Kaze no Stigma - Français:Volume1 Chapitre6

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Chapitre 6 - La Bataille Décisive

1ère Partie

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Ksssshaaaaaaaaaaaa......

La forêt bruissait d'inquiétude, le son venait du déplacement produit par les habitants de la forêt, qui fuyaient tant bien que mal l'immense monstre. Les insectes, qui n'avaient pas les moyens de ressentir le danger, avaient été incapables de résister à la pression anormale et avaient disparu sans laisser de trace. Même les animaux qui n'avaient pas pu s'échapper périrent au contact du youki. Le bruit de leurs corps pleuvant sur les arbres et qui jonchaient le sol de la forêt retentissaient dans la forêt. Ils n'avaient aucunes blessures visibles, mais ils étaient tous morts.

Tout bruit cessa. Tout le mauvais esprit à l'intérieur de Ryuuya était sorti et sa présence apportait la mort autour d'elle.

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Ayano leva Enraiha pour regarder Ryuuya, qui observait en silence. Cependant, c'était tout ce qu'elle pouvait faire - elle ne pouvait même pas faire un seul pas en sa direction. Le youki, qu'elle sentait comme s'il allait lui glacer son sang, la pétrifiait. Et ce n'était pas tout, elle ne pouvait pas arrêter le tremblement de ses genoux.

Une peur immense saisissait l'esprit d'Ayano. Il était déjà assez difficile pour elle de se tenir là sans fuir - avancer était impossible.

Elle avait hérité d'Enraiha seulement à l'âge de douze ans, ce qui pourrait avoir été une erreur. A cause de cela, Ayano n'avait jamais combattu un ennemi plus fort qu'elle. Comme elle avait toujours été capable de battre ses ennemis avec de la force brute, elle ne pouvait pas se battre avec une stratégie quand elle était désavantagée.

Simplement dit, après avoir subi sa première défaite, Ayano était incapable de trouver le courage de combattre Ryuuya.

— Que fais-tu ? Vas-y ! dit Kazuma à Ayano, tremblante.

Il continua :

— Ne t'inquiètes pas ! Je suis avec toi.

— Comment pourrais-je ne pas m'inquiéter ?!

Rétorqua Ayano, en colère. Comment est-ce que cet homme ose dire «Ne t'inquiètes pas» si nonchalamment ?

— Il n'y a aucune raison de s'enfuir cette fois, non ? Je ne m’enfuirai pas cette fois. Crois-moi.

Qui croirait quelqu'un qui venait de dire « Je m’enfuirais si besoin » ? Ayano lança un regard perçant à Kazuma, qui souriait sournoisement.

— C'est… C'est la dernière fois. Si tu me trahis de nouveau je te tuerai avant !

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— Pas de problème ! Je le jure devant Dieu.

— …Quel dieu ?

Ayano lui jeta un regard suspicieux, mais Kazuma répondit simplement avec son sourire indigne de confiance :

— Qui sait ? Mais peu importe qui je prie ! Je suis athée après tout.

Ayano ne pouvait plus rester en colère donc elle marmonna simplement, désespérée :

— … Ça suffit. Je te laisse me couvrir.

— Ça marche.

Ignorant la réponse moqueuse de Kazuma, Ayano se rua en avant. Bien qu'elle ne l'ait pas, et probablement jamais, réalisé, la peur qui l'avait prise était maintenant presque complètement partie grâce à cette conversation inutile.



Ayano se rapprocha de Ryuuya, mais celui-ci s'éleva dans les airs au moment où elle n’était plus qu'à quelques pas de lui.

— … Hein ?

Elle laissa échapper un son de choc alors qu'elle cherchait Ryuuya, qui l'avait dépassée.

— Imbécile ! Ne te fait pas maîtriser si facilement !

— Toi… Même si tu dis ça…

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En ignorant complètement Ayano, Ryuuya se dirigea vers Kazuma, en lui lançant des lames de vent pendant qu'il arrivait. Kazuma le contra avec un fort courant ascendant, le faisant s'écraser contre les lames noires.

Mais c'était juste une feinte. Ryuuya lança soudainement un coup avec sa griffe cachée, tranchant vers le bas grâce à sa force monstrueuse qui pouvait facilement déchirer un humain comme s'il était un morceau de tofu.

Kazuma, avançant vers un angle, réussit tout juste à l'éviter. Pendant qu'il le faisait, il prit le bras droit de l'ennemi et dévia légèrement sa trajectoire.

Ryuuya, le manquant, perdit son équilibre à cause du manque de résistance. Kazuma prit immédiatement cette opportunité pour donner un coup de genou au foie de l'ennemi par le côté de son abdomen. Ce coup puissant, couplé à une puissante explosion de ki, s'écraser sur Ryuuya, qui était toujours en train de basculer en avant, fit arquer son corps comme un arc et le jeta en arrière dans les airs. Chassant le corps volant, Kazuma jeta son épaule contre le menton de son ennemi avant qu'il ait touché le sol. La tête de Ryuuya était tellement penchée en arrière qu'il pouvait presque voir son propre dos.

Une personne normale, ou même un puissant lutteur, aurait été mort instantanément à cause d'un attaque si violente. Cependant, le Ryuuya possédé encaissa facilement les dommages.

En fait, au milieu du vol, Ryuuya dirigea son élan dans son genou droit, visant immédiatement la mâchoire de Kazuma.

Même si l'attaque était venue d'un prétendu angle mort, pour Kazuma, qui était synchronisé avec les esprits du vent, les angles morts n'existaient pas. Il avança, se penchant vers la gauche pour éviter le genou de Ryuuya, saisit le devant de son haut, et en même temps lança sa jambe gauche horizontalement.

En une démonstration magistrale de judo, le corps de Ryuuya se retourna. Avec sa tête prête à s'écraser sur le sol,

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Kazuma frappa avec sa main. Pas pour le frapper vers le bas mais pour appuyer. Il se pencha vers le bas afin d'enfoncer la tête de l'ennemi directement dans le sol, et une sensation confortable se répandit dans son épaule.

Cependant, Kazuma ne sentit pas le crâne de Ryuuya se casser. Réalisant immédiatement qu'il n'avait pas donné un coup fatal, il utilisa son pied pour écraser la tête de Ryuuya, qui était étendu sur le sol, faisant face au ciel. A la place, le coup atterrit sur les bras croisés de Ryuuya, alors qu'il parait l'attaque

— Chut !

Kazuma écarta rapidement le bras qui était sur le point d’attraper son autre jambe, et sauta en arrière pour mettre de la distance entre eux.

(Pour ne même pas s'évanouir après une attaque si violente, est-ce qu'attaquer le cerveau n'a pas d'effet sur lui ? A quel point a-t-il été transformé en démon ?…) ronchonna Kazuma, mécontent.

C'était comme s'il avait frappé une statue en acier, comme s'il n'avait rien fait. Le corps de Ryuuya se redressa rapidement, directement depuis sa position allongée. Cette seule action était bien plus que ce qu'un humain pouvait faire, presque comme un zombie dans les films.

Ryuuya lâcha d'innombrables lames de vent en se relevant et, encore plus vite que les lames de vents, frappa. Les lames de vent et ses griffes atteignirent Kazuma au même moment.

— Guahhhhhhhhhhhhh !!

En même temps que le cri, Kazuma étendit avec force sa main en direction du bras droit qui était lancé vers lui. Le vent forma un tourbillon qui tournait rapidement,

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comme si cette main les avait pressés. Le rapide courant d'air devint une onde de choc, détruisant les lames de vent, et Ryuuya fut renvoyé en l'air comme une poupée.

Pendant un moment, on aurait dit qu'il avait été incapable d'encaisser ce coup, mais seulement pendant un moment, car Ryuuya ajusta sa posture dans l'air et plana à une altitude fixe, commençant à battre en retraite lentement.

— Ne pense même pas à t'échapper !

Kazuma frappa l'air au-dessus de Ryuuya vers le bas. La silhouette qui était originellement en train de voler au loin, était soudainement projetée vers le bas avec un angle très aigu, comme si elle se faisait écraser, et avec une vitesse bien plus élevée que celle d'un objet en chute libre, elle frappa le sol. Ryuuya avait tout juste réussi à se poser sur ses deux pieds, son corps ne pouvait pas bouger, collé au sol à cause de la pression de l'air.

Alors qu'il se tenait là paralysé, Kazuma diminua rapidement la distance entre eux.

Le vent qui soufflait violemment vers le bas n'avait pas l'air de l'affecter. Au contraire, on aurait dit qu'il était à l'aise, et il courut rapidement à l'intérieur des vents qui faisaient rage sans aucun obstacle.

— Comment… puissant, ce gars est en fait si puissant…

Ayano était subjuguée par la scène se déroulant sous ses yeux, complètement fascinée par la vue de Kazuma en train de se battre. Elle avait été incapable de toucher ne serait-ce qu'un fois Ryuuya, alors que Kazuma pouvait se battre au même niveau, ou même à un niveau supérieur de celui de Ryuuya. Évitant les attaques de l'adversaire habilement, ripostant avec des contres parfaitement calculés, et accumulant des dégâts petit à petit. C'était, elle le réalisa, ce que voulait dire être un «combattant expérimenté».

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Oubliant qu'elle faisait également partie de ce combat, Ayano resta à sa place, captivée, ses yeux fixés sur Kazuma.

— ………………………… !

Quand Kazuma fut juste quelques pas plus loin, Ryuuya, qui était toujours piégé au sol, laissa s'échapper a cri sourd. Des lames noires commencèrent à se déchaîner, cassant les liens qui le retenaient quelques moments plus tôt.

En même tant qu'il redressait ses genoux, il étendit ses griffes vers Kazuma, qui approchait, en courant directement vers lui, et en visant directement la gorge, exécutant une folle contre-attaque.

Kazuma, cependant, ne s'arrêta pas. A la place, alors qu'il effectuait sa dernière foulée, il se pencha autant qu'il pût. Accédant aux confins de sa conscience afin d'éviter les griffes noires qui passaient devant lui, il mit sa main sur un point d'énergie de Ryuuya.

Il s'appuya fermement sur le sol. A partir de là, il rassembla le pouvoir qui passait sous ses genoux vers sa taille, et de sa taille à ses épaules, comme une spirale, et ce pouvoir devenait plus puissant alors qu'il continuait d'être transmis. De sese épaules à l'avant de son bras, après que toute l'énergie de son corps ait été rassemblée, elle fut relâchée par sa main. Un ki immense fut relâché de son corps par sa main, assez dense pour donner l'impression qu'il pourrait transpercer l'ennemi.

— Hah !

Accompagnant son cri, une force assez grande pour souffler un éléphant d'Afrique en pièces explosa dans le point d'énergie de Ryuuya, le cœur du système nerveux humain. Son corps fut envoyé en l'air avec tant de force qu'il finit incrusté dans un mur de pierre.

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Le ki d'une personne circule dans son corps, et vient du point d'énergie. Donc, ce point est le plus vital pour un jutsushi. Une fois que le flux de ki est perturbé, peu importe la puissance du jutsushi, il ne pourra plus utiliser de jutsu pendant un certain moment. Ça aurait été le cas si Ryuuya était un humain.

Huuuuu !!

— Mouah !

Ryuuya n'avait même pas l'air blessé alors que de nouveau, il relâcha rapidement des lames de vent. Kazuma évita juste à temps, et mit rapidement de la distance entre eux.

— Mince ! Idiot ! Ça n'a pas marché ! Ce type vraiment, de tout son cœur, ne veut plus être humain !

— … de tout son cœur… Quelle sorte de description est-ce…

Entendant la remarque inconsciente d'Ayano, Kazuma cria : — Ne reste pas là à juste regarder le spectacle ! Tu es supposée être l'attaquante, n'est-ce pas ? Alors pourquoi tu ne prend pas ta grande torche et viens le tabasser !

— Grande…

(Grande torche?)

Décrire le trésor des KANNAGI d'une manière si grossière ?!

— Toi, j'aurai une discussion avec toi à propos de ça une fois que ce sera fini !

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Ignorant l'apparence furieuse d'Ayano, Kazuma secoua sa main pour la faire taire, « Ne parle pas autant, attaque petit chaton. »

Même si ses yeux brûlaient d'envie de meurtre, Ayano avança. Peut-être pare qu'il reflétait sa colère, Enraiha brillait d'une lueur éblouissante contrairement aux autres fois.



(Grande-sœur, tu peux le faire…)

Ren pria passionnément pour la victoire des deux autres.

Il pouvait seulement prier, puisque qu'il ne possédait pas la force de participer au combat.

Son incapacité à les aider blessa profondément son cœur. Ren murmura : « Si seulement j'avais plus de pouvoir… »

— Non, non, ton « peu » de pouvoir est suffisant.

— !?

Ren se retourna, choqué, et regarda là où il ne devrait y avoir personne.

— Pour briser le sceau placé sur notre dieu, ce peu de pouvoir est suffisant.

La voix sonnait comme si elle venait de la direction opposée de la fois précédente. Ren tourna sa tête de nouveau, et appela d'une voix plus aigüe :

— C'est… c'est toi Hyoue ! Montre-toi maintenant !

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Shaaaaaaaaaaa, le bruit des buissons bruissant avec le vent, cette fois-ci à gauche. Au-dessus de la main tendue de Ren, du feu commença à sortir en un flot rapide.

En peu de temps, les plantes flétries prirent feu et se mirent à brûler furieusement, mais il n'y avait aucun signe de Hyoue. Ren jeta des coups d'oeil aux alentours frénétiquement alors que la voix grossière de Hyoue résonna de nouveau dans ses oreilles.

— Ce n'est pas que tu manques de force. C'est que tu es encore un gamin. Tu n'as pas de technique !

— Ferme… Ferme-là !

Des flammes sortirent du corps de Ren. Afin d'empêcher l'ennemi de le prendre par l'arrière, il commença à chercher Hyoue avec un corps recouvert de flammes.

(Je ne sens pas sa présence !)

Il n'avait aucune idée de la position de Hyoue. Depuis le départ, les Enjutsushi étaient déséquilibrés en ce qui concerne leurs capacités de combat. Même si leur puissance d'attaque est la meilleure, leurs capacités de détection sont parmi les plus faibles, ne pouvant pas être comparées à celles des Fuujutsushi.

Etant un Enjutsushi, Ren était encore inexpérimenté, et était incapable faire face au jutsu que l'expérimenté Fuujutsushi Hyoue était en train d’utiliser pour se dissimuler.

— Encore trop immature. Une flamme de ce niveau est incapable d'éteindre ma haine. Hyoue chuchota dans son oreille.

Même si la direction dans laquelle Ren avait entendu la voix de Hyoue était juste derrière lui, il ne pouvait pas sentir sa présence.

— Derrière ? O… Où ?!

Il se retourna plusieurs fois, échouant toujours à voir Hyoue. Peu importait à quel point ses actions étaient rapides,

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la voix qui venait de derrière ne stoppa jamais.

— Par ici !

— Par ici !

— Par ici !

— Par ici ! — Par ici ! — Par ici ! — Par ici ! —

Cette phrase continua de se répéter comme un écho. Le malaise de ne pas pouvoir voir son ennemi, la peur et la nervosité de plus en plus intenses de se battre dans un vrai combat poussèrent l'esprit de Ren à ses limites.

— Ahhhhhhhhhhhhhhhhhh !

Dirigé par la peur, il désirait du pouvoir. Le pouvoir d'éliminer son ennemi. Le pouvoir de « tout » détruire, le pouvoir de se débarrasser de sa peur…

En réponse au cri de Ren, de partout, du feu naquit en explosant. Les esprits de feu qui avaient été libérés indéfiniment, obéissant seulement à leurs propres désirs pour leur survie et pour se déchaîner, réduisaient tout en cendres.

Tout ce que les flammes touchaient était brûlé. La forêt devint une mer de flammes, avec des imposants piliers de feu qui atteignaient les cieux et faisaient trembler la terre.

— Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhh !!

Ren, qui paniquait après avoir perdu le contrôle, essaya de créer l'Enfer sur Terre,

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comme son nom l'indiquait (le symbole de son nom est l'un de ceux qui composent le mot « Enfer »). Il continua d'invoquer une quantité énorme d'esprits, repassant les limites de son habilité à les contrôler. Les arbres tombèrent en cendres dans la chaleur extrême, et la terre déjà desséchée commença à fondre.

— Ahhhhhh…… ah ?

Mais à ce moment précis, une rafale de vent frais souffla sur son corps, rafraîchissant sa tête et calmant sa folie en un instant. Le jeune homme, choqué, se retourna pour regarder en direction de l'origine du vent.

Kazuma était en train de regarder attentivement son frère. Se noyant dans ses yeux clairs, Ren retourna à la normale.

(Il est en train de me regarder !)

Kazuma le regarder avec une confiance sans limite.

— Grand…

(Grand-Frère !)

Immédiatement après avoir rencontré les yeux de Ren, Kazuma détourna son regard, se concentra de nouveau sur le combat avec Ryuuya.

Momentanément déçu, Ren se rappela de nouveau ce qu'il avait à faire. Calmant son souffle, il se prépara à prendre l’assaut de l'ennemi.

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— On dirait que ton frère t'a abandonné.

La voix de Hyoue sonna d'un ton moqueur derrière son oreille. Mais Ren, la tête reposée de nouveau, s'aperçut que son ennemi n'était, en fait, pas derrière lui. C'était juste une diversion, utilisant son justsu pour mobiliser le vent afin de transporter sa voix jusqu'aux oreilles de Ren. C'était une technique de base que tous ceux du clan Fuuga connaissaient. Juste ça, mais il n'avait rien remarqué. Il avait honte de son immaturité.

— Mais il ne peut pas être être blâmé pour cela. Même en travaillant ensemble, ces deux là n'ont pas l'ombre d'une chance, sans parler du luxe de gaspiller du temps pour protéger quelqu'un d'aussi inutile que toi.

Ho ! Ho ! Ho !

Cette fois, entendre le rire sinistre de Hyoue n'eut pas d'effet sur Ren. Il chercha calmement sa présence, pendant qu'il rejetait les murmures sans aucun sens de Hyoue.

— Tu te trompes.

— En quoi je me trompe ? répondit Hyoue calmement.

Il ne doutait aucunement de son contrôle de la situation. Il croyait même que ce n'était pas un combat, mais une chasse, juste un chat jouant avec une souris avant de la tuer. C'était le point faible que saisit Ren.

— Grand-Frère ne m'a pas abandonné. C'est parce qu'il croit en moi, il crois que je suis suffisant fort pour m'occuper d'un déchet comme toi.

— Quels mots audacieux. Un petit vaurien comme toi qui ne peut même pas me trouver, comment comptes-tu me battre ??

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Effectivement, en terme de capacités de détection, les Enjutsushi étaient de loin inférieurs aux Fuujutsushi. Contrairement au feu, l'air est de partout. Une des conditions nécessaires à la survie de l'humain, et celle qui occupe le plus de place, est l'air. La différence d'espace occupé affecte directement le montant d'informations obtenable.

(Mais, si c'est maintenant…)

Les flammes que Ren avait relâché quand il avait perdu le contrôle avait brûlé les arbres dans la zone, et continuait de brûler avec force. La densité d'esprits de feu dans la zone avait augmenté au point qu'elle dépassait la raison. Avec les choses telles qu'elles étaient, ces capacités n'étaient pas plus faibles que celles d'un Fuujutsushi. Ren ferma ses yeux, et il ouvrit ses oreilles pour écouter les voix des esprits.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu veux battre quelqu'un comme moi, mais tu sembles prendre ton temps ?

Des bruits de moquerie venaient de toutes les direction. Une lame de vent passa à côté de sa joue, et continua tout droit. Il se détacha complètement du monde extérieur, et se synchronisa avec les esprits.

Ses cinq sens disparurent, lentement remplacés par ceux des esprits. Ne s'appuyant ni sur la lumière, ni sur les sons, mais à la place sur l'assistance surnaturelle des esprits pour voir le monde. Malgré le fait d'avoir à faire à une anormalité qui aurait conduit un humain banal à la folie, Ren s'adapta rapidement.

(Je le tiens !)

En vérité, il n'avait pas détecté la présence de Hyoue. À la place, parmi les zones dans lesquelles il cherchait, seulement une avait refusé l'invasion des esprits de feus. Hyoue devait être à cet endroit. Ren était confiant en sa supposition.

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— Par ici !

Ren leva sa main pour relâcher une boule de feu. Le pouvoir divin de purification trancha à travers…

Du vide. Juste du vide.

— Imbécile, où est-ce que tu crois viser …… ?

En voyant la flamme aller dans une fausse direction, Hyoue, l'enferma dans un bouclier de vent, montrant ainsi son mépris.

Seulement pour changer d'expression immédiatement. Il vit les flammes qui l'entouraient changer de forme et tomber en un rideau de flammes, directement dirigé vers lui.

— Qu… Quoi !?

Hyoue était tellement choqué que ses yeux étaient sur le point de sortir de leurs orbites. Le feu pleuvait de toutes les directions en même temps.

Avec toutes les routes coupées par les flammes qui arrivaient, ce n'était pas une situation qui pouvait être résolue avec des ruses. Pour se protéger, il devait repousser les flammes avec de al force brute. Mais il n'avait pas ce pouvoir. En considérant le pouvoir seul, Ren gagnait de loin.

— Ouahhhhhhhhhhhhh !?

Alors que son bouclier était transpercé par la pluie de feu comme du papier, Hyoue produisit un cri pitoyable.



— Ça… ça a marché… ? Sentant que le bouclier avait disparu, Ren parla doucement, en fixant l'endroit où il était précédemment.

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La ruse qu'il avait utilisé était très simple. Il n'avait pas eu besoin de créer d'autres flammes, puisqu'il avait été entouré par des flammes depuis le début.

Ren avait intentionnellement envoyé une flamme dans un endroit vide pour tromper Hyoue et l'inciter à baisser sa garde, et puis il avait utilisé les flammes qui brûlaient autour de Hyoue pour attaquer.

Si Hyoue s'était battu sérieusement, il aurait pu déjouer la ruse. C'était sa confiance excessive d'associer Ren à une proie, et non à un ennemi, qui l'avait forcé à subir une attaque si affreuse.

— Tu… tu es vraiment quelque chose… petit…

— …… !?

Une silhouette noire, encore grossièrement descriptible à un humain, roula juste devant Ren. Peu importe à quel point vous le regardez, ce n'était que du charbon, mais d'une certaine façon il bougeait encore. Chaque fois qu'il bougeait, des bouts de viande qui avaient été réduits en cendres tombaient, révélant de la peau noire en-dessous, peau qui ne semblait pas humaine.

— Hoho… Regarde bien… C'est le pouvoir que j'ai obtenu en formant un contrat avec l'esprit - un pouvoir qui dépasse les compétences humaines ! Tu comprends maintenant, petit ? Tes flammes ne marcheront simplement pas contre moi. Hohoho…… Hahahahaha !!

— Quelle chose stupide.

Les soudaines paroles de Ren, prononcées sur un ton si froid qu'elles auraient pu venir de quelqu'un d'autre, firent stopper abruptement le rire de Hyoue.

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— Mes flammes, inutiles ? Comment une bout de charbon ose parler comme un humain ? Comme tu as déjà abandonné ton humanité, il n'y a plus rien à dire. Parce que les flammes des KANNAGI sont des flammes purificatrices. Un pouvoir divin qui nous a été conféré pour la destruction de monstres inhumains tels que toi !

Une lumière dorée effaça l'épais youki. Les flammes déchaînées semblaient être absorbées par la lumière purificatrice. Le feu s'affaiblit, et disparut doucement. Les précédents esprits incontrôlés firent briller la lumière dorée encore plus vivement.

Les flammes qui s'étaient propagées furieusement commencèrent à rétrécir, mais la température continua de monter. Condensées en un flamme semi-matérialisée de haute densité, émettant une lueur semblable à celle du sirop(?), et qui commença à tourner autour de Ren.

— Moi, membre de le branche principale des KANNAGI, déclare ! Hyoue KAZAMAKI : les nombreuses vies que tu as pris doivent maintenant être remboursées par la tienne ! dit Ren fortement, encerclé par cette lueur trouble.

Confronté à un corps fin mais qui relâchait tout de même une pression immense, Hyoue se mit en boule, apeuré.

C'est le descendant d'une lignée puissante et respectée. Les meilleurs des Enjustsushi, le fils légitime des KANNAGI.

Un grand pouvoir, construit par des milliers d'années d'entrainement, est sur le point de se réveiller…

2ème Partie

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— Ahhhhhhhhhhhh !!

Frappant de toutes ses forces, Ayano abattit Enraiha.

Clang !

Les griffes de Ryuuya firent un bruit clair alors qu'elles dévièrent la lame.

(Même Enraiha ne peut pas les couper, de quoi sont faites ces griffes ?)

Ayano ignora immédiatement la question qui surgit dans son esprit.

(Je n'ai pas le temps de penser à ça, je dois trouver un moyen de contourner ces griffes…)

Ayano augmenta la fréquence de ses coups, en incluant des feintes dans ses attaques, pour trouver un trou dans la défense de Ryuuya. Malheureusement, sa défense était impénétrable.

— Qu'est-ce que cette imbécile est en train de faire… Kazuma crachat, dégoûté.

La peur de la défaite persistait dans le cœur d'Ayano, lui faisant oublier son style habituel. Ajouter ces ruses dans ses attaques était inutile : elle devrait se concentrer sur un seul coup fatal à la place.

À ce moment, Enraiha trouva son chemin dans l'épaule de Ryuuya, coupant proprement son bras droit.

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(Maintenant je l'ai !)

Ayano frappa vers son côté droit de toutes ses forces. A cause de cela, elle ne vit pas son bras droit, dissimulé derrière son dos, volant directement à sa rencontre.

— Derrière toi !

La voix de Kazuma et l'attaque arrivèrent presque au même moment. Ayano sauta rapidement, et le bras droit passa à toute allure à côté d'elle comme une lance.

— C'était proche…

Mais le danger était toujours présent. Ryuuya apparut soudainement devant Ayano, toujours en l'air, les griffes de sa main gauche restante scintillantes d'envie meurtrière.

Dong !

Ayano réussit d'une manière ou d'une autre à les bloquer, mais avec ses jambes suspendues en l'air, elle était incapable de garder sa position. Projetée comme un boulet de canon, sans aucun moyen de s'arrêter, elle percuta un arbre.

— Argh…… Ah……

Peut-être sentant que se serait trop facile, en lui offrant si peu de sport, Ryuuya n'opta pas pour la poursuivre, mais à la place rattacha tranquillement son bras droit. Des tissus musculaires et des nerfs s'étendirent du bras coupé et du côté valide en remuant, fusionnant ensemble. Après quelques moments,

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Il n'y avait aucune trace de la blessure - son bras était de nouveau en entier.

Mais Ryuuya ne fit toujours aucun signe d'attaque. Il leva sa tête pour fixer le ciel, levant ses bras comme s'il voulait l'attraper avec ses mains.

— ………… !

Le moment où il réalisa ce que cette posture signifiait, Kazuma se rua en avant aussi vite que possible. Serrant la tête d'Ayano contre sa poitrine, il la jeta avec force sur le sol.

— Ouah !

N'ayant pas le temps de s'en soucier, il ignora le cri étouffé de protestation d'Ayano. Se rapprochant le plus près du sol que possible, il dressa un bouclier de la plus grande densité possible autour d’eux.

— Qu'est-ce que tu fais tout d'un coup ? cria Ayano, son nez rougissant à cause de la pression.

Kazuma répliqua immédiatement deux fois plus fort qu'elle : « Idiote ! Pour quelle raison penses-tu qu'il était nécessaire de le combattre au corps à corps ? Si tu laisses l'ennemi le temps de relâcher une attaque aussi puissante, tous les efforts de tout à l'heure sont inutile. »

Face à une réplique si catégorique, Ayano ne trouva pas les mots.

— …… Hein…… ? Attaque puissante…

Alors qu'elle tournait la tête, comme lui avait demandé Kazuma, la scène qui se révélait devant ses yeux lui fit perdre l'usage de la parole.

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Un spectaculaire pilier de vent connectait les cieux et la terre, un grand vortex qui chutait pendant qu'il tournait, c'était...

— Qu'est-ce que… c'est ?

— Qu'est-ce que tu veux dire par « qu'est-ce que c'est ?» Comme tu peux le voir, ce sont des tornades ! Quatre, non cinq… au fait, quelle est l'unité pour les tornades ?

La question lancée au hasard par Kazuma ne s'enregistra pas dans la conscience d'Ayano.

Elle fixa la scène, subjuguée. (Ici est le cri de la nature qui soulève des rochers géants et qui déracinent des arbres géants) est tout ce à quoi elle pouvait penser.

— …… Ce n'est pas possible……

— Ahhh ? Qu'est-ce que tu as dit ?

— Ce n'est pas possible de gagner ! Ayano tourna sa tête pour crier.

Les yeux qui étaient auparavant remplis d'esprit combatif étaient maintenant remplis de larmes. Comme si elle était humiliée, elle tomba sur ses pieds à côté de Kazuma.

— Nous ne pouvons pas gagner ! Notre ennemi est 'ce' monstre, qu'est-ce que tu attends de moi au juste ?! Il n'y a simplement aucun moyen de gagner !

Les yeux d'Ayano révélèrent un désespoir immense, qui transcendait la peur.

(Des yeux comme ceux de cette personne du passé) pensa Kazuma.

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(Tsoirin…)

La faible fille qu'il n'avait pas pu protéger dans le passé. Peu importe à quel point ce serait difficile, peu importe à quel point ce serait douloureux, cette fille voulait vivre à tout prix.

— Je ne suis pas née dans ce monde pour être dévorée par un démon.

(Ses yeux brillaient avec la lueur de l'espoir, et celui qui a effacé cette lumière était moi.)

Parce qu'il était faible, parce qu'il n'avait pas de pouvoir.

Mais c'est différent maintenant. Il avait été battu, et ne pouvait rien faire à part regarder la fille qu'il avait juré de protéger se faire dévorer l'esprit… mais maintenant c'était différent.

Que ce soit pour sa propre satisfaction ou pour se racheter, tout ce qu'il voulait maintenant c'était aider la fille qui tremblait devant lui.

Ces yeux étaient remplis de larmes. Juste avant que ses larmes tombes, Kazuma frappa son front avec son doigt.

Ayano se pencha légèrement, le regardant avec des yeux humides, alors que Kazuma souriait.

— Nos rôles sont clairs depuis le début, non ? Tout ce que tu as à faire est de prendre cette épée et trancher Ryuuya. Je m'occuperai de son vent.

Ayano pointa son doigt vers les tornades alors qu'elle hurla, « S'occuper des…… ? Tornades ?»

Kazuma haussa simplement ses épaules.

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— Ben, pour ça… Je suis sûr que c'est possible. Donc, occupes-toi juste de lui. Tu peux le faire ?

Elle hésita pendant un bref instant avant de hocher la tête, déterminée.

— Très bien. Donc que le partie reprend !

Kazuma tira Ayano, toujours assise sur lui, et de ses bras il la releva. Témoin de l'incroyable force de ses bras et ses mains, Ayano ouvrit grand ses yeux, mais ce qui était encore plus surprenant était ce qui se passa après.

— …… Ouah…… Ah……

Devant Ayano, un passage s'ouvrit. Un chemin, entouré par un mur de vent qui supprimait les tornades, conduisant droit à Ryuuya.

— … Vas-y !

Poussé par sa voix, Ayano se mis à courir instinctivement.



— Franchement, je sais ce que j'ai dit mais… en suis-je vraiment capable ?

Après avoir frayé un chemin à travers les tornades, Kazuma protesta contre lui-même. Parce qu'il s'était vanté devant quelqu'un d'autre, et qu'il n'avait pas d'autre choix que de réfléchir à un moyen de s'occuper de ces cinq tornades…

— Si seulement Ayano avait été ne serait-ce qu'un peu utile, alors l'ennemi n'aurait pas eu la force de maintenir ces tornades… Mais une fille originellement faible, et maintenant si stupidement apeurée qu'elle arrive à peine à marcher, ne peut pas être utile…

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La méthode la plus simple serait de créer des tornades de même ampleur pour qu'elle s'annulent mutuellement…

(…… Nan, trop fatiguant !)

Rien que d'y penser le fatiguait. Il devait y avoir une méthode plus facile…

— Attends un peu, une tornade n'est qu'un courant d'air ascendant, non ? … dans ce cas… Bien, faisons comme ça.

Kazuma Laissa la colonne d'air contenant les tornades s'élever encore plus haut, élevant l'air au niveau de la stratosphère.

L'air apporté par le courant ascendant se refroidit rapidement, et les particules d'eau qu'il contenait devinrent de fines gouttes de glace qui se combinaient pour former des grêlons. Alors qu'ils tombaient, les grêlons fondirent, refroidissant encore plus l'air ambiant, rendant l'air lourd, et tomba à une grande vitesse. Ce grand courant descendant est appelé "rafale descendante".

La vitesse de pointe naturelle d'une rafale descendante est comparable à celle d'une tornade, et Kazuma l'accéléra encore plus. Cette portion d'air, poussée vers le bas à partir d'une très haute altitude, dépasse facilement la vitesse du son.

La lame d'air supersonique trancha les tornades en deux, et l'onde de choc qui en résulta détruisit complètement ce qu'il restait. Sans aucune résistance perceptible, les vents déchaînés effacèrent toute trace des tornades, alors qu'ils dirigeaient toute l’énergie restante vers Ryuuya.

— Gouahhhhhhhhhhhhh !!

Au milieu de l'éclair destructeur sortit un cri perçant, manquant de féminité.

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(Gwah ? Ohhh……)

Kazuma frappa dans ses mains en réalisant ce qui venait d'arriver.

— Mince, j'ai complètement oublié de t'éviter. Désolé.

— Idiot ! Va mourir ! cria furieusement Ayano.

Mais pour une raison mystérieuse, elle n'était pas blessée. Peut-être que les esprits de vent l'avaient automatiquement évitée ?

Alors qu'elle continuait de protester, elle se tut alors que la poussière retombait, lui révélant lentement la scène.

La vue de la montagne avait changé. Au départ une forêt verdoyante, maintenant des arbres déracinés étaient couchés éparpillés, et la surface de la forêt avait été dégagée, formant une étendue de terre vide. Tout ça à cause des tornades de Ryuuya et de la rafale descendante de Kazuma.

(Ces deux sont vraiment des monstres…)

Ayano fixa Kazuma, avec à la fois du respect et de la crainte, mais son air désinvolte ne trahissait aucun signe de sa superbe puissance.

— Oh, c'est ton jour de chance, Ayano !

Insista-t-il. Ce fut un encouragement plutôt contraire.

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Même quelque chose comme Ryuuya avait subit d'énorme dommage par cet assaut. Alors que ses membres étaient grandement intacts, de profondes entailles recouvraient son corps — de ses blessures émanaient une brume noire au lieu de sang.

(Quand je l'ai coupé plus tôt, rien de similaire n'est sorti…)

Même si elle était ennuyée de voir l'énorme différence de pouvoir entre elle et Kazuma, ce n'était pas le moment de s'inquiéter pour cela, elle reprit donc Enraiha et s'opposa de Ryuuya.



(Toujours vivant — quel monstre.)

Alors qu'Ayano faisait face à Ryuuya, l'expression de Kazuma devint plus sérieuse.

Kazuma pouvait sentir le point de non-retour.

Même en combinant leurs pouvoirs, ils n'étaient pas parvenu à donner un coup fatal à Ryuuya. Même si pour l'instant ils avaient l'avantage, ils ne pouvaient pas gagner un combat d'endurance.

Il n'y a jamais eu d'humain qui pouvait surpasser un esprit maléfique en terme d'endurance. C'est parce que leur esprit va au-delà du corps qu'il possède, surpassant ses limites par une pure détermination.

(Devrais-je l'utiliser ? Même si je n'ai pas envie que les KANNAGI l'apprennent, j'imagine que je n'ai pas d'autre choix. Et, je pense qu'ils l'entendront de Ren tôt ou tard, de toute façon. De toute manière, la vie est une chose irremplaçable)

Il y avait juste un problème. Hormis le fait de briser le sceau,

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réunir assez de pouvoir pour détruire complètement Ryuuya demande beaucoup de préparation. Pendant ce temps, Ayano serait laissée complètement sans défense, et ce qui pourrait arriver était clair.

(Alors, que devrais-je faire…)

Il réfléchit profondément pendant un bref instant.

(Je vais le faire. Ça sera aussi un test pour elle.)

Les lions poussent leurs petits d'une falaise sans hésitation. Kazuma fera de même avec Ayano.

— Ayano ! Je vais jouer mon plus fort atout ! Fais-moi gagner du temps !

— Ne le crie pas aussi fort que ça ! Idiot ! cria Ayano d'une voix peinée.

Elle était sérieusement en train de crier sur Kazuma.

Comme celui-ci l'avait prévu, Ryuuya l'attaqua immédiatement. En un clin d’œil, les positions offensives et défensives étaient échangées, alors que des lames de vent coururent vers Ayano.

— Kazuma gros idiot ! Quand je serai morte, je reviendrai te hanter en tant qu'esprit vengeur ! Peu importe le nombre de fois que tu changera de maison, je les brûlerai et je ferai en sorte que les agences immobilières te mettent sur leur liste noire ! cria Ayano au bord des larmes, pendant qu'elle faisait de son mieux pour éviter les lames.

Malheureusement, Kazuma était dans un état d'intense concentration pendant ce temps là, et la promesse furieuse de vengeance éternelle d'Ayano passa inaperçue.

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Plongeant profondément dans sa conscience, il ouvrit la « porte » qui était en lui. À l'intérieur de cette « porte » repose un ciel azur aussi large que peut le percevoir un œil humain.

Ce lieu était un espace qui existait à l'intérieur de « cet être » — non, chaque recoin de ce lieu était rempli de « cet être ». Ce lieu était « cet être » lui-même.

En ouvrant la « porte », Kazuma et « cet être » fusionnent et forme une seule entité. Kazuma renait, devenant à la fois un humain et le roi des esprits, commandant tous les vents existant en tant qu'un jutsushi de haut niveau.

Sa conscience s'étend sans limite. Aussi loin que son esprit peut l'atteindre, dans une zone d'environ cent kilomètres de diamètre, tous les esprits du vent présents deviennent les capteurs de Kazuma, lui transmettant continuellement un flot d'infirmation infini.

Cet immense quantité de donnée — dont l’esprit humain faible et fragile ne peut gérer ne serait-ce qu'en partie — Kazuma les soumettaient par sa seule volonté. Il sélectionnait les données nécessaires sur la scène se déroulant devant lui, pendant qu'il surveillait toute la situation à l'intérieur de son domaine. C'est le point de vue d'un dieu — un pouvoir dépassant l'entendement et les connaissances humaines.

(Ren… toujours en vie. Très bien.)

Avec sa perception étendue, il pouvait clairement voir la bataille de Ren et Hyoue, qui se déroulait à plus d'un kilomètre de lui. Il allait sans dire que c'était pareil pour la bataille d'Ayano…


Sans le concours de Kazuma, Ayano était condamné à se défense. Incapable de penser à fuir,

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chaque pensée, chaque action était consacrée à éviter les griffes approchantes et les lames de vent — pour survivre.

— … Tu n'es toujours pas prêt Kazuma ?

Elle lui jetait des coups d’œil de temps à autre mais, celui-ci, profondément concentré, n'avait pas l'air de le remarquer. Malgré sa répugnance à l'admettre, ce manque d'attention la remplit d'un malaise.

Elle avait peur, mais Kazuma n'était pas là pour lui dire quelque chose de stupide ni pour là détendre, pas à ce moment. Il ne lui frappait pas la tête ni ne souriait irrespectueusement. Pour la première fois, Ayano réalisa combien de fois elle avait été sauvée par son sourire désinvolte.

— Ahhh !

Un vent noir s'écrasa sur elle comme un marteau. Le coup puissant la fit perdre l'équilibre, la projetant en arrière à travers les airs. Elle atterrit sur le dos, mais la force de l'impact était si grande qu'elle se retrouva à rouler trois fois avant de s'écraser contre un mur de pierre avec un grand bruit.

(Pas plus ! Je ne pourrait pas tenir d'avantage… !)

Ayano se tourna d'un air suppliant vers Kazuma, ayant besoin d'aide, et pendant un court moment, elle était sûr d'avoir vu un sourire narquois passer sur son visage.

Ryuuya profita de cette opportunité pour lui envoyer plus de lames de vent, alors qu'elle était toujours allongée au même endroit, sans bouger. Malgré cela, Ayano continua de fixer Kazuma.

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Depuis nos retrouvaille d'hier, je n'ai fait que haïr ce type.

Pire qu'Hyoue ou que Ryuuya, je refusais même d'admettre son existence.

Parce qu'il serait plus fort que moi ? …… Pas seulement.

Parce qu'il prend tout au ridicule ? …… c'est autre chose. Même si je n'aime pas ce côté superficielle.

En fait, il n'a pas de dent contre moi. Il ne se souci simplement pas de moi. Et c'est ce que je n'accepte pas.

Et donc je résiste, et donc je me dispute avec lui, pour qu'il puisse me reconnaître.

Mais… il m'a abandonnée.

« Je te laisse t'en charger » est devenu « Fais-moi gagner du temps », puis « Je vais tout faire moi-même. Je n'attends plus rien de toi »… c'est à peu près la suite des mots de ce type.

Même maintenant, il est en train de tout regarder, en se moquant à quel point j'ai l'air pathétique.

« De toute façon que pourrais-je attendre d'un chaton ? » … c'est comme si elle pouvait entendre sa voix se moquer en elle.


— … Ne me regarde pas de haut !!

Un rugissement de colère secoua l'air, une flamme de fureur embrasa les lames de vent.

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Ayano força son corps tremblant à se lever, ses yeux se concentrèrent sur Ryuuya, mais entre-temps, son esprit continua à insulter Kazuma.

Elle ne pouvait tout simplement pas accepter, ou même tolérer, le fait qu'elle, la porteuse d'Enraiha, était considérée comme inutile.

Elle savait très bien comment renverser complètement cette croyance pleine de faille. Pour un homme comme Kazuma, les mots ne servaient à rien.

Le moyen de se donner raison était avec de la force brute, écrasante.

— « Fais-moi gagner du temps » ? Ne raconte pas n'importe quoi. Je vais le finir moi-même, et t'as qu'à rester là jusqu'à ce que tu meure d'ennui !

Ayano leva Enraiha, et commença a rassembler de l'énergie spirituelle. La flamme qui avait toujours été dorée passa au rouge. Cette flamme rouge foncé continua de s'amasser autour d'Enraiha.

Libérant un hurlement de rage pure, Ayano commença à courir. Bougeant à une vitesse impressionnante, qui ne laissait même pas d'images rémanentes, elle apparut soudainement devant Ryuuya, comme si elle s'était téléportée, et elle trancha vers le bas de toutes ses forces.

Ce n’était pas une technique, simplement un coup tranchant. Sans avoir le temps d'éviter, Ryuuya croisa ses bras pour parer le coup. Ou plutôt, il essaya de le bloquer.

Brûlant avec une lueur rouge foncé, Enraiha renfermait la flamme divine contre laquelle aucune défense n'est possible, tranchant les dix griffes d'un seul coup, et avec un tour rapide, le bras gauche de Ryuuya suivit peu après.

Mais, au moment où elle trancha son côté droit maintenant sans défense, le bras sectionné attaqua Ayano par l'arrière

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comme l'autre bras l'avait fait précédemment.

Cependant, cette fois, Ayano inversa sa prise sur Enraiha, et sans même se tourner, poignarda à l'arrière. Enraiha transperça impitoyablement le bras qui était dans les airs.

— Va-t-en !

Brûlé à la fois à l'intérieur et à l'extérieur, le bras fut consumé en un instant. Sans s'arrêter, Ayano continua de poursuivre Ryuuya, qui avait commencé lentement à se replier. De nouveau avec sa vitesse impressionnante, elle le rattrapa de nouveau.

La lame rouge foncé brillait vivement, alors qu'elle le coupait depuis les épaules jusqu'aux jambes. Un tour rapide de la lame et elle continua de couper le corps démoniaque.

Mais malgré le fait que son corps avait été découpé en quatre, Ryuuya devait encore être détruit. Ses yeux apathiques continuaient de fixer sinistrement Ayano.

Elle sauta en arrière, mais cette fois, pas pour courir.

Tout se finit maintenant !

— Namo, Sanmanduo, Warila Lan, Han !

Elle récita le sutra Acalanatha. Les mots eux-même ne possédaient pas de pouvoir ou de sens — c'était juste une suite de mots-clés qu'elle avait appris durant son entrainement. Ayant appris le mantra en même temps que la séquence d'activation complexe du jutsu, les deux étaient devenus liés dans son esprit. Pour elle, utiliser le jutsu était devenu un réflexe lorsqu'elle récitait le sutra.

Alors qu'elle se posait, Ayano enfonça Enraiha dans le sol, activant le jutsu.

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— Coup de la flamme purificatrice suprême !

Une couronne de lumière éclata de sous le sol avec Ryuuya à son centre, formant un bouclier hémisphérique. Les esprits de feu contenus dans Eraiha sortirent de sous le sol, libérant toute leur chaleur à l'intérieur de la barrière.

La terre sous ses pieds se vaporisa instantanément, et le bouclier sphérique pouvait maintenant être vu en entier. La barrière réfléchissait efficacement toute la chaleur à l'intérieur, concentrant l'énergie à son centre.

C'était le jutsu d'exorcisme le plus puissant d'Ayano : enfermer le démon dans un bouclier, ne laissant rien échapper si ce n'est des cendres.

— Aaah, alors ça donne quoi ?

Ayano souriait fièrement, prête à regarder dans la direction de Kazuma, quand elle s'arrêta soudainement sur ses pas, et fixa Ryuuya, enfermé dans le bouclier.

Piégé dans du plasma torride, il était devenu rien de plus qu'un morceau de chair, ayant perdu toutes les caractéristiques de sa précédente apparence.

(Il ne devrait plus avoir le pouvoir de résister… mais c'est quoi ce monstre ?!)

Glouglou… Glouglou… Glouglou…

Juste devant les yeux d'Ayano, la surface de la chair semblait bouillir alors qu'une bulle après l'autre apparaissaient. Le morceau de chair sinistre ne paraissait pas s'occuper du fait qu'il faisait plusieurs dizaines de milliers de degrés à l'intérieur du bouclier, et était en train de se multiplier à une grande vitesse.

Quand le morceau de chair avait fini de se multiplier, la silhouette changea lentement. Des bouts de chair s'étiraient en quatre coins, et une petite sphère apparut en haut — le monstre était reformé.

Page 269 - Illustration

Kaze no Stigma vol 01 269.jpg

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Il avait probablement eu l'intention d'imiter la forme humaine, avec des mains, des jambes et une tête, des parties du corps qui pouvaient être reconnues.

Mais c'était tout.

Comme une sculture horrible qu'un enfant aurait faire avec de la pâte à modeler couleur chair, c'était une caricature humaine, une insulte impardonnable envers l'humanité.

Le monstre mit ses mains sur le bouclier pour le forcer à s'ouvrir. Ou plutôt, les morceaux tenant lieu de mains le firent, et aux vus de la laideur de ses actions, il n'avait pas d'articulation. Si les bras humains étaient des serpents, ils ressembleraient probablement à cela !

— … Ce n'es pas… possible… ?

Le monstre chassa facilement le bouclier, et en sortit. Il semblait si laid et malveillant qu'Ayano recula involontairement, trébuchant et perdit l'équilibre.

— Ouah !

Tomber ici voulait dire mourir. Sentir la mort arriver lui donna la chair de poule.

Mais… la sensation dans son dos n’était pas celle du sol, dur et froid. Quelque chose de chaud avait saisi son corps, glacé d'anxiété.

Une main forte caressa la tête d'Ayano, et, comme un chuchotement dirigé à ses oreilles, une voix calme, basse, les fit remuer.

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— C'est bon. Tu t'es bien débrouillé.

Depuis la douce, mais ferme prise qui entourait son bras, Ayano sentit un calme indescriptible tomber sur elle. Son corps tendu se relaxa petit à petit, confiant tout à ce large torse derrière elle.

— Tu t'es bien débrouillé.

Cette phrase ce répéta maintes fois dans son esprits. Ces cinq mots ordinaires la rendaient plus heureuse que n'importe quoi au monde.

Être reconnue par lui la rendait fière.

L'homme derrière elle parlait avec un ton confortable qui lui donna des frissons dans le dos, et continua pour ajouter…

— Tu t'es bien débrouillé pour un chaton.

Bash !

Ayano repoussa la main de Kazuma de toutes ses forces. Comment avait-elle pu un moment plus tôt ressentir que la torse de ce type pouvait être réconfortant ? Elle se sentait complètement humiliée.

— Tu es…… hein…… ?

Sentant que quelque chose n'allait pas aux alentours, Ayano regarda autour d'elle et comprit immédiatement.

L'air brillait d'une lueur bleutée.

L'air bleu qui soufflait doucement contenait une énorme quantité d'énergie. Les vents noirs de Ryuuya étaient repoussés par la lueur azurée, et étaient condensés autour de leur maître.

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— C'est… impossible… de la « purification » !?

Le pouvoir secret pour détruire le mal, conféré seulement aux KANNAGI… et de cette ampleur !

« Entourer la montagne entière avec ses vents ? Et avec une telle quantité d'esprits, comment… » elle tourna sa tête pour demander, et devint muette de nouveau.

Sachant très bien la raison de son choc, Kazuma souriait espièglement, s'amusant de l'air abasourdi d'Ayano.

— C'est… C'est quoi… ces yeux ?

— Oh ça ? Ils ont juste été marqués par le vent du Roi des esprits.

Ses yeux bleus brillaient, alors qu'il disait calmement quelque chose de choquant.

— Roi…… des…… esprits…… ? répéta idiotement Ayano.

Ce fait qui était au-delà de l'entendement avait stoppé toutes ses pensées.

— ………… Im… impossible………… !?

Aussi vifs que le ciel azuré, des yeux qui ne pouvaient pas être plus clairs — c'était la preuve du contrat avec le Roi des esprits. Dirigeant tout l'air de cette planète, seul un homme auquel tout était conféré pouvait être marqué par ce stigmate.

Même dans les légendes, il n'y avait très peu de personnes avec une telle marque : l'ancien roi Salomon qui gouvernait soixante-douze rois mages et Moïse qui dirigeait les Hébreux avaient passé un contrat.

Et après eux ce serait le premier chef des KANNAGI, auquel Enraiha avait été conféré.

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« Contracteur ». Quelqu'un ayant établi un contrat avec une entité surnaturelle. Ils sont appelés « Contracteurs ».

Mais, sauf erreur, seul un Contracteur dans l'histoire à eu son existence, de prouvée. « Le premier » Contracteur était la façon dont il était conté dans les légendes modernes.

— Viens ! C'est bientôt l'heure d'aller se coucher, Ryuuya !

Le vent azuré commença à tournoyer comme un maelström, avec Ryuuya en son centre. Le maelström était, évidemment, l’œuvre de Kazuma, utilisant tout les esprits de vent sous ses ordres, et la zone dans laquelle il tournoyait serait même visible depuis l'espace.

3ème Partie

— Tranche

Les lames de vent de Hyoue coupaient profondément le bras de Ren.

— Ouahhhhhh… !

Confronté aux lames de vent, il pouvait seulement esquiver. L'assaut implacable ne l’autorisait même pas à se lever.

Hyoue jacassait alors qu'il regardait Ren. La scène d'un jutsushi de la famille principale des KANNAGI, incapable de seulement se lever sous ses attaques, ne pouvait tout simplement pas être plus drôle.

(Regardez simplement, Genma! Juugo! Vous êtes les prochains! L'humiliation que nous avons subi, vous devriez la recevoir cent mille fois !)

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Un rire hystérique fit vibrer l'air.

Hyoue regarder de haut Ren, qui avait finalement réussi à se relever, et cria d'un air suffisant, plein de fierté, « Maintenant, est-ce que tu comprend la distance qui nous sépare ? Tu devrais juste te rendre avant de te blesser encore plus… Si tu es trop sévèrement blessé, ça pourrait entraver la levée du sceau ! »

Hahahaha……

Ren envoya une flamme dorée en direction du rire, mais, même si le flamme possédait le pouvoir de détruire Hyoue, si elle ne touchait pas sa cible, c'était seulement un gaspillage d'effort.

— Ouah !

Une soudaine, violente onde de choc frappa la tête de Ren, le faisant chanceler et le laissant se sentir comme si son cerveau se secouait dans son crâne. Pendant quelques instants, il vacilla au bord de l'inconscience.

Juste en se tenant là, complètement sans défense, fit de lui une cible facile. Mais malgré le fait qu'il y ait eu des opportunités comme celles-ci précédemment, Hyoue devait encore le terminer. Cependant, c'était à prévoir, comme il ne voulait pas son cadavre ; il avait besoin de lui vivant. De plus, il y avait encore du plaisir à tirer de son tourment.

Hyoue, qui avait abandonné son humanité, possédait maintenant un grand pouvoir, incomparable au passé.

Évidemment, Ren était toujours beaucoup plus puissant, mais le gouffre entre leurs techniques et expérience était trop grand. Hyoue jouait juste avec lui, et Ren était incapable de montrer seulement la moitié de son pouvoir.

— Ne serait-il pas temps d'abandonner ? Tu sais bien que tu ne peux pas gagner, non ?

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Hyoue le ridiculisait en lui faisant des petites incisions tout en évitant délibérément ses points vitaux, tout en le menacent par moment. Mais, Ren n'avait pas peur.

— Jamais ! J'ai promis à Grand-Frère, je n'abandonnerai jamais, quoiqu'il arrive je survivrai ! Je ne t'écouterai pas. Je ne te laisserai pas m'utiliser. Je ne te laisserai plus jamais tuer personne !

Malgré les coupures qui parcouraient son corps, le sang qui coulait de son visage et qui trempait ses vêtements, les yeux de Ren ne perdirent jamais leur éclat. Confronté à cette vision fière et majestueuse, même Hyoue, qui avait sans aucun doute l'avantage, ne pouvait pas s'empêcher d'être prudent.

— Ha ha ha… Dans ce cas, testons les limites de cette fierté !

cracha-t-il, alors qu'il se préparait à relâcher plus de lames de vent…

— Arg Gwo… !?

Hyoue produisit un cri étranglé, étendant ses bras pour serrer son corps. Caché derrière ses bras, quelque chose semblait remuer. Il resserra sa prise, avec l'intention de le supprimer peu importe ce que c'était, mais le sinistre remuement ne fit se répandit seulement à ses bras.

Tout son corps se détruisit avec des convulsions. Ses muscles s'ankylosèrent violemment, avant d'exploser.

Il avait été entouré par les vents purificateurs de Kazuma. Une grande puissance avait endommagé sa connexion avec Ryuuya. Perdant la protection de Ryuuya, les pouvoirs maléfiques à l'intérieur de Hyoue avaient commencé à se déchaîner.

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Ren ne gâcha pas cette opportunité, et se dirigea à toute allure vers lui.

– Ga… Gamin… Ouahhhhh !

Alors que Hyoue essayait de se défendre, l'état de son corps enragé ne fit que de s'empirer. Il était désormais forcé d'utiliser tout son pouvoir simplement pour maîtriser son corps devenu incontrôlable.

Ren ne ralentissait pas. Il le heurta à toute vitesse, crocheta ses bras autour des genoux de Hyoue, et tira violemment.

Le Le puissant plaquage laissa les deux enchevêtrés au sol. Ren serra Hyoue fortement, et murmura doucement…

– Je ne raterai pas à cette distance.

– Im… Imbécile ! Lâche-moi !

N'étant plus concerné par le fait de perdre le contrôle, Hyoue relâcha ses lames de vent.

Mais Ren était plus rapide. Serrant le corps tremblant, il cria d'une voix rauque.

– Brûûûûûûle !

Un pilier de flammes d'or éclatant gronda dans le ciel. Le pilier de feu purificateur ne laissa aucune trace du corps souillé et encore moins de l'âme souillée de ce vieil homme qui avait sombré dans les ténèbres.

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– ………………………………… !!

Il ravala même son cri d'agonie.



Ryuuya avait perdu le contrôle de son vent noir. Le puissant vent azuré séparait les esprits déchaînés de leur sombre maître en les absorbant.

– Le vent de Ryuuya… est consumé ? murmura Ayano, choquée.

« Pouvoir terrifiant » n'était pas suffisant pour décrire la scène qui se déroulait devant elle. Même s'il y avait eu un grand nombre d’événements qui défiaient l'entendement ce jour-là, celui-ci était de loin le plus ridicule.

Le vent entourant Ryuuya relâchait les esprits frénétiques avant de les absorber, augmentant son pouvoir encore plus.

Malgré ça, il ne s'avouait toujours pas vaincu et continua à relâcher son esprit sombre et corrompu, pour se défendre contre les vents purificateurs. Cependant, il était incapable de bloquer complètement la purification, et alors que le vent azuré se rapprochait de lui, la surface de son corps commença à bouillir et à bouillonner. Lentement, très lentement, mais surement, son corps était démantelé, morceau par morceau.

(C'est presque comme une bataille finale entre deux monstres.)

Cette pensée inconvenante traversant son esprit, Ayano commença à bouger. Même si sa force était de loin la plus faible de celle des trois, elle était tout de même une participante, et sa force ne pouvait pas être ignorée, car elle possédait la force de sortir de cette impasse, et elle connaissait son devoir.

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– Tu le finira, tu peux le faire ? –

– Je vais te montrer !

Ryuuya bondit en arrière, dans l'intention d'échapper à Ayano. Ses mouvements avaient considérablement ralenti, et il n'avait plus les moyens d'éviter ses attaques.

Mais Ayano le poursuivit, dans le seul but de lui infliger le coup de grâce ! Ryuuya changea le bout de ses bras en lames en guise de dernier moyen de défense. Les lames couleur viande qu'il leva au-dessus de sa tête émettaient une puissante.

– Ça ne te sauvera pas maintenant !

Ayano balança furieusement Enraiha vers le bas, sans penser à se défendre. Elle réalisa instinctivement que c'était le moment décisif. Kazuma n'avaient plus de pouvoir de disponible pour l'aider et si son attaque était bloquée de nouveau, ils étaient sûrs de perdre.

La lueur rouge foncé se déplaça vers le bas sans rencontrer de résistance, comme s'il tranchait de l'air.

Les lames fourchues en guise des bras de Ryuuya se dissolvaient dans l'air azuré alors qu'Enraiha sculptait son chemin du haut de sa tête jusqu'à son cœur. Elle prit le risque de ne pas couper Ryuuya en deux, choisissant à la place d'appeler des esprits de feu à travers Enraiha directement dans la plaie… et les enflamma.

Le corps de Ryuuya explosa. Des morceaux de viande éparpillés étaient balayés pas les flammes, emportés au loin par le vent et avalés par la lumière azurée. À la fin, chaque trace de son existence avaient été effacées.

C'était la fin de Ryuuya, non, la fin du mauvaise esprit inconnu qui avait fondé le clan FUUGA.

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Les vents azures se dissipaient lentement, leurs puissances purificatrices s’affaiblissaient tout en se propageant dans toutes les directions, probablement pour continuer à restaurer se que le mauvais esprit avait corrompu en ce monde.

Regardant les esprits du vent s'en aller, Ayano était captivé par la scène.

– Bon sang, quelques broutilles pour un travail aussi difficile. Jamais plus je ne prendrais de boulot venant des KANNAGI.

Et voilà, encore une parole dite sans se soucier de gâcher l'ambiance. Ayano se tourna furieusement, pour voir Kazuma étalé au sol. Marchant vers lui, il ne bougea pas. Il semblait complètement vidé.

(Peu importe combien il pouvait être fort, il n'en restait pas moins un humain.)

– Après tout il a puissamment à lui seul vaincu Ryuuya. Je pense que je peux lui pardonner une ou deux paroles blessantes ! Pensa généreusement Ayano.

– Bon travail, remercia-t-elle.

Kazuma ne répondit pas, et renifla simplement.

Elle s'agenouilla à ses côtés.

– Dis, Kazuma ?

N'attendant aucune réponse, et n'en recevant pas non plus, elle continua.

– Même si tu aurais été seul, tu aurais quand même gagné, n'est-ce pas ?

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– Ç’aurait été difficile.

Cette fois, Kazuma eut enfin une réaction. Ses yeux, ayant retrouvé leur couleur habituelle, marron, se tournèrent vers Ayano.

– Un Contrat avec un Esprit Roi ne signifie pas être tout puissant. Bien que j'ai une puissance sans limite à disposition, le contrôle que j'en ai, reste tout de même limité. Après tout, je reste sujet aux limites humaines.

– Hum ? Peut être. Tout de même, tu as pris beaucoup de temps pour te préparer. Tu aurai déjà dû avoir le temps de lancer ton attaque, pas vrai ?

– …Oui. C'est exact.

Bien qu’extérieurement, il répondit sans hésitation, le bref étrange regard n'échappa pas à Ayano.

– Kazuma ?

– Oui ?

Son jeu d'acteur était impeccable, mais il était déjà trop tard.

Ayano se jeta sur lui, et l'attrapa par le col, comme se préparant à l'étrangler. Kazuma ne montra aucune résistance, et il resta les bras en croix au sol.

– Me pousser comme ça… quelle fille indécente. Ton père serait en pleurs s'il venait à voir ça.

Malgré son état de grande fatigue, sa langue fonctionnait toujours à pleine capacité.

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— Arrête de plaisanter et réponds-moi. Quand avais-tu terminé de te préparer ?

Malgré le fait qu'Ayano augmente sa prise à chaque seconde, Kazuma répondit avec insouciance.

— À peu près au moment où tu t'es fait éjecter.

— Alors, pourquoi n'as-tu pas agi plus tôt !?

À cet instant, toute la force d'Ayano était concentrée dans ses mains, et pourtant, Kazuma continuait de répondre calmement, comme si de rien n'était.

— Tu as tort de t'en prendre à moi pour ça. C'est pour ton propre bien que j'ai attendu.

— Explique-toi !?

Ayano s'énervait et était sur le point d'exploser de rage. Si Kazuma ne lui donnait pas une bonne raison, elle comptait le transpercer avec Enraiha.

— Vu comment les choses étaient parties, si j'avais mis fin à tout ça sans que tu ai été capable de le frapper ne serait-ce qu'une fois, tu aurais été condamné à rester une perdante pour le restant de tes jours.

— Arg……

Sa remarque, d'une grande justesse, la toucha profondément, la laissant momentanément sans voix. En effet, si tout ce qu'elle avait fait, était esquiver les attaques de Ryuuya, confiant tout le reste à Kazuma, elle n'aurait jamais regagner le courage de se battre après ça. Quelqu'un incapable de surmonter ses peurs, une mage qui ne pourrait que combattre des adversaires plus faibles qu'elle, personne ne pourrait compter sur une telle personne, peu importe sa puissance.

— Quand j'ai vu que tu avais enfin repris courage, j'ai décidé de regarder encore un peu. Ta performance n'était pas si mal, sauf au milieu. S'il ne t'avait pas échappé, tu aurais peut-être pu le vaincre !

— Hein ? Tu veux dire que mon sort a marché ?

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– Non. Mais il n'était pas complètement inutile.

Kazuma continuait, toujours aussi direct, « Tu as l'Enraiha, il t'est inutile de compter sur des trucs ou des techniques pourries. Si le couper en quatre ne le tue pas, tu as juste à continuer de le trancher jusqu'à ce qu'il n'en reste rien. »

– …… Désolée pour mes techniques « pourries ».

– Ce n'est pas pour cela que tu devrais être désolée.

Kazuma critiquait encore de manière impitoyable.

– Tu as besoin de t'entraîner au techniques d'épée. Au vu des choses, il n'y a aucune raison pour que tu possèdes l'Enraiha.

– Je sais……

– Mais… ce dernier coup était vraiment bien. Avec dextérité, tu as utilisé les caractéristiques de l'Enraiha, aussi bien en tant qu'épée qu'artéfact.

Devant ce compliment inattendu, Ayano se prit à rougir. Elle était soudainement heureuse. Malgré les multiples difficultés de la personnalité de Kazuma et le dégoût qu'elle ressentit alors qu'elle dansait littéralement dans la paume de sa main, l'accélération soudaine de ses battements de cœur était indéniable.

– Toi…… Comme si tu était si doué. Que sais-tu d'Enraiha ?

Malgré sa tentative de parler durement pour cacher son embarras, son objectif échoua lamentablement et Kazuma se prit à sourire à Ayano

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comme s'il voyait complètement au travers d'elle.

– Oh. Une dernière chose. Tu ferais mieux de ne pas t’assoir sur un homme dans cette tenue.

– ……Hein ?

– Même si tu es qu'une petite fille sans poitrine ni sensualité, les gens pourraient se méprendre !

Ayano rougit par mégarde… et se figea. Incapable de résister à l'intense bataille, son uniforme était complètement déchiqueté. Même ses sous-vêtements étaient pleins de déchirures, au point où ils n'arrivaient même plus à dissimuler son corps.

Les yeux de Kazuma « semblait voir au travers de tout », Ayano en rougit jusqu'au oreilles.

– Id…… Idiot………… !!

Un cri résonna à travers la forêt inhabité.



– Grand-Frère !

Reconnaissant Kazuma et Ayano en les approchant, Ren cria joyeusement, alors qu'il essayait de courir pour les rejoindre, mais son corps, affaibli par les blessures, ne lui permit pas de le faire.

– Ouah……

Une rafale de vent le transporta Ren avec douceur, alors qu'il trébuchait et était sur le point de tomber, il arriva droit dans les bras de son frère. Kazuma le serra fortement dans ses bras,

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tapotant sa tête. Ren serra son frère dans ses bras, comme si jamais plus il ne le laisserait partir.

– Tu t'es bien débrouillé, Ren. Beau travail.

– Merci, Grand-Frère…… ?

Leur conversation prit fin soudainement quand Ren étira sa main vers la joue de Kazuma, y laissant une très visible, et très rouge, marque de main.

Face à cette silencieuse question, Kazuma sourit et répondit, « Et bien, à présent, après avoir vaincu Ryuuya, voici que je rencontre un ennemi encore plus vicieux. J'ai failli mourir. »

En disant cela, il se tourna en direction d'Ayano. Ayano, qui était maintenant couverte de la veste de Kazuma, se tourna furieuse, tout en l'ignorant.

– Ah… Hum…

Ren avait à peu près comprit, mais il avait le fort sentiment que s'il prononçait quoique ce soit sa vie pourrait bien être en danger. Il essaya désespérément de changer de sujet.

– Ryu… Ryuuya a aussi été vaincu, donc c'est finalement terminé !

Faisant de son mieux pour montrer un sourire innocent, Ren implorait sa pitié.

– C'est vrai. Rentrons à la maison ! Ayano, comment va la voiture ?

– Brûlé.

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Ayano répliqua immédiatement, sous les regards accusateurs de Kazuma.

– Ce…… Ce n'est pas moi ! Elle a été balayé par le vent de Ryuuya, et elle a pris feu en s'écrasant au sol.

Ayano essayait d'expliquer, mais malgré tout, les regards de Kazuma étaient toujours pleins d'accusations.

Levant la tête pour regarder le clair ciel nocturne, Kazuma dit à Ren, « Peu importe. Faire une promenade au clair de lune à travers les montagnes ne serait pas trop mal maintenant et encore. »

– …si nous n'étions pas rencontré par accident, les mots de Kazuma semblaient éviter la réalité, Ayano lança calmement :

– Oh ? Qu'est-ce que les racines de tout mal viennent de dire ?

– Quoi ?! Tu es celui qui m'a abandonné ! C'est ta faute si c'est arrivé !

– …… S'il vous plait arrêtez de vous battre, tous les deux.

Ren essaya de sa voix d’apaiser le couple, mais ils ne parurent pas le remarquer, et continuèrent simplement de s'accuser énergiquement l'un l'autre.

Regardant la lune, tel un plat d'argent, Ren contemplait la cruelle réalité de la vie. Ryuuya et Hyoue avaient été éliminés tous les deux, les ambitions de FUUGA étaient en pièces. Tout était parfaitement réglé, alors pourquoi n'est-ce pas une fin heureuse ?

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Ne voyant la fin de cette querelle en vue, et n'ayant plus la force de les arrêter, Ren s'appuya contre la poitrine de son frère et céda lentement à la fatigue, prenant les sons plaisants de son frère et de sa sœur bien-aimé pour une berceuse.


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