’habitude, les demandes restaient les mêmes. Une personne froide. Une personne calme. Une personne rigoureuse.

Sans oublier la personne qui donnait de l’espoir à tout le monde, l’"Adulte" au cœur d’acier, 『Riku』, était opérationnel.

En fermant son cœur, l’esprit de Riku s’apaisa et il ouvrit lentement les yeux.

Puis, regardant la scène épouvantable où la table était cassée et où du sang était éparpillé, Riku soupira.

« … Le bois n’est évidemment pas une ressource facile à obtenir… Ah, enfoiré… Qu’est-ce que tu vas faire. »

Riku retira sa main bloquée dans le bois et se plaignit avec lassitude. Aucune douleur… tout comme son cœur calme, ses sentiments étaient aussi gelés.

« … Il n’y a aucune excuse à cela… non, attends, la transformer en feu de bois pourra détruire les preuves et en même temps, j’augmenterai nos ressources. Une pierre deux coups. Manger directement au sol suffira… »

Partie 8


— De l’autre côté de la porte.

Dos à la porte et écoutant attentivement se trouvait Coron.

… C’était coutumier. C’était pour cette raison qu’elle acceptait de le laisser seul.

Pour permettre à Riku d’ajuster son cœur, pour permettre au cœur de Riku d’accepter le fait qu’Ivan avait été sacrifié… la procédure nécessaire.

C’était important pour son petit frère. Sinon… Il serait sûrement déjà brisé.

— Ou peut-être était-il déjà brisé…

« … »

Coron ne pouvait rien dire… À part l’écouter, elle ne pouvait rien faire d’autre.

Avec seulement 18 ans, ça ne serait pas bizarre de le considérer comme un adolescent.

Mais placer les vies des deux mille personnes de la colonie sous sa juridiction… Quoi qu’on en dise, c’était beaucoup trop à supporter. Cependant, il n’y avait que lui pour accomplir cela.

Le guide de deux mille personnes qui avaient perdu espoir, le mentor qui prend les décisions les plus appropriées quand c’est nécessaire.

Il pouvait encore avancer sans trébucher tout en portant autant de responsabilités sur ses épaules, en plus de la volonté des gens.

La seule personne qui pouvait durcir son cœur dans ce monde, c’était Riku.

S’ils perdaient quelqu’un comme lui… tout le monde deviendrait des 『Proies』 tremblantes attendant que la mort vienne les chercher.

Ainsi, ils deviendraient des organismes inutiles et dénués de sens… même Coron était persuadée de cela.


— La Grande Guerre 『Interminable』.

Ce n’était pas une hyperbole. La guerre en était au point où personne ne se souvenait de quand elle avait commencé.

Les humains développèrent leur culture en même temps que de se faire éliminer comme de la mauvaise herbe. C’était ridicule d’appeler ce genre de chose Histoire, c’était juste trop misérable. On écrivait rarement des faits à transmettre aux futures générations …

Le monde où les étoiles sont masquées, la terre fissurée et le ciel rouge qui n’avait ni jour ni nuit.

Il n’y avait plus de livre d’histoire, la signification de passer le temps… ne pouvait plus être comprise.


Dans cette ère stagnante, le ciel était rempli avec la 『MortCendre Noire』, rendant le monde encore plus violent… et les humains étaient impuissants face à cela.

Faire un pas en dehors de la colonie était équivalent à ce que la faucheuse serre sa faux autour de votre coup.

Même face aux animaux sauvages, s’ils se faisaient charger les premiers, seule la mort les attendait.

En cas de rencontre avec les dieux ou leurs disciples, les 『Différentes races』, d’un seul regard, la destruction s’abattrait sur eux.

En rentrant simplement en contact avec une balle perdue, la colonie, la ville, les cultures seraient détruites.

… Interminable. Interminable, interminable.

Interminable, interminable, interminable, interminable… telle était la répétition de mort et de destruction dans ce monde.

Si l’enfer existait, il serait ici, pensa Coron… et pourtant, l’humanité devait survivre.

— Personne ne voulait mourir sans raison.

— À cause de son propre 『Cœur』, personne n’accepterait de mourir sans raison.

Dans un tel monde, maintenir une telle chose était normal… pouvait-on même appeler ça normal en premier lieu.

Partie 9


— Il y a cinq ans.

La colonie, Riku et Coron étaient partis de chez eux une fois que la confrontation entre des Flügels et des Dragonias s'était terminée.

Ceux qui en étaient auparavant les dirigeants furent tous frappés par le désespoir et la mort, continuellement en train de sangloter jusqu’à ce qu’ils trouvèrent cette nouvelle grotte.

Alors que tous les adultes se lamentaient sur le sort, l’enfant de 13 ans vit la grotte et dit :

« Ici, c’est un habitat commode, on peut l’utiliser pour la colonie. »

Ayant perdu tout ce qu’ils possédaient en deux heures, naturellement, tout le monde dirent 『On recommence』.

Le son d’un rugissement résonna.

— Qu’est-ce que cela pouvait faire.

— Ainsi, nous serons inexistants aux yeux des autres.

Face à cette théorie créée par le désespoir et les lamentations, le jeune garçon fronça les sourcils et répondit…

« Oui, nous n’existons pas… mais nous ne sommes pas les mêmes que ceux qui 『N’existent pas』, nous 『Deviendrons littéralement inexistants』. »

Après cela, l’adolescent donna les méthodes pour accomplir cela.

« Nous n’existons pas, nous ne pouvons pas exister, donc nous ne pouvons pas être repérés… Nous devons devenir des 『Morts』 »

Ses yeux étaient encore plus sombres que les profondeurs de la grotte.

« Utiliser tous les genres de moyens possibles pour s’échapper et cacher notre présence… parce qu’un jour, quelqu’un la verra… la fin de la guerre. »

Si vous ne pouvez rien faire, laissez au moins un héritage.

Si vous ne pouvez rien faire, faites-le au moins pour les générations suivantes.

« Jurer sur les ordres, et à tous ceux qui voudraient me suivre… Suivez-moi ! »

— Treize ans.

Les paroles de l’enfant, qui avait déjà vu son habitat se faire détruite deux fois, résonnèrent lourdement en écho dans la grotte.

Avec ses yeux sans âme et sincères. Cependant, il redonna aux gens une signification à leur raison de vivre qu’ils avaient perdue… et aussi une raison pour mourir.

Partie 10


Il s’était passé cinq ans depuis que le Riku de treize ans avait été désigné comme dirigeant d’environ deux mille vies.

Le nombre de morts en cinq ans était de… 48 personnes. Coron pensait que c’était un nombre incroyablement petit.

Mais Riku ne le voyait pas comme cela. Même si c’était le cas, il aurait quand même été écrasé sous sa responsabilité d’avoir ordonné aux gens de marcher droit vers leur mort.

Les morts des 48 personnes… étaient toutes dues aux 『Expéditions』.

Si la colonie dépassait les 2000 personnes, à cause du manque de nourriture, des infanticides risquaient certainement d’arriver, augmentant ainsi le nombre de morts.

De plus, s’ils venaient à être découverts par d’autres races, des centaines ou des milliers de personnes seraient nettoyées comme de la mousse.

Le fait que seules 48 personnes étaient mortes ces cinq dernières années était sans aucun doute grâce aux exploits de Riku.

— Par conséquent, tout le monde avait foi en Riku.

— Par conséquent, tout le monde était prêt à confier leur vie sur ses épaules.

Mais, il arrivait que tout le monde l’oublie. Et quand ils s’en souvenaient, ils ressentaient du remords avant de s’excuser et de remercier Riku. Et là, c’était au tour de Martha de s’en souvenir.

— Riku était pareil, la faux de la faucheuse était prête à trancher son cou. Et à ce cou, 2000 personnes y étaient suspendues.

——......


Riku sortit de sa chambre. Coron fit de son mieux pour prétendre qu’elle n’avait pas remarqué la blessure à son poing.

« Riku est vraiment étonnant… Très travailleur. Nee-san peut le garantir… »

« … Garde tes mots réconfortants. Je vais dans la salle de bain. »

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Regardant les yeux dépourvus de lumière de Riku… Coron qui ne pouvait plus se retenir l’enlaça.

Il atteignait ses limites. Dans ce monde, continuer à vivre une vie normale tout en garantissant l’existence de deux mille personnes… c’était impossible. À ce rythme-là, son petit frère, Riku, finirait définitivement par craquer !!

« Dis… Coron. »

« … C’est Coron-Nee-san… Qu’y a-t-il ? »

« Quand finira-t-elle… cette époque. »

Dans le passé, quelqu’un avait dit que 『la pluie finira toujours par s’arrêter』 et que 『l’aube viendra toujours après la nuit』…

Combien de temps devront-ils attendre avant qu’un humain aperçoive le jour où les cendres turquoise s’arrêteront de tomber ?

Combien de temps avant que le soleil soit de nouveau visible ?

Oui, cela arrivera un jour… ce n’est pas éternel, c’était supposé être le vas. Mais…

Dans la perspective d’un humain, cette guerre… il semblait qu’elle n’allait jamais aboutir à une fin.

Partie 11


« Donc il demanda ensuite : Quand est-ce que, ah, Awhoaaa !? Qu’est-ce qui ne va paaaaaaaas !? »

Tet qui était en train de jouer à un jeu en regardant l’horizon et en racontant son histoire cria frénétiquement.

« Trop, trop malin, dess… raconter délibérément une telle histoire, snif, pour faire pleurer Izuna et gagner la partie, dess. »

« Vraiment, désolé ! Ce sujet était un peu trop sombre !! »

Tet s’excusa auprès d’Izuna qui avait de grosses larmes qui tombaient de son visage et pensa.

Pour pleurer après avoir entendu ce genre d’histoire… comme je le pensais, cette enfant est extrêmement précieuse.

En fait, quand cette histoire avait été racontée dans le passé à différentes races, ils disaient simplement que 『C’était naturel』 et tergiversaient.

Parce que même 6000 ans plus tard, les différentes races avaient encore des comptes à rendre les unes avec les autres.

La jeune fille qui a dit que cette histoire était beaucoup trop pour elle et qui l’attristait… est une véritable 『Enfant normale』.

« Je suis désolé. Mais, tout cela est vrai… C’était le temps de la 『Grande Guerre』 »

« … Ivan, est mort, dess… »

« Oui, mort. Les Humains… s’ils étaient touchés par un quelconque Démonia avant les 『Dix Commandements』… non, ne serait-ce que mordu par n’importe quel Thérianthrope, ils en mourraient… C’était la créature la plus faible au monde. »

« !! Izuna ne ferait jamais ce genre de… »

Voyant comment Izuna était sur le point de dire "qu’elle ne ferait jamais ce genre de chose" et avait ravalé ses mots, Tet eut de l’admiration.

Oui… Elle ne pouvait pas dire qu’elle ne le ferait 『Jamais』. La jeune fille était très franche et intelligente.

Ayant une compréhension exacte de ces choses dans le passé, ce n’était pas différent du fait d’utiliser des jeux pour faire des choses dans Elchea.

Par-dessus tout, elle sentait bien que ces choses étaient déraisonnables et mauvaises.

« … Ce genre de chose est mauvais, dess… Absolument, bizarre, dess… »

« Oui… c’est vrai, ce monde aussi était fou. »

En effet, pour dire la vérité, le monde est devenu absurdement illogique.

Si un enfant venait à accepter que c’était 『Naturel』… ça serait inhabituel.

« Mais ! Un sujet sombre serait trop ennuyeux, pas vrai~ ♪ Changeons-le un peu~ ☆ »

Dans le but de changer la lourde atmosphère, Tet dit en essuyant les larmes d’Izuna :

« Connais-tu les Ex-Machinas ? ♪ »

« … À la dixième position des 『Seize races』… Les Ex-Machinas… Ne te moque pas de moi, dess. »

« Comme prévu~ ☆, tu as appris beaucoup de choses, impressionnant, impressionnant ! »

Tout en apaisant Izuna qui reniflait, Tet continua le jeu et ajouta :

« Oui, les Ex-Machinas… C’est une race dont le corps est fait de machines. L’Ancien Dieu qui les avait créés et qui a fini par devenir 『Inactif』… les avait déjà oubliés. »

« … Papy m’a dit une fois, dess. Prépare bien ta stratégie pour les toucher la première fois, car elle ne marchera plus la seconde fois. Pendant la Grande Guerre… les 『Tueurs de Dieux』 étaient seulement les Flügels et les Ex-Machinas, dess. Donc… »

Oui, c’était bien dit. Izuna continua :

« 『N’échoue pas ou sinon cela causera beaucoup de problèmes』, dess. »

« Dix sur dix~ !! Pour te récompenser, je vais continuer à te caresser. »

Tet souriait en même temps qu’il la caressa.

« Puis, ce fut les Ex-Machinas… Un jour, Riku les rencontra. »

Surprise !

Comme un chaton effrayé, Izuna sauta en l’air et s’éloigna de Tet.

« … Hmm, hmm, Riku reçut une attaque de la part de cette race extrêmement dangereuse. Une attaque à une vitesse à laquelle un humain ne pouvait pas réagir, car il ne pouvait pas la voir. »

« Non, non, non, tu as promis de ne plus parler de sujets comme ceux-là, dess ! »

« Eh~ ? J’ai simplement dit qu’un sujet sombre était trop ennuyeux, donc que nous devrions changer de sujet. »

« Je ne peux pas t’entendre, je ne peux pas t’entendre, dess !! »

« Ça ne sert à rien de cacher tes yeux, tu sais… Ce que l’Ex-Machina avait utilisé pour attaquer Riku était 『Pseudépigraphe[1]: Lames de la forêtRauvu-Pocrifen』. L’arme magique des Elfes… une arme qui pouvait libérer de nombreuses aérolames tranchantes qui pouvaient détruire n’importe quoi ! »

« Oh… Ahh… !? »

« Emportant la cendre noire, le manteau de Riku et son équipement furent anéantis… »

« Ah~, ahh~ j’entends rien, dess, j’entends rien, dess ! »

« Puis, Riku-dono qui était tombé… »

« NYAHHHHHH~ AHHHH !! »

« L’embrassa puis elle répondit 『Nii, je n’en peux plus, fais de moi une femme』~ ☆ »

… ?

« Non, il n’a pas été coupé en morceaux ? Dess. »

« Oh, j’ai dit que son équipement et ses vêtements avaient été tranchés, Riku-dono était in☆demne~ »

Pour la première fois de sa vie, Izuna voulut frapper un homme.

Références

  1. Un pseudépigraphe est un ouvrage dont le nom de l'auteur ou le titre sont faux.(wikipédia) Les Ex-Machinas utilisent des armes qui reproduisent les attaques des autres d'où l'utilisation de ce terme.



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